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    Office de la santé publique du Canada
Relevé des maladies transmissibles au Canada

 

Volume : 21S1• avril 1996

Lignes directrices pour la lutte antituberculeuse dans les
établissements de soins et autres établissements au Canada


IV. PROGRAMME DE LUTTE ANTITUBERCULEUSE

E. Dispositifs de contrôle technique visant à prévenir la transmission de la tuberculose


Les mesures de contrôle technique représentent l’un des éléments du programme de lutte antituberculeuse et font partie d’un éventail de mesures destinées à réduire le risque de transmission de M. tuberculosis à l’intérieur des établissements. Le lecteur trouvera dans cette partie des informations sur la ventilation, les filtres absolus (HEPA) et l’irradiation ultra-violette germicide (IUG). On y traite également du nettoyage des chambres et de l’équipement.

Il est possible de réduire la concentration de particules infectieuses en suspension dans l’air en appliquant toute une gamme de mesures de contrôle technique. La méthode la plus courante consiste à éliminer les particules infectieuses ou à en diluer la concentration en injectant de l’air non contaminé dans la pièce et en évacuant l’air contaminé de celle-ci. Il est également possible d’éliminer les particules contaminées en les piégeant dans un filtre ou en les tuant par une exposition aux rayons ultra-violets.

Des études canadiennes et américaines ont révélé que de nombreux établissements de soins n’ont pas de chambres d’isolement qui satisfont aux normes nationales. Les auteurs de la Canadian TB Hospital Readiness Study ont signalé que 17,8 % des établissements comptaient au moins une chambre d’isolement prévoyant six renouvellements d’air à l’heure au minimum, une évacuation de l’air à l’extérieur de l’immeuble et que les chambres d’isolement étaient en pression négative par rapport au couloir (27) . Selon une enquête réalisée aux États-Unis en 1992 auprès de 729 établissements, 26 % des chambres d’isolement et 89 % des salles d’urgence ne satisfaisaient pas aux recommandations minimales, (soit six renouvellements d’air à l’heure, des chambres en pression négative et évacuation de l’air à l’extérieur de l’immeuble (7) .

La norme intitulée Systèmes de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air (CVCA) dans les établissements de soins de santé: exigences particulières: Norme nationale du Canada (Association canadienne de normalisation - ACNOR) (59) définit les exigences relatives à la ventilation pour diverses salles ou aires, notamment les chambres des patients, les salles d’opération, les unités de soins intensifs, les salles d’urgence et autres salles de traitement et les chambres d’isolement. Le document de l’ACNOR recommande neuf renouvellements d’air à l’heure pour les chambres d’isolement, l’évacuation de l’air usé vers l’extérieur et une pressurisation relative appropriés selon la technique d’isolement appliqués (59) . Les exigences applicables aux chambres d’isolement ne sont pas spécifiques pour à la tuberculose, étant donné que des précautions d’isolement sont aussi exigées pour toute une gamme d’autres maladies infectieuses (p. ex., varicelle,rubéole). Les patients atteints de tuberculose doivent être isolés dans une chambre où la pression d’air est négative par rapport au couloir de façon que l’air circule de l’extérieur vers l’intérieur.


Tableau 4
Nombre minimal de chambres d’isolement requises en fonction du risque de tuberculose associé à l’établissement de soins
  Risque inhérent à l’établissement
Chambres d’isolement Élevé* Faible Þ
Chambres d’isolement général nombre à déterminer selon les cas admis assez pour isoler tous les patients devant être soumis à ces mesures.

les nouveaux établissements devraient en compter au moins une

les établissements existants devraient avoir au moins une chambre ou se doter d’une politique écrite prévoyant le transfert des patients dans un autre établissement de la région qui possède une chambre d’isolement.

Service des urgences au moins une disponibles au niveau régional
Unité de soins intensifs au moine une disponibles au niveau régional
* Élevé a. >ou= 6 cas de tuberculose par année ou b. 1 cas ou plus de tuberculose et ratio travailleurs de la santé : cas de tuberculose <ou= 100

Þ Faible a. < 6 cas de tuberculose par année ou b. ratio travailleurs de la santé : cas de tuberculose > 100

   

Les établissements de soins devraient déterminer le nombre de chambres d’isolement dont ils ont besoin, et lorsque plusieurs chambres d’isolement sont requises, il faudrait envisager de les regrouper. Ils doivent également entretenir des liens avec les autorités régionales et les services de santé publique afin de déterminer le nombre de chambres d’isolement dont on a besoin dans le région (voir partie IV.A). Le tableau 4 indique les exigences minimales pour les chambres d’isolement dans les établissements de soins.

