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![]() Volume 31-01 |
La grippe au Canada : saison 2003-2004IntroductionLa surveillance de la grippe au Canada est coordonnée dans le cadre du programme Surveillance de l'influenza à la Division de l'immunisation et des infections respiratoires, Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (CPCMI), Agence de santé publique du Canada (ASPC) (autrefois Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, Santé Canada). Les principaux objectifs du programme Surveillance de l'influenza, qui en est maintenant à sa huitième année, englobent la détection précoce des éclosions de grippe d'un bout à l'autre du pays; la diffusion en temps opportun d'informations à jour sur l'activité grippale au Canada et à l'étranger tant aux professionnels qu'à la population; la surveillance des souches de virus grippaux en circulation, y compris les nouveaux sous-types, et la collecte d'informations requises par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en vue d'établir la composition du vaccin pour la saison suivante. Le présent rapport fournit un résumé de l'activité grippale au Canada durant la saison 2003-2004. Le lecteur trouvera un bref résumé de la saison 2002-2003 à l'annexe A. MéthodesLe programme Surveillance de l'influenza consiste en un réseau de laboratoires sentinelles, de cliniques sentinelles et de ministères provinciaux et territoriaux de la santé. Les données sur trois principaux indicateurs de l'activité grippale sont fournies par le réseau sous forme de données agrégées chaque semaine pendant la saison :
Le lecteur trouvera ci-dessous un bref aperçu des sources de données pour la surveillance de la grippe au Canada. Détection des virus respiratoiresLes laboratoires participant au programme Surveillance de l'influenza déclarent le nombre total d'analyses effectuées pour la détection des virus respiratoires (par culture du virus et détection directe des antigènes) de même que le nombre total de résultats positifs pour la grippe au CPCMI chaque semaine. Certains des laboratoires qui fournissent des données hebdomadaires sur la détection de virus grippaux transmettent également sur une base bi-mensuelle ou mensuelle des données épidémiologiques et des données de laboratoire détaillées au CPCMI (données individuelles). Ces données représentent un sous-ensemble des détections hebdomadaires cumulatives auxquelles s'ajoute une petite proportion de détections par séroconversion (c.-à-d. une multiplication par quatre du titre d'anticorps par n'importe quelle méthode). Les méthodes utilisées dans la détection virus grippal englobent la culture virale, la détection directe des antigènes et la séroconversion. Identification des souches de virus grippalLe Laboratoire national de microbiologie (LNM), ASPC, exerce une surveillance nationale des souches de virus grippal chez l'humain en collaboration avec les laboratoires provinciaux et d'autres laboratoires hospitaliers et universitaires canadiens, puis fournit cette information au programme Surveillance de l'influenza. Grâce à la surveillance virologique exercée par le LNM, il est possible de détecter et de décrire les changements antigéniques dans les souches circulantes de virus grippal. Les données de surveillance du virus grippal au Canada ainsi que les souches représentatives sont communiquées aux centres collaborateurs de l'OMS afin de faciliter la surveillance mondiale de la grippe et la prise de décisions concernant les recommandations relatives à la composition du vaccin pour la saison suivante. Consultations pour un SG signalées par les médecins sentinellesLe système Surveillance de l'influenza dispose d'un réseau de médecins sentinelles aux quatre coins du pays. Pendant une journée de clinique chaque semaine, les sites sentinelles sont invités à signaler le nombre total de patients ayant consulté pour n'importe quelle raison (dénominateur) et le nombre total de patients répondant à la définition de cas normalisée de SG (numérateur). En outre, on a recueilli de l'information concernant le groupe d'âge. En Alberta, cependant, les renseignements concernant le groupe d'âge ont été recueillis uniquement chez les cas faisant partie du numérateur tandis que les données sur les groupes d'âge du dénominateur ont été générées par l'application de la répartition par âge de la population canadienne. Les formulaires de déclaration des sentinelles étaient acheminés par télécopieur, ou encore l'information était transmise au CPCMI chaque semaine par courriel ou par téléphone à des fins de compilation, d'analyse et de diffusion des données. Les données provenant des médecins sentinelles sont pondérées selon la population estimée du secteur de recensement qu'elle