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Volume 26-22
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SAISON GRIPPALE 1999-2000 : DIAGNOSTICS PORTÉS PAR LES LABORATOIRES CANADIENS ET CARACTÉRISATION DES SOUCHES VIRALESIntroduction En collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les laboratoires internationaux collaborateurs, les laboratoires provinciaux et d'autres laboratoires hospitaliers et universitaires canadiens, le Laboratoire national de microbiologie exerce une surveillance nationale des virus de la grippe humaine. Cette surveillance consiste à suivre l'activité grippale, à détecter et à décrire les changements antigéniques qui surviennent dans les souches du virus de la grippe en circulation au Canada, et à estimer, grâce à des enquêtes sérologiques périodiques, le degré de résistance aux souches qui circulent et qui apparaissent. Les renseignements recueillis par le programme canadien de surveillance de la grippe, ainsi que les souches représentatives courantes, sont ensuite partagées avec les centres qui collaborent avec l'OMS à la surveillance mondiale de la grippe. Activité grippale En général, la saison a débuté au Canada à la fin de septembre 1999 et s'est poursuivie jusqu'en juin 2000. Au moins un isolat grippal a en outre été signalé en juillet et un autre en août 2000. La figure 1 illustre le nombre d'isolements de virus confirmés en laboratoire, de dépistages et de sérodiagnostics signalés chaque mois par les laboratoires qui participent au programme canadien de déclaration des maladies virales, programme de surveillance portant sur toutes les infections virales diagnostiquées en laboratoire. Entre septembre et juin, 5 771 cas de grippe ont été confirmés en laboratoire : 5 688 (98,6 %) d'entre eux étaient du type A, le plus grand nombre de cas (2 148) ayant été signalés au mois de décembre 1999; 83 cas (1,4 %) étaient dus à des virus de type B, qui ont été isolés de façon sporadique tout au long de la saison. On peut comparer ces données avec celles de la saison 1998-1999 au cours de laquelle on a signalé 4 500 (84 %) cas de type A et 865 (14 %) cas de type B(1). Ces données montrent que le virus de la grippe A est demeuré prédominant au cours de la saison 1999-2000 alors que l'activité du virus de la grippe B a diminué considérablement. Caractérisation des souches Entre le 6 octobre 1999 et le 15 août 2000, le Laboratoire national de microbiologie a fait la caractérisation antigénique de 622 virus grippaux soumis par les laboratoires provinciaux et hospitaliers. Le tableau 1 donne un aperçu de la province d'origine et de l'identité des isolats soumis. Sur les 579 isolats de virus de type A, 480 (83 %) s'apparentaient à la souche vaccinale A/Sydney/05/97, et 99 (17 %) étaient plus étroitement apparentés sur le plan antigénique à la souche A/New Caledonia/20/99. Cette dernière souche est un variant antigénique qui s'est développé à partir de virus apparentés à A/Beijing/262/95(2, 3). Les 43 virus de type B caractérisés ressemblaient à la souche B/Beijing/184/93 qui avait été recommandée par l'OMS et qui était représentée dans le vaccin de 1999-2000 par la souche B/Yamanashi/166/98. La figure 2 illustre l'évolution des souches du virus grippal selon le mois de soumission au Laboratoire national de microbiologie tout au long de la saison. La plupart des isolats du virus de la grippe A étaient apparentés à la souche A/Sydney/05/97(H3N2), et le nombre de cas déclarés a atteint un sommet en janvier. Bien que deux virus grippaux de type A(H1N1) aient tout d'abord été isolés à la fin de décembre 1999 et caractérisés par la suite par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) comme étant apparentés à la souche A/New Caledonia/20/99, un nombre croissant d'isolats apparentés à cette souche ont été identifiés plus tard dans la saison, soit entre février et mai 2000, avec un pic en mars (figure 2). Étude de la sensibilité aux médicaments Comme on utilise de plus en plus dernièrement des médicaments antiviraux pour prévenir et traiter des infections causées par le virus de la grippe A, les épreuves de pharmacorésistance revêtent encore plus d'importance qu'auparavant. Le Laboratoire national de microbiologie a mis au point un test rapide d'évaluation de la résistance des virus grippaux à l'amantadine, médicament antiviral vendu au Canada pour la prévention et le traitement de la grippe A(4). On a eu recours à l'amplification par la polymérase avec profils de restriction pour analyser 284 isolats recueillis au Canada durant la saison 1998-1999. Soixante de ces isolats ont été prélevés lors de neuf éclosions de grippe dans des maisons de soins où un traitement à l'amantadine était administré. Les 224 autres isolats provenaient de patients ne vivant pas en établissement (isolats de souches naturelles). Il ressort de cette analyse que trois (1,3 %) des 224 isolats du virus