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    Agence de santé publique du Canada
Relevé des maladies transmissibles au Canada

Volume 28-03
1er février 2002

[Table des matières]

 

LA GRIPPE AU CANADA : SAISON 2000-2001

Introduction

Le Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (CPCMI), Agence de santé publique du Canada, Santé Canada, gère un réseau national de surveillance de la grippe dans le cadre du programme Fluwatch. Ce programme vise à surveiller et à signaler toute activité grippale au Canada durant la saison où le virus est actif, qui s'étend approximativement d'octobre à mai. Le programme Fluwatch comprend quatre principaux volets, dont les données agrégées sont affichées chaque semaine : 1) la détection et l'identification en laboratoire du virus de la grippe au Canada; 2) la surveillance sentinelle des taux de consultation pour un syndrome grippal (SG) au Canada; 3) le niveau d'activité grippale régionale selon les épidémiologistes provinciaux et territoriaux (représentants de Fluwatch); et 4) un survol de l'activité grippale à l'échelle mondiale, fondé sur des rapports de surveillance publiés par d'autres pays (p. ex., Centers for Disease Control and Prevention [CDC] à Atlanta, aux États-Unis [É.-U.]) et des systèmes de surveillance internationaux (p. ex., European Influenza Surveillance Scheme et Organisation mondiale de la Santé). D'autres données épidémiologiques sur les cas confirmés en laboratoire sont affichées à des intervalles moins réguliers, de façon ponctuelle. Ces données fournissent de l'information épidémiologique supplémentaire (p. ex., distribution selon l'âge et le sexe) sur les cas de grippe selon le type et le sous-type du virus grippal.

Fluwatch diffuse les données sur l'activité grippale aux professionnels de la santé et à la population à l'aide de divers mécanismes, notamment le FAXlink du CPCMI, le télécopieur, le courriel et le site Web de la Division des maladies respiratoires <http://www.phac-aspc.gc.ca/fluwatch/index_f.html>. Le programme Fluwatch publie des rapports chaque semaine durant la saison grippale et des résumés des données de surveillance en laboratoire une fois par semaine pendant toute l'année. Des comptes rendus de l'activité grippale à l'échelle mondiale sont intégrés régulièrement à la publication hebdomadaire Actualités en bref pour maladies infectieuses, également affichée sur le site Web de la Division de la surveillance des maladies <http://www.phac-aspc.gc.ca/bid-bmi/dsd-dsm/nb-ab/index_f.html>. Des rapports de surveillance de l'activité grippale sont publiés régulière ment durant la saison de la grippe dans le Relevé des maladies transmissibles au Canada.

Le présent rapport présente un résumé de l'activité grippale au Canada durant la saison 2000-2001, notamment : 1) la détection du virus de la grippe dans les laboratoires sentinelles; 2) les données épidémiologiques et de laboratoire sur les cas individuels (information supplémentaire sur la détection en laboratoire à partir de rapports de cas individuels); 3) les consultations pour un SG déclarées par les médecins sentinelles; et 4) le taux d'activité grippale signalé dans les provinces et les territoires. Tout au long du rapport, les données pour la saison 2000-2001 sont comparées à celles des saison précédentes(1-4).

Méthodologie

Détection du virus de la grippe en laboratoire : Pendant la saison 2000-2001, 30 laboratoires au Canada ont participé au programme de surveillance Fluwatch. Bien que la saison de la grippe s'étende habituellement d'octobre à avril, la détection du virus de la grippe est effectuée en laboratoire toute l'année durant, et les résultats sont analysés et diffusés sur une période de 1 an commençant et se terminant en août. On demande à tous les laboratoires participants de déclarer chaque semaine à la Division de la surveillance des maladies, CPCMI, le nombre total de tests de détection du virus grippal effectués ainsi que le nombre total de tests positifs pour les virus grippaux. Parmi les méthodes utilisées pour détecter la grippe, notons : la culture virale, la détection directe des antigènes et la séroconversion (c.-à-d., augmentation de >= 4 fois du titre d'anticorps mesurée par n'importe quelle méthode). Les données sont transmises par les laboratoires sous forme de données agrégées, puis analysées selon la province où la détection a eu lieu (les échantillons des territoires sont envoyés aux laboratoires des provinces adjacentes) et le type de virus grippal.