représente chaque semaine. Cette façon de procéder permet de produire un taux sommaire de SG pour la population canadienne. Chaque semaine, les facteurs de pondération sont recalculés d'après les secteurs de recensement qui ont effectivement des données à déclarer. On additionne ensuite les taux pondérés pour créer un taux national de SG chaque semaine. Niveaux d'activité grippale à l'échelle régionale évalués par les épidémiologistes provinciaux et territoriauxLes épidémiologistes provinciaux et territoriaux évaluent le niveau d'activité grippale hebdomadaire dans leur province ou territoire respectif en se fondant sur des sources d'information diverses, dont les rapports de laboratoire sur la détection du virus grippal, les rapports des médecins sentinelles sur la surveillance du SG et les rapports d'éclosions. En outre, ils peuvent également utiliser les données sur l'absentéisme à l'école et au travail et sur les admissions aux urgences et dans les services hospitaliers pour évaluer le niveau d'activité grippale. Les niveaux d'activité grippale sont signalés au CPCMI de la manière suivante : aucune activité signalée, activité sporadique, activité localisée et activité étendue***. Hospitalisation pour la grippe survenue chez des enfants - étude-piloteAu début de la saison grippale 2003-2004, après qu'on eut signalé des décès dus à la grippe chez des enfants au Royaume-Uni et aux États-Unis, une étude-pilote a été entreprise de concert avec le réseau d'hôpitaux pédiatriques du Programme de surveillance active des effets secondaires associés aux vaccins (IMPACT) afin de déterminer la faisabilité d'une surveillance en milieu hospitalier des cas de grippe chez les enfants. Les cas de grippe confirmés en laboratoire qui ont dû être hospitalisés ont été identifiés par une infirmière qualifiée à chaque centre participant, après quoi des formulaires détaillés d'observation fondés sur des renseignements tirés du dossier hospitalier ont été remplis. Ces rapports d'observation ont été transmis à un centre de données à Vancouver (Colombie-Britannique), pour examen, saisie des données et analyse. Activité grippale internationaleLe système Surveillance de l'influenza rend également compte chaque semaine de l'activité grippale à l'échelle internationale évaluée à partir des rapports de surveillance publiés par d'autres pays (p. ex., US Centers for Disease Control and Prevention à Atlanta) et des systèmes de surveillance internationaux (p. ex., European Influenza Surveillance Scheme [EISS] et Organisation mondiale de la Santé [OMS]). DiffusionTout au long de la saison grippale, Surveillance de l'influenza diffuse des rapports hebdomadaires aux professionnels de la santé et à la population par divers moyens, dont le système FAXlink du CPCMI, le télécopieur, le courriel et le site Web des maladies respiratoires virales de l'Agence de santé publique du Canada <http://www.phac-aspc.gc.ca/fluwatch/index_f.html>. À compter de la saison 2002-2003, les rapports Surveillance de l'influenza étaient diffusés toute l'année, avec déclaration bimensuelle des détections en laboratoire au Canada et des résumés de l'activité grippale internationale durant la saison hors pointe (juin à septembre). En outre, des résumé des données de détection en laboratoire du virus de la grippe, du virus respiratoire syncytial (VRS), du virus parainfluenza et des adénovirus sont publiés chaque semaine de l'année sur le site Web de détection de virus des voies respiratoires (DVVR) <http://www.phac-aspc.gc.ca/bid-bmi/dsd-dsm/rvdi-divr/index_f.html>. Des sommaires de l'activité grippale à l'échelle mondiale sont présentés périodiquement dans les Actualités en bref pour maladies infectieuses du CPCMI. <http://www.phac-aspc.gc.ca/bid-bmi/dsd-dsm/nb-ab/index_f.html> et des comptes rendus périodiques de la surveillance de la grippe au Canada sont publiés dans le Relevé des maladies transmissibles au Canada. <http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/index_f.html>. RésultatsDétections des virus des voies respiratoires (données agrégées)Entre le 24 août 2003 et le 21 août 2004, 92 998 tests de détection du virus grippal ont été effectués par 33 laboratoire d'un bout à l'autre du Canada. Environ 11 435 (12,3 %) de ces tests étaient positifs pour la grippe. De ce nombre, 11 294 (98,7 %) étaient des cas de grippe A et 141 (1,23 %) étaient des cas de grippe B. La grippe A prédominait dans l'ensemble du pays, les quelques cas de grippe B se limitaient au Québec et à l'Ontario. Détections des virus des voies respiratoires (données individuelles)Vingt laboratoires dans 10 provinces ont fourni 7 708 rapports détaillés, y compris des données épidémiologiques et de laboratoire, au CPCMI (tableau 1).
