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Agence de santé publique du Canada

Développement précoce de l'audition et de la communication

Chapitre VI : Développement de l'audition la communication

Amplification

Auteur : Dr Richard Seewald

Les données probantes montrent que des appareils de correction bien ajustés peuvent améliorer le fonctionnement auditif des enfants ayant une déficience auditive1-3. En conséquence, le recours précoce à l'amplification binaurale sera probablement bénéfique pour les nourrissons qui ont une audition résiduelle mesurable dans les deux oreilles. Afin de tirer tout le parti possible du diagnostic précoce d'une déficience auditive, l'ajustement précis de l'amplification donnée par l'appareil de correction doit s'effectuer le plus tôt possible, idéalement durant le mois suivant la confirmation de la déficience auditive et, autant que faire se peut, avant que l'enfant ait atteint l'âge de six mois4. L'ajustement de l'amplification devrait se faire quand : 1) la déficience auditive a été confirmée; 2) la famille a opté pour un appareil de correction après avoir révisé objectivement les attentes et étudié toutes les options offertes; 3) lorsque aucune contre-indication précise n'est soulevée à la suite d'un examen médical qui sera exécuté de préférence par un oto-rhino-laryngologiste armé d'une longue expérience en pédiatrie. Enfin, pour assurer une amplification bien ajustée de l'appareil dans le cas de jeunes bébés, il faut faire appel à des spécialistes hautement qualifiés et à des protocoles d'ajustement propres à la population pédiatrique5,6.

Éléments principaux de l' ajustement de l' amplification chez les nourrissons

Évaluation préparatoire à la pose de l'appareil auditif

L'ajustement correct de l'amplification pour un nourrisson dépend des résultats d'une évaluation valide et exhaustive. Les données d'évaluation nécessaires à l'ajustement de l'amplification sont les suivantes :

  • données d'estimation de la sensibilité auditive en fonction de la fréquence, pour chacune des deux oreilles
  • détermination du type de déficience, c'est-à-dire, de conduction; sensorielle; mixte (à la fois sensorielle et de conduction); neuropathie auditive (NA)
  • certificat de santé autorisant la pose d'un appareil auditif
  • mesure de l'occlusion acoustique de l'oreille externe, obtenue par la méthode basée sur la différence entre l'oreille réelle et un coupleur7

Il faut disposer d'une estimation des seuils de conduction aérienne, et lorsque indiqué, de conduction osseuse, spécifiques à la fréquence avant de prescrire et de poser un appareil d'amplification à de jeunes bébés. Dans le cas de nouveau-nés et de nourrissons qui n'ont pas encore atteint l'âge de développement de six mois, on peut obtenir des estimations de la sensitivité auditive, spécifiques à la fréquence et à l'oreille, par le biais de mesures du potentiel évoqué auditif du tronc cérébral (PEATC)8. Les données spécifiques à la fréquence sont nécessaires à une estimation juste du degré et de la configuration de la déficience auditive dans chaque oreille. Une simple mesure par clics du PEATC ne suffit pas pour permettre un bon ajustement de l'amplification. Chez les bébés plus âgés, il est conseillé de recourir à l'audiométrie par renforcement visuel (ARV) pour mesurer les seuils de comportement spécifiques à chaque oreille. Les mesures de l'impédance acoustique, dont la tympanométrie à haute fréquence et la vérification des réflexes dans l'oreille moyenne, et le recours à l'émission oto-acoustique (EOA) sont nécessaires pour déterminer le type de déficience auditive en présence6.

Les propriétés acoustiques des oreilles externes varient remarquablement d'un sujet à l'autre chez les nourrissons9-11. Cette variable doit être prise en compte, si l'on veut que l'appareil auditif soit bien choisi et bien posé, et elle doit être appliquée à plusieurs étapes du processus de sélection et d'ajustement de l'amplification. La méthode basée sur la mesure de la différence entre l'oreille réelle et un coupleur offre un moyen fiable et valide de saisie de l'acoustique de chaque oreille externe pour les besoins de l'ajustement de l'amplification7,12,13. Par conséquent, tout comme les examens audiométriques conventionnels de diagnostic, le processus de prescription et d'ajustement de l'amplification pour un nourrisson doit se faire seulement après la quantification de la différence entre l'oreille réelle et un coupleur. Une fois obtenus, ces renseignements sont appliqués aux données d'évaluation des seuils afin d'adapter le niveau estimatif d'audition au niveau transcodé de pression acoustique utilisé dans les méthodes pédiatriques modernes de prescription des appareils auditifs14. Ces renseignements sont également utiles plus tard dans le processus d'ajustement de l'amplification pour définir les caractéristiques de rendement électro-acoustique d'un coupleur de 2cc qui conviennent au nourrisson en cause, et aussi pour prévoir le rendement de l'appareil auditif dans l'oreille réelle à partir des mesures électro-acoustiques basées sur le coupleur13.

