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![]() Mise à jour épidémiologique : Rapport intérimaire sur la flambée du SRAS dans la région du Grand Toronto, Ontario, Canada, le 24 avril 20031. Contexte Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), une nouvelle pneumonie atypique, a eu son origine dans la province de Guangdong en Chine en novembre 2002. Ce syndrome semble avoir une certaine association avec un nouveau coronavirus. Bien que des cas isolés, liés aux voyages, ont été rapportés dans la région du Grand Toronto et d'autres parties du Canada, la progression à une grande flambée a eu lieu à Toronto en mars 2003, et son origine est attribuée à un seul voyageur revenu de Hong Kong à la fin février. La flambée touche maintenant plus de 250 personnes dans la province de l'Ontario. Santé Canada travaille présentement avec des partenaires internationaux pour faire enquête sur des rapports de cas du SRAS exposés au Canada et diagnostiqués ailleurs. Ces pays comprennent l'Australie, les Philippines, les États-Unis, l'Allemagne et la Bulgarie. Un sommaire des enquêtes internationales associées à des voyages au Canada sera présenté séparément. Le présent rapport intérimaire décrit les résultats actuels de l'enquête épidémiologique sur la flambée du SRAS da la région du Grand Toronto. L'évolution de la flambée dans la région du Grand Toronto a connu cinq phases importantes, énumérées ci-après.
Voici donc un survol de l'épidémiologie au 19 avril 2003. 2. La propagation du SRAS au sein de la famille du cas indicateur Le cas indicateur du SRAS au Canada (Cas A) était une femme de 78 ans infectée lors d'un séjour dans un hôtel du district de Kowloon à Hong Kong entre le 17 et le 21 février 2003. Elle est revenue à Toronto le 23 février 2003, mais il n'y a pas eu de transmission du SRAS aux autres passagers lors de son vol de retour. L'infection s'est propagée aux autres membres de sa famille, dont trois ont visité leur médecin de famille qui est aussi devenu malade. Six des onze membres de cette famille ont contracté le SRAS et deux sont décédés. Poutanen SM et al fournissent une description détaillée de ces cas dans le New England Journal of Medicine . Ces événements ont eu lieu avant le 12 mars 2003. C'est alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une alerte au sujet du SRAS et entrepris une surveillance mondiale. 3. Transmission dans les hôpitaux 3.1. Hôpital A Le fils (Cas B) du cas indicateur s'est présenté avec des symptômes respiratoires à la salle d'urgence de l'hôpital A le 7 mars 2003. Son cas a été géré dans une aire d'observation générale de l'urgence et il on lui a administré un bronchodilateur au moyen d'un nébuliseur. Pendant ce temps, le SRAS a été transmis à deux autres patients qui étaient également dans l'aire d'observation générale de l'urgence (cas C et D). Le cas C a commencé à présenter des symptômes du SRAS trois jours après. Il a été amené à l'hôpital A le 16 mars 2003, admis aux soins intensifs et placé en isolement. Le même jour, son épouse est devenue malade. Le SRAS a été transmis à deux travailleurs paramédicaux et à un pompier par le cas C et à quatre membres du personnel de l'urgence, un préposé au ménage et sept visiteurs qui étaient à l'urgence au même moment. De plus, l'infection a été propagée à trois autres membres de la famille. Les sept visiteurs à l'urgence ont transmis l'infection à cinq membres de leur maisonnée et à d'autres contacts familiaux. Aux soins intensifs, le cas C a été intubé par un médecin qui a porté un écran facial, un masque, une blouse et des gants en effectuant la procédure, mais il n'a pas utilisé de précautions lorsqu'il a été en contact avec l'épouse du cas C. Il a subséquemment contracté le SRAS et a transmis l'infection à un membre de sa famille. En tout, le cas C a infecté un total de quinze personnes. Le cas D est devenu malade le 13 mars 2003 et a été admis à l'hôpital A. Parce qu'il s'est présenté avec un infarctus du myocarde et qu'on n'a pas reconnu le SRAS, des précautions contre les infections n'ont pas été utilisées. Après trois jours aux soins critiques, il a été transféré à l'hôpital B. Le cas D a transmis l'infection à 11 personnes à l'hôpital A, y compris un travailleur paramédical, le personnel de l'urgence et des soins critiques et un patient des soins critiques. En raison de la continuation de la propagation de l'infection en milieu
hospitalier et des préoccupations quant à la possibilité
que cette propagation puisse produire davantage de cas à l'hôpital
A, l'hôpital a été fermé aux nouveaux patients
et une surveillance active du SRAS a été mise en place. Les
taux bruts d'attaque à l'urgence étaient de 13 %, aux soins