Données épidémiologiques et de laboratoire sur les cas individuels : D'autres données épidémiologiques et de laboratoire sont communiquées moins souvent (une ou deux fois par mois) au CPCMI par 21 des 30 laboratoires canadiens qui procèdent à la détection du virus grippal. Environ 10 % des isolats sont envoyés au Laboratoire national de microbiologie en vue de l'identification des souches. Les données recueillies sur les cas individuels confirmés en laboratoire sont transmises par la province ou le territoire d'origine de l'échantillon (certains laboratoires reçoivent des échantillons d'autres provinces ou territoires) et analysées selon la semaine d'apparition de la maladie, l'âge et le sexe du cas ainsi que le type de virus grippal et la souche.

Consultations pour le SG déclarées par les médecins sentinelles : À l'aide de son Système national de recherche (NaReS), le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) s'est chargé de recruter des médecins sentinelles dans neuf des 13 provinces et territoires du Canada. Dans les quatre autres provinces (Québec, Colombie-Britannique, Alberta et Saskatchewan), le recrutement de médecins sentinelles et la déclaration de cas relèvent de programmes provinciaux indépendants. Fluwatch a permis la création d'un réseau qui englobe tous ces programmes de surveillance provinciaux. Le programme Fluwatch visait à recruter au moins un médecin par division de recensement dans tout le Canada ou, dans les divisions de recensement présentant une forte population, au moins un médecin sentinelle par 250 000 habitants. La définition de cas du SG était la suivante : «apparition soudaine d'une maladie respiratoire avec fièvre et toux accompagnée d'un ou de plusieurs des symptômes suivants -mal de gorge, arthralgie, myalgie ou prostration -qui pourraient être attribuables au virus de la grippe. Chez les enfants de < 5 ans, des symptômes gastro-intestinaux peuvent également se manifester. Chez les patients de < 5 ans ou de >= 65 ans, il est possible que la fièvre ne soit pas très importante.» Durant 1 journée de clinique chaque semaine, entre le 1er octobre 2000 et le 21 avril 2001, les médecins sentinelles devaient remplir un rapport indiquant le nombre total de patients examinés (dénominateur) et le nombre total de patients qui répondaient à la définition de cas du SG (numérateur). Les données sur le groupe d'âge étaient recueillies pour tous les patients (dénominateurs et numérateurs) examinés par les médecins sentinelles recrutés grâce au NaReS et pour les patients examinés dans le cadre des systèmes de surveillance provinciaux en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. En Alberta, les données sur le groupe d'âge n'étaient recueillies que pour le numérateur; pour obtenir les données pour le dénominateur, on s'est fondé sur la distribution de la population canadienne. Au Québec, le système de surveillance provincial n'avait pas été conçu pour recueillir des données sur l'âge. Les taux de SG n'ont donc pu être comparés qu'aux taux bruts du reste du Canada. Chaque semaine, les rapports sentinelles étaient transmis au CPCMI par fax ou l'information était acheminée par courriel ou par téléphone en vue de la collecte, de l'analyse et de la diffusion des données.

Activité grippale régionale selon les épidémiologistes provinciaux et territoriaux : La plupart des provinces et territoires sont divisés en régions de surveillance de la grippe, déterminées par l'épidémiologiste provincial ou territorial. Au cours de la saison grippale 2000-2001, on comptait 53 régions de surveillance, divisées comme suit : Colombie-Britannique (quatre), Alberta (trois), Saskatchewan (trois), Manitoba (12), Ontario (cinq), Québec (une), Nouveau-Brunswick (sept), Nouvelle-Écosse (quatre), Île-du-Prince-Édouard (une), Terre-Neuve (10), Yukon (une), Territoires du Nord-Ouest (une) et Nunavut (une). Chaque semaine, les représentants provinciaux et territoriaux de Fluwatch ont évalué le niveau d'activité grippale sur leur territoire respectif à partir de diverses sources d'information, notamment les rapports de détection du virus grippal en laboratoire, les rapports des médecins sentinelles chargés de la surveillance du SG et les rapports d'éclosions. Des données relatives à l'absentéisme à l'école et au travail et aux admissions dans les services d'urgence et les hôpitaux ont également pu être utilisées pour évaluer le niveau d'activité grippale*, défini comme suit : 1) aucune activité signalée, 2) activité sporadique, 3) activité localisée et 4) activité étendue.

