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Volume 28-23
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EFFETS SECONDAIRES ASSOCIÉS AU VACCIN ANTIGRIPPAL : RÉSULTATS DE LA SURVEILLANCE PASSIVE, CANADA 2001-2002La vaccination antigrippale est la pierre angulaire de la lutte contre la grippe et ses complications, en plus de constituer un élément crucial de la préparation à une éventuelle pandémie. Dans la plupart des provinces et territoires canadiens, la vaccination antigrippale est offerte aux personnes à haut risque grâce à un programme financé par l'État. En Ontario et dans le Territoire du Yukon, elle est offerte gratuitement à l'ensemble de la population. De plus, il existe des programmes privés de vaccination offerts surtout en milieu de travail. L'immunogénicité du vaccin antigrippal et les effets secondaires qui y sont associés sont des facteurs importants pour les programmes de santé publique, surtout si l'on tient compte du fait que le vaccin contient des souches de virus différentes d'une année à l'autre. Par ailleurs, au Canada, les travailleurs de la santé ont exprimé des réserves quant aux programmes de vaccination obligatoire, entre autres à cause des problèmes d'innocuité perçus. Chaque année, en mars, l'Organisation mondiale de la Santé recommande pour la nouvelle saison grippale trois souches de vaccin pour l'hémisphère nord. Pour la saison 2001-2002, les souches recommandées étaient les suivantes : souches analogues à A/New Caledonia/20/99, à A/Panama/2007/99 et à B/Johannesburg/5/99 ou à B/Victoria/504/2000. Ce document présente un résumé des effets secondaires signalés à la suite de l'administration du vaccin antigrippal au cours de la saison 2001-2002. Méthodologie Au Canada, la déclaration des effets secondaires associés aux vaccins (ESAV) par les professionnels de la santé est facultative dans la plupart des provinces et territoires. En outre, 12 hôpitaux pédiatriques exercent une surveillance active en vertu d'un programme appelé IMPACT (Immunization Monitoring Program, Active ou Programme de surveillance active des effets secondaires associés aux vaccins). Les ESAV sont signalés au départ par la personne vaccinée; les déclarations sont ensuite transmises successivement à différents échelons pour aboutir à Santé Canada, comme l'illustre la figure 1. À Santé Canada, les rapports sont codés et entrés dans une base de données réservée à cette fin. Le rapport comporte une liste de 25 effets secondaires prédéterminés dignes d'intérêt pour la santé publique (VACART), qui a été dressée surtout en fonction de la clientèle pédiatrique. Pour les renseignements non inclus dans la liste, le formulaire compte aussi une section permettant de faire un compte rendu intégral des effets secondaires, à partir de laquelle l'information est ensuite codée à l'aide d'un thésaurus sur les réactions indésirables (WHOART), mis au point par l'Organisation mondiale de la Santé. Dans chaque rapport, un seul code peut être attribué à un symptôme, un code VACART ou un code WHOART. Durant la saison grippale 2000-2001, Santé Canada a reçu un grand nombre de rapports de rougeur oculaire, de symptômes respiratoires (toux, mal de gorge, difficultés respiratoires, oppression thoracique et respiration sifflante) et d'oedème facial à la suite d'un vaccin antigrippal. Il s'agit là d'un ensemble de symptômes maintenant appelé syndrome oculorespiratoire (SOR). Le SOR est défini comme la présence d'une rougeur aux deux yeux ou d'au moins un des symptômes respiratoires suivants : toux, respiration sifflante, oppression thoracique, difficultés respiratoires ou mal de gorge, ou encore oedème facial(1). Pour la saison 2000-2001, pour qu'un tel ensemble de symptômes soit considéré comme un SOR, ceux-ci devaient apparaître dans les 2 à 24 heures suivant la vaccination et disparaître dans les 48 heures. Pour les saisons subséquentes, les restrictions temporelles ont été supprimées de la définition. Au cours de la saison 2001-2002, ces rapports ont incité les autorités sanitaires à accroître la surveillance des effets secondaires associés au vaccin antigrippal. En consultation avec les provinces et les territoires, Santé Canada a décidé de poursuivre la surveillance intensive de ces effets secondaires. A cette fin, on a élaboré un questionnaire supplémentaire que les provinces et territoires devaient remplir, en plus du rapport habituel d'ESAV, pour tous les effets secondaires associés au vaccin antigrippal. Figure 1. Déclaration des ESAV au Canada Résultats Les données seront présentées sous forme de pourcentage du total des rapports d'ESAV reçus et exprimées en taux par million de doses de vaccin distribuées pour deux séries de codes d'effets secondaires qui s'excluent mutuellement, les codes VACART et WHOART (tableau 1). Au Canada, au cours de la saison grippale 2001-2002, 9 842 601
doses de vaccin antigrippal ont été distribuées aux professionnels
de la santé; on ignore cependant le nombre exact de doses administrées.