Des mesures de contrôle technique inadéquates jouent un certain rôle dans le transmission de la tuberculose. Des personnes atteintes de tuberculose active ont été à l’origine de cinq éclosions de cas de tuberculose dans des établissements de soins où les mesures de contrôle technique étaient inadéquates (4,7, 60-64) . Il ne s’agissait toutefois pas du seul facteur de risque. Chaque établissement a également signalé des délais importants avant que soit posé le diagnostic de tuberculose active et la mise en route du traitement. La transmission de la tuberculose a été réduite dans chacun des cinq centres après une prise de conscience plus aiguë du risque de transmission qui s’est traduite par un diagnostic plus précoce de la tuberculose et après que des changements eurent été apportés au système de ventilation. Dans deux établissements, la réduction la plus importante de la transmission a été observée après l’application de mesures d’isolement et la mise en route du traitement chez les personnes qu’on soupçonnait d’être atteintes de tuberculose, mais avant l’amélioration du système de ventilation (60,63) . Dans une autre étude, le taux de réduction de la transmission de la tuberculose attribué au diagnostic plus précoce était beaucoup plus important que la diminution attribuable à l’amélioration du système de ventilation (65) .

Aucune étude n’a été réalisée sur les coûts et les avantages de l’application des normes canadiennes ou américaines régissant les mesures de contrôle technique. Il est difficile d’estimer le coût de la conversion d’une chambre de soins en chambre d’isolement étant donné que chaque chambre et chaque établissement diffère sur les plans de la conception et de la construction. Les coûts inhérents à la mise en application des normes nationales ne se limiteront pas au réaménagement des chambres, étant donné que le maintien d’un écoulement dirigé de l’air et le nombre plus élevé de renouvellements d’air à l’heure peuvent entraîner une élévation considérable des coûts énergétiques (66) .

Les nouvelles chambres d’isolement devraient être conformes aux normes canadiennes en matière de ventilation (59) . Il y aurait lieu d’évaluer et de contrôler les chambres d’isolement qui existent afin de veiller à ce qu’elles satisfassent au moins aux recommandations suivantes: six renouvellements d’air à l’heure, mise en pression négative et extraction de l’air à l’extérieur de l’immeuble. Il existe sur le marché des mécanismes de contrôle qui permettent de modifier le réglage de la pression. Des dispositifs de réglage de la pressurisation munis d’un commutateur permettent de choisir une pression négative (patient contagieux), positive (protection du patient) ou neutre en fonction des besoins du patient qui est hospitalisé dans cette chambre. Ce type de dispositif aura pour effet de réduire le coût d’exploitation de la chambre d’isolement si un patient non contagieux est logé dans cette chambre. Certaines inquiétudes ont été exprimées relativement à l’efficacité et à la fiabilité de ces dispositifs. Si l’on choisit d’installer un dispositif semblable, il faut exercer une surveillance continue pour assurer le bon fonctionnement du système et établir des politiques claires dans lesquelles on indique qui est autorisé à changer les réglages.

D’autres mesures techniques de lutte anti-infectieuse (filtration de l’air et lumières ultra-violettes) ou une combinaison de la ventilation, la filtration et des lumières ultra-violettes peut produire une réduction des particules infectieuses qui serait comparable à celle qui est décrite dans les normes canadiennes de ventilation (59) . Il reste cependant que les expériences avec d’autres types de mesures de lutte anti-infectieuse sont limitées. D’aucuns s’inquiètent au sujet de l’efficacité, la fiabilité et de la facilité de surveiller ces autres mesures de contrôle d’ambiance. Il faudra donc effectuer des recherches dans ce domaine.

Les systèmes de contrôle technique existants devraient faire l’objet d’une surveillance et d’un entretien constants (66) . Même lorsqu’ils sont bien conçus et construits, les systèmes de ventilation peuvent se détériorer et cesser de fonctionner comme prévu dans les cinq premières années (67) . Un examen des salles d’isolement dans six établissements de soins de santé des États-unis a permis d’établir que les paramètres de ventilation et d’écoulement de l’air dans la majorité de ces établissements ne satisfaisaient pas aux normes recommandées même si, à l’origine, ils avaient été conçus en fonction de ces normes (67) .