Résultats

Détection du virus grippal en laboratoire (données agrégées) : Entre le 27 août 2000 et le 25 août 2001, les 30 laboratoires recevant des échantillons de l'ensemble des provinces et territoires du Canada ont effectué au total 55 085 tests de détection de la grippe. Environ 8 % (4 204) des tests étaient positifs pour la grippe, dont 1 349 (32 %) pour la grippe A, et 2 855 (68 %), pour la grippe B. Bien que le nombre de tests effectués en 2000-2001 soit comparable à celui des 2 années précédentes et considérablement plus élevé que celui de 1996-1997 et de 1997-1998, le pourcentage de résultats positifs en 2000-2001 a été inférieur à celui des 4 années précédentes de surveillance en laboratoire (entre 9 % et 13 %).

Données épidémiologiques et de laboratoire sur les cas individuels : Sur les 4 204 tests positifs, 3 935 (94 %) rapports de cas confirmés en laboratoire accompagnés de données épidémiologiques et de laboratoire ont été transmis au CPCMI par 21 laboratoires de 10 provinces (tableau 1), comparativement à 5 907 cas individuels confirmés dans 16 laboratoires de 10 provinces la saison précédente (1999-2000). La variation du nombre de cas confirmés et de la distribution des types et des sous-types de virus selon les provinces et territoires devrait être interprétée avec circonspection; ces données reflètent vraisemblablement des différences aux chapitres de la taille et de la répartition de la population, des pratiques et des critères en matière de tests et de déclaration, et de l'accès aux services diagnostiques.

Tableau 1. Cas de grippe confirmés en laboratoires signalés au Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (CPCMI), par laboratoire, Canada, 2000-2001

Province

Laboratoire

Nbre de cas

Terre Neuve

Newfoundland Public Health Laboratory, St. John's

94

Île-du-Prince-Édouard

Queen Elizabeth Hospital Inc., Charlottetown

21

Nouvelle-Écosse

Queen Elizabeth II -Health Science Centre -Victoria General Site, Halifax

180

Nouveau Brunswick

Hôpital G.L. Dumont, Moncton

136

Québec

Laboratoire de santé publique du Québec (Sainte-Anne-de-Bellevue)

965

Ontario

Kingston Public Health Laboratory

Laboratoire central de santé publique, Toronto

Hospital for Sick Children, Toronto

Toronto Medical Laboratory

Thunder Bay Public Health Laboratory

Windsor Public Health Laboratory

Peterborough Public Health Laboratory

Sault Ste. Marie Public Health Laboratory

Timmins Public Health Laboratory

Hamilton Public Health Laboratory

44


320

66

8

5

8

46

6

93

58

Manitoba

Laboratoire provincial Cadham, Winnipeg

178

Saskatchewan

Department of Health, Regina

Saskatoon Public Health Laboratory

506

106

Alberta

Provincial Laboratory of Public Health for Northern Alberta, Edmonton

Provincial Laboratory of Public Health for Southern Alberta, Calgary


563

221

Colombie-Britannique

Division of Laboratories, Health Branch, Vancouver

312

Total

 

3 935

Le tableau 2 présente les données sur les cas individuels confirmés en laboratoire, par province et territoire et par type et sous-type de virus grippal, pour les cas signalés durant la saison 2000-2001. Voici les provinces où le nombre et la proportion de cas étaient les plus élevés : Québec (949 cas, 24 %), Alberta (744 cas, 19 %), Ontario (654 cas, 17 %) et Saskatchewan (611 cas, 16 %). La distribution des types de virus grippal pour les cas individuels confirmés en laboratoire était semblable à celle calculée à partir des données sur la détection en laboratoire régulièrement mises à jour; 68 % (2 668 sur 3 935) des cas individuels ont été confirmés comme étant de type B, et 32 % (1 267 sur 3 935) comme étant de type A. Cette distribution fait ressortir une proportion nettement plus forte d'infections par le virus grippal B et une plus faible proportion d'infections par le virus grippal A par rapport aux années précédentes. En 1999-2000, 95 % des isolats étaient de type A, contre seulement 5 % de type B(1). On a également observé un nombre très réduit d'infections (entre 1,5 % et 36 %) par le virus grippal B au cours des trois saisons précédentes (1997-1998 à 1999-2000).

