|
|||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Volume 25-18
|
PREMIER ISOLEMENT DU SPIROCHÈTE DE LA MALADIE DE LYME, BORRELIA BURGDORFERI, CHEZ UNE TIQUE À PATTES NOIRES, IXODES SCAPULARIS, RETROUVÉE SUR UN OISEAU EN NOUVELLE-ÉCOSSE, CANADALe spirochète qui est à l'origine de la maladie de Lyme, Borrelia burgdorferi, a été isolé chez une tique à pattes noires, Ixodes scapularis, retrouvée sur un oiseau chanteur au Canada. Le 28 mai 1999, cette nymphe de tique à pattes noires engorgée a été retirée d'une paruline masquée, Geothlypis trichas, recueillie durant des opérations de baguage sur l'île Bon Portage, en Nouvelle-Écosse. Le Atlantic Bird Observatory a participé à la collecte des tiques portées par les passereaux bagués sur Seal Island et l'île Bon Portage au large de la pointe sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Pendant la migration du printemps, 21 tiques ont été recueillies sur 12 oiseaux (4 espèces) entre le 14 et le 29 mai 1999. Ces tiques immatures (larves, nymphes) sur les oiseaux englobaient la tique du lapin, Haemaphysalis leporispalustris, et I. scapularis (tableau 1). Tableau 1 Tiques retrouvées sur des oiseaux à l'île Bon Portage et à Seal Island, Nouvelle-Écosse, Canada, du 14 au 29 mai 1999
Dans le cadre du programme de surveillance des tiques retrouvées sur les oiseaux dans le sud-est du Canada, ces tiques engorgées ont été transmises pour identification, après quoi elles ont été envoyées par messager au British Columbia Centre for Disease Control Society (BCCDCS) pour la recherche du spirochète. Au BCCDCS, les identifications des tiques ont été confirmées et l'on a procédé à la stérilisation superficielle des tiques avec du peroxyde d'hydrogène à 10 % et ensuite de l'alcool isopropylique à 70 %, puis on les a placées sur des papiers stériles pour retirer l'excédent d'eau. On a ensuite procédé à l'analyse de l'ADN des tiques mortes par amplification de la polymérase (PCR). Dans le cas des tiques vivantes, on a cultivé le contenu du mésentéron (intestin moyen) dans un milieu Barbour-Stoenner-Kelly (BSK) II à 34 oC, et les cultures ont été contrôlées chaque semaine au microscope à fond noir. Dix jours plus tard, il a été possible d'observer les spirochètes mobiles caractéristiques dans une culture. On a ensuite procédé à l'immunocoloration de l'isolat avec des anticorps monoclonaux de B. burgdorferi, notamment, OspA (31 kilodalton [kDa]), OspB (34 kDa), P39 (39 kDa), et la flagelline (41 kDa), et celui-ci s'est révélé positif. On a amplifié l'ADN du gène OspA par PCR et on a confirmé qu'il était positif pour B. burgdorferi. Il s'agit du premier isolement de B. burgdorferi provenant d'une tique à pattes noires retirée d'un oiseau migrateur au Canada. En fait, il s'agit du premier isolement de B. burgdorferi en Nouvelle-Écosse. Lorsqu'elles se rendent en Nouvelle-Écosse, les espèces d'oiseaux qui hivernent dans les tropiques, comme la grive à dos olive, la paruline des ruisseaux et la paruline masquée traversent les États de la Nouvelle-Angleterre où I. scapularis et la maladie de Lyme sont endémiques. Fait intéressant, le bruant chanteur, qui passe l'hiver en Nouvelle-Écosse, n'était porteur que de tiques du lapin, qui sont indigènes dans cette région(1). Le premier cas signalé de I. scapularis (rapporté à l'époque comme I. dammini) provenant d'un oiseau au Canada était une nymphe provenant d'une paruline masquée retrouvée morte sur la route à Windsor, en Nouvelle-Écosse, à la fin de mai 1990(2). Depuis lors, des chercheurs ont indiqué qu'ils avaient trouvé des tiques à pattes noires immatures sur un merle d'Amérique et un bruant familier à Thunder Cape, sur la péninsule de Sibley, en Ontario, à la fin du printemps de 1995(3). Fait important du point de vue épidémiologique, la paruline masquée est un réservoir compétent de B. burgdorferi(4). Bien que la présence de tiques à pattes noires ait déjà été signalée en Nouvelle-Écosse, aucune population connue n'a été identifiée. Ces données montrent clairement que les oiseaux migrateurs du printemps sont responsables de l'importation de tiques I. scapularis infectées par B. burgdorferi au Canada. Références
Source : MG Morshed, PhD, RSM (CCM), Chef, Vector-borne Diseases Laboratory, BCCDCS, Vancouver, (C.-B.); JD Scott, BSc, (Agr.), Président, Lyme Disease Association of Ontario, Fergus (Ont.); SN Banerjee, PhD, M Banerjee, Department of Pathology and Laboratory Medicine, University of British Columbia, Vancouver (C.-B.); T Fitzgerald, BSc, Atlantic Bird Observatory, Department of Biology, Acadia University, Wolfville (N.-É.); K Fernando, MSc, R Mann, RT, Vector-borne Diseases Laboratory, Dr J Isaac-Renton, PhD, FRCPC, Directeur, Laboratoire provincial, BCCDCS, Vancouver (C.-B.). Éditorial Ce rapport accroît davantage les observations de tiques à pattes noires dans des régions du Canada où elle n'est pas endémique. Jusqu'ici, la tique à pattes noires était endémique à Longue-Pointe et Pointe Pelée sur le lac Érié dans le sud de l'Ontario. On a toutefois trouvé des tiques à pattes noires à Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario continental, au Manitoba et en Saskatchewan; des isolats de Borrelia burgdorferi ont été obtenus de tiques provenant de plusieurs de ces provinces (Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario continental, Manitoba et Nouvelle-Écosse). Également, B. burgdorferi a été isolé de I. pacificus et de I. angustus, dans différentes régions de la Colombie-Britannique. En Alberta, B. burgdorferi a été isolé de Haemophysalis leporispalustris. Ces observations doivent rappeler à la population en général et aux médecins en particulier qu'il est possible de contracter la maladie de Lyme au Canada dans des endroits où cette importante tique vectrice n'est pas présentement endémique.
|
Dernière mise à jour : 2002-11-08 |