LA LEISHMANIOSE

Ces dernières années, les forces américaines ont signalé des cas de leishmaniose cutanée parmi les troupes des E.-U. au Panama et de leishmaniose viscérale chez des soldats qui revenaient d'Arabie Saoudite et des vétérans de la Guerre du Golf. (Aucun cas d'infection n'a été signalé chez les vétérans canadiens.) Une épidémie de leishmaniose (kala-azar ou fièvre pourprée des montagnes Rocheuses) a été enregistrée dans l'État du Bihâr, dans le nord-est de l'Inde, et s'est propagée au Népal voisin. En mai 1993, l'OMS a signalé une éclosion de leishmaniose viscérale dans le Soudan méridional et dans l'ouest de la province du Haut-Nil.

À Patna, capitale de l'État, le ministère de la Santé a recensé 27 000 cas en 1992. L'OMS estime qu'il y a eu environ 10 000 décès et ces chiffres risquent d'augmenter de façon dramatique.

C'est un phlébotome qui transmet cette protozoose. Les voyageurs qui se rendent dans des régions rurales où des cas sont signalés devraient prendre des mesures très strictes afin d'éviter les piqûres de phlébotomes, car on ne dispose d'aucun vaccin ni médicament prophylactique.

Les mesures préventives recommandées aux voyageurs visent à réduire le contact avec les phlébotomes. On devrait éviter les activités de plein air pendant la période où les phlébotomes sont le plus actifs (entre le crépuscule et l'aube). Bien qu'on risque davantage d'être piqué par ces insectes durant la nuit, ces derniers peuvent également transmettre la leishmaniose pendant le jour, si leur période de repos est perturbée. Il n'est pas rare que l'on sous-estime l'activité des phlébotomes dans une région donnée, puisque ces insectes volent sans faire de bruit et qu'on ne remarque pas toujours les piqûres occasionnelles.

Pour plus de protection, on recommande de porter des vêtements protecteurs et d'utiliser un insectifuge. Les vêtements devraient couvrir la plus grande surface corporelle possible, sans pour autant être intolérables, étant donné le climat. Il convient d'éviter les cols ouverts, ainsi que les manches et les jambes de pantalon amples. On recommande d'appliquer un insectifuge contenant du DEET (m-diéthyltoluamide) sur la peau découverte et sous les bords des vêtements, par exemple en bordure des manches et des jambes de pantalon. On doit appliquer l'insectifuge conformément aux directives du fabricant; il est parfois nécessaire de répéter l'application si l'on transpire abondamment, si l'on s'essuie ou se lave. Le fait d'imbiber les vêtements d'insectifuge peut constituer une protection additionnelle, mais il ne faut pas négliger pour autant d'appliquer de l'insectifuge sur la peau découverte et de répéter l'imbibition après cinq lavages.

Pour réduire le contact avec les phlébotomes, on peut avoir recours à des moyens mécaniques, par exemple, installer une moustiquaire autour du lit et des moustiquaires aux portes et fenêtres. Si l'on veut se protéger adéquatement contre les phlébotomes, qui sont beaucoup plus petits que les moustiques (environ le tiers de la taille), il convient d'utiliser une moustiquaire à mailles très fines (au moins 18 trous au pouce linéaire, certaines sources recommandent même un maillage encore plus fin). Une moustiquaire aussi serrée risque d'être intolérable lorsque le climat est torride. On peut en outre obtenir une protection additionnelle en imbibant la moustiquaire qui entoure le lit et les moustiquaires des fenêtres de perméthrine en aérosol et en vaporisant les lieux d'insecticide à effet rémanent.

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