 

Tableau 2. Cas de grippe confirmés en laboratoire par province et par type et sous-type de virus grippal, Canada, 2000-2001

Type de grippe

T.-N.

Î.-P.-É.

N.-É.

N.-B.

Qc

Ont.

Man.

Sask.

Alb.

C.-B.

Yukon

T.-N.-O.

Nun.

Total

Sous-type non déterminé

10

3

33

36

215

266

52

15

172

79

19

7

3

910

H1N1

6

0

0

1

37

75

0

153

68

15

0

0

0

355

H3N2

0

0

0

0

 

1

0

0

1

0

0

0

0

2

Total type A

16

3

33

37

252

342

52

168

241

94

19

7

3

1 267

Type B

78

18

147

99

697

312

125

443

503

192

9

20

25

2 668

Total

94

21

180

136

949

654

177

611

744

286

28

27

28

3 935

 

Tableau 3. Distribution des souches de grippe caractérisées par la Section des virus respiratoires du Laboratoire national de microbiologie durant la saison 2000-2001, par province et territoire

Grippe

T.-N.

Î.-P.-É.

N.-É.

N.-B.

Qc

Ont.

Man.

Sask.

Alb.

C.-B.

Yukon

T.-N.-O.

Nun.

Total

TYPE A (H1N1)

Analogue à A/Nouvelle-Calédonie/20/99

6

 

8

11

34

80

5

39

28

17

6

2

236

Analogue à A/Johannesburg/82/96

     

5

                 

5

TYPE A (H3N2)

Analogue à A/Panama/2007/99

         

1

   

1

       

2

Total A

6

 

8

16

34

81

5

39

29

17

6

2

243

TYPE B

Analogue à B/Yamanashi/166/98

10

6

9

6

48

66

5

51

29

16

2

4

1

253

B/Beijing/243/97

       

1

               

1

Total B

10

6

9

6

49

66

5

51

29

16

2

4

1

254

 

 

   

La détermination des sous-types des virus grippaux A isolés durant la saison 2000-2001 a également révélé une variation dans la proportion des sous-types viraux par rapport à la saison précédente. On a pu déterminer le sous-type de 28 % (357 sur 1 267) des virus grippaux A. Parmi ceux-ci, 99,4 % (355 sur 357) appartenaient au sous-type H1N1, et 0,6 % (2 sur 357), au sous-type H3N2. La saison précédente, seulement 6,5 % des virus grippaux A étaient du sous-type H1N1, contre 93,5 % qui étaient du sous-type H3N2.

Bien que des cas confirmés aient régulièrement été observés plus tôt dans la saison dans les Prairies, 62 % des cas recensés au Canada ont été signalés en janvier et en février, dont 37 % au cours de la période de 3 semaines allant du 28 janvier au 17 février 2001. Cependant, des pics saisonniers de cas confirmés en laboratoire ressortaient clairement, tant à l'échelle nationale que régionale, à l'exclusion des territoires. Dans la plupart des régions, on observait tout d'abord un pic d'activité grippale B, suivie d'un pic d'activité grippale A de >= 2 semaines (figure 1).


Figure 1. Cas de grippe confirmés en laboratoire par région, par type et par semaine d'apparition, Canada, 2000-2001

Figure 1. Cas de grippe confirmés en laboratoire par région, par type et par semaine d'apparition, Canada, 2000-2001


Figure 2. Répartition des cas de grippe confirmés en laboratoire par groupe d'âge, Canada, 2000-2001

Figure 2. Répartition des cas de grippe confirmés en laboratoire par groupe d'âge, Canada, 2000-2001


 

   

Durant la saison 2000-2001, c'est dans le groupe d'âge le plus jeune et présentant la fourchette d'âge la plus étroite (<= 5 ans) que l'on a observé la plus forte proportion de cas, soit 24 % (931 sur 3 935). Plus de 60 % des cas étaient âgés de <= 24 ans. Cela veut dire que la proportion de jeunes atteints de la grippe était beaucoup plus élevée que lors des quatre saisons précédentes. Par exemple, en 1999-2000, seulement 26 % des cas confirmés en laboratoire étaient âgés de <= 24 ans, et 42 % avaient >= 65 ans. En 2000-2001, seulement 8 % des cas confirmés en laboratoire appartenaient au groupe des >= 65 ans (figure 2).