de la grippe A de souches naturelles qui ont été soumis durant la saison 1998-1999 étaient résistants à l'amantadine; deux des virus résistants ont été isolés chez des personnes traitées à l'amantadine au moment des prélèvements. On ne disposait d'aucune donnée sur la prise de médicaments dans le troisième cas. Sur les 60 isolats recueillis lors d'éclosions dans des maisons de soins, 15 (25 %) présentaient des mutations associées à une pharmacorésistance. L'analyse des 18 souches résistantes a révélé que neuf d'entre elles étaient porteuses d'une mutation de l'acide aminé à la position 26 (Leu à Phe), deux à la position 27 (Val à Ala), et sept à la position 31 (Ser à Asn) de la protéine M2(5). Analyse Au Canada, la saison grippale 1999-2000 a débuté plus tôt que la saison précédente(1). Le virus prédominant était le virus A(H3N2), des souches du virus grippal B ayant été isolées sporadiquement tout au long de la saison (figures 1 et 2). C'était la troisième saison de suite où les souches apparentées à A/Sydney/05/97(H3N2) étaient les souches les plus fréquemment isolées au Canada. On a aussi observé une augmentation considérable de l'activité du virus A(H1N1) comparativement aux deux saisons précédentes(1, 4). Quatre-vingt-dix-neuf (17 %) des souches du virus A(H1N1) ont été isolées et caractérisées comme étant apparentées à A/New Caledonia/20/99. Aucune souche analogue à A/Beijing/262/95 n'a été isolée au Canada, bien que de telles souches aient été signalées aux États-Unis et dans d'autres pays(2, 3). En général, les souches vaccinales pour 1999-2000 correspondaient bien aux souches virales en circulation(2, 3). Un test rapide a été mis au point pour détecter la résistance des virus grippaux à l'amantadine afin d'obtenir des renseignements sur l'émergence et la propagation de virus grippaux résistants. L'étude montre qu'il est rare que des virus pharmacorésistants soient détectés dans des isolats de souches naturelles (< 1 %), mais que 25 % des patients traités à l'amantadine qui étaient infectés par le virus A(H3N2) excrétaient une souche résistante du virus. La surveillance actuelle des cas de pharmacorésistance se poursuivra. Ce test rapide pourrait également permettre de réduire le risque de transmission de virus résistants aux contacts des patients. Figure 1 Données de laboratoire sur les infections grippales humaines au Canada, saison 1999-2000 Tableau 1 Caractérisation des isolats du virus grippal au Canada soumis entre le 6 octobre 1999 et le 15 août 2000
Figure 2 Caractérisation antigénique des isolats du virus grippal au cours de la saison 1999-2000, selon le mois de leur soumission
À l'échelle mondiale, les virus de la grippe A(H3N2), A(H1N1) et de la grippe B ont continué de circuler. Les virus apparentés à la souche A/Sydney/05/97(H3N2) ont prédominé aux États-Unis et au Canada pendant les trois dernières saisons grippales, alors que la majorité des isolats du virus A(H3N2) dans le monde ressemblaient davantage sur le plan antigénique aux souches de référence A/Moscow/10/99 et A/Panama/2007/99, deux virus équivalents du point de vue antigénique. Une faible proportion de virus étaient distincts sur le plan antigénique de la souche A/Moscow/10/99, mais ces virus étaient hétérogènes, et l'analyse antigénique et génétique n'a mis au jour aucun nouveau variant représentatif(3). Le virus A(H1N1) a beaucoup circulé dans de nombreux pays. La plupart des isolats étaient similaires sur le plan antigénique à la souche A/New Caledonia/20/99. Des virus de type B ont été isolés de façon sporadique et ressemblaient du point de vue antigénique à la souche B/Beijing/184/93 et à la souche vaccinale B/Yamanashi/166/98 couramment utilisée. L'OMS a donc recommandé que les souches suivantes entrent dans la composition du vaccin de la saison 2000-2001 :
Les fabricants nord-américains utiliseront des souches virales équivalentes sur le plan antigénique, soit A/Panama/2007/99 et B/Yamanashi/166/98, comme souches du virus H3N2 et du virus B entrant dans la composition du vaccin. Remerciements La collaboration des laboratoires participant au programme canadien de déclaration des maladies virales ainsi que des laboratoires provinciaux et hospitaliers qui ont envoyé rapidement des isolats représentatifs du virus grippal est un aspect essentiel de la surveillance de la grippe au Canada. Les isolats de virus de la grippe provenaient des centres suivants :
Nathalie Bastien, Susan Normand et Donalda Bowness du Laboratoire national de microbiologie ont effectué le typage, la caractérisation génétique et les tests de sensibilité à l'amantadine des souches grippales. Références
Source : Y Li, PhD, Section des virus respiratoires, Laboratoire national de microbiologie, Agence de santé publique du Canada, Santé Canada, Winnipeg (Manitoba)
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Dernière mise à jour : 2002-11-08 | ![]() |