Sélection de l'appareil auditif

La pose d'appareils amplificateurs à de jeunes bébés doit se baser sur une méthode normative systématique, fondée sur l'expérience clinique et conçue tout spécialement pour la pédiatrie5,6. Cette méthode devrait 1) donner les valeurs cibles de fréquence et de gain fonctionnel à atteindre pour une gamme de niveaux d'entrée; 2) donner les valeurs cibles de rendement à atteindre par fréquence pour que l'appareil auditif donne son effet maximum; 3) tenir compte systématiquement des variations de développement et des changements qui se produisent avec le temps dans l'acoustique de l'oreille externe; et 4) permettre au sujet d'entendre clairement une vaste gamme de niveaux et de fréquences de sons de la voix5,6.

Compte tenu des progrès rapides de la technologie et de l'apparition constante de nouveaux appareils auditifs, des recherches supplémentaires s'imposent en vue de déterminer les avantages et les limites de l'application, chez les nourrissons, des nouveaux appareils à processeur de signal numérique6.

Vérification électro-acoustique

Au cours du processus de pose et d'ajustement de l'appareil auditif, l'étape de la vérification électro-acoustique a pour but de veiller à ce que le rendement mesuré de l'appareil soit adapté aux critères prescrits pour chaque bébé. Lorsqu'il s'agit d'appareils devant être posés à des nouveau-nés, une vérification électro-acoustique complète doit comprendre les éléments suivants :

  • des mesures prises avec des signaux vocaux réels ou simulés afin de prévoir avec exactitude le gain auditif apporté par l'instrument dans les environnements où il sera utilisé
  • des mesures prises à divers niveaux d'entrée sonore afin de prévoir l'audibilité d'une gamme d'expressions vocales ordinaires produites dans des conditions variées
  • des mesures du rendement maximum de l'appareil auditif à l'aide de signaux d'essai constitués de sons purs6,15

Les constats actuels semblent justifier, en matière d'électro-acoustique, le recours à une démarche de « simulation de l'oreille réelle » au moment d'ajuster l'amplification offerte par les appareils posés à des nourrissons. Cette démarche fait intervenir la vérification de tous les paramètres électro-acoustiques d'un coupleur de 2 cc dans une enceinte d'essai d'appareils auditifs. Ensuite, un transcodage acoustique individualisé, incluant la mesure de la différence entre l'oreille réelle et un coupleur pour l'enfant en cause, est appliqué afin de prévoir le rendement de l'appareil auditif dans l'oreille réelle7. Une étude réalisée par Seewald et coll.13 a permis de confirmer que cette façon de procéder pouvait servir à formuler des prévisions exactes du gain obtenu dans l'oreille réelle et de la réaction de saturation de l'oreille réelle chez les enfants. L'un des avantages de cette démarche de vérification avec « simulation de l'oreille réelle » est qu'elle exclut l'erreur de mesure qui peut se produire avec les mesures conventionnelles du champ acoustique à l'aide d'une sonde à microphone.

Surveillance du rendement d'amplification

Une fois que l'on a posé correctement à un nourrisson l'appareil auditif qui convient, il faut surveiller de près et évaluer le rendement de la fonction d'amplification. Avec le temps, on pourra envisager le recours aux aides technologiques, par exemple, les systèmes FM, ou à d'autres dispositifs, les implants cochléaires*.

Il est important de procéder à des réévaluations fréquentes afin de s'assurer que les paramètres d'amplification demeurent convenables et que l'enfant continue de tirer tout l'avantage escompté de l'appareil. Les recherches visant la validation de l'amplification pour les nourrissons restent insuffisantes, mais la situation pourrait s'améliorer au fur et à mesure de la mise en oeuvre des programmes de dépistage des troubles d'audition chez les nourrissons10,16.