Confirmations en laboratoire : La majorité des cas de grippe (84 %) ont été confirmés en laboratoire par isolement du virus. Parmi les méthodes moins courantes de confirmation en laboratoire, notons la détection directe des antigènes (15,5  % des cas) et la séroconversion (0,5 % des cas). On avait eu recours aux trois mêmes méthodes de confirmation en laboratoire lors des saisons précédentes. Cependant, on a de plus en plus recours à l'isolement du virus (comparativement à 78 % en 1999-2000 et 54 % en 1997-1998).

Types de virus grippaux circulant dans la population au cours de la saison 2000-2001 : On a observé deux pics d'activité grippale en 2000-2001. Le premier, causé par la grippe B, s'est produit durant la première semaine de 2001. Il a été suivi par un pic d'activité grippale A durant la cinquième semaine de 2001. Les souches de 497 isolats (12 % de l'ensemble des isolats) ont été caractérisées entre octobre 2000 et avril 2001 : 243 étaient des isolats de type A et 254, des isolats de type B. Les souches suivantes ont été identifiées parmi les 243 isolats de type A : 236 (97 %) étaient analogues à A/Nouvelle-Calédonie/20/99 (H1N1), cinq (1 %), à A/Johannesburg/82/96 (H1N1), et deux (0,4 %), à A/Panama/2007/99 (H3N2). Bien que < 1 % des isolats de grippe A caractérisés durant la saison 2000-2001 aient appartenu au sous-type H3N2, entre 83 % (1999-2000) et 100 % (1996-1997) des isolats de grippe caractérisés au cours des quatre saisons précédentes (1996-1997 à 1999-2000) appartenaient au sous-type H3N2. Sur les 254 isolats de virus grippal B, 253 (99,6 %) étaient analogues à B/Yamanashi/166/98, l'autre étant analogue à B/Beijing/243/97. Le tableau 3 illustre la distribution dans les provinces et territoires des souches caractérisées durant la saison 2000 2001. Des isolats analogues à B/Yamanashi/ 166/98 ont été observés dans toutes les provinces. L'isolat analogue à B/Beijing/243/97 a été identifié au Québec. Des isolats analogues à A/Nouvelle-Calédonie/20/99 (H1N1) ont été identifiés dans l'ensemble des provinces et territoires, à l'exclusion de l'Île-du-Prince-Édouard et du Nunavut (Dr Yan Li, Laboratoire national de microbiologie [Winnipeg] : communication personnelle, 2001). La répartition saisonnière des cas de grippe confirmés en laboratoire, par type, au Canada est indiqué à la figure 3.

Cas de SG signalés par les médecins sentinelles : Au Québec, où il y a 99 divisions de recensement, on a pu procéder à un recrutement représentatif en se fondant sur les régions sociosanitaires (n=18) au lieu des divisions de recensement. Un total de 19 cliniques sentinelles (Centres locaux de services communautaires [CLSC]) dans 12 (67 %) des 18 régions sociosanitaires du Québec ont participé, et des CLSC additionnels ont été recrutés dans les régions présentant une forte densité de population. Dans les autres provinces et territoires, le recrutement représentatif a été effectué à l'aide des divisions de recensement; au total, 231 médecins et cliniques sentinelles (soit un par 150 000 habitants) ont été recrutés dans 141 (75 %) des 189 divisions de recensement à l'extérieur du Québec. En général, le recrutement était représentatif de la majorité des régions urbaines populeuses et rurales de l'ensemble du Canada. Chaque semaine, entre la fin octobre et la mi-avril, le CPCMI a reçu des données sur le SG d'environ la moitié des sentinelles Fluwatch (sans compter les CLSC sentinelles du Québec). Ce taux de participation hebdomadaire était inférieur à celui de 1999-2000, qui était de 68 %. Durant cette période, 91 sentinelles ont transmis des données sur le SG pour au moins la moitié des semaines de déclaration, et 10 d'entre elles ont envoyé des données pour au moins 90  % des semaines. Le taux de participation en 2000-2001 a également baissé par rapport à la saison précédente; en effet, en 1999-2000, 239 sentinelles avaient transmis des données pour au moins la moitié des semaines, et 39 d'entre elles avaient envoyé des données pour au moins 90 % des semaines.

