FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ
- MATIÈRES INFECTIEUSES SECTION 1 - AGENT INFECTIEUX
NOM : Schistosoma spp. SYNONYME OU RENVOI : Schistosoma mansoni, S. japonicum, S. haematobium, bilharziose, schistosomiase, dermatite des nageurs CARACTÉRISTIQUES : Trématodes plathelminthes hématophages, à dimorphisme sexuel marqué; les adultes mesurent 12-16 mm de long sur 0,3-0,6 mm de large; les mâles sont plus courts et plus trapus que les femelles; les oeufs sont ronds ou ovalaires, leur taille variant selon les espèces; les cercaires (larves infectantes) mesurent 400-600 µ de long et possèdent une tête piriforme et une queue fourchue SECTION II - DANGER POUR LA SANTÉ PATHOGÉNICITÉ : chez l'humain, les symptômes varient selon la charge parasitaire et la localisation des oeufs; Schistosoma mansoni et S. japonicum causent surtout des manifestations hépatiques et intestinales, en particulier une diarrhée, des douleurs abdominales et une hépatosplénomégalie; S. haematobium entraîne des troubles urinaires tels que dysurie et hématurie; l'infection chronique s'accompagne de complications graves : fibrose du foie, hypertension portale; en cas d'atteinte intestinale, il peut y avoir tumeur colo-rectale; une atteinte du SNC est également à redouter; une éruption papulaire peut survenir aux points d'entrée à cause de la présence de cercaires et d'autres organismes du genre Schistosoma spp. (dermatite des nageurs) ÉPIDÉMIOLOGIE : S. mansoni est rencontré en Afrique, dans la Péninsule arabe, au Brésil, au Surinam et au Venezuela, ainsi que dans certaines îles des Antilles; S. haematobium sévit en Afrique et au Moyen-Orient; S. japonicum vit en Chine, au Japon, dans les Philippines et en Indonésie. On estime que 500-600 millions de personnes vivant dans 75 pays sont infectées; les schistosomiases sévissent du 36e de latitude Nord au 34e de latitude Sud, dans les régions où l'eau douce se maintient à des températures variant entre 25 et 30° C; la répartition de chaque espèce dépend de la présence d'une population appropriée de gastéropodes GAMME D'HÔTES : surtout l'humain, dans le cas de S. haematobium et de S. mansoni; l'humain, le chien, le chat, le porc, le bétail, le buffle d'Asie, le cheval et les rongeurs dans le cas de S. japonicum DOSE INFECTIEUSE : inconnue MODE DE TRANSMISSION : principalement par contact avec de l'eau contaminée; des larves nageantes infectantes (cercaires) pénètrent directement dans la peau PÉRIODE D'INCUBATION : 2-6 semaines après l'exposition TRANSMISSIBILITÉ : ne se transmettent pas directement d'une personne à l'autre; les oeufs sont éliminés dans les selles et l'urine des personnes infectées; les mollusques infectés éliminent des cercaires durant toute leur vie (plusieurs semaines à 3 mois) SECTION III - DISSÉMINATION RÉSERVOIR : l'humain, le chat, le chien, le bétail, le cheval, le buffle d'Asie, le porc, les rongeurs ZOONOSE : les animaux constituant les réservoirs pourraient intervenir dans la propagation indirecte de la maladie VECTEURS : mollusques gastéropodes (Bulinus spp.) pour
S. haematobium SECTION IV - VIABILITÉ SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : tous sont sensibles au praziquantel; l'oxamniquine peut être utilisée pour S. mansoni, et le métrifonate pour S. japonicum SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : tous les stades infectants sont sensibles au glutaraldéhyde à 2 %, à l'hypochlorite de sodium à 1 %; l'éthanol à 70 % inactive les cercaires en surface INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : sensibles au gel SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : inconnue SECTION V - ASPECTS MÉDICAUX SURVEILLANCE : rechercher les symptômes; confirmer le diagnostic par examen parasitologique des selles ou par analyse sérologique PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : administrer la chimiothérapie appropriée IMMUNISATION : aucune PROPHYLAXIE : aucune SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : un cas signalé en date de 1987 SOURCES ET ÉCHANTILLONS : fèces, échantillons de tissus prélevés par biopsie, urine DANGERS PRIMAIRES : ingestion; exposition de la peau ou des muqueuses à des gouttelettes contenant des cercaires DANGERS PARTICULIERS : transfert de la main à la bouche de métacercaires à la suite de contacts avec des plantes aquatiques contaminées SECTION VII - PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de confinement du niveau de biosécurité 2 pour tous les travaux réalisés avec les stades infectants des parasites ou avec des liquides ou tissus organiques susceptibles d'être infectieux VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants, si le contact direct avec des matières infectieuses est inévitable AUTRES PRÉCAUTIONS : les voyageurs devraient éviter tout contact avec des étendues d'eau douce dans les régions endémiques SECTION VIII - RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec une serviette de papier absorbant et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 min) avant de procéder au nettoyage ÉLIMINATION : décontaminer tous les déchets avant de les éliminer; stérilisation par la vapeur, incinération, désinfection chimique ENTREPOSAGE : dans des contenants scellés étiquetés de façon appropriée SECTION IX - RENSEIGNEMENTS DIVERS Date : mars 2001 Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC Bien que les renseignements, opinions et recommandations contenus dans la présente Fiche technique santé-sécurité proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures encourues par suite de l'utilisation des renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas à jour. Copyright © [Fiches techniques santé/sécurité - agents infectieux - Index]
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Dernière mise à jour : 2001-04-23 |