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La majorité des cas de grippe (82,7 %) avaient été confirmés en laboratoire par isolement du virus. Parmi les méthodes de confirmation en laboratoire moins couramment signalées figuraient la détection directe de l'antigène (17,3 % des cas) et les sérologies (0,2 % des cas). Les mêmes trois méthodes de confirmation en laboratoire avaient été utilisées au cours des saisons antérieures, mais le recours à l'isolement du virus a été de plus en plus signalé au cours des ans. Le tableau 2 présente les données sur les cas confirmés en laboratoire par province et territoire ainsi que les type et sous-type de virus grippal présents chez les cas signalés durant la saison 2003-2004. Le plus grand nombre et la plus grande proportion de cas ont été signalés au Québec (31 %), en Ontario (20,5 %), en Alberta (13,9 %) et en Saskatchewan (13,9 %). La majorité des virus isolés (99,5 %) étaient des virus de type A.
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À l'échelle nationale, 60 % des cas ont été signalés durant la période de 10 semaines s'échelonnant entre la mi-octobre 2003 et la fin décembre 2003. Des pics régionaux de cas confirmés en laboratoire étaient aussi apparents. L'activité grippale a d'abord atteint un sommet dans les Prairies, puis en Colombie-Britannique et dans les Territoires. Le Québec et les provinces de l'Atlantique ont été les dernières à atteindre une activité grippale de pointe. Le virus de type A était prédominant pendant toute la saison, atteignant un sommet en décembre. Quelques rares cas de virus de type B ont été détectés en janvier et février (figure 1).
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Figure 1. Cas de grippe confirmés en laboratoire par région, par type et par semaine d'apparition, Canada, 2003-2004
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Durant la saison 2003-2004, le groupe d'âge qui affichait la plus forte proportion de cas confirmés en laboratoire était celui des bambins âgés de 0 à 4 ans (33 %), qui représente également le groupe d'âge le plus étroit. Le deuxième groupe à compter la plus forte proportion de cas de grippe durant la saison 2003-2004 était celui des personnes âgées de plus de 65 ans (25,4 %) (figure 2). Figure 2. Répartition proportionnelle des cas de grippe confirmés en laboratoire par groupe d'âge, Canada, 2003-2004 Identification des souches de virus grippalDurant la période du 1er octobre 2003 au 17 août 2004, le LNM a procédé à la caractérisation antigénique de 845 échantillons de virus grippaux transmis par les laboratoires provinciaux et hospitaliers (tableau 3) : trois (0,36 %) virus grippal de type A (H1N1), un (0,12 %) type A (H1N2), 801(94,8 %) type A (H3N2) et 40 (4,7 %) étaient des virus de type B. L'hémagglutinine de tous les virus grippaux de type A (H1N1 et H1N2) étaient antigéniquement semblables à la souche A/New Caledonia/20/99. Parmi les isolats de virus de type A (H3N2), 3,1 % étaient antigéniquement semblables à A/Panama/2007/99 et 96,8 % étaient semblables à la souche A/Fujian/411/02. Sur les 40 virus de type B caractérisés, 7 (17,5 %) appartenaient à la lignée Victoria et étaient antigéniquement semblables à la souche vaccinale B/Hong Kong/330/01 et 33 (82,5 %) appartenaient à la lignée Yamagata et étaient semblables au virus apparenté à B/Sichuan/379/99.
