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Agence de santé publique du Canada
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Choléra

Novembre 2000

Ce qu'il faut savoir avant de partir!

Des maladies infectieuses peu courantes au Canada sont parfois présentes dans d'autres pays, voire même à des niveaux épidémiques. Les normes sanitaires et la qualité des soins médicaux dans ces pays ne sont parfois pas les mêmes que chez nous. Avant de partir en voyage, vous devriez vous informer des conditions sanitaires qui prévalent dans les pays que vous comptez visiter, sur vos risques de contracter une maladie et sur le choix des mesures de prévention à prendre.

Pesez vos risques
Vos risques d'attraper une maladie dépendent de plusieurs facteurs, notamment de votre âge et de votre sexe, de votre état vaccinal et de santé actuel, de votre itinéraire, de la durée et du genre de voyage (p. ex., première classe, tourisme d'aventure), des activités prévues (p. ex., les contacts avec les animaux, la proximité de l'eau douce, les contacts sexuels) et de la situation sanitaire à l'échelle locale.

Consultation d'évaluation des risques
L'Agence de santé publique du Canada vous recommande fortement de consulter une clinique santé-voyage ou votre médecin dans les six à huit semaines précédant votre départ en voyage. Selon son évaluation des risques auxquels vous vous exposerez, le professionnel de la santé pourra déterminer vos besoins d'immunisation ou de médicaments préventifs (prophylaxie) et les moyens de vous prémunir contre les maladies. Nous pouvons vous aider à trouver la clinique santé-voyage la plus près de chez vous.

Les experts vous conseillent
Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) de l'Agence de santé publique du Canada a contribué à la préparation et à la mise à jour des renseignements présentés ci-dessous. Il s'agit de conseils généraux sur la prévention du choléra, à l'intention des Canadiens en partance pour l'étranger.

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Profil de la maladie

Le choléra est une infection intestinale aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae. Cette bactérie produit une toxine qui provoque des vomissements et des diarrhées menant à la déshydratation de la personne infectée. On associe maintenant deux souches de bactéries à l'infection cholérique : V. cholerae du sérogroupe O1 et V. cholerae du sérogroupe O139.

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Transmission

On contracte le choléra de façon directe par l'eau ou les aliments contaminés ou de façon indirecte par l'exposition aux excréments ou aux vomissures d'une personne infectée. Il est peu probable que la maladie se transmette d'une personne à l'autre (la façon indirecte) si l'on maintient de bonnes mesures d'hygiène (par exemple se laver fréquemment les mains). On a déjà associé cette maladie aux crustacés crus ou mal cuits, notamment les crabes et crevettes, aux poissons, aux moules et aux huîtres, ainsi qu'aux fruits non pelés et aux légumes. L'eau contaminée est habituellement en cause là où les eaux usées et les approvisionnements en eau potable ne sont pas traités adéquatement.

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Répartition géographique et perspectives de fréquence

Le choléra est présent dans bon nombre de pays tropicaux et les flambées sont fréquentes. De nouvelles poussées épidémiques de choléra peuvent avoir lieu partout dans le monde, là où les approvisionnements en eau potable, les conditions sanitaires et la salubrité des aliments sont inadéquats. Le risque de choléra est le plus grand dans les collectivités surpeuplées et les camps de réfugiés où l'eau est insalubre et les conditions sanitaires déficientes. Avant 1992, seule le sérogroupe O1 était en cause dans les épidémies de choléra.

Dans les années 60, le sérogroupe V. cholerae O1 a causé une épidémie cholérique en Asie du Sud-Est. Il est ensuite réapparu en Afrique occidentale dans les années 70, où il n'y avait eu aucune incidence de choléra depuis plus de cent ans. Le choléra est maintenant endémique à presque toute l'Afrique. En 1991, il est apparu en Amérique latine après plus de cent ans d'absence. En moins d'un an, la maladie s'est propagée dans 11 pays et, depuis, s'est étendue à tout le continent.