intensifs de 14 % et aux soins critiques de 50 %. 3.2. Hôpital B Le cas D a été transféré aux soins intensifs de l'hôpital B et n'a pas été placé en isolement. L'épouse du cas D a été subséquemment admise à l'unité de chirurgie le 21 mars 2003. On a supposé que le couple était à la source de la flambée dans l'hôpital. À la suite du signalement de cinq membres du personnel atteints du SRAS, de sévères politiques de contrôle des infections ont été appliquées. Un membre du personnel était une infirmière en dialyse qui a travaillé un quart tout en ayant des symptômes. Un suivi auprès des patients en dialyse n'a révélé aucune autre transmission dans ce groupe. En tout, neuf membres du personnel et un patient ont été infectés par le cas D et son épouse. 4. Transmission à domicile La transmission du SRAS à domicile a produit 33 cas. L'analyse de la grappe de 129 cas de l'hôpital A montre qu'environ 85 maisonnées sont impliquées. La transmission à des membres de la famille s'est produite dans 21 de ces maisonnées (24,7 %). 5. Cas sporadiques en milieu de travail Il y a eu trois épisodes pour lesquels une transmission en milieu de travail a été soupçonnée autre que dans des établissements de soins de santé. Dans un milieu de travail, un travailleur n'a pas respecté sa quarantaine, est devenu symptomatique et a travaillé avec une autre personne dans une petite pièce. Ce contact étroit est devenu un cas probable du SRAS. Des expositions possibles ont eu lieu dans deux autres milieux de travail, mais au moment de la rédaction de ce rapport, aucun ne montre une transmission du SRAS. 6. Transmission dans une famille élargie et un groupe religieux Le grand-père âgé d'une grande famille a été amené à l'urgence de l'hôpital A en soirée le 16 mars 2003, au même moment que le cas C et son épouse y étaient. Trois membres de cette famille ont été atteints du SRAS. L'infection s'est subséquemment propagée à leur famille élargie. Le grand-père est décédé le 1er avril 2003. Les visites au salon funéraire ont eu lieu le 3 avril 2003 et des membres de la famille atteints de la maladie étaient présents. Les membres de cette famille font aussi partie d'un groupe religieux qui se réunit souvent pour des offices religieux et des activités sociales. Ce groupe a tenu deux grandes activités religieuses les 28 et 29 mars 2003, auxquelles assistaient 500 et 250 personnes, respectivement. Les personnes présentes à la deuxième activité étaient un sous-ensemble de ceux qui ont assisté à la première activité. De plus, cette famille fait partie d'un grand réseau social qui comprend plusieurs familles élargies. À ce jour, 31 cas probables et suspects du SRAS ont été signalés en tout dans cette grappe. Ce nombre comprend quatorze membres de la famille indicatrice, trois travailleurs de la santé et quatorze autres membres de ce groupe religieux. Une surveillance active et des mesures de quarantaine sont utilisées pour contrôler la propagation du SRAS à l'extérieur de ce groupe. 7. Description épidémiologique de la flambée dans son ensemble La présente section donne l'épidémiologie descriptive de l'ensemble de la flambée. Ces données sont présentées au 19 avril 2003. Pour l'heure, il y avait 249 cas rapportés du SRAS, dont 129 (52 %) était indiqués comme probables. 7.1. Emplacement géographique de résidence Des cas du SRAS ont été rapportés par quatre des cinq
unités de santé de la région du Grand Toronto. La ville
de Toronto et la région de York comptent 84 % de tous les cas suspects
et probables. Des 249 cas rapportés, 155 (62 %) était des femmes. Ce pourcentage est le même pour les cas suspects tout comme les cas probables. Il est probable qu'il reflète les données démographiques des travailleurs du système de santé. La distribution par âge indique un sommet chez les personnes de 36 à 64 ans, reflétant encore une fois la population qui travaille en milieu de soins de santé, qui est un des plus grands groupes à risque pour cette flambée. L'âge moyen et médian est de 44,6 et de 42,0 respectivement. Il y a eu 12 cas signalés du SRAS chez des enfants de 16 ans ou moins.
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Figure 1 : Distribution des cas suspects et probables du SRAS signalés selon leur âge (au 19 avril 2003).
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La Figure 2 (ci-après) montre la distribution au fil du temps par source d'infection. Il y avait une transmission précoce dans la famille, suivie d'une grande augmentation de cas en raison d'une transmission aux hôpitaux A et B. Cependant, avec l'introduction de procédures de contrôle de l'infection et de mesures de santé publique, le nombre de nouveaux cas a diminué.
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Figure 2 : Courbe épidémique par source d'exposition, Ontario, Canada 23 février au 19 avril 2003
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La période d'incubation, selon les cas associés à l'hôpital A, a une fourchette de 2 à 10 jours, avec une moyenne de 5 jours et une médiane de 4 jours. Cette période d'incubation a été calculée en utilisant 42 cas qui avaient un seul contact connu avec un cas du SRAS. 7.5. Période de contagiosité Aucune transmission n'a été observée avant le début des symptômes. 7.6. Mortalité Au 19 avril, il y avait eu 14 décès associés au SRAS. La plage d'âge des personnes décédées va de 43 à 99 ans, avec une moyenne de 74 ans. Parmi les personnes décédées dont les antécédents médicaux sont connus, les décès se sont produits chez ceux qui avaient une maladie préalable. Une analyse est en cours pour déterminer les facteurs associés à un risque accru de décès. 7.7. Disposition des patients Au 19 avril, 120 personnes atteintes du SRAS (48 %) avaient reçu leur congé de l'hôpital et étaient retournées à la maison. Quatre autres personnes ont été hospitalisées et 14 personnes sont décédées. Les personnes qui restent sont hospitalisées et reçoivent des traitements ou sont surveillées. Les données sur la durée de séjour moyen et le pourcentage de patients ayant besoin de ventilation sont recueillies pour analyse.
1 Poutanen SM, Low D, Henry B, Finkelstein S, Rose D et al.
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Dernière mise à jour : 2003-04-26 | ![]() |