On n'a relevé aucun pic marqué dans le nombre de cas déclarés de SG en 2000-2001. Durant la majeure partie de la saison, les taux sont demeurés bien en deçà du taux moyen pour la période 1996-2000 (figure 4). Ces données ne tiennent pas compte du Québec, où les taux de SG selon l'âge n'ont pas été recueillis. Le taux brut (non normalisé selon l'âge) du Québec est toutefois semblable au taux normalisé selon l'âge du Canada pour l'ensemble de la saison 2000-2001, et la tendance saisonnière en matière de SG (données non présentées dans ce document) est également très semblable. Le taux hebdomadaire le plus élevé, soit 31 cas de SG pour 1 000 consultations médicales, a été observé pendant la septième semaine, qui se terminait le 17 février 2001 (figure 4). Le pic de l'activité grippale a été considérablement moins élevé et est survenu plus tard que celui de la saison précédente (149 cas pour 1 000 patients au cours de la 52e semaine). Durant la septième semaine de 2001, les groupes d'âge présentant les taux les plus élevés de SG étaient les 5 à 19 ans (27 pour 1 000) et les <= 5 ans (25 pour 1 000), tandis que les personnes de > 65 ans avaient le taux de SG le plus faible (3 pour 1 000). Durant la période de surveillance du SG 2000-2001, 2 % (4 611 sur 202 898) des patients examinés ont reçu un diagnostic de SG, soit un taux global de SG de 23 pour 1 000 patients examinés (comparativement à un taux de 41 pour 1 000 durant la saison 1999-2000). Ce sont les enfants qui ont présenté les taux les plus élevés de SG (43 pour 1 000 patients examinés dans le groupe de 0 à 4 ans, et 38 pour 1 000 chez les 5 à 19 ans).

 


Figure 3. Répartition saisonnière des cas de grippe confirmés en laboratoire par type, Canada, 1996-2001

Figure 3. Répartition saisonnière des cas de grippe confirmés en laboratoire par type, Canada, 1996-2001


Figure 4. Taux de syndrome grippal (SG)* normalisés selon l'âge et pondérés par division de recensement, Canada, pour chaque semaine de rapport de la saison grippale 2000-2001, comparativement aux saisons 1996-1997 à 1999-2000 (taux moyen avec intervalles de confiance à 95%)

Figure 4. Taux de syndrome grippal (SG)* normalisés selon l'âge et pondérés par division de recensement, Canada, pour chaque semaine de rapport de la saison grippale 2000-2001, comparativement aux saisons 1996-1997 à 1999-2000 (taux moyen avec intervalles de confiance à 95%)


Figure 5. Nombre de régions de surveillance faisant état d'activité grippale étendue ou localisée par semaine et par année, Canada, du 7 octobre 2000 au 21 avril 2001

Figure 5. Nombre de régions de surveillance faisant état d'activité grippale étendue ou localisée par semaine et par année, Canada, du 7 octobre 2000 au 21 avril 2001


 

   

Évaluation du niveau d'activité grippale : La Saskatchewan et l'Alberta ont été les deux premières provinces à signaler une activité grippale localisée, durant la semaine se terminant le 16 décembre 2000 (50e semaine). Les premiers rapports d'activité étendue sont venus de la Saskatchewan et du Yukon durant la semaine se terminant le 30 décembre 2000 (52e semaine). Le nombre de régions à signaler une activité localisée ou étendue a augmenté graduellement au cours des 6 semaines suivantes pour atteindre un sommet de 28 (53 % des 53 régions de surveillance de la grippe) durant la semaine se terminant le 3 février 2001 (5e semaine) (figure 5).