Santé Canada a reçu 1 800 rapports de personnes déclarant
des effets secondaires après un vaccin anti- Parmi les cas déclarés, 75,7 % étaient des personnes de sexe féminin et 47,0 % avaient >= 50 ans (figure 2); 1 704 (94,7 %) n'avaient reçu que le vaccin antigrippal et 96 (5,3 %) avait reçu ce vaccin en association avec d'autres vaccins. Les taux d'effets secondaires signalés par celles qui avaient reçu un vaccin antigrippal seulement et par celle qui l'avaient reçu en même temps qu'un ou plusieurs autres vaccins étaient similaires. L'effet secondaire le plus souvent signalé était le SOR, cité par 502 sujets (27,9 % de tous les rapports). Le délai médian d'apparition de la rougeur oculaire était de 8 heures après la vaccination, et la durée médiane de ce symptôme était de 24 heures. Le délai médian d'apparition des symptômes respiratoires variait entre 6 et 12 heures, et leur durée médiane était de 16 à 36 heures. Parmi les autres effets secondaires fréquemment signalés, mentionnons les suivants : douleur thoracique (22,6 %), fatigue (20,2 %), céphalée (16,8 %), fièvre (16,4 %), réaction allergique (15,2 %), frissons (15,0 %), myalgie (12,5 %), réaction locale (11,1 %) et nausées (10,1 %) (tableau 1). L'incidence des effets secondaires par million de doses distribuées s'établissait à 51,0 pour le SOR, à 41,4 pour la douleur thoracique, à 36,9 pour la fatigue, à 36,8 pour la céphalée, à 30,3 pour la fièvre et à 27,5 pour la réaction allergique. Certains symptômes, tels la réaction allergique, l'arthrite, l'éruption cutanée et la fièvre, peuvent être codés selon la terminologie du VACART ou du WHOART. Pour qu'un symptôme soit codé selon la terminologie du VACART, il doit correspondre à la définition nationale. Par exemple, lorsqu'une réaction allergique survient dans un délai de 30 minutes, elle est codée par un terme VACART; en revanche, si elle survient après 30 minutes, elle est codée par un terme WHOART. Le tableau 1 montre que 271 cas de réaction allergique (y compris urticaire, prurit et essoufflement) ont été déclarés après un vaccin antigrippal. Parmi eux, 207 ont développé une telle réaction dans un délai de 30 minutes suivant l'administration du vaccin et ont été inclus dans les catégories VACART; les 64 autres cas ont manifesté un effet secondaire après 24 heures et ont donc été inclus dans une catégorie WHOART. Autre exemple : les cas d'arthrite ou d'arthralgie qui durent >= 24 heures sont inclus dans la classification VACART (59 rapports) alors que ceux qui durent < 24 heures (14 cas) sont inclus dans la classification WHOART. Dans la plupart des cas, les symptômes déclarés étaient spontanément résolutifs, bien que près de 20,7 % des cas aient consulté un professionnel de la santé (infirmière, pharmacien ou médecin). Parmi les cas déclarés, 25 (1,4 %) ont été hospitalisés pendant >= 3 jours. Par ailleurs, quelques effets secondaires graves ont été signalés, notamment les suivants : anaphylaxie (9 cas pour 10 millions de doses distribuées), syndrome de Guillain-Barré (1 cas pour 3 millions de doses distribuées), convulsions (1 cas pour 3 millions de doses distribuées), paralysie (1 cas pour 2,5 millions de doses distribuées) et méningite/encéphalopathie (1 cas pour 3 millions de doses distribuées). Enfin, on a observé deux décès parmi les cas déclarés d'effets secondaires associés au vaccin antigrippal. Le premier était un septuagénaire atteint de la maladie d'Alzheimer, du diabète de type II et d'une cardiopathie congénitale. Le second était un sexagénaire présentant des antécédents de fibrillation auriculaire chronique et qui pourrait avoir été atteint de purpura thrombocytopénique thrombotique/coagulation intravasculaire disséminée, affections probablement secondaires à une infection. Dans les deux cas, la cause du décès est inconnue. Figure 2. Distribution selon l'âge des ESAV associés au vaccin antigrippal qui ont été signalés au Canada durant la saison 2001-2002 Analyse Le mécanisme du SOR demeure inconnu. Vu qu'il se pourrait que le SOR nuise aux programmes de lutte contre la grippe, que ce risque soit réel ou perçu, des mesures spéciales ont été prises afin de faire en sorte que tous les symptômes liés au SOR soient déclarées(2). De façon générale, la plupart des effets secondaires déclarés à la