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Les virus grippaux de type A (H3N2), en particulier le virus apparenté au variant antigénique A/Fujian/411/02, ont prédominé durant la saison et ont été mis en évidence dans l'ensemble des provinces et territoires (figure 3).
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Figure 3. Répartition saisonnière des cas de grippe confirmés en laboratoire par type de virus, Canada, 1997-2004
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Consultations pour un SG signalés par les médecins sentinellesDurant la saison grippale 2003-2004, les médecins sentinelles ont signalé un taux de SG de 24 pour 1 000 consultations. Les taux de SG ont atteint un sommet durant la semaine 52, se chiffrant à 80 pour 1 000 consultations. Entre les semaines 40 et 52, les taux sont demeurés égaux ou inférieurs aux taux moyens observés durant la période de 1996 à 2003. Après la semaine 52, les taux sont demeurés inférieurs au taux moyen. Durant la semaine 52, le groupe d'âge qui affichait le taux de SG le plus élevé était celui des enfants et des adolescents âgés de 5 à 19 ans, le taux atteignant 146/1 000, suivi du groupe des enfants de 0 à 4 ans qui se chiffrait à 67/1 000, le groupe d'âge des 20 à 64 ans qui était de 59/1 000 et le groupe ayant le taux le plus bas était celui des personnes âgées de plus de 65 ans, qui se chiffrait à 18/1 000 (figure 4). |
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Figure 4. Taux de SG* normalisé selon l'âge et pondéré par division de recensement selon la saison grippale et la semaine de déclaration, Canada, 2003-2004, comparativement aux saisons 1996-1997 et 2002-2003 (moyenne avec des intervallesdes confiance à 95%) * taux de syndrome grippal ([S cas de SG déclarés + S consultations de patients déclarées] x 1,000)
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Évaluation du niveau d'activité grippaleL'Alberta et la Saskatchewan ont été les premières provinces à signaler une activité grippale localisée au cours de la semaine se terminant le 4 octobre 2003 (semaine 40). Le nombre de régions faisant état d'une activité localisée s'est accru graduellement au cours des semaines suivantes, et une activité étendue est survenue au cours de la semaine 2 (semaine se terminant le 10 janvier 2004). Les niveaux d'activité déclarés ont atteint un sommet au cours d'une période de 6 semaines, soit de la semaine 49 à la semaine 2, dans 20 régions ou plus (jusqu'à 54,7 % des 52 régions de surveillance de la grippe au Canada) ont fait état d'une activité localisée ou étendue chaque semaine (figure 5).
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Figure 5. Nombre de régions de surveillance ayant fait état d'une activité grippale étendue ou localisée par semaine et par année, 2004, Canada
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Hospitalisations pour la grippe chez les enfants - étude-piloteAu cours de la saison grippale 2003-2004, 526 enfants ont été hospitalisés pour la grippe dans neuf centres participants. Le nombre d'admissions par semaine a varié au cours de la saison, atteignant un sommet durant la dernière semaine de décembre (semaine 52) (figure 6). Des cas ont été recensés entre les mois de septembre et de juin, le nombre maximum d'admissions survenant en novembre en Alberta et en Saskatchewan et entre décembre et février dans le reste du pays. Le virus grippal de type A a été identifié dans 99 % des cas. Cinquante-sept pour cent des enfants étaient âgés de < 2 ans. Presque la moitié de tous les enfants hospitalisés présentaient d'autres pathologies. Quatre enfants sont décédés de complications de la grippe1.
