Office de la santé public du Canada / Public Health Agency of Canada
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Agence de santé publique du Canada

 

 

Les mythes concernant les vaccins et leurs dangers

Le 20 mai 2005

par le docteur David Butler-Jones

Il est difficile d’imaginer ce que serait le Canada aujourd’hui sans la vaccination. Les hôpitaux déborderaient de jeunes patients atteints de la polio, plusieurs enfants passeraient leurs étés dans des poumons d’acier.

Les chirurgiens auraient été trop occupés à composer avec les effets post-polio pour inventer les implants de genou ou les implants orthopédiques.

Des épidémies régulières de rougeole laisseraient derrière elles de nombreux décès, des cas de surdité et d’autres problèmes. La coqueluche et l’Haemophilus influenzae causeraient régulièrement des décès chez les jeunes enfants et des dommages cérébraux chez de nombreux enfants.

Il y aurait de nombreux avortements spontanés et beaucoup plus de nouveaux-nés avec des anomalies congénitales parce que leur mère ont contracté la rubéole pendant la grossesse.

Et ça continue. Toute une gamme de maladies d’enfance qui ne représentent aucun risque aujourd’hui causeraient des épidémies chaque année, non pas en petites grappes comme nous le voyons aujourd’hui, mais toucheraient des milliers de personnes. Heureusement, ce n’est pas le cas.

Non seulement avons-nous éliminé la variole, mais nous sommes sur le point d’éliminer la polio à la grandeur de la planète, pas uniquement au Canada.
Les récentes flambées de rubéole au sud-ouest de l’Ontario qui ont infecté plus de 150 enfants et au moins cinq femmes enceintes nous donnent une idée de ce qui peut se produire si nous ne faisons pas attention.

Bien sûr, le respect des croyances religieuses est une composante essentielle de notre société libre et ouverte. Les convictions profondément ancrées qui sont fondées sur les principes peuvent être une des forces d’une collectivité.
Il faut toutefois reconnaître qu’ il existe des risques, comme des flambées de maladies évitables, si on ne se fait pas vacciner.

Plus inquiétant, par contre, sont les opinions contre les vaccins alimentées par la mésinformation ou par des données scientifiques déficientes. C’est comme si on disait que les parapluies étaient la cause de la pluie parce qu’on voit plus de parapluies quand il pleut.

Les troubles épileptiques, l’autisme et le syndrome de mort subite du nourrisson apparaissent pendant la petite enfance. Par coïncidence, c’est également pendant cette période que la plupart des vaccins sont administrés. Très souvent, les vaccins sont associés à un trouble uniquement dans le temps.

La vrai question n’est pas de savoir si les problèmes apparaissent dans les jours ou les semaines qui suivent la vaccination, mais plutôt de déterminer s’ils se produisent davantage après l’administration d’un vaccin.

À ce sujet, de nombreuses études ont révélé que ces effets graves se produisent à la même fréquence avec ou sans vaccin. Cependant, les personnes qui ne sont pas immunisées ont de plus fortes chances de tomber malade, de mourir ou de souffrir de dommages cérébraux en raison d’une infection qui aurait pu être prévenue par un vaccin.

Aucun médicament, procédure, thérapie, vaccin ou remède maison n’est entièrement sans risque. L’idée est de maximiser les bénéfices en utilisant le moyen le moins envahissant ayant le moins d’effets secondaires. L’immunisation est sans doute l’intervention la plus efficace, rentable et sécuritaire pour améliorer l’état de santé dans le dernier siècle.

Ce sont les faits. C’est une tragédie inutile lorsqu’un enfant meure ou devient infirme parce qu’il n’a pas été vacciné.

C’est aussi une tragédie lorsque des aînés meurent dans des foyers de soins infirmiers parce que des membres du personnel n’ont pas été immunisés contre la grippe et sont venus travailler alors qu’ils souffraient d’une grippe.

Nous sommes chanceux que la majorité des enfants soient vaccinés. S’ils ne l’avaient pas été, la récente flambée en Ontario qui venait des Pays-Bas n’aurait pas été contenue au sein d’une petite collectivité non immunisée, mais se serait répandue et aurait été la cause de milliers de cas d’infection, de nombreuses anomalies congénitales et de fausse-couches.

C’est peut-être parce que les vaccins ont été tellement efficaces que plusieurs personnes pensent qu’ils ne sont plus nécessaires. Par contre, ces maladies peuvent réapparaître si nous relâchons notre vigilance.

Entre 1993 et 1997, 5 000 décès ont été causés par la diphtérie dans l’ancienne Union soviétique après la défaillance du système organisé d’immunisation.
En 2003, les campagnes d’éradication de la polio, qui ont pris fin depuis, ont été interrompues au Nigeria en raison de faux renseignements sur le vaccin antipoliomyélitique oral. La polio est apparue de nouveau dans un nombre croissant de pays d’Afrique subsaharienne et s’est récemment propagée du Soudan au Yémen et en Indonésie.

Les campagnes contre les vaccins anticoqueluches en Grande-Bretagne, qui reposaient sur des données fausses concernant le risque des vaccins, ont fait en sorte que les taux d’immunisation ont chuté et ont entraîné d’autres épidémies qui ont causé plus de décès et de dommages cérébraux chez les enfants que nous n’oserions imaginer.

Des allégations fausses et trompeuses contre les vaccins accroissent les risques pour tous les enfants.

Puisque aucun vaccin n’est efficace à 100 %, il est essentiel que les enfants soient tous immunisés non seulement pour leur avantage individuel, mais aussi pour la protection de tous. Par conséquent, les parents qui ne font pas vacciner leurs enfants prennent des risques pour leur santé, mais aussi pour la santé de ceux qui souffrent de maladies ou d’allergies contre lesquelles il n’y a pas d’immunisation et de ceux qui ont été immunisés mais qui n’ont pas acquis d’immunité.

La mise au point de vaccins signifie que la plupart des parents de jeunes enfants du Canada n’ont jamais vu de cas de diphtérie, de poliomyélite, de tétanos, de rougeole ou de toute autre maladie constituant un danger de mort.

Une des plus grandes craintes des parents est que leur enfant décède ou se blesse et il n’y a rien de plus tragique.

L’immunisation a été un élément essentiel qui a permis de changer une situation dans laquelle, il y a 100 ans, au Canada, un jeune enfant sur cinq mourrait. Aujourd’hui, ce taux est maintenant de un enfant sur 200.

Nous ne pouvons tenir de tels progrès pour acquis.

Le Dr David Butler-Jones est l’administrateur en chef de la santé publique et le directeur de l’Agence de santé publique du Canada.

 

Mise à jour : 2005-05-20 haut de la page