Dans la mesure du possible, les systèmes de contrôle technique des chambres ou des salles d’isolement devraient être reliés à deux sources d’alimentation électrique (normale et de secours). Ainsi, on disposera d’une alimentation électrique d’urgence en cas de panne d’électricité.

Ventilation
Les recommandations récentes en matière de ventilation (36,68) sont fondées sur des théories valables (69) , bien que les preuves à l’appui soient limitées. Les seules preuves épidémiologiques selon lesquelles des méthodes de ventilation spéciales permettraient de réduire la transmission nosocomiale de la tuberculose sont tirées de rapports d’éclosions dans lesquels le recyclage de l’air (50,70) ou une ventilation inadéquate (2,3,46,47,49, 71-73) étaient des facteurs qui avaient contribué à l’éclosion.Une ventilation accrue est efficace dans différentes conditions d’exposition (49,69,74,75,76) . Il reste cependant que le travailleur de la santé peut quand même être exposé à moins qu’il n’utilise d’autres méthodes de protection (p. ex., des masques).

La ventilation comporte trois éléments majeurs: le taux de renouvellement d’air, la direction de l’écoulement d’air et le lieu d’évacuation de l’air.

Taux de renouvellement d’air
Les spécialistes ne s’entendent pas en ce qui concerne le taux recommandé de renouvellement d’air dans les salles d’isolement (36,59,68) . On a recommandé un taux minimum de neuf renouvellements d’air à l’heure afin d’assurer une ventilation satisfaisante dans les salles d’isolement (59) . Il faut 46 minutes pour réduire de 99,9% la concentration en contaminants de l’air dans une chambre où il y a neuf renouvellements d’air à l’heure. Le fait d’augmenter la ventilation au-delà de neuf renouvellements d’air à l’heure réduira le temps requis pour obtenir une réduction de 99,9 % de la concentration en contaminants (voir Annexe F). Il reste cependant qu’à des taux élevés de renouvellement d’air, une augmentation du nombre de renouvellements d’air n’entraîne pas une réduction marquée du nombre de particules infectieuses. En outre, les coûts inhérents au fonctionnement du système de ventilation à des régimes plus élevés augmentent progressivement (74) .

Jusqu’à ce qu’on dispose de plus d’information sur cette question, il est recommandé de prévoir un taux minimum de neuf renouvellements d’air à l’heure pour les chambres ou les salles d’isolement nouvellement construites et d’au moins six, dans les établissements existants.

Les taux de ventilation devraient être surveillés. Les appareils de monitorage devraient être placés en aval des filtres HEPA. Il importe de vérifier soigneusement les moniteurs afin de s’assurer qu’ils fonctionnent convenablement parce que certains types de moniteurs échantillonnent l’air par une petite ouverture qui peut facilement être obstruée par des poussières.

Sens de l’écoulement d’air
Les particules infectieuses aéroportées ne doivent pas circuler des chambres ou des salles d’isolement des patients atteints de tuberculose aux autres aires de l’établissement de soins de santé. Ainsi, ces chambres et ces salles d’isolement doivent être en pression négative, c’est-à-dire que l’air doit circuler uniquement du couloir à la chambre ou à la salle. La circulation d’air dans ces aires doit se faire de l’endroit le moins contaminé (la porte) vers l’endroit le plus contaminé (le patient) afin de fournir la plus grande protection possible au travailleur de la santé et aux visiteurs.

La façon la plus simple de s’assurer que l’air circule en direction de la chambre consiste à faire en sorte que le volume d’air évacué de la salle ou de la chambre d’isolement soit d’au moins 10 % supérieur au volume d’air arrivant dans la chambre par les canalisations (c.à-d. régulation du débit d’air par décalage volumétrique) à condition que le débit d’air minimum soit de 50 pieds cubes à la minute (pi 3 /mn). Les antichambres peuvent contribuer à maintenir une pression négative à l’intérieur des chambres d’isolement. L’emplacement du lit, des fauteuils et des occupants influe sur l’écoulement d’air et il y aurait lieu d’en tenir compte lors du choix de l’emplacement des grilles de soufflage et d’extraction. Ces grilles doivent être placées de manière à assurer que toutes les parties de la pièce soient bien ventilées.

