Santé Canada - Gouvernement du Canada
Sautez à la barre de navigation de gaucheSautez des barres de navigation au contenu
Santé Canada

L'assemblée générale annuelle des producteurs de poulet de l'Ontario

Discours de l'honorable Tony Clement, ministre de la Santé et ministre de l'Initiative fédérale du développement économique dans le Nord de l'Ontario

à l'occasion de l'assemblée générale annuelle des producteurs de poulet de l'Ontario

Doubletree International Plaza, Toronto
Le 20 mars 2006

Seul le texte prononcé fait foi

Introduction, contexte personnel, priorités du gouvernement

Je vous remercie pour cet accueil cordial. C'est un plaisir pour moi d'être ici.

Ce ne sont pas tous les politiciens, vous vous en doutez bien, qui considéreraient comme une occasion d'avancement le fait de se voir confier le portefeuille de la Santé à ce moment précis de notre histoire. Je ne peux même pas plaider l'ignorance quant à l'ampleur de la tâche, car j'ai dû relever des défis semblables pendant la crise du SRAS, alors que j'étais ministre de la Santé de l'Ontario.

Mon expérience m'a appris l'importance de la planification pour affronter une pandémie. En effet, au tout début de la crise du SRAS, nous pensions qu'il s'agissait de la grippe aviaire. Heureusement, nous avons pu bénéficier d'un sursis pour façonner notre plan.

Mon mandat en Ontario a avivé mon désir de faire avancer les choses. De toute évidence, lorsqu'il s'agit de la santé et du bien-être des Canadiens, mes nouvelles fonctions me permettent de faire bouger les choses sur plusieurs fronts stratégiques.

À titre de ministre de la Santé, je fais partie d'un gouvernement qui entend se concentrer sur cinq grandes priorités. L'une d'entre elles, bien sûr, est un aspect central de mes responsabilités. Il s'agit de respecter l'engagement de notre gouvernement à assurer aux Canadiens les soins de santé dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin.

Pour y arriver, j'accorderai une attention toute particulière à l'établissement, avec les provinces, d'une garantie sur les délais d'attente. J'ai déjà discuté avec mes homologues des provinces et des territoires et nous nous rapprochons du but.

Parallèlement, avec mes collègues du Cabinet et l'ensemble de notre gouvernement, nous travaillons déjà à nos quatre autres priorités.

  • Nous avons dit clairement que nous adopterions une nouvelle loi sur la responsabilité publique de l'État qui sera la pierre angulaire de nos efforts pour mettre de l'ordre dans le gouvernement.
  • Nous entendons accorder un allègement fiscal aux travailleurs canadiens, en commençant par une réduction de la TPS.
  • Nous entendons protéger les familles et les collectivités canadiennes en renforçant le système de justice.
  • Nous donnerons suite à notre engagement d'offrir des choix en matière de garde d'enfants, en donnant de l'argent aux parents et en multipliant les places en garderie.

Ces cinq priorités sont au cœur de notre ambitieux programme. Elles orientent mon travail, qui, outre ces priorités, inclut d'autres enjeux touchant la santé des Canadiens.

Mais les préparatifs entourant la grippe aviaire et une éventuelle pandémie méritent également toute notre attention.

La grippe aviaire pourrait être dévastatrice pour vos élevages. Elle pourrait être catastrophique pour l'homme si le virus subit une mutation et acquiert la capacité de se transmettre entre humains. Nous connaissons tous la virulence d'une pandémie de grippe : en 1918 et 1919, la grippe espagnole a fait entre 30 000 et 50 000 victimes au Canada. À l'échelle internationale, entre 20 et 40 millions de personnes en sont mortes.

Les producteurs de poulet sont à l'avant-garde du combat contre la grippe aviaire et je suis ici pour souligner l'excellent travail que vous accomplissez à cet égard. Vous montrez la voie à suivre en ce qui concerne la mise en œuvre de mesures de biosécurité dans les fermes et la déclaration rapide des signes de la maladie aux autorités.

Je suis aussi ici pour vous informer des autres mesures que prend le gouvernement pour vous aider et pour protéger la santé des Canadiens.

Initiatives du gouvernement

Il n'y a pas très longtemps, comme vous le soulignez dans votre rapport annuel, le problème de la grippe aviaire était très loin de nous. Mais, récemment, sa propagation rapide en Asie, en Afrique et partout en Europe ne cesse de faire les manchettes. Au cours des six dernières semaines, on a détecté le virus de la grippe aviaire chez les volailles et la faune aviaire dans 36 pays.

Nous sommes conscient de la menace que posent les oiseaux migrateurs et du risque associé à l'importation illégale d'oiseaux ou de produits dérivés qui pourraient être porteurs du virus.

Santé Canada, l'Agence de santé publique du Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments collaborent avec des partenaires mondiaux comme l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture afin de surveiller les tendances et les développements sur une base quotidienne.

Nous prenons les mesures qui s'imposent pour réagir aux nouvelles menaces.

Par conséquent, il est interdit d'importer de la volaille, des produits ou des oiseaux, y compris les oiseaux de compagnie de pays où des cas d'infection au virus H5N1, hautement pathogène, ont été confirmés dans le secteur commercial. À cette fin, l'ACIA collabore étroitement avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour s'assurer que ces animaux et ces produits ne traversent pas nos frontières.

En 2004, on s'en souviendra, l'épidémie d'H7 en Colombie-Britannique avait touché 42 exploitations commerciales et 11 élevages de basses-cours. À titre de mesure préventive, on a dû abattre, en plus de ces troupeaux, tous les oiseaux qui se trouvaient dans un rayon de trois kilomètres de ces établissements.

Cette crise a incité l'ACIA à examiner notre réaction, à définir les pratiques exemplaires et les leçons à retenir, à mettre au point, de concert avec les gouvernements provinciaux et l'industrie, un nouveau protocole provisoire d'abattage préventif, à assurer la formation requise pour qu'un réseau national de laboratoires vétérinaires puisse effectuer les tests avec rapidité et précision.

Initiatives en matière de santé humaine

Ces mesures sont certes essentielles, mais comment gérons-nous les menaces pour la santé humaine ?

Dans la foulée du SRAS, nous avons, je vous l'assure, renforcé considérablement la capacité du Canada de réagir à de telles menaces. En fait, le Canada s'est acquis une réputation de précurseur mondial en ce qui concerne les préparatifs en prévision d'une pandémie. Nos spécialistes de la grippe collaborent depuis plus de dix ans à la mise au point d'un plan national de lutte contre une pandémie de grippe.

Peu d'entre nous se souviennent de l'éclosion de grippe aviaire H5N1 à Hong Kong en 1997. Ce qui rendait la situation exceptionnelle et inquiétante, c'est que, pour la première fois, un virus aviaire se propageait aux humains. Dix-huit personnes furent atteintes et six en sont mortes, soit le tiers.

Pendant ce temps, ici au Canada, une de nos plus grands spécialistes de la grippe, la Dre Arlene King, vaquait à ses occupations à son bureau de Vancouver. Il a fallu qu'un journaliste de la télé se poste devant sa porte et insiste pour lui parler pour qu'elle se rende compte que ses collègues canadiens et elle ne savaient presque rien de la grippe aviaire et de ses conséquences pour les humains.

Depuis 2003, 180 cas ont été confirmés chez les humains et près de la moitié de ces personnes sont décédées. La pandémie se rapproche plus que jamais.

Mais, il y a une différence : la Dre King et son équipe de planification pandémique de l'Agence de santé publique du Canada ont mis au point, de concert avec des collègues des provinces et des territoires, un des meilleurs plans au monde pour faire face à la pandémie de grippe.

L'OMS considère ce plan divulgué en 2004 comme un modèle pour les autres pays. Après une mise à jour, nous allons rediffuser ce plan plus tard ce printemps.

Le Canada est aussi le premier pays au monde à avoir négocié un contrat avec un fabricant national pour la production d'un vaccin contre la grippe pandémique une fois que la souche sera identifiée.

Est-ce que cela signifie que nous n'avons plus rien à planifier et que nous attendons tout simplement de voir comment la situation évolue ? Absolument pas. À bien des égards, la planification ne fait que commencer et j'appuie sans réserve l'Agence de santé publique et mes collègues du cabinet, car il nous incombe de protéger la santé et la sécurité des Canadiens.

Pour mieux gérer la surveillance de la maladie et la gestion de l'éclosion, nous avons créé le Réseau pancanadien de santé publique. Nos centres d'opérations d'urgence à Ottawa et Winnipeg sont reliés à l'OMS, au Centre de contrôle et de prévention des maladies des Etats-Unis et aux centres d'urgence provinciaux et territoriaux du pays.

En ce qui concerne le traitement, nous continuons d'explorer diverses options, car il est impossible, à l'heure actuelle, de savoir avec certitude ce qui sera efficace une fois que le virus aura acquis la capacité de se transmettre entre humains.

Sur le plan des antiviraux, les gouvernements fédéral et provinciaux ont constitué une réserve de près de 37 millions de doses de Tamiflu, soit une quantité suffisante pour traiter quelque 3,7 millions de personnes. Les discussions se poursuivent quant à la meilleure façon d'améliorer et de diversifier cet approvisionnement.

Le gouvernement du Canada s'est en outre doté d'un service de mise au point et de mise à l'essai de vaccins au Laboratoire national de microbiologie. Nous investissons dans la mise au point et à l'essai d'un prototype de vaccin pandémique.

Le défi principal, bien sûr, tient au fait qu'il s'écoulera au moins six mois, selon toute vraisemblance, entre le moment où nous serons en mesure d'identifier la souche mutante responsable de la transmission entre humains et la mise au point d'un vaccin efficace. Nous examinons toutefois des moyens de raccourcir ce délai.

Contexte international

La portée mondiale de la menace ajoute une dimension essentielle à notre intervention. Le SRAS nous a appris qu'il n'était pas suffisant de s'attaquer au problème dans notre propre pays, mais qu'il est dans notre intérêt d'aider d'autres pays à le faire.

Alors, nous aidons le Vietnam à améliorer sa capacité d'effectuer des tests de dépistage de la grippe aviaire. Nous participons à une autre initiative visant à renforcer les capacités de diagnostic et les infrastructures sanitaires en Asie.

Notre Réseau mondial d'information sur la santé publique assure le suivi, en cinq langues, de rapports diffusés dans l'Internet, ce qui en fait un système mondial d'alerte rapide en cas d'éclosions de maladies infectieuses.

L'automne dernier, le Canada animait un forum sur les préparatifs mondiaux en prévision d'une pandémie auquel participaient les ministres de la Santé et les représentants de 30 pays et de neuf organismes internationaux. C'est la première fois que des ministres de la Santé du monde entier se réunissaient pour discuter du lien entre la grippe aviaire et une éventuelle pandémie de grippe.

Notre sous-ministre adjoint principal de la Santé, Ian Shugart, préside le Groupe de travail sur la santé de l'APEC (Coopération économique de la zone Asie-Pacifique. Conscient qu'une pandémie de grippe aura une incidence sur la santé et les activités économiques, le groupe prépare un plan de travail pour assurer la continuité des opérations encas de crise.

Nous devrions tous être encouragés par ces mesures. Elles ne nous empêcheront pas d'être touchés par la grippe aviaire, mais elles nous aideront à en gérer les effets.

Reconnaissance des efforts des producteurs de poulet

En aïkido, un art martial, on dit qu'il faut transformer l'énergie négative d'un assaut en quelque chose de positif qu'on peut utiliser pour le contrer.

Les initiatives que vous avez mises au point à la suite de l'annulation de la Foire royale d'hiver de l'agriculture confirment la justesse de ce principe. Votre décision de collaborer avec des intervenants de l'industrie et du gouvernement à la mise au point d'un programme d'éducation visant à corriger certaines idées erronées véhiculées dans le public et les médias vous honore et je vous en félicite.

L'existence même de votre organisme confirme toute l'importance que vous accordez à la collaboration. De toute évidence, la menace de la grippe aviaire nous appelle tous à collaborer. Vous travaillez ensemble depuis plus de quatre décennies pour régler les problèmes de l'industrie et les Canadiens devraient y voir un motif d'encouragement.

J'ai été impressionné par les mesures rigoureuses de biosécurité que vous avez adoptées pour réduire au minimum le contact entre vos oiseaux et d'autres animaux et les humains. Il n'a pas toujours été facile, j'en suis convaincu, de mettre en pratique les mesures visant à restreindre l'accès, telles que tenir les animaux de compagnie hors des étables, obliger tous les visiteurs à porter des vêtements de protection et contrôler le transport d'équipement d'une étable à l'autre.

Mais vous avez tenu compte des leçons tirées de l'éclosion de la grippe aviaire survenu en 2004 en Colombie-Britannique. Et vous êtes conscient de l'importance de collaborer avec l'ACIA et AAC qui compilent les mesures et les pratiques exemplaires les plus récentes en matière de biosécurité.

Conclusion

Le problème de la grippe aviaire est en constante évolution et exige une vigilance constante de la part de votre industrie et des organismes gouvernementaux. Cela nous permet de suivre la situation dans le monde; de tenir compte des faits nouveaux et des permutations; de faire ce qu'il faut pour nous rendre moins vulnérables et freiner la propagation du virus le plus rapidement possible. Comme vous le dites si bien, si nous ne pouvons prévenir la grippe aviaire, assurons-nous de la contenir.

Or, le système de gestion de l'approvisionnement qui encadre vos activités confirme la pertinence de ce mot d'ordre. Nos seulement vos efforts soutenus protègent-ils une partie essentielle de la chaîne alimentaire, ils font en sorte qu'il sera plus difficile pour le virus aviaire de se propager jusqu'en Ontario.

Je continuerai, je vous en fait la promesse solennelle, d'appuyer vos efforts pour protéger la santé des Canadiens et votre gagne-pain, car les deux sont inextricablement liés.

Je ne laisserai passer aucune occasion, j'en prends l'engagement, d'informer les gens de vos efforts pour assurer la salubrité de la volaille que nous consommons; de leur expliquer qu'aucun cas n'a été associé à la consommation de volaille ou d'œufs bien cuits, même dans les familles d'éleveurs dont les troupeaux étaient atteints; de leur rappeler qu'ils peuvent continuer de consommer vos produits en toute sécurité.

Malheureusement, il est fort probable que nous ne pourrons empêcher la grippe aviaire de franchir nos frontières. Mais nous pouvons certes améliorer notre capacité de la déceler et de l'empêcher de se propager.

Merci de faire votre part.

Voir les photos

Mise à jour : 2006-03-22 Haut de la page