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Volume 20, No 3- 2000

 

  Office de la santé publique du Canada

Recension de livre


Epidemiologic Methods for Health Policy


par Robert A. Spasoff
New York : Oxford University Press, 1999;
x + 228 pages; ISBN 0-19-511499-X; 63,95 $CAN

Lorsque la rédactrice en chef m’a contacté pour faire la recension d’un livre qui, d’après son titre, parlait d’épidémiologie et de la politique de la santé, j’ai tiqué. Pas parce que je ne suis pas intéressé par le sujet, mais parce que jusqu’à présent, ce genre de livre n’a jamais vraiment traité du sujet de façon exhaustive. Ou bien ils ne sont que de simples études de cas ou bien ils ne décrivent pas vraiment les particularités uniques de l’épidémiologie appliquée à la politique de la santé. Cet ouvrage par Robert Spasoff fait le tour du sujet de façon simple, le mot clé dans le titre étant «methods». Ce livre n’est pas un rigoureux ouvrage méthodologique (l’auteur ne s’attarde pas sur les équations), mais il offre un excellent panorama des divers choix de méthodes pouvant être appliquées au processus politique.

L’ouvrage est divisé en deux grandes parties : «Concepts, Methods, and Data» et «The Policy Cycle». La première partie traite du processus politique dans le domaine de la santé, des méthodes épidémiologiques de base qui servent à étayer la politique et les données sur la santé de la population. Le premier chapitre sur la politique peut avoir de quoi irriter les politicologues — le sujet est épuisé en quelques pages. Imaginez si l’on condensait tout ce qui concerne l’épidémiologie dans un si petit espace! Et imaginez combien il serait difficile de couvrir un sujet aussi complexe en si peu de pages. Spasoff, lui, arrive habilement à couvrir le sujet ardu de la politique de façon très claire en un seul chapitre. C’est une excellente introduction pour les débutants dans ce domaine.

Les chapitres traitant des outils épidémiologiques et des données sur la santé devraient en bonne partie constituer une révision pour la plupart des lecteurs ayant une formation en épidémiologie. Bon nombre de sujets distincts sont rassemblés, dont plusieurs qui ne sont généralement pas couverts dans les manuels d’introduction à l’épidémiologie. Ces sujets (par exemple le couplage de dossiers, l’analyse d’études complexes et le calcul de l’espérance de vie) sont souvent d’une grande importance pour les travailleurs dans le domaine de la santé, notamment dans les services de santé, ou pour les autorités sanitaires régionales. Je sais d’expérience que ceux qui se dirigent dans ces domaines ont souvent de la difficulté à faire vraiment le tour du sujet. Cet ouvrage devrait leur servir de référence. Bien que chaque méthode soit traitée brièvement, on retrouve une ample bibliographie pour chacune d’elles.

La deuxième partie de l’ouvrage va au coeur du processus politique, en commençant par l’évaluation de la santé de la population et des interventions potentielles, puis considère les options au plan de la politique à établir, la mise en oeuvre des politiques et, finalement, l’évaluation des politiques. Le rôle des méthodes épidémiologiques ou, de façon plus appropriée, le rôle que les épidémiologistes sont souvent appelés à jouer, est revu dans chaque partie. Encore une fois, plusieurs sujets, présents dans cet ouvrage, sont absents dans les manuels d’épidémiologie. Spasoff évalue de façon réaliste le rôle de l’épidémiologie dans le processus de formulation des politiques en santé. Il reconnaît que les politiques tiendront compte de diverses considérations, incluant les données et la recherche épidémiologiques.

Pendant ma lecture, j’ai cru qu’un sujet avait été oublié : la surveillance et les problèmes qui y sont liés, comme l’analyse des séries temporelles et la cartographie. Ce sujet est examiné cependant dans le tout dernier chapitre sur l’évaluation des politiques et, comme l’auteur le note, il a pu aussi avoir été abordé dans le chapitre précédent sur les mesures de l’état de santé. Encore une fois, ces méthodes appliquées par les épidémiologistes sont relativement nouvelles et rarement décrites dans les manuels d’introduction. Espérons que les lecteurs potentiels qui croient que les chapitres sur la politique ne leurs sont pas utiles ne manqueront pas de lire ces excellentes parties.

L’auteur cite plusieurs exemples du Canada, ce qui s’avère particulièrement utile aux lecteurs de ce pays. On peut aussi retrouver des exemples des États-Unis et de l’Europe, particulièrement des Pays-Bas, où les épidémiologistes ont apporté une aide importante à l’élaboration des politiques en matière de santé. On retrouve ces exemples dans des encadrés qui sont dispersés ça et là dans l’ouvrage. Ces exemples permettent d’insister sur le caractère pratique de l’ouvrage.

La plus grande faiblesse de ce livre est la brièveté de l’analyse de bon nombre de méthodologies. Les personnes qui veulent appliquer les méthodes devront se référer à la bibliographie. Toutefois, cela devrait en donner un très bon aperçu aux épidémiologistes qui travaillent dans les domaines liés au processus politique ou à ceux qui aimeraient en savoir plus sur le sujet. C’est en se basant sur un cours sur l’épidémiologie et la politique de la santé, que l’auteur a conçu cet ouvrage, qui devrait être un excellent outil didactique pