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Relevé des maladies transmissibles au Canada

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Volume: 23S4 - mai 1997

Rapport sur l'immunisation au Canada, 1996


Préface

L'immunisation constitue un outil essentiel à l'amélioration de la santé de la population partout dans le monde. On la tient souvent pour la stratégie de prévention la plus rentable, en ce sens qu'elle se traduit par des économies considérables pour la société et pour le système de santé. C'est à l'immunisation que l'on doit l'éradication générale de la variole en 1977 et l'élimination de la poliomyélite paralytique de l'hémisphère Nord, fait confirmé par l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) en 1994.

Une vaccination appropriée permet de prévenir bon nombre de maladies qui frappent les enfants et les adultes. En effet, on a assisté à un recul marqué des maladies pouvant être prévenues par un vaccin au Canada, ce qui prouve bien l'efficacité des programmes provinciaux et territoriaux d'immunisation. Dans le cas des maladies infantiles pouvant être prévenues par un vaccin, les résultats obtenus ont été remarquables en comparaison des chiffres enregistrés avant l'introduction de la vaccination, soit une diminution du taux d'incidence de plus de 95 % (p. ex., la rougeole, les infections invasives causées par Haemophilus influenzae type b) ou l'élimination totale de certaines maladies (p. ex., la poliomyélite). Toutefois, des maladies pouvant être prévenues par un vaccin sévissent encore, à l'état parfois épidémique, comme l'ont démontré les récentes épidémies de rougeole et de coqueluche. En outre, on enregistre encore des cas de rubéole congénitale aux effets dévastateurs. Ces phénomènes ont été imputés en grande partie à une immunisation déficiente dans certaines populations. L'augmentation du nombre de cas de coqueluche, observée récemment au Canada, l'importation au Canada du poliovirus sauvage en 1992, 1993 et 1996, et l'épidémie de diphtérie survenue dans les pays d'Europe de l'Est sont autant de rappels qu'en dépit des programmes en place, les risques de maladies demeurent, d'où la nécessité d'assurer à la population un niveau de protection maximal.

Selon un rapport publié en Ontario en 1995, l'importance de l'immunisation a été amplement prouvée, et ses avantages sont tenus pour acquis(1).

Le succès de l'immunisation comporte trois grands inconvénients.

  • Premièrement, il engendre l'autosatisfaction. Ainsi, pendant de nombreuses années, on a cru que le niveau global de couverture vaccinale des Canadiens était relativement élevé; or, cette idée ne repose sur aucune donnée fiable. Si les programmes d'immunisation ne sont pas surveillés de près, il est impossible de détecter des problèmes et de les corriger. Les taux d'immunisation des enfants comme des adultes demeurent encore trop faibles et doivent être améliorés, au même titre que la prévention des maladies et la protection contre les épidémies.
  • Deuxièmement, il y a toujours eu des détracteurs de l'immunisation. Les jeunes générations, n'ayant jamais observé ou vécu les effets dévastateurs de certaines maladies, peuvent avoir tendance à renoncer à l'immunisation, voire à s'y opposer. D'après une enquête nationale récente, bien que la population soit généralement bien renseignée par les professionnels de la santé sur les risques d'effets indésirables de l'immunisation, elle est moins informée de ses bienfaits(2), soit une protection accrue contre les maladies et leurs complications. Or, il est important de connaître les risques et les avantages associés aux vaccins, surtout qu'au Canada, à la différence d'autres pays, la population ne voit pas les effets dévastateurs de ces maladies sur les enfants. Par exemple, d'après le rapport de 1995 sur le Programme mondial des vaccins et de l'immunisation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on enregistre encore, chaque année, à l'échelle mondiale, près de 43 millions de cas de rougeole et un million de décès imputables à cette maladie(3).
  • Troisièmement, toute amélioration de la couverture vaccinale devient plus difficile à réaliser. Il est relativement facile d'atteindre une couverture vaccinale de 50 %. Cependant, plus le taux augmente, plus il devient ardu d'en tirer des avantages accrus, si importants soient-ils. Autrement dit, bien que l'opération demeure rentable, les avantages supplémentaires deviennent négligeables.