En 1992, on a identifié un nouveau sérogroupe (V. cholerae O139) lors d'une importante épidémie en Inde et au Bangladesh. Depuis, on a rapporté des cas de V. cholerae O139 dans 11 pays de l'Asie du Sud-Est.

Pour obtenir davantage de précisions sur les pays où l'on rapporte des cas de choléra, veuillez consulter le Tableau 1 : Cas de choléra recensés par région et par pays en 1999.

Tableau 1 :
Cas de choléra recensés par région et par pays en 1999

Région Pays Nombre de cas/
Nombre de décès
Région Pays Nombre de cas/
Nombre de décès
Afrique Afrique du Sud 68 / 2 Amériques Belize 12 / non recensé
Bénin 855 / 25 Brésil 3 233 / 83
Burkina Faso 93 / 6 Colombie 42 / non recensé
Burundi 3 440 / 63 El Salvador 134 / non recensé
Cameroun 326 / 35 Équateur 90 / non recensé
Comores 1 180 / 42 États-Unis 6 (importés) / 0
Congo 4 814 / 20 Guatemala 2 077 / non recensé
Ghana 9 432 / 260 Honduras 56 / 3
Guinée 546 / 44 Méxique 9 / non recensé
Kenya 11 039 / 350 Nicaragua 545 / 7
Liberia 215 / 0 Pérou 1 546 / 6
Madagascar 9 745 / 542 Venezuela 376 / 4
Malawi 26 508 / 648 Asie Afghanistan 24 639 / 152
Mali 6 / 3 Brunei Darussalam 93 / 0
Mozambique 44 329 / 1 194 Cambodge 1 711 / 130
Niger 1 186 / 85 Chine 4 570 / non recensé
Nigeria 26 358 / 2 085 Hong Kong 18 (11 importés) / 0
Ouganda 5 169 / 241 Inde 3 839 / 6
République démocratique de Congo 12 711 / 783 Iran 1 369 / 21
Rwanda 217 / 49 Iraq 1 985 / 30
Sierra Leone 834 / 5 Japon 40 / 0
Somalie 17 757 / 693 Malaisie 535 / 0
Swaziland 7 / 0 Philippines 330 / 0
Tanzanie, République-Unie de... 11 855 / 584 Singapour 11 / 0
Tchad 217 / 18 Sri Lanka 108 / 5
Togo 667 / 31 Vietnam 169 / 0
Zambie 11 535 / 535 Océanie Australie 4 (importés) / 0
Zimbabwe 5 637 / 385 Nouvelle-Zélande 1 (importé) / 0
Europe Allemagne 3 (importés) / 0
Total mondial : 254 310 / 9 175
Autriche 1 (importé) / 0
Fédération de Russie 8 (5 importés) / 0
Pays-Bas 2 (importés) / 0
Ukraine 2 / 0

 

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Symptômes

La période d'incubation du choléra varie de moins de vingt-quatre heures à cinq jours. La plupart des sujets infectés par le choléra ne deviennent pas malades même si la bactérie est présente dans leurs selles pendant sept à quatorze jours. Ceux qui développent la maladie ont, dans 90 p. 100 des cas, une diarrhée d'intensité moyenne ou légère. Cependant, dans cinq à dix pour cent des cas, les personnes souffrent de vomissements et de diarrhées graves. La perte de fluide peut rapidement mener à la déshydratation du malade; sans traitement, celui-ci peut mourir en quelques heures.

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Traitement

La rééhydratation est le principal traitement et consiste à remplacer l'eau et les sels perdus lors des vomissements et des diarrhées. On pourra donner des fluides par voie intraveineuse aux victimes gravement déshydratées et traiter les cas bénins avec des solutions orales d'électrolytes-glucose. Dans les cas les plus graves, on pourra administrer un antibiotique efficace pour diminuer la diarrhée.

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Prévention et précautions personnelles

La plupart des voyageurs visitant des régions où le choléra est endémique courent très peu de risques de contracter la maladie. On estime le risque de choléra chez les voyageurs européens ou nord-américains à un ou deux cas par million de voyages. Le meilleur moyen de prévenir l'infection est de prendre des précautions avec l'eau et les aliments (voir les Recommandations).

