|
|
Immunisation contre l'influenza : Ontario
La décision de l'Ontario de mettre gratuitement le vaccin antigrippal
à la disposition de tous ses citoyens en vue de la saison de l'influenza
de cette année a lancé un débat dans le milieu de la
santé publique. Ses partisans soutiennent que dans le meilleur des
cas, cette stratégie représentera un progrès important
dans la lutte contre l'influenza; au pire, elle allégera le fardeau
de l'influenza sans toutefois s'avérer efficace, ce qui permettra ainsi
de la modifier de façon adéquate. Les avantages potentiels supplémentaires
comprennent la protection de la couche vulnérable de la population,
l'amélioration de la couverture à risque élevé,
la réduction de la transmission dans la communauté et l'amélioration
de la capacité d'intervention en cas de pandémie. Les opposants
soutiennent qu'étant donné le coût du programme ontarien
(38 millions de dollars) et la qualité de l'information disponible,
il est peu probable qu'une vaccination générale soit mise en
place ailleurs. Comme l'a clairement spécifié le gouvernement
de l'Ontario, le but est d'atténuer la pression dans les urgences durant
la saison de l'influenza . Il n'existe absolument aucune preuve qu'une vaccination
générale ait déjà atteint un tel but.
Source: Journal de l'Association médicale canadienne, vol. 164,
n 1, 9 janvier 2001.
Méningococcie : Québec
Une augmentation progressive du nombre de cas de méningococcie signalé
aux autorités de la santé publique a été observée
au Québec à la fin des années 80. Dans une tentative
d'enrayement de l'éclosion, la province de Québec a décidé
d'immuniser 1,9 million d'enfants âgés entre 6 mois et 20 ans.
Le programme a en fait réussi à atteindre 84% de cette cohorte.
Le programme, mis en application de décembre 1992 à mars 1993,
a fourni l'occasion idéale d'étudier l'efficacité du
vaccin et celle d'un tel programme. Les chercheurs ont analysé l'incidence
de la maladie dans la province au cours des 5 années subséquentes,
comparant les taux de ceux et celles qui ont été immunisés
contre ceux et celles qui ne l'ont pas été. L'incidence de la
maladie de sérogroupe C a diminué après la campagne
de vaccination de masse, passant de 1,4 cas pour 100 000 en 1990-1992
à 0,3 cas pour 100 000 en 1993-1998, et l'incidence globale des
autres sérogroupes est demeurée stable à 0,7 cas pour
100 000. L'efficacité du vaccin s'est fortement rapportée
à l'âge lors de la vaccination: 83 % pour les 15-20 ans,
75 % pour les 10-14 ans et 41 % pour les 2-9 ans. Les chercheurs
ont conclu que le vaccin polysaccharide de sérogroupe C est efficace
pour lutter contre les éclosions chez les adolescents mais ne devrait
pas être employé pour les enfants de < 2 ans. En fin
de compte, le rapport coût-efficacité devrait être le critère
pour décider lequel des vaccins polysaccharides et des vaccins conjugués
devrait être recommandé pour différents groupes d'âge.
Afin de les comparer, il y a un urgent besoin d'obtenir des résultats
d'essais randomisés et d'études épidémiologiques
sur les vaccins conjugués.
Source: Journal de l'American Medical Association, vol. 285, n 2, 10 janvier
2001.
Poliomyélite : République dominicaine et Haïti
L'Organisation panaméricaine de la santé a surveillé
l'éclosion de la poliomyélite à Haïti et en République
dominicaine et a conclu que la situation semble être sous contrôle
et a vivement conseillé aux pays de ne pas relâcher les efforts
vers l'atteinte et le maintien d'une couverture de vaccination élevée.
Un cas de virus dérivé du vaccin antipoliomyélitique
de type 1 a été confirmé à Haïti en août
2000. Des recherches intensives de cas ont par la suite été
menées d'un bout à l'autre du pays durant les mois d'octobre,
de novembre et de décembre 2000, et 14 cas soupçonnés
ont été examinés épidémiologiquement, cliniquement
et en laboratoire. Jusqu'à présent, les résultats ont
été obtenus dans 6 de ces cas, tous négatifs relativement
à la poliomyélite. Les résultats des 8 autres cas sont
attendus dans les prochaines semaines. En République dominicaine, 6
cas de poliomyélite causés par le virus dérivé
du vaccin antipoliomyélitique de type 1 ont été rapportés.
Une étude intensive menée au cours des quelques dernières
semaines n'a pas dévoilé de cas supplémentaires. Il y
a 2 semaines, le gouvernement de ce pays a procédé à
la vaccination de 1,2 million d'enfants au cours d'une campagne nationale.
L'Organisation panaméricaine de la santé a envoyé 16 épidémiologistes
dans le but de soutenir les ministères de la Santé en République
dominicaine et à Haïti. L'éclosion a provoqué de
sérieuses inquiétudes puisque la présence de poliovirus
sauvage ne s'était pas manifestée dans l'hémisphère
ouest depuis 1991 et aussi parce que le virus identifié est un dérivé
inhabituel du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) Sabin de type 1.
Source: Organisation panaméricaine de la santé, communiqué
de presse, 8 janvier 2001.
Ces renseignements sont donnés à
titre d'information seulement et peuvent être très provisoires.
Les incidents auxquels on accordera une importance nationale seront suivis
et mis à jour selon la disponibilité de nouveaux renseignements.
[Actualités en bref pour maladies infectieuses]
[Division de
la surveillance des maladies]
|