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Travailleur de la santé infecté : Risques de transmission
de pathogènes à diffusion hématogène
Quel était le but de la Conférence consensuelle?
La Conférence
de concertation de 1996 sur les professionnels de la santé infectés
: Risque de transmission des pathogènes à diffusion hématogène
a eu lieu pour comprendre la façon dont les pathogènes à
diffusion hématogène sont transmis des travailleurs de la santé
(TS) aux patients et pour examiner, au besoin, les
recommandations de 1992 pour réduire les chances de transmission.
Quatre-vingt-dix participants représentaient les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux ainsi que d'autres organisations de gouvernement
et de gestion, y compris des épidémiologistes provinciaux, des
représentants de la santé publique, des spécialistes
des maladies infectieuses, des collèges de médecins et de chirurgiens,
l'Association dentaire canadienne (ADC), l'Association médicale canadienne
(AMC), des experts des professions de santé, des éthiciens,
des consommateurs-patients et des travailleurs de la santé infectés.
Quel a été le résultat de la Conférence?
De façon générale, les participants se sont accordés
sur le fait qu'il existe de solides preuves selon lesquelles l'hépatite
B portée par un TS infecté pourrait être transmise à
un patient lors d'une procédure à haut risque. Les participants
ont estimé que la révision des recommandations de 1992 s'imposait.
Les participants se sont mis d'accord sur un certain nombre de recommandations
dont les suivantes :
- les TS qui effectuent des opérations à haut risque (comme
une opération chirurgicale) et sont infectés par l'hépatite
B qui peut être transmise à leurs patients peuvent voir leur
pratique modifiée, par exemple, leur capacité d'effectuer des
opérations chirurgicales peut être limitée;
- que des groupes d'experts soient établis au sein des organismes
de réglementation professionnels. Ils effectueront des évaluations
personnalisées;
- le groupe d'experts devrait passer à l'action lorsqu'un TS qui
effectue des opérations à risque d'exposition s'avère
infecté par l'hépatite B ou C ou le VIH;
- le groupe d'experts examinera la pratique du TS infecté et recommandera
les modifications nécessaires;
- l'immunisation contre l'hépatite B devrait être obligatoire
pour les TS qui effectuent (ou les étudiants qui vont effectuer) des
opérations à haut risque (par ex. des opérations chirurgicales)
suivie d'un test effectué sur le TS pour vérifier qu'il est
immunisé;
- les tests pour déterminer les TS infectés par l'hépatite
C ou le VIH ne sont pas recommandés pour le moment;
- le respect du maintien de la confidentialité et des systèmes
de soutien professionnel, personnel et financier pour les TS touchés.
L'hépatite B, C ou le VIH pourraient-ils actuellement être transmis
aux patients par leur médecin ou chirurgien?
Le risque de transmission de pathogènes à diffusion hématogène
d'un travailleur de la santé (TS) infecté au patient existe
dans le cadre sanitaire lorsqu'un TS infecté se coupe au cours d'une
opération chirurgicale ou d'autres opérations à haut
risque. Tandis que le risque exact est inconnu et dépend de nombreux
facteurs, le risque d'infection suivant une piqûre par une aiguille
ayant été en contact avec une personne ayant l'hépatite
B est environ 100 fois plus important que le risque d'exposition au sang infecté
par le VIH.
Quelles sont les précautions actuellement en place?
L'immunisation des TS contre l'hépatite B est la meilleure procédure
de précaution pour protéger tant le TS que le patient.
Actuellement, les médecins et les dentistes qui effectuent des opérations
à haut risque utilisent des pratiques de travail appelées Précautions
universelles. Lorsqu'elles sont mises en œuvre de la façon appropriée,
elles diminuent les risques d'exposition pour les patients à un TS
infecté. Les TS qui effectuent des opérations à haut
risque et qui apprennent qu'ils sont infectés par un pathogène
à diffusion hématogène ont l'obligation éthique
de le signaler à l'organisation de réglementation de leur profession
(par ex. le collège des médecins et des chirurgiens ou le collège
dentaire) en conformité avec les règlements provinciaux ou à
l'organisme de santé publique local ou au service d'hygiène
local si leur profession ne possède pas d'organisation de réglementation.
Existe-t-il des preuves que ces Précautions universelles ne sont pas
efficaces?