Des études ont donné lieu à des constatations contradictoires selon lesquelles l'utilisation d'un appareil auditif pourrait causer des déplacements marqués des seuils de perception dans l'oreille aidée de l'enfant. Ces divergences s'expliquent en partie par le manque de contrôle adéquat de certains aspects d'études rétrospectives et par le recours à des données de groupe. Il convient donc de recommander la surveillance fréquente des seuils et de la fonctionnalité de l'appareil auditif, dans le cadre d'un programme précis de suivi de tout nourrisson porteur d'un appareil auditif5.

*Nota : Cette section n'a pas abordé la question des implants cochléaires parce que le présent rapport porte avant tout sur les bébés de six mois ou moins.

Conclusions

  • Des appareils de correction peuvent améliorer le rendement auditif des enfants qui ont une déficience auditive mais qui conservent une certaine capacité d'audition dans les deux oreilles.
  • La vérification à l'aide d'un coupleur, conjuguée à la mesure de la différence entre l'oreille réelle et un coupleur, constitue une méthode valide de vérification électroacoustique des appareils auditifs.
  • Il faut pousser les recherches et étudier les nouvelles options axées sur le traitement des signaux.

Principales références

  1. Christensen, L.A. « A comparison of three hearing-aid sound-processing strategies in a multiple-memory hearing aid for adolescents », Semin Hear, vol. 20 (1999), no 3, p. 183-195.
  2. Jenstad, L.M., R.C. Seewald, L.E. Cornelisse et J. Shantz. « Comparison of linear gain and wide dynamic range compression hearing aid circuits: Aided speech perception measures », Ear Hearing, vol. 20 (1999), no 2, p. 117-126.
  3. Jenstad, L.M., J. Pumford, R.C. Seewald et L.E. Cornelisse. « Comparison of linear gain and wide dynamic range compression hearing aid circuits II: Aided loudness measures », Ear Hearing, vol. 21 (2000), no 1, p. 32-44.
  4. Joint Committee on Infant Hearing. « Year 2000 Position Statement: Principles and Guidelines for Early Hearing Detection and Intervention Programs », Am J Audiol, vol. 9 (2000), p. 9-29.
  5. The Pediatric Working Group of the Conference on Amplification for Children with Auditory Deficits. « Amplification for infants and children with hearing impairment », Am J Audiol, vol. 5 (1996), no 1, p. 53-68.
  6. American Academy of Audiology. [Page d'accueil sur le site Internet]. Pediatric amplification protocol, 2003. Disponible à l'adresse : <http://www.audiology.org>.
  7. Moodie, K.S., R.C. Seewald et S.T. Sinclair. « Procedure for predicting real-ear hearing aid performance in young children », Am J Audiol, vol. 3 (1994), p. 23-31.
  8. Stapells, D.R. « Frequency-specific evoked potential audiometry in infants », dans A Sound Foundation Through Early Amplification, R.C. Seewald (ed.), Stafa, Switzerland, Phonak, AG, 2000, p. 13-31.
  9. Feigin, J.A., J.G. Kopun, P.G. Stelmachowicz et M.P. Gorga. « Probe-tube microphone measures of ear canal sound pressure levels in infants and children », Ear Hearing, vol. 10 (1989), no 4, p. 254-258.
  10. Westwood, G.F. et J.M. Bamford. « Probe-tube microphone measures with very young infants: Real ear to coupler differences and longitudinal changes in real ear unaided response », Ear Hearing, vol. 16 (1995), no 3, p. 263-273.
  11. Bagatto, M.P., S.D. Scollie, R.C. Seewald et coll. « Real-ear-to-coupler difference predictions as a function of age for two coupling procedures », J Am Acad Audiol, vol. 13 (2002), no 8, p. 407-415.
  12. Sinclair, S.T., K.L. Beauchaine, K.S. Moodie et coll. « Repeatability of a real-ear-to-coupler difference measurement as a function of age », Am J Audiol, vol. 5 (1996), p. 52-56.
  13. Seewald, R.C., K.S. Moodie, S.T. Sinclair et S.D. Scollie. « Predictive validity of a procedure for pediatric hearing aid fitting », Am J Audiol, vol. 8 (1999), p. 143-152.
  14. Scollie, S.D., R.C. Seewald, L.E. Cornelisse et L. Jenstad. « Validity and repeatability of level-independent HL-to-SPL transforms », Ear Hearing, vol. 19 (1998), p. 407-413.
  15. Scollie, S.D. et R.C. Seewald. « Electroacoustic verification measures with modern hearing instrument technologies », dans A Sound Foundation Through Early Amplification 2001, R.C. Seewald et J.S. Gravel (eds.), Stafa, Switzerland, Phonak AG, 2002, p. 121-137.
  16. Stelmachowicz, P.G. « Hearing aid outcome measures for children », J Am Acad Audiol, vol. 10 (1999), no 1, p. 14-25.