Analyse

Au cours de la saison grippale 2000-2001, les provinces des Prairies ont été les premières à déclarer des cas de grippe confirmés en laboratoire et une hausse du niveau d'activité grippale régionale. Le nombre de cas dé clarés confirmés en laboratoire a atteint un pic au début janvier en raison de l'activité grippale dans les Prairies. On a ensuite observé une hausse du nombre de cas à l'échelle nationale entre la fin janvier et le début mars. La fin janvier (5e semaine) a été la période où le plus grand nombre de régions de surveillance de la grippe ont commencé à signaler une activité localisée ou étendue. L'augmentation de l'activité du SG a débuté un peu plus tôt, et elle s'est poursuivie jusqu'au début mars. Les taux de SG les plus élevés ont été observés à la mi-février. En général, les augmentations pour les indicateurs de l'activité grippale se sont étendues sur une plus longue période en raison du chevauchement entre l'activité de la grippe A et de la grippe B qui a duré plusieurs semaines. C'est pourquoi on n'a pas observé de pic important pour les indicateurs de l'activité grippale, contrairement au pic unique et bien défini observé durant la saison 1999-2000. Une activité inférieure à la moyenne a été signalée pour les trois indicateurs de l'activité grippale par rapport aux années précédentes. Les taux de SG, en particulier, ont été considérablement plus faibles en 2000-2001 que lors des quatre saisons précédentes.

Si, au cours des 3 dernières années, ce sont les virus grippaux A qui ont dominé, plus particulièrement le virus analogue à A/Sydney/5/97 (H3N2), c'est le virus de type B qui a été le plus souvent identifié au cours de cette dernière saison. Moins de 1 % des isolats caractérisés étaient du type A (H3N2). Le virus analogue à A/Nouvelle-Calédonie/20/99 (H1N1), isolé pour la première fois au Canada en 1999-2000, était beaucoup plus répandu en 2000-2001; il représentait 47 % des isolats caractérisés (contre 16 % l'an dernier). La plupart des souches identifiées au Canada au cours de la saison 2000-2001 correspondaient aux composants viraux inclus dans le vaccin antigrippal trivalent pour la saison 2000-2001 : virus analogue à A/Nouvelle-Calédonie/20/99 (H1N1), virus analogue à A/Panama/2007/99 (H3N2) et virus analogue à B/Yamanashi/166/98. En outre, on a identifié cinq virus analogues à A/Johannesburg/82/96 (H1N1). Bien que ces virus H1N1 se distinguent sur le plan antigénique des virus analogues à A/Nouvelle-Calédonie/20/99 (H1N1), la souche analogue à A/Nouvelle-Calédonie/20/99 incluse dans le vaccin antigrippal produit des titres élevés d'anticorps croisés. Enfin, on a identifié dans un seul cas un virus analogue à B/Beijing/243/97; le patient avait commencé à présenter des symptômes durant un voyage en Asie en mars 2001. Ce virus appartient à la lignée B/Victoria/2/87, tandis que les autres virus de la grippe B identifiés, tout comme la souche incluse dans le vaccin antigrippal, appartiennent à la lignée B/Yamagata/16/88. Aucun autre virus de la lignée B/Victoria/2/87 n'a été signalé en Amérique du Nord au cours des dernières années(6).

Les tendances observées sont semblables au Canada et aux É.-U.; cependant, la grippe A (H1N1) est demeurée la plus répandue aux É.-U., malgré la prédominance de la grippe B dans certaines régions et durant certaines semaines. En outre, les CDC ont identifié une nouvelle souche de virus grippal A (H1N1), le virus analogue à A/Bayern/07/95 (H1N1), et une variante consistant en une dérive antigénique de la souche vaccinale analogue à B/Yamanashi/166/98 à partir des isolats caractérisés dans les laboratoires des É.-U. La variante de la grippe B, virus analogue à B/Sichuan/379/99, a représenté 89 % des souches de grippe B identifiées par les CDC. Pourtant, elle ne produit que de faibles titres d'anticorps croisés contre la souche analogue à B/Yamanashi/166/98 incluse dans le vaccin antigrippal. À la lumière de cette observation, on a recommandé que le composant de type B du vaccin 2001-2002 soit mis à jour de manière à inclure le virus analogue à B/Sichuan/379/99(7).

En 2000-2001, les enfants ont présenté les taux de SG les plus élevés. Cette proportion est comparable à celle des années précédentes. Cependant, en ce qui concerne les cas de grippe confirmés en laboratoire, la proportion d'enfants de < 14 ans a été beaucoup plus élevée (46 %) que l'année précédente (21 %). Seulement 8 % des cas de grippe confirmés en laboratoire étaient âgés de >= 65 ans, comparativement à 42 % la saison précédente. La hausse des taux de SG chez les < 14 ans en 2000-2001 est vraisemblablement due à l'augmentation du nombre d'infections grippales associées à d'autres virus respiratoires par rapport à la saison précédente. Cependant, il faut interpréter avec circonspection les données selon l'âge en raison des biais potentiels liés à l'âge dans l'utilisation des soins de santé et les comportements des médecins relativement au dépistage.