Les TS infectés ne présentent aucun risque pour leurs patients
lors de consultations. Dans des circonstances très particulières,
si un TS infecté est coupé lors de la réalisation d'une
opération chirurgicale ou d'une autre opération à haut
risque, il existe une possibilité de transmission de la maladie. De
plus, un nombre restreint de TS sont porteurs d'un facteur spécifique
qui rend leur hépatite B plus contagieuse. En 1992, un chirurgien aux
États-Unis a transmis l'hépatite B à 19 patients bien
qu'il ait appliqué les Précautions universelles.
Qui est responsable de la mise en œuvre des présentes recommandations?
Les recommandations sont basées sur l'opinion experte des participants
et l'examen de la documentation. Elles représentent une norme de pratique.
Il incombe aux organisations de réglementation des provinces et des
territoires de décider si elles adopteront les recommandations en tant
que politiques.
Les recommandations ont-elles fait l'objet de fort désaccord lors de
la Conférence?
Aucun manque de soutien envers les recommandations n'a été indiqué
par les participants à la Conférence ou lors de la circulation
de la première ébauche de recommandations. Santé Canada
a été avisé d'un désaccord par l'ADC et l'AMC
en juin 1997. Des commentaires plus précis n'ont été
reçus qu'en octobre 1997.
Les participants à la Conférence ont-ils eu l'occasion de commenter
le rapport de la Conférence consensuelle?
Santé Canada a invité tous les participants à commenter
les recommandations en mars 1997. L'ADC et l'AMC ont présenté
des demandes de révisions étendues des recommandations de la
Conférence consensuelle. Bien que les recommandations ne puissent être
modifiées car elles résultent d'un accord obtenu lors de la
Conférence, les
commentaires de l'AMC et de l'ADC sont la présentés à
la suite du rapport.
Quel est le pourcentage de risque qu'un patient contracte l'hépatite
B, C ou le VIH auprès de son médecin ou de son dentiste lors
d'une opération chirurgicale?
Les modèles mathématiques montrent que pour un million d'opérations
comprenant la plupart des opérations médicales et dentaires,
effectuées par un TS infecté :
- 240 à 2 400 transmissions de l'hépatite B peuvent avoir
lieu;
- 50 à 500 transmissions de l'hépatite C peuvent avoir lieu;
- 2,4 à 24 transmissions du VIH peuvent avoir lieu.
Quel est le nombre de personnes, au Canada, qui ont été infectées
par leur médecin ou leur dentiste?
On ne sait pas combien de personnes, au Canada, ont été infectées
par leur médecin ou leur dentiste. Cependant, deux cas de transmission
de l'hépatite B ont été signalés en 1992 et deux
autres cas ont ensuite été liés au même chirurgien.
Il s'est retiré de la pratique de la chirurgie après l'identification
de la source du problème.
Depuis 1970 plus de 375 patients, aux États-Unis et dans d'autres
pays développés, ont contracté l'hépatite B auprès
de leur chirurgien. Le cas le plus récent a eu lieu en Galles où
une femme de 77 ans est décédée 2,5 mois après
un remplacement de la hanche. Au cours de l'opération, le chirurgien
infecté par l'hépatite B s'est coupé et a saigné
dans le corps de la patiente.
Pourquoi ne pas interdire les opérations à risque d'exposition
aux travailleurs de la santé s'ils ont l'hépatite C ou le VIH?
Lors de la Conférence, les experts ont discuté du risque pour
le patient si leur TS est infecté par l'hépatite C ou le VIH.
Un consensus a été atteint par les participants selon lequel
il n'existe pas suffisamment de preuves pour démontrer un risque qui
justifierait des restrictions apportées aux professionnels de la santé
à cette date.
Les collèges provinciaux et territoriaux sont les organisations
de réglementation des TS. Ils s'attendent à ce que les TS infectés
qui effectuent des opérations à haut risque assument leur responsabilité
d'ordre éthique de signaler leur état de santé à
leur organisme de réglementation.
Et si le travailleur de la santé ne prenait pas sa responsabilité
d'ordre éthique au sérieux et continuait à effectuer
des opérations à risque d'exposition une fois infecté
par l'hépatite C ou le VIH?
Au Canada, un TS infecté par l'hépatite C ou le VIH a le droit
d'effectuer des opérations à haut risque.
Notre mission est d'aider les Canadiens et les Canadiennes
à maintenir et à améliorer leur état de santé.
Santé Canada
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