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Paludisme transmis par transfusion : Canada
Le risque de contracter la paludisme par des composants du sang transfusés
est extrêmement bas même dans les pays où le paludisme
n'est pas endémique, tels que le Canada et les États-Unis. De
1994 à 1999, le Bureau des produits biologiques et radiopharmaceutiques,
Santé Canada, a reçu des rapports par l'entremise de la Croix-Rouge
canadienne de trois cas de paludisme associés des composants sanguins
transfusés. Dans le premier cas, le donneur était une jeune
femme de 19 ans du Ghana, qui a émigré au Canada en 1993 et
qui donnait du sang pour la première fois. Ce donneur avait répondu
non à toutes les questions concernant le paludisme sur le questionnaire
du donneur de sang. Dans le deuxième cas, le donneur était un
homme qui venait du Mali et qui avait subi un traitement antipaludique en
1991 avec la chloroquine. Il était au Canada depuis 4 ans avant de
donner du sang, et il ne présentait pas de symptômes de paludisme
pendant cette période; cependant des tests réaction en chaîne
de la polymérase (PCR) ont confirmé la présence d'une
infection de paludisme à falciparum (P. falciparum) dans
son sang. Le donneur dans le troisième cas était originaire
du Cameroun avec des antécédents de paludisme datant de 13 ans
auparavant; il n'avait pas manifesté de symptômes depuis > 3 ans.
Après un examen approfondi, on a décelé un gamétocyte
P. falciparum et des trophozoïtes dans le frottis sanguin du
donneur. Dès juillet 1995, les donneurs qui signalaient des antécédents
de diagnostic ou de traitement du paludisme à tout moment dans leur
passé étaient suspendus à vie de donner des composants
du sang par transfusion directe. En raison de la décision de 1995 de
suspendre les donneurs de sang ayant des antécédents de paludisme,
le Canada possède des critères plus rigoureux que ceux des États-Unis,
où la Food and Drug Administration et la American Association of Blood
Banks ne suspendent pas à vie les donneurs de sang ayant des antécédents
de paludisme.
Source : Journal de l'Association médicale canadienne, vol. 163,
no 3, 6 février 2001.
Paludisme : Canada
Des voyageurs et voyageuses canadiennes continuent d'être victimes de
maladies et de décès évitables associés au paludisme.
En effet, on a signalé environ 1 036 cas de paludisme chez des
voyageurs et voyageuses canadiens en 1997. Ce nombre de cas représente
une augmentation de 141 % par comparaison à 1994, et le taux par
habitant est d'environ 10 fois supérieur à celui des États-Unis.
On a déclaré sept décès depuis 1997. Même
si on disposait de médicaments hautement efficaces dans tous les cas
qui sont décédés, les patients et patientes ne recevaient
pas de prophylaxie antipaludéenne, ou si c'était le cas, elle
était non appropriée ou irrégulière. Tragiquement,
on avait conseillé, à tort, à aux moins deux des patients
de ne pas prendre de chimioprophylaxie du paludisme ou de prendre un autre
agent. Des médecins et des résidents locaux conseillent souvent
aux voyageurs et voyageuses de cesser leur prophylaxie antipaludéenne,
même s'ils la toléraient bien, et d'adopter d'autres schémas
posologiques, qui sont habituellement moins efficaces et souvent plus toxiques.
Il faut de toute urgence mieux éduquer les voyageurs et voyageuses
canadiens ainsi que les fournisseurs de soins de santé sur le risque,
la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme. En fait,
une stratégie efficace pour diminuer l'incidence du paludisme chez
les Canadiens et Canadiennes devrait comprendre un programme ciblé
de santé publique pour éduquer les voyageurs et voyageuses à
risque élevé tels que les nouveaux Canadiens et Canadiennes,
les voyageurs et voyageuses dont le séjour dure plus de 1 mois et les
médecins qui les soignent. Cette tâche pourrait être facilitée
par l'appui de l'industrie du tourisme et des compagnies aériennes
qui peuvent déjà identifier les voyageurs et voyageuses à
risque élevé selon leurs itinéraires. Les médecins
qui conseillent les voyageurs et voyageuses ont accès aux recommandations
du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages
au Canada. On peut obtenir ces recommandations par l'entremise d'un service
FAXlink, (613) 941-3900, ou de l'Internet.
Source : Journal de l'Association médicale canadienne, vol. 164,
no 5, 6 mars 2001.
Paludisme : États-Unis
En juillet 2000, un étudiant américain qui était auparavant
en bonne santé s'est effondré et est décédé,
pendant qu'il dirigeait un groupe d'échange d'adolescents au Togo,
en Afrique occidentale, après avoir pris de l'halofantrine pour les
personnes présumées atteintes du paludisme. L'halofantrine est
un médicament antipaludique qui peut avoir des effets indésirables
cardiaques chez certaines personnes, particulièrement chez celles ayant
des anomalies cardiaques sous-jacentes et celles qui prennent de la méfloquine,
un médicament antipaludique fréquemment recommandé pour
la prophylaxie antipaludéenne. Même si l'halofantrine est approuvée
aux fins d'utilisation aux États-Unis, ce médicament n'est pas
commercialisé dans ce pays, mais il est disponible dans plusieurs autres
pays. Les voyageurs et voyageuses ainsi que les médecins qui fournissent
des conseils médicaux à l'intention des voyageurs devraient
être au courant des dangers potentiels liés à la prise
de l'halofantrine. Idéalement, l'halofantrine devrait être utilisée
seulement pour les cas de paludisme confirmés en laboratoire causés
par Plasmodium falciparum et lorsqu'aucune autre thérapie
efficace n'est disponible.
Source : Morbidity and Mortality Weekly Report, vol. 50, no
9, 9 mars 2001.
Ces renseignements sont donnés à
titre d'information seulement et peuvent être très provisoires.
Les incidents auxquels on accordera une importance nationale seront suivis
et mis à jour selon la disponibilité de nouveaux renseignements.
[Actualités en bref pour maladies infectieuses]
[Division de
la surveillance des maladies]
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