Dernièrement, des changements remarquables sont survenus au Canada. Des objectifs nationaux ont été définis pour la lutte contre les maladies pouvant être prévenues par un vaccin chez les nourrissons et les enfants. Les programmes d'immunisation sont soumis à des évaluations plus poussées, portant entre autres sur la chaîne du froid et sur le gaspillage de vaccins. La surveillance des incidents indésirables associés aux vaccins a été intensifiée. Des lignes directrices pour l'évaluation de la couverture vaccinale et le maintien de la chaîne du froid ont été élaborées et publiées. La version préliminaire d'un guide pratique portant sur l'immunisation des enfants est en cours d'élaboration. Les campagnes de vaccination de masse ont donné d'excellents résultats. De nouveaux programmes de vaccination systématique ont été mis en oeuvre dans le cas de l'hépatite B et un programme prévoyant l'administration d'une seconde dose de vaccin a été mis sur pied, dans le cas de la rougeole. Les choses continueront certainement d'évoluer. Ainsi, de nouveaux vaccins seront mis sur le marché, par exemple des vaccins acellulaires contre la coqueluche. Le financement des programmes d'immunisation devrait permettre de tels changements et l'intensification des activités d'évaluation.

Lors de sa réunion tenue en décembre 1995, le comité de direction de la Division de l'immunisation, Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM), recommandait que la Division produise un compte rendu annuel des progrès accomplis au chapitre de l'immunisation au Canada. Le présent rapport donne une vue d'ensemble de la situation et fait ressortir les questions importantes qui se posent à l'échelle nationale, mais il ne prétend pas dresser un bilan complet du dossier de l'immunisation au Canada. Nous demandons aux provinces et aux unités de santé de nous excuser d'avoir peut-être omis des éléments d'information sur certaines initiatives ou des données provinciales ou territoriales précises.

Ce rapport s'adresse surtout aux professionnels de la santé et aux décideurs. Il s'agit aussi d'une occasion de communiquer avec la population et de mieux la renseigner sur les programmes de vaccination. Le document vise à aider les décideurs, les travailleurs de la santé et la population à évaluer les progrès accomplis au Canada en ce qui concerne la diminution de l'incidence des maladies pouvant être prévenues par un vaccin ainsi qu'à déterminer quelles sont les mesures à prendre pour améliorer les programmes d'immunisation. Dans un contexte de restrictions budgétaires, il est important de tirer profit des nouveaux vaccins et de mieux utiliser ceux qui existent déjà. Nous avons tenté ici de faire le point sur la situation relative à l'immunisation et sur l'épidémiologie des maladies pouvant être prévenues par la vaccination au Canada. Nous avons également entrepris de montrer les choses telles qu'elles sont, et telles qu'elles devraient l'être mais ne le sont pas.

Un rapport complet devrait être produit à intervalles de 3 à 5 ans, un compte rendu plus bref étant publié chaque année. De plus, certaines parties de ce rapport seront mises à jour plus régulièrement. Une partie de chaque rapport complet sera consacrée à une maladie donnée. Si notre choix a porté ici sur la rougeole, c'est en raison des efforts entrepris récemment en vue d'éliminer cette maladie et des campagnes de vaccination de masse menées en 1996.

En 1996, la Division de l'immunisation, Bureau des maladies infectieuses, LLCM, Santé Canada; la Société canadienne de pédiatrie; l'Association canadienne de santé publique et l'Institut canadien de la santé infantile, de concert avec les Laboratoires Connaught Ltée, ont organisé un concours d'affiches à l'échelle nationale, à l'intention des enfants de la sixième année. Le concours avait pour thème « La vaccination pour la santé ». Nous avons choisi de présenter sur notre page couverture l'affiche gagnante, un rappel que la vaccination a pour objectif d'améliorer la santé de la population. C'est un objectif que l'on doit promouvoir et toute la population canadienne doit pouvoir contribuer à l'atteindre.

Nous vous encourageons fortement à nous faire part de vos observations et de nous communiquer des données à jour, ce qui nous permettra d'améliorer les versions ultérieures du rapport. La personne à contacter est :

Philippe Duclos
Chef
Division de l'immunisation

Bureau des maladies infectieuses

IA 0603E1, Immeuble LLCM
Ottawa (Ontario)
K1A 0L2

 

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