Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m Sauter toute navigation -touch directe z
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada






Rapport de surveillance de la santé des femmes

Agence de santé publique du Canada

Rapport de surveillance de la santé des femmes

[Précédente] [Table des matières] [Prochaine]

Troubles de l'alimentation

E. Gucciardi, M.Sc.S., N. Celasun, maîtrise en hygiène publique, Ph.D., F. Ahmad, MBBS, maîtrise en hygiène publique (University Health Network), D.E. Stewart, M.D., FRCPC (University of Toronto)

Question relative à la santé

Les troubles de l'alimentation se caractérisent par une perception anormale de son propre corps/poids, forme ou les deux. Cette perception s'exprime par une préoccupation obsessive à l'égard de la nourriture et du poids, qui peut provoquer des comportements à risque pour la santé. Les troubles cliniques de l'alimentation comprennent l'anorexie mentale, la boulimie et les troubles de l'alimentation non spécifiés ailleurs. Les facteurs personnels, de comportement et socio-environnementaux, tels que la perception négative de son propre corps, la sous-estimation de soi, la peur de grossir, le régime chronique et les pressions sociales pour être mince, sont des facteurs de risque.

Résultats clés

Les troubles de l'alimentation, la préoccupation par le poids et l'image du corps ainsi que les troubles du moi psychologique sont plus prévalents chez les femmes que chez les hommes. Les données de l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) de 1996.1997 portent à croire que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à souhaiter peser moins que leur poids réel. Bien que les troubles de l'alimentation soient observés chez tous les groupes d'âges, le désir d'avoir un corps « idéal » mince au cours d'une étape vulnérable de la maturité physique et émotive soumet les adolescentes à un très grand risque. Les jeunes filles et les femmes se voient sous la pression de suivre les modèles des femmes minces représentées dans les médias et la culture populaire, sans égard à leur constitution physique naturelle. Chose alarmante, on identifie de plus en plus de troubles de l'alimentation chez les jeunes en période prépubertaire.

En 1995, 95 % des cas hospitalisés déclarés à la suite d'une anorexie et plus de 90 % des cas hospitalisés à la suite d'une boulimie en Ontario étaient des femmes. Entre 1994 et 1999, à l'échelle du Canada, le taux brut de sorties des hôpitaux des patientes atteintes d'anorexie, de boulimie ou d'une autre forme de troubles de l'alimentation a augmenté quelque peu (de 4,7 %), de 10,2 à 10,7 par 100 000 femmes. Bien que les taux soient nettement inférieurs chez les hommes, ils ont également connu une légère hausse (de 4,8 %) au cours de la même période, de 0,6 à 0,7 par 100 000 hommes. Ces légères hausses peuvent être attribuées à une meilleure sensibilisation aux troubles de l'alimentation et leur détection et à de meilleurs programmes thérapeutiques spécialisés à l'intention des patients hospitalisés. À l'échelle du Canada, le taux de sorties standardisé selon l'âge à la suite de troubles de l'alimentation était le plus élevé chez les femmes en Colombie-Britannique (15,9 par 100 000) et au Nouveau-Brunswick (15,1 par 100 000), et le plus bas chez les femmes en Saskatchewan et en Alberta (8,6 par 100 000).

De plus, en 2000, l'ENSP de 1998-1999 a révélé que la prévalence de la dépression chez les femmes hospitalisées avec un diagnostic d'anorexie (11,54 %) ou de boulimie (15,36 %) était plus de deux fois supérieure à la dépression chez les femmes en général (5,7 %). Dans le cas de l'anorexie comme de la boulimie, la prévalence la plus élevée de la dépression était enregistrée chez les femmes entre 25 et 39 ans.

Lacunes et recommandations

Les auteures ont repéré les lacunes suivantes et ont formulé les recommandations ci-dessous :

  • Les données sur les hospitalisations ne tiennent compte que des cas graves de troubles de l'alimentation. En conséquence, cette base de données n'inclut pas les personnes avec des troubles de l'alimentation qui se rendent à des cliniques, consultent des médecins de famille, utilisent les services aux patients en consultation externe ou n'utilisent aucun service. Actuellement, on ne dispose pas d'un processus systématique à l'échelle nationale pour recueillir les données sur la prévalence des troubles de l'alimentation en dehors des hôpitaux.
  • Il y avait plusieurs restrictions au cours de la collecte de données : manque de données longitudinales, de groupes de comparaison appropriés, de grands échantillons et d'analyse des groupes ethniques. Comme la plupart des études s'appuyaient sur des échantillons cliniques, il était difficile de généraliser les résultats à la population générale. De plus, un bon nombre de ces études étaient transversales et limitées dans leur capacité d'établir des liens causals.
  • Il faudrait recueillir les données sur les troubles de l'alimentation chez les Canadiennes, incluant la prévalence et les facteurs de risque au sein des sous-groupes tels que les femmes handicapées, les immigrantes et les femmes des minorités visibles.
  • Il faudrait réaliser des évaluations transculturelles et longitudinales des attitudes et des comportements vis-à-vis des troubles de l'alimentation, et ce, en grands échantillons de la collectivité, pour surveiller les tendances, examiner les facteurs de protection et de non-protection, et assister dans l'élaboration et la planification de programmes préventifs et thérapeutiques.

Télécharger le chapitre

[Précédente] [Table des matières] [Prochaine]

Dernière mise à jour : 2003-12-09 début