Début

Développement de la communication

Auteure : Andrée Durieux-Smith (Ph.D.)

La majorité des enfants atteints de déficience auditive permanente (DAPE) sont nés de parents dotés d'une audition normale et possédant une connaissance limitée de la surdité. Après la confirmation d'un diagnostic de DAPE, les parents font face au choix d'une stratégie appropriée de développement de l'audition et de la communication. Certains choisiront de recourir à l'amplification et à un développement de la communication axé sur le langage parlé tandis que d'autres opteront pour ne pas amplifier l'audition de leur enfant et de centrer la stratégie d'intervention sur un mode de communication manuel.

Traditionnellement, deux principales philosophies ont comme objectif de développer les aptitudes de communication : l'oralisme et la méthode gestuelle ou « manualism » en anglais. L'oralisme cherche à développer les aptitudes du langage parlé. Plusieurs variantes ont été élaborées dont la méthode auditive-orale (A-O) qui prône le développement de l'audition à l'aide d'appareils d'amplification, qui est à son tour facilitée par la lecture labiale. La thérapie audio-verbale (TAV), très structurée, constitue une autre forme d'approche orale axée presque exclusivement sur l'audition résiduelle et le développement des capacités d'écoute.

À l'opposé, les promoteurs de la stratégie gestuelle jugent inutile que les sujets atteints de déficience auditive permanente développent des aptitudes au langage parlé; ils considèrent le langage des signes et les systèmes d'interprétation visuelle comme les langages naturels des personnes sourdes. Cette approche de communication faciliterait l'intégration à la culture sourde. Le langage gestuel américain (American Sign Language ou ASL) et le langage des signes québécois (LSQ) sont des systèmes d'interprétation visuelle possédant leur propre grammaire et une syntaxe distincte. Pour que cette méthode soit efficace, l'enfant doit demeurer en contact avec des adultes possédant une grande aisance dans le langage des signes choisi.

L'approche de communication totale (CT), qui jusqu'à tout récemment jouissait d'une bonne popularité, combine des éléments des stratégies orale et gestuelle. Diverses méthodes de communication y sont intégrées, dont : le langage gestuel, l'épellation digitale, les gestes naturels, la lecture labiale et le langage parlé. L'utilisation simultanée du langage parlé et du langage gestuel est considérée comme une façon de faciliter le développement des aptitudes de communication1. La CT est en fait une approche multisensorielle combinant l'usage d'un appareil d'amplification et le langage gestuel. Les tenants de cette méthode estiment que l'utilisation du langage gestuel devrait faciliter le développement du langage parlé.

Quelle que soit l'approche préconisée, il est admis que l'intervention précoce est la clé du développement des aptitudes de communication, de la sociabilité et du succès pédagogique. L'intervention précoce est facilitée par le développement des programmes de dépistage universel des troubles de l'audition chez les nouveau-nés (DUTAN). En outre, les évolutions technologiques telles que les implants cochléaires offrent aux enfants atteints de DAPE un accès accru à l'information auditive.

Les parents doivent être bien informés afin de choisir la stratégie de développement de l'audition et de la communication qui convient à leur enfant. Ce choix par les parents doit se fonder sur des résultats scientifiques probants. Dans le but de déterminer l'efficacité des quatre principales approches (A-O, TAV, ASL et CT) d'usage courant auprès des enfants atteints de DAPE congénitale, le Chalmers Research Group de la ville d'Ottawa a effectué un examen méthodique des preuves empiriques2. La section qui suit en résume les résultats.

La stratégie de recherche consistait à fouiller une foule de bases de données électroniques existantes. Les examinateurs ont sélectionné les études qui présentaient tout niveau de résultats probants autres que des opinions, celles qui avaient trait à des enfants atteints de DAPE congénitale et celles qui se penchaient sur le cas d'au moins un sujet ayant fait l'objet d'une des quatre approches citées précédemment. Plusieurs examinateurs indépendants ont participé à la sélection des études.