Il faut effectuer des vérifications régulières afin de s’assurer que l’air s’écoule bien vers l’intérieur. L’installation de moniteurs électroniques permet d’obtenir de l’information de façon continue ou intermittente concernant l’efficacité du système d’écoulement de l’air vers l’intérieur ou du taux de renouvellement d’air. Le système de monitorage fera entendre un signal d’alarme lorsque l’écoulement d’air ne s’effectue par en direction de la chambre ou si celle-ci n’est pas ventilée convenablement. Il est également possible d’effectuer des vérifications intermittentes au moyen de dispositifs fumigènes. On ne sait pas quelle est la fréquence optimale de monitorage. Jusqu’à ce qu’on possède plus d’information à cet égard, il semble raisonnable de procéder à une vérification au moins tous les 6 mois, lorsque la salle d’isolement n’est pas en usage, ou toutes les semaines lorsqu’elle est utilisée.

Évacuation de l’air vicié (vers l’extérieur ou recyclé)
Idéalement l’air de la chambre ou de la salle d’isolement devrait être évacué à l’extérieur de l’immeuble (59) . L’air potentiellement contaminé par M. tuberculosis peut être évacué dans l’environnement à condition qu’il soit rejeté loin des endroits publics, conformément aux règlements municipaux en vigueur. L’air évacué doit également être rejeté verticalement, loin des prises d’air de l’immeuble. Il faut prendre soin d’éviter que l’air vicié soit réentraîné dans les prises d’air neuf de l’établissement ou des immeubles environnants. La hauteur des cheminées doit être d’au moins 10 pieds au-dessus de la ligne du toit et la vitesse d’évacuation d’air doit être au moins 1,5 fois supérieure à la vitesse du vent (habituellement 2 500 à 3 000 pieds par minute) (77) .

S’il n’est pas possible d’évacuer l’air à l’extérieur, celui-ci doit être filtré avant d’être recirculé. Il est possible de filtrer l’air de manière à en retirer 99,9 % des particules infectieuses dont la taille est de 0,3 microns, mais les coûts d’entretien pourraient être très élevés (voir filtres absolus (HEPA) ci-dessous).

Filtres absolus (HEPA)
Les filtres absolus (HEPA) éliminent les particules et les noyaux de gouttelettes infectieux de l’air évacué de la chambre. Il faut à tout prix utiliser des filtres éprouvés, les installer convenablement et les entretenir régulièrement afin de faire en sorte qu’ils fonctionnent convenablement. L’efficacité de ces filtres peut être réduite par une mauvaise installation ou un entretien inadéquat. En outre, s’ils servent purifier l’air recyclé, ils doivent être dotés de préfiltres adéquats. L’entretien et la vérification doivent être effectués par du personnel compétent au moyen d’essais faisant appel à des aérosols (dioctylphtalate; test au DOP) au moins une fois l’an. Les bâtis des filtres doivent être prévus pour ces essais et être pourvus de registres d’isolement pour la décontamination gazeuse. Si les filtres ne sont pas décontaminés avant d’être retirés, le personnel d’entretien doit porter du matériel de protection respiratoire (c.-à-d. masques portés par d’autres membres du travailleur de la santé de l’établissement) afin de prévenir la transmission de la tuberculose (voir partie IV.F). Les filtres doivent être manipulés et éliminés comme des déchets contaminés.

On trouve maintenant des filtres absolus portatifs sur le marché. Jusqu’ici, l’évaluation de leur efficacité est limitée.

Irradiation ultraviolette
Les microorganismes sont inactivés par la portion germicide du spectre ultra-violet, de 250 à 280 nanomètres (nm). La longueur d’onde ayant l’activité microbicide maximale est de 260 nm, et environ 95 % des rayonnements des lampes au mercure modernes se situent à proximité de cette valeur (254,7 nm). L’inactivation des microorganismes, notamment de M. tuberculosis, résulte de la destruction des acides nucléiques au moyen de l’induction des dimères de la thymine. Le rayonnement ultra-violet compte plusieurs applications potentielles, toutefois, son efficacité germicide et son utilisation à cette fin dépendent d’un certain nombre de facteurs, notamment : le type de microorganisme en cause et l’intensité du rayonnement UV, la longueur d’ondes de la lumière émise, la matière organique, le degré de propreté des tubes, le type de suspension, la température et la proximité de la lampe. Les lampes ultra-violettes ont été utilisées comme dispositifs d’appoint dans la lutte anti-infectieuse dans des endroits comme les canalisations d’air et les salles d’attente.