Vaccination
Un vaccin vivant atténué oral pour le choléra, le CVD 103-HgR (Mutachol®), est homologué au Canada et partiellement efficace contre le choléra, c'est-à-dire pour le sérogroupe O1 seulement. Le vaccin peut être administré, en une seule dose, aux adultes et aux enfants de plus de deux ans.

On ne recommande pas la vaccination pour la majorité des voyageurs visitant les régions où le choléra est endémique pour les raisons suivantes :

  • le risque des voyageurs de contracter le choléra est généralement faible;
  • le vaccin, bien que très efficace contre le sérogroupe O1, n'offre aucune protection contre le sérogroupe O139 présent dans 11 pays de l'Asie du Sud-Est;
  • le coût du vaccin est élevé si l'on tient compte du faible risque de contracter la maladie.

Toutefois, les voyageurs courant un risque accru de contracter le choléra, notamment les professionnels de la santé travaillant dans les régions endémiques, les gens travaillant dans les camps de réfugiés et les voyageurs se rendant dans des régions éloignées sans accès à l'eau potable, peuvent choisir de recevoir le vaccin. On recommande aux voyageurs d'obtenir une évaluation personnelle détaillée du risque couru afin de déterminer s'ils ont besoin d'être vaccinés.

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Recommandations

Puisque le choléra se transmet par l'eau et les aliments, l'Agence de santé publique du Canada recommande fortement aux voyageurs de prendre des précautions d'usage concernant l'eau et les aliments pour réduire leurs risques d'exposition à la maladie. Les principes de base dont il faut se rappeler sont : faites bouillir, faites cuire, pelez-le ou n'y touchez pas !

  • Ne mangez que des aliments bien cuits et encore chauds au moment de servir.
  • Ne buvez que de l'eau purifiée qui a été bouillie ou traitée avec du chlore ou de l'iode ou encore de l'eau embouteillée de façon commerciale dans des contenants scellés.
  • Les boissons gazeuses sans glace et la bière sont habituellement sécuritaires.
  • Évitez la glace, à moins qu'elle ne soit faite d'eau purifiée.
  • Faites bouillir le lait non pasteurisé.
  • Évitez de manger des produits laitiers non pasteurisés et de la crème glacée.
  • Évitez de consommer des aliments crus - surtout les crustacés - et les salades. Les fruits et les légumes pouvant être pelés sont habituellement sécuritaires.
  • Évitez de consommer des aliments vendus dans la rue.
  • Lavez-vous les mains avant de manger ou de boire.

L'Agence de santé publique du Canada ne recommande pas l'usage d'antibiotiques comme mesure préventive. Cependant, après une évaluation personnelle détaillée du risque, un médecin pourra vous prescrire des antibiotiques à utiliser si vous souffrez de diarrhées.

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Des règles simples...

Vous pouvez vous protéger contre le choléra en suivant les quelques précautions d'usage concernant l'eau et les aliments, et en portant attention aux mesures d'hygiène personnelles. N'oubliez pas ! Faites-le bouillir, faites-le cuire, pelez-le ou bien n'y touchez pas !

Si vous souffrez de nausées, de crampes abdominales, de diarrhées ou de vomissements pendant un voyage dans une région où le choléra est endémique, ou après votre retour, veuillez consulter un médecin et lui mentionner vos récents déplacements.

Pour de plus amples renseignements...

  • Consultez la page sur le choléra du site Web de l'Organisation mondiale de la santé (surveillance des maladies transmissibles et des mesures à prendre) à : www.who.int/topics/cholera/fr/Nouvelle fenêtre
  • Renseignements additionnels sur ce qu'il faut savoir avant de partir, cliquer ici.

  • Professionnels de la santé, consultez la Déclaration du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV), "Le vaccin oral anticholérique".

 

Mise à jour : 2000-11-02 haut de la page