Le programme Fluwatch donne un portrait global de l'activité grippale au Canada. Bien que, pris individuellement, les éléments du programme présentent des lacunes, ils semblent se compléter les uns les autres. Voici les principales lacunes observées : 1) la collecte des échantillons et leur envoi au Laboratoire national de microbiologie varient selon les méthodes individuelles des médecins traitants et la disponibilité des tests dans la province ou le territoire en question; 2) les données hebdomadaires selon l'âge pour le SG ne sont pas recueillies au Québec, et elles n'ont pas pu être utilisées dans bon nombre d'analyses (il a toutefois été possible de procéder à une analyse rétrospective des taux bruts); 3) les données de base utilisées comme point de référence pour les taux de SG de 2000-2001 sont seulement fondées sur les quatre saisons précédentes, et elles sont quelque peu instables en raison de leurs grands intervalles de confiance (les données de base deviendront plus stables avec le temps); 4) bien qu'elles soient fondées sur plusieurs indicateurs normalisés, les estimations du niveau d'activité fournies par les épidémiologistes provinciaux et territoriaux demeurent quelque peu subjectives; et 5) les taux de participation à la déclaration du niveau d'activité grippale et des cas de SG ont été plus faibles en 2000-2001 que lors des années précédentes, ce qui pourrait avoir donné lieu à une sous-estimation de l'activité grippale ou avoir fait en sorte que le pic de l'activité grippale observé ne corresponde pas à la réalité.

Remerciements

Nous souhaitons remercier le personnel des laboratoires qui ont participé au programme de détection des virus respiratoires au cours de la saison 2000-2001 ainsi que le Dr Yan Li et Mme Carol Stansfield de la Section des virus respiratoires, Laboratoire national de microbiologie, qui ont fourni de l'information concernant la caractérisation des souches de virus. Nous souhaitons également remercier tous les médecins et infirmières praticiennes qui ont contribué au programme de surveillance du SG en association avec le Collège des médecins de famille du Canada, le NaReS et les programmes sentinelles de surveillance de la grippe de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Québec. Enfin, il importe de souligner le travail des épidémiologistes provinciaux et territoriaux et des représentants de Fluwatch, qui ont transmis l'information sur le degré d'activité grippale dans leurs provinces et territoires respectifs.

Les laboratoires qui souhaitent participer au programme de surveillance Fluwatch doivent communiquer avec M. Peter Zabchuk, Division de la surveillance des maladies, Bureau des maladies infectieuses, CPCMI, au 613-952-9729.

Références

1. Santé Canada. La grippe au Canada : saison 1999-2000. RMTC 2001;27:1-9.

2. Santé Canada. La grippe au Canada : saison 1998-1999. RMTC 1999;25:185-92.

3. Santé Canada. La grippe au Canada : saison 1997-1998. RMTC 1998;24:169-76.

4. Santé Canada. La grippe au Canada : saison 1996-1997. RMTC 1997;23:185-92.

5. CDC. Update: Influenza activity -United States and worldwide, May September 2001. MMWR 2001;50:822-25.

6. CDC. Update: Influenza activity -United States and worldwide, 2000-01 season, and composition of the 2001-02 influenza vaccine. MMWR 2001;50:466-70.

 

Source : JF Macey, MSc, P Zabchuk, B Winchester, MSc, Dre TWS Tam, FRCPC, Division des maladies respiratoires et Division de la surveillance des maladies, Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses, Santé Canada, Ottawa (Ontario).


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* Pour la saison de surveillance de la grippe 2000-2001, le programme Fluwatch classe l'activité grippale selon les critères suivants :

1 = Aucune activité signalée.

2 = Activité sporadique : SG sporadique et grippe confirmée, aucune éclosion signalée dans la région de surveillance.

3 = Activité localisée : SG sporadique et grippe confirmée, éclosions de SG dans < 50 % de la région de surveillance.

4 = Activité étendue : SG sporadique et grippe confirmée, éclosions de SG dans < 50 % de la région de surveillance

† cas de grippe confirmés dans la région de surveillance dans les 4 semaines précédentes.

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Dernière mise à jour : 2002-02-01 début