Les lampes UV ont été utilisées avec succès pour réduire la transmission nosocomiale dans certains environnements à haut risque (76) . Lorsqu’elles sont bien installées, les lampes UV ont une efficacité germicide équivalente à 20 renouvellements d’air à l’heure (69) . Elles présentent l’avantage d’être relativement peu coûteuses (elles coûtent moins de 500$ et les tubes de remplacement coûtent moins de 100$ (76) ). Il faut toutefois prévoir une surveillance et un entretien réguliers.

En théorie, les rayonnements UV peuvent causer des cataractes ainsi que le cancer de la peau. Il reste cependant que la lumière de longueur d’ondes de 254 nm produite par les lampes qu’on peut trouver actuellement sur le marché a réduit considérablement ce risque parce qu’elle ne peut pas pénétrer l’oeil et que moins de 5 % des rayons pénètrent la peau. En outre, on peut réduire encore davantage le risque d’irritation des yeux et de la peau en plaçant ces lampes dans un endroit convenable et en installant des déflecteurs. Malgré ces précautions, on a noté certains problèmes lorsque les lampes n’étaient pas installées convenablement ou encore lorsqu’elles n’étaient pas surveillées ou entretenues correctement. On a notamment signalé plusieurs cas d’érythème et de kératoconjonctivite causés par des rayons UV parmi les patients et les visiteurs d’un établissement de soins de santé où les lampes UV avaient été mal installées (66) .

À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire de recommandations définitives en faveur ou à l’encontre de l’utilisation de lampes UV dans le cadre d’un programme de lutte antituberculeuse, mais l’American Thoracic Society et l’American College of Chest Physicians se penchent actuellement sur cette question et publieront probablement de nouvelles recommandations concernant l’usage de ces lampes. Les données actuelles ne militent pas en faveur de l’utilisation de ces dispositifs en tant que seule mesure de contrôle technique. Bien que le rôle exact des lampes UV ne soit pas clair, on peut les considérer comme une mesure d’appoint utile dans les canalisations d’air et les endroits à haut risque, comme dans les salles de bronchoscopie ou d’autopsie et dans les autres endroits où des tuberculeux non diagnostiqués risquent souvent de se trouver.

Nettoyage des chambres et de l’équipement
La tuberculose est transmise presque exclusivement par voie aérienne et il est très rare que l’équipement, l’environnement ou les vecteurs passifs contribuent à la transmission de la maladie. Les recommandations concernant la décontamination, la désinfection et la stérilisation sont présentées ci-dessous.

  • L’équipement (critique ou semi-critique) qui peut être contaminé par des sécrétions contenant M. tuberculosis doit être nettoyé à fond avant l’application d’une technique de désinfection ou de stérilisation de haut niveau, qui est déterminée par la destination prévue ou la composition de l’appareil. Il existe déjà des lignes directrices concernant le nettoyage, la désinfection ou la stérilisation de l’équipement critique ou semi-critique (78) .

  • L’environnement, comme les murs, les planchers et les autres surfaces, peut être contaminé par M. tuberculosis, mais n’a pas été associé à la transmission de l’infection. Les méthodes d’entretien ménager courantes sont suffisantes, et il n’est pas nécessaire d’employer des agents germicides particuliers ou des méthodes de nettoyages extraordinaires. Il existe des lignes directrices relatives aux pratiques d’entretien ménager (78) .

  • Les vecteurs passifs, comme la lingerie, la vaisselle, les vêtements, les livres et les effets personnels, n’exigent aucune précaution particulière, hormis les pratiques d’entretien ménager et d’hygiène courantes.

Le travailleur de la santé qui est appelé à participer à des activités de décontamination, de désinfection et de stérilisation doit porter les vêtements protecteurs nécessaires, surtout lorsqu’il risque d’être exposé à des aérosols infectieux.

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Dernière mise à jour : 1996-07-31 début