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Figure 6. Hospitalisations hebdomadaires liées à la grippe chez les enfants, 2003-2004
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Grippe aviaire (H7N3), CanadaLe virus de la grippe aviaire (H7) de faible pathogénicité a été détecté pour la première fois le 19 février 2004 chez des oiseaux d'une entreprise commerciale d'élevage de poulet de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique. L'entreprise en question a immédiatement été mise en quarantaine et tous les oiseaux ont été détruits. Par la suite, le virus de la grippe aviaire hautement pathogène (GAHP) a été détecté dans la même entreprise le 8 mars 2004. L'infection s'est propagée rapidement et, à la mi-mai, les oiseaux de 42 entreprises commerciales et 11 entreprises artisanales étaient infectés par le virus GAHP. Selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), la plupart de ces entreprises étaient concentrées dans une des trois grappes d'infection. La propagation de la maladie a été endiguée par l'imposition de restrictions aux déplacements et d'un programme de destruction ciblé qui consistait à isoler, contenir et éliminer rapidement les cas de grippe aviaire. Environ 200 travailleurs ont participé à la destruction des oiseaux et à des activités connexes. Deux de ces travailleurs ont contracté la maladie par suite d'un contact distinct et identifiable avec une source de virus, et l'infection par le virus de la grippe aviaire A/H7N3 a été confirmée en laboratoire. Dans les deux cas, les symptômes, qui englobaient une conjonctivite, un écoulement nasal et des maux de tête2, se sont complètement résorbés. Le 3 juin, la surveillance des troupeaux de la Vallée du Fraser n'avait pas permis de détecter de nouveaux cas d'infection. Les activités d'abattage ont été suspendues officiellement le 4 juin3. Échelle internationaleGrippe aviaire (H7N2 et H5N2), États-UnisEn février 2004, deux souches de grippe aviaire faiblement pathogène (H7N2 et H2N2) ont été détectées dans un troupeau de volailles non commercial au Delaware, et dans des marchés de volailles vivantes au New Jersey. Dans ces deux cas, tous les animaux ont été abattus. La surveillance courante a permis de détecter la grippe aviaire faiblement pathogène (H2N2) dans un troupeau de volailles de la Pennsylvanie. Étant donné qu'aucun signe clinique de maladie, aucune augmentation de la mortalité ni aucune diminution de la production d'oeufs n'ont été observés dans le troupeau, il n'y a pas eu d'abattage des animaux, mais le site a été mis en quarantaine. Une épidémie de grippe aviaire hautement pathogène (H5N2) a été détectée dans un seul troupeau dans le sud-est du Texas en février 2004 et les animaux ont été abattus. Une enquête épidémiologique a permis de découvrir deux marchés de volailles vivantes à Houston, Texas, qui avaient des liens avec l'entreprise où étaient survenus les cas. Par précaution, toutes les volailles des cinq marchés de volailles vivantes de Houston ont été abattues, et les sites ont été nettoyés et désinfectés. En mars, la surveillance courante a permis de détecter la présence de la grippe aviaire H7N2 (faiblement pathogène) dans une ferme du Maryland et les animaux ont été détruits. Aucun cas connu de grippe aviaire n'a été relié à ces éclosions de cette maladie chez des volailles4. Grippe aviaire (H5N1), AsieLe 12 décembre 2003, la Corée du Sud a signalé à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qu'un virus de la grippe aviaire appartenant au sous-type A/H5 hautement pathogène avait infecté des volailles dans une exploitation avicole. Par la suite, il a été établi que le virus appartenait à la souche H5N1 et l'infection a également été observée chez des oiseaux dans plusieurs pays, dont le Cambodge, la Chine, l'Indonésie, le Japon, le Laos, la Corée du Sud, la Thaïlande et le Vietnam. Le 13 janvier 2004, l'OMS a indiqué que l'infection avait été transmise aux humains et que trois cas d'infection humaine par le virus de la grippe aviaire A/H5N1 avaient été confirmés au Vietnam. À la fin de mars 2004, l'OMS a signalé qu'il y avait un cas probable et que 35 cas humains avaient été confirmés en Thaïlande (12) et au Vietnam (23); 24 (69 %) de ces cas confirmés sont décédés de la maladie. Toutes les personnes ayant contracté une infection confirmée due au virus H5N1 ont été gravement malades et avaient des antécédents d'exposition à des volailles malades ou mortes. Les âges des cas probables et confirmés s'échelonnaient de 1 à 58 ans, tandis que les âges moyens et médians s'établissaient à 16,6 et 13 ans, respectivement. Par ailleurs, 41,6 % des infections sont survenues chez des femmes, et leurs âges s'échelonnaient de 1 à 58 ans, la médiane étant de 20 ans, tandis que l'intervalle d'âge pour les hommes dont l'âge était connu s'échelonnait de 2 à 29 ans, avec une médiane de 11 ans. Selon l'OIE et la FAO, une seconde vague d'éclosions de grippe aviaire a débuté à la fin de juin. À la fin d'août 2004, les éclosions de grippe aviaire A/H5N1 avaient frappé des oiseaux en Chine, en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam. Le 12 août 2004, le ministère de la Santé du Vietnam a informé l'OMS que trois décès récents dus à un syndrome grippal qui étaient survenus chez des humains au Vietnam avaient été causés par le virus de la grippe aviaire; par la suite, il a été confirmé que ces infections étaient causées par la souche H5N1. Il s'agit des premiers cas de grippe aviaire signalés officiellement au Vietnam depuis la fin du mois de février. À la fin d'octobre 2004, neuf autres cas humains d'infection par le virus A/H5 avaient été confirmés, dont huit sont décédés. Le cas le plus récent a été signalé le 25 octobre 2004 en Thaïlande. Depuis janvier 2004, 44 cas humains d'infection par le virus A/H5 ont été signalés par deux pays, soit le Vietnam et la Thaïlande. Trente-deux de ces cas sont décédés de la maladie6. AnalyseUne comparaison des indicateurs nationaux de surveillance nous indique que cette saison a été plus dure que les trois saisons antérieures tout en demeurant à l'intérieur de l'intervalle prévu (d'après la moyenne établie sur plusieurs années). Le virus de la grippe a commencé à circuler très tôt au Canada cette année, l'Alberta et la Saskatchewan étant les premières provinces à signaler une augmentation de l'activité grippale en octobre. En novembre, le reste du pays a commencé à signaler des cas de grippe confirmés en laboratoire, avec un sommet durant la dernière semaine de décembre (semaine 52). Le Québec a signalé une activité étendue pendant une période plus longue (semaine 52 à semaine 7) que toute autre province et a aussi été la dernière à atteindre une activité de pointe durant la semaine 7 (semaine se terminant le 14 février 2004). Le nombre d'analyses de laboratoire et le pourcentage global de résultats positifs étaient plus élevés que pendant la saison 2002-2003 (voir l'annexe pour obtenir des données détaillées sur la saison 2002-2003). Dans l'ensemble, le nombre d'analyses effectuées a augmenté considérablement depuis 1996-1997, qui était la première année du programme Surveillance de l'influenza, et les années antérieures7-13. Il faut faire preuve de prudence lorsqu'on interprète la variation du nombre de cas confirmés et leur distribution dans les différentes provinces et territoires, étant donné que ces chiffre sont vraisemblablement dus à des différences dans la taille et la distribution de la population, dans les pratiques et les critères en matière d'analyses de laboratoire et dans la déclaration des cas et la disponibilité de services diagnostiques. Ces facteurs varient d'une région à l'autre et ont changé d'année en année. De même, c'est au cours de la dernière semaine de décembre que le plus grand nombre de régions de surveillance ont déclaré une activité grippale localisée ou étendue. La proportion hebdomadaire des consultations pour un SG chez environ 200 médecins sentinelles à l'échelle nationale s'est échelonnée de 15 à un sommet de 79 pour 1 000 consultations (semaine 52, se terminant le 27 décembre 2003), ce qui était égal ou inférieur à la moyenne hebdomadaire des sept saisons grippales antérieures. C'est la grippe de type A qui a prédominé dans l'ensemble du pays au cours de la présente saison grippale; elle représentait 99,5 % de tous les résultats positifs. La souche prédominante était le virus analogue à A/Fujian/411/2002 (H3N2), mais