Agence de santé public du Canada / Public Health Agency of Canada
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Agence de santé publique du Canada

 

 

Les tiques et la maladie de Lyme

L’Agence de santé publique du Canada (ASPC) collabore avec les provinces, les autorités sanitaires et d’autres spécialistes à divers projets de recherche visant à délimiter et à surveiller l’aire de répartition des tiques vectrices de la bactérie Borrelia burgdorferi, agent de la maladie de Lyme. Au Canada, la tique à pattes noires (Ixodes scapularis, également connue sous le nom de tique du cerf) et la tique occidentale à pattes noires (Ixodes pacificus) sont les deux espèces incriminées dans la transmission de la maladie de Lyme et d’autres agents pathogènes moins communs.

Populations de tiques établies
Identification des tiques à pattes noires
Présentation de tiques pour identification et analyse

Populations de tiques établies

En Ontario, des populations de tiques à pattes noires sont présentes à Long Point, au parc national de la Pointe-Pelée, au parc provincial Rondeau, à la pointe Turkey, à la pointe Prince Edward, au parc provincial Presqu’île et au parc national des Iles-du-Saint-Laurent, dans la région des Mille-Îles de l’est de l’Ontario. En Nouvelle-Écosse, l’espèce est établie dans les régions de Lunenburg, Bedford et Liverpool. Une population établie a également été découverte dans la région de pointe Buffalo, dans le sud-est du Manitoba. La tique occidentale à pattes noires est pour sa part connue de la Colombie-Britannique. Cette espèce y est assez largement répartie, mais elle atteint son abondance maximale dans les basses terres continentales, sur l’île de Vancouver et dans la vallée du Fraser.

Même si l’aire de répartition des tiques à pattes noires au Canada semble limitée, les données de surveillance révèlent que certaines populations établies sont en expansion dans certaines régions du sud du Canada. De ce fait, il devient plus difficile de déterminer les limites géographiques de ces populations. Toutefois, les personnes habitant ou visitant des régions adjacentes aux secteurs abritant des populations établies sont plus susceptibles d’entrer en contact avec des tiques à pattes noires. D’après les données disponibles, la tique à pattes noires ne semble pas largement répartie au Canada, mais elle semble y établir continuellement de nouvelles populations. Le maintien d’une surveillance continue et de précautions visant à prévenir les contacts avec les tiques s’impose donc.

Les personnes qui effectuent un séjour aux États-Unis doivent savoir que la tique à pattes noires y est établie sur un vaste territoire, en particulier dans les régions du nord-est et du Midwest. De plus amples renseignements sur la maladie de Lyme aux États-Unis sont présentés sur le site Web des Centers for Disease Control and Prevention (http://www.cdc.gov/ncidod/dvbid/lyme/index.htm) Nouvelle fenetre.

Le pourcentage de tiques infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme varie et est généralement plus élevé chez les tiques adultes que chez les tiques immatures (nymphes et larves). Paradoxalement, ce sont toutefois les nymphes qui risquent le plus de transmettre la maladie, car elles sont très petites (voir la figure  2) et de ce fait plus susceptibles d’échapper à la détection et de se nourrir suffisamment longtemps (24 à 36 heures ) pour transmettre la maladie. Les taux d’infection sont souvent plus élevés chez les populations de tiques établies depuis de nombreuses années (p. ex. population de Long Point) que chez les populations nouvellement établies. À Long Point, jusqu’à 60 % des tiques adultes sont infectées. Chez les autres populations établies, ce pourcentage varie généralement entre 10 and 25 %. Les taux d’infection par l’agent de la maladie de Lyme sont beaucoup plus faibles chez l’Ixodes pacificus (1 à 3 %) que chez l’Ixodes scapularis. Cet écart pourrait être lié à des différences dans les gammes d’hôtes des deux espèces.

Même si le risque d’entrer en contact avec des tiques à pattes noires infectées est plus élevé dans les régions abritant des populations établies, il existe un faible risque de contracter la maladie de Lyme presque partout au Canada, car les oiseaux migrateurs peuvent transporter des tiques infectées sur de grandes distances. En effet, les données de surveillance révèlent qu’environ 10 % des tiques découvertes dans des régions n’abritant aucune population établie et vraisemblablement transportées vers ces régions par des oiseaux migrateurs sont infectées par l’agent de la maladie de Lyme.