suite d'une vaccination antigrippale comprenaient des réactions locales et des effets secondaires généraux(3-6). Les personnes de sexe féminin, les jeunes adultes (< 40 ans) et les personnes atteintes d'infections concomitantes des voies respiratoires supérieures sont plus nombreux à éprouver de tels symptômes(4). Des réactions allergiques ont aussi été recensées(7). Parmi les effets secondaires graves, on a observé le syndrome de Guillain-Barré, même si aucune association causale n'a été documentée(8). Les autres troubles neurologiques signalés à la suite d'un vaccin antigrippal comprennent l'encéphalopathie, la paralysie faciale, la paresthésie et les convulsions(9). La paralysie de Bell et des effets oculaires ont également été déclarés par quelques sujets(10). Au Canada, au cours de la saison grippale 2001-2002, un plus grand nombre de symptômes respiratoires et oculaires ont été recensés à la suite de la vaccination antigrippale, mais leur taux était inférieur à celui observé en 2000-2001(1). Le Système de surveillance des effets secondaires associés aux vaccins (SSESAV) repose principalement sur une participation volontaire, et le taux de déclaration des effets secondaires varie grandement selon la province ou le territoire, et selon la région à l'intérieur d'une province ou d'un territoire. Il faut donc user de prudence lorsqu'on interprète ces taux. En outre, le questionnaire supplémentaire concernant le vaccin antigrippal n'a pas été rempli pour tous les rapports du SSESAV; par conséquent, il manque une quantité considérable d'information. Rappelons cependant que la déclaration d'un effet secondaire à la suite de l'administration d'un vaccin ne signifie pas pour autant qu'il existe un lien causal avec le vaccin en question. De plus, les souches utilisées pour la mise au point du vaccin antigrippal diffèrent d'une année à l'autre, et l'on ne peut exclure la probabilité d'un changement dans le type d'effets signalés. Pour conclure, le profil d'innocuité des vaccins antigrippaux ne suscite aucune préoccupation majeure; cependant, la surveillance post-commercialisation des effets secondaires des vaccins antigrippaux revêt une importance primordiale.
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* Nombre total de rapports : 1 800 |
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Références 1. Comité consultatif national de l'immunisation. Déclaration supplémentaire pour la saison 2001-2002 : vaccin antigrippal chez les personnes souffrant du syndrome oculo-respiratoire suite à une vaccination antigrippale antérieure. RMTC 2001;27(DCC-7):1-8. 2. Comité consultatif national de l'immunisation. Déclaration supplémentaire pour la saison grippale 2002-2003 : le point sur le syndrome oculo-respiratoire associé au vaccin antigrippal. RMTC 2002;28(DCC-6):1-8. 3. Fluviral. Dans : Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques. Ottawa : Association pharmaceutique canadienne, 2001:680-81. 4. Nichol KL, Margolis KL, Lind A et al. Side effects associated with influenza vaccination in healthy working adults. A randomized, placebo-controlled trial. Arch Intern Med 1996;156:1546-550. 5. Scheifele DW, Bjornson G, Johnston G et coll. Evaluation of adverse events after influenza vaccination in hospital personnel. Can Med Assoc J 1990;142:127-30. 6. Barry DW, Mayner RE, Staton E et coll. Comparative trial of influenza vaccines. II. Adverse reactions in children and adults. Am J Epidemiol 1976;104:47-59. 7. Vaxigrip. Compendium of Pharmaceuticals and Specialties, 2001:1654-656. 8. Lasky T, Terracciano GJ, Magder L et coll. The Guillain-Barré syndrome and the 1992-1993 and 1993-1994 influenza vaccines. N Engl J Med 1998;339:1797-802. 9. Margolis KL, Nichol KL, Poland GA et coll. Adverse reactions to influenza vaccine in elderly people : randomised double blind placebo controlled trial. BMJ 1993;307:988-90. 10. Solomon A, Siganos CS, Frucht-Pery J. Adverse ocular effects following influenza vaccination. Eye 1999;13(Pt 3a):381-82. Source : Dr Y Choudhri, MPH, W Walop, PhD, Division de l'immunisation et des maladies respiratoires, Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses, Santé Canada, Ottawa (Ontario). |
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Dernière mise à jour : 2002-12-01 | ![]() |