plus tôt dans la saison des virus analogue à A/Panama/2007/99 (H3N2) étaient en circulation. Les quelques cas de virus de type B identifiés sont survenus en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse. Sur les 10 virus grippaux de type B identifiés, deux appartenaient à la lignée Victoria et étaient semblables à la souche vaccinale B/Hong Kong/330/2001 (l'antigène de la grippe de type B recommandé pour le vaccin antigrippal 2003-2004), huit étaient semblables à B/Sichuan/379/99, qui appartient à la lignée B/Yamagata et était l'antigène du virus de type B recommandé pour le vaccin antigrippal de la saison 2001-2002. Les quelques cas d'infection par les souches de type B sont survenus en janvier 2004. Parmi les infections grippales confirmées en laboratoire qui ont été signalées à l'Agence de santé publique du Canada cette saison, 45,6 % sont survenues chez des enfants âgés de < 15 ans (31 % chez des bambins de < 4 ans). Le pourcentage des cas confirmés en laboratoire survenus chez les personnes âgés de >= 65 ans est passé à 25 % au cours de la saison 2003-2004, dominée par le virus grippal de type A (H3N2), alors qu'il ne représentait que 7 % des cas durant la saison 2002-2003, qui avait été dominée par le virus grippal de type A (H1N2). Les données de l'étude pilote sur les hospitalisations chez les enfants ont indiqué que la grippe frappe largement les jeunes enfants. Quatre décès liés à la grippe ont été signalés dans le cadre de ce projet pilote de surveillance. Puisque la saison 2003-2004 était l'année pilote, on ne disposait d'aucune autre donnée à des fins de comparaison. La surveillance des hospitalisation liées à la grippe chez les enfants se poursuivra et, dans l'avenir, des comparaison pourront être faites avec cette année. Entre novembre et décembre 2003, l'ASPC a reçu quatre signalements de décès dus au virus de la grippe A confirmé en laboratoire qui sont survenus chez des enfants âgés de < 15 ans (intervalle 7 à 14 ans). Trois autres décès ont été signalés dans le cadre de l'étude-pilote sur les hospitalisations chez les enfants, ce qui porte le total à sept décès liés à la grippe chez des enfants et des adolescents au cours de la saison. À l'échelle mondiale, les virus grippaux de type A (H3N2) ont prédominé dans la plupart des pays, alors que des virus grippaux de type B étaient en circulation mais ne représentaient qu'une faible proportion des cas. De nombreux pays de l'hémisphère Nord, dont les États-Unis, ont connu la même prédominance des virus analogues à A/Fujian/411/2002(H3N2). Une activité sporadique des virus grippaux de type B a été signalée, mais il n'y a eu aucune éclosion. La majorité des isolats récents appartenaient aux lignées B/Victoria/2/87 et B/Yamagata/16/8814. L'ampleur de l'éclosion de grippe aviaire H5N1 est sans précédent, car neuf pays asiatiques ont connu des épidémies dans des troupeaux de volailles. La transmission documentée de l'infection aux humains et la létalité de cette infection chez des jeunes enfants et des adultes par ailleurs en bonne santé suscite énormément d'inquiétudes. S'il est vrai que le virus n'a pas acquis la capacité de se transmettre facilement de personne à personne, l'OMS et le Réseau mondial de surveillance de la grippe ont entrepris des activités de planification d'urgence, y compris la mise au point de vaccins. Le Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza a été publié en février 2004 et fournit un cadre national global pour faire face à une pandémie de grippe au Canada. Le plan est disponible sur le site Web de l'ASPC à l'adresse http://www.phac-aspc.gc.ca/cpip-pclcpi/index_f.html>. Références
Source : S Aziz, MSc, Dre TWS Tam, FRCPC, JF Macey, MA, MSc, Division de l'immunisation et des maladies respiratoires, CPCMI, Agence de santé publique du Canada; Y Il, PhD, section de la grippe et des virus respiratoires, Laboratoire national de microbiologie, Agence de santé publique du Canada, Winnipeg; S Jain, MSc, D Boulos, MSc, H Zheng, B Winchester, MSc et P Zabchuk, Division de l'immunisation et des maladies respiratoires, CPCMI, Agence de santé publique du Canada. Annexe A :
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Dernière mise à jour : 2005-01-07 | ![]() |