Identification des tiques à pattes noires

Les tiques à pattes noires sont beaucoup plus petites et moins communes que la tique américaine du chien (Dermacentor variabilis) et, contrairement à cette dernière, elles ne portent aucune marque blanche sur le dos (figure 1). À jeun, les tiques à pattes noires femelles adultes mesurent environ 3 à 5 mm de longueur et ont le corps rouge et brun foncé. Les formes immatures (larves et nymphes) sont beaucoup plus petites et plus pâles (figure 2). Tous les stades, à part les mâles adultes, augmentent de taille et changent de couleur lorsqu’ils se nourrissent. De blanchâtres lorsqu’elles commencent à se nourrir, les femelles adultes deviennent normalement gris foncé ou presque noires lorsqu’elles sont gorgées et peuvent alors atteindre la taille d’un raisin (figure 3). Les larves et les nymphes changent également de taille et de couleur lorsqu’elles s’alimentent (figure 4).

Figure 1. Individus adultes à jeun de la tique à pattes noires (rangée du haut) et de la tique américaine du chien (rangée du bas). À noter les différences de coloration et de taille entre les deux espèces.

Individus adultes à jeun de la tique à pattes noires

Figure 2. Stades de développement de la tique à pattes noires (1-larve, 2-nymphe, 3-mâle adulte, 4-femelle adulte). La pièce de 10 cents contre laquelle les tiques ont été photographiées donne une bonne idée de la taille relative de chacun des stades.

Stades de développement de la tique à pattes noires

Figure 3. Tiques à pattes noires femelles à divers stades d’engorgement. À noter les changements de taille et de coloration.

Tiques à pattes noires femelles à divers stades d?engorgement

Figure 4.  Nymphes de tique à pattes noires à jeun, partiellement gorgées et entièrement gorgée . À noter les changements de taille et de coloration.

Nymphes de tique à pattes noires à jeun, partiellement gorgées et entièrement gorgée

Présentation de tiques pour identification et analyse

Les scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’ASPC, en collaboration avec leurs collègues provinciaux et territoriaux, étudient la répartition de la tique à pattes noires depuis le début des années 1990. Les informations amassées dans le cadre de ces études aident à préciser l’aire de répartition actuelle de l’espèce au Canada et à mieux délimiter les zones comportant un risque d’exposition à des tiques à pattes noires infectées.

Les tiques récoltées sur des animaux de compagnie, des personnes ou des animaux sauvages par des particuliers, des vétérinaires, des professionnels de la santé ou des biologistes de la faune peuvent être présentées pour identification et analyse. Cette forme de surveillance passive aide à cerner les régions nécessitant des recherches plus approfondies.

Pour extraire une tique partiellement incrustée dans la peau, il faut la saisir le plus près possible de la surface de la peau à l’aide d’une pince et la tirer doucement vers le haut en évitant d’exercer des mouvements de rotation ou de l’écraser. Il ne faut pas essayer de la brûler ou de l’étouffer. Une fois la tique extraite, il faut nettoyer la plaie avec du savon et de l’eau et la désinfecter avec de l’alcool ou un agent antiseptique ménager. Il faut également noter la date et l’emplacement de la morsure et conserver la tique dans un contenant approprié (p. ex. flacon à pilules ou cartouche de film photographique). Pour prévenir le desséchement du spécimen dans le contenant, il suffit d’y introduire un petit morceau d’essuie-tout humecté d’eau. Les tiques desséchées sont plus difficiles à identifier et à analyser.

Si vous hésitez à extraire une tique découverte sur vous ou un membre de votre famille, n’hésitez pas à consulter un médecin. Ce dernier pourra vous renseigner sur les symptômes possibles des maladies transmises par les tiques, dont la maladie de Lyme (http://www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/lyme-fs_f.html ). Vous serez ainsi plus en mesure de reconnaître ces symptômes et d’obtenir rapidement un soutien médical approprié, le cas échéant. De la même façon, votre vétérinaire peut extraire des tiques sur votre animal de compagnie et vous renseigner sur les traitements requis.

Les tiques soumises sont habituellement envoyées à un collaborateur provincial/territorial, qui les identifie (jusqu’à l’espèce) et envoie les tiques à pattes noires au LNM, où elles font l’objet d’épreuves diagnostiques visant à déterminer si elles sont porteuses de l’agent de la maladie de Lyme ou d’autres agents pathogènes. Pour connaître l’endroit où envoyer vos spécimens pour les faire identifier ou analyser afin de déterminer s’ils sont porteurs d’agents infectieux, veuillez communiquer avec le LNM à l’adresse suivante :

Laboratoire national de microbiologie
1015, rue Arlington
Winnipeg (Man.) R3E 3R2
Téléphone  : 204-789-2000
Courriel : ticks@phac-aspc.gc.ca

 

Mise à jour : 2006-11-10 haut de la page