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Méningococcie invasive : Alberta
Depuis décembre 1999, le Capital Health Authority (CHA), qui dessert
une population de 827 500 à Edmonton, en Alberta, ainsi que les
comtés avoisinants, constate une augmentation considérable du
taux d'attaque de méningococcie invasive (MI) associée à
un nouveau clone du sérogroupe C. L'incidence habituelle de MI dans
la région est de 0,5 - 1,5 /100 000 cas par année. Entre
décembre 1999 et décembre 2000 inclusivement, le CHA a rapporté
49 cas de MI (47 en 2000). Tous les cas sont sporadiques et touchent tous
les secteurs de la région. Le service de santé publique a offert
pour chaque cas un suivi ordinaire, qui comprend une recherche de contacts
et l'administration d'antibiotiques prophylactiques. Les 0-4 ans, les 15-19
ans et les 20-24 ans constituaient les groupes d'âge les plus touchés,
avec des taux d'attaque respectifs de 21,6, de 27,3 et de 10,6 pour 100 000
cas en 2000. L'éclosion a été déclarée
en février 2000 lorsque le taux d'attaque chez les 15-19 ans a atteint
10/100 000 cas en moins de 3 mois. Le CHA, en collaboration avec le Alberta
Health and Wellness, a entrepris une campagne de vaccination massive par vaccin
quadrivalent auprès de 168 000 enfants âgés de 2-19
ans, que l'on a immunisés pour une période de 2 semaines (taux
de couverture de 80 %). Au cours du printemps et de l'été,
on a continué à signaler des cas dans tous les groupes d'âge,
mais surtout dans celui des 19 ans ou moins. Le taux d'efficacité du
vaccin atteignait 92 % entre février et octobre, car on a signalé
deux cas chez des enfants immunisés et six cas dans la population admissible
à l'immunisation mais non immunisée. Le taux d'attaque a augmenté
au cours de l'automne 2000 pour atteindre 10,6/100 000 cas chez les 20-24
ans. En octobre 2000, on a une fois de plus offert le vaccin quadrivalent
afin d'immuniser le groupe d'âge des 2-19 ans et on a étendu
la campagne pour atteindre toutes les personnes de 20-24 ans. Soixante mille
jeunes de plus ont donc été immunisés, ce qui a fait
grimper le taux de couverture à 87 % chez les 2-25 ans. Le Microbiology
and Public Health Laboratory de l'Alberta a identifié une nouvelle
souche de Neisseria meningitidis du sérogroupe C grâce
à une caractérisation de l'ADN des souches en cause. Le laboratoire
a examiné les isolats de méningocoque des 4 dernières
années et n'a découvert aucun isolat qui s'apparentait à
celui-ci. D'autres provinces examinent actuellement leurs isolats et, à
ce jour, aucune province ne signale la présence d'un isolat similaire.
Bref, le CHA constate une éclosion de MI causée par un nouveau
clone du sérogroupe C, auparavant inconnu dans cette province. La démonstration
des conséquences produites par l'éclosion d'une maladie causée
par un nouveau clone dans une collectivité combinée avec la
caractérisation de différents clones du sérogroupe C
effectuée à propos peuvent permettre de poser les premiers jalons
de la gestion future de la méningococcie.
Source : Capital Health Authority, Edmonton, Alberta.
Chlamydia trachomatis : Scandinavie
Les chercheurs scandinaves ont étudié la relation entre l'infection
à sous-types de chlamydia et le développement ultérieur
d'un carcinome cervical invasif par le biais d'une étude cas-témoins
longitudinale menée auprès d'une cohorte de 530 000 femmes
ayant fourni des échantillons à des sérothèques
en Finlande, en Norvège et en Suède. Les fichiers de données
étaient liés à leurs registres des cancers nationaux
respectifs et ont permis de dénombrer 181 cas de carcinome cervical
invasif. En tout, 150 (82 %) cancers étaient des carcinomes
spino-cellulaires tandis que les autres étaient des adénocarcinomes.
Le taux de prévalence global relatif aux anticorps sériques
dirigés contre C. trachomatis était de 27 % chez
les personnes atteintes d'un cancer, et de 13 % dans le groupe témoin.
Trois types de chlamydia (sérotypes G, I et D) ont fait grimper de
façon significative le risque de cancer cervical : les femmes infectées
par le sérotype G présentaient les risques les plus importants.
Ainsi, elles avaient 6,6 fois plus de chance d'en être atteintes que
les cohortes non infectées, et chez les femmes infectées par
les sérotypes I et D, ce risque était 4 fois plus important
et 2,7 fois plus important, respectivement. De plus, des chercheurs ont découvert
que l'exposition à des souches multiples ou à plus d'un sérotype
augmentait également le risque de développer un cancer cervical
spino-cellulaire. L'adénocarcinome cervical ne semblait pas associé
à la chlamydia. Bien que l'étude soit intéressante, elle
ne montre pas de façon claire que la chlamydia constitue un facteur
de risque indépendant du cancer cervical ni même qu'elle est
liée à celui-ci, car on associe la chlamydia à d'autres
facteurs de risque tels que le papillomavirus et les relations sexuelles non
protégées.
Source : Journal of the American Medical Association, vol. 285,
no 1, 3 janvier 2001.
Ces renseignements sont donnés à
titre d'information seulement et peuvent être très provisoires.
Les incidents auxquels on accordera une importance nationale seront suivis
et mis à jour selon la disponibilité de nouveaux renseignements.
[Actualités en bref pour maladies infectieuses]
[Division de
la surveillance des maladies]
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