Ils ont retenu deux types d'études pertinentes, soient celles comprenant des évaluations directes et des évaluations indirectes des répercussions des approches faisant l'objet de l'examen. Dans les études d'évaluation directe, réalisées spécifiquement dans le but de déterminer l'efficacité d'une des approches en question, les examinateurs ont identifié toute une gamme de méthodologies (allant d'études de cas sans contrôles à des études d'échantillons aléatoires et contrôlés) qui incluaient n'importe quel ou aucun comparateur. Les études indirectes établissaient l'utilité potentielle d'au moins un des quatre programmes d'intérêt.

Des deux types d'études (directes et indirectes), ce sont les évaluations directes qui semblaient avoir davantage recours à des méthodes de contrôle scientifique pour assurer leur validité interne. Les études indirectes avaient un centre d'intérêt différent et semblaient passablement moins rigoureuses. Sur 625 documents de références, 194 études uniques ont fait l'objet d'un résumé analytique des données, dont 91 étaient des évaluations directes et 103 des évaluations indirectes de programmes d'intérêt. On a produit des tableaux de résultats probants à partir de variables sélectionnées par des experts en matière clinique. L'examen de ces tableaux indique une prépondérance de données manquantes notamment en ce qui a trait à la taille des échantillons, au degré de déficience auditive, au cheminement ayant mené à l'identification de la déficience et aux types d'appareils d'amplification.

Les observations découlant de cet examen systématique ne confirment ni n'infirment l'efficacité comparative ou absolue d'aucune des quatre approches examinées. Une des raisons principales de cette situation est, comme on l'a mentionné précédemment, la prépondérance des données manquantes dans la majorité des études. Cette lacune est attribuée à l'incapacité des chercheurs à reconnaître l'importance d'examiner les données accumulées en fonction de variables clés axées sur les populations et les interventions, à mesurer les variables de façon fiable, ou à rédiger des rapports de données.

Le rapport de cet examen systématique mentionne qu'il a été impossible de déterminer, entre autres caractéristiques, le nombre exact des enfants réunissant les critères d'éligibilité de l'examen. Cette synthèse s'avère donc qualitative et incomplète. Les auteurs concluent que les rapports de recherche sur les approches de développement de l'audition et de la communication sont dans un état lamentable, caractérisé par une quantité considérable de données manquantes et divergentes. La question concernant l'efficacité des quatre approches pour les enfants atteints de DAPE congénitale n'obtient pour le moment aucune réponse. Les auteurs admettent que la question de l'efficacité des programmes d'habilitation est complexe, car une multitude de variables peuvent avoir une incidence sur les résultats.

Un objectif clé de la recherche future pourrait être de déterminer quelle approche est la mieux appropriée pour chaque enfant et sa famille. Il importe que les options de développement de l'audition et de la communication soient basées sur des données scientifiques mais elles doivent également prendre en considération les facteurssociaux et culturels. Des études bien conçues et bien contrôlées seront nécessaires pour permettre aux parents de s'appuyer sur des résultats scientifiques probants pour choisir une approche de développement de l'audition et de la communication pour leur enfant.

Conclusions

  • On a effectué un examen systématique des études portant sur les résultats des options les plus courantes de développement de la communication (méthode auditive-orale (A-O), thérapie audio-verbale (TAV), langage gestuel américain (ASL) et communication totale (CT)). L'importante variabilité entre les études et les limites de conception et d'analyse des études ne permettent pas d'établir l'efficacité d'aucune des quatre options de développement de la communication.
  • Le manque de preuves définitives ne signifie toutefois pas que ces options de développement de la communication sont inefficaces, mais plutôt que d'autres études s'imposent.
  • La mise au point de mesures quantitatives du développement du langage parlé et du langage gestuel applicables aux nourrissons permettrait de faciliter les progrès dans ce domaine.

Principales références

  1. Lynas, W. Communication options in the education of deaf communication. San Diego, Singular Publishing Group Inc., 1994.
  2. Schachter, H., T.J. Clifford, E. Fitzpatrick et coll. Systematic Review of Interventions for Hearing Loss in Children, rapport soumis à Santé Canada en novembre 2002.

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Mise à jour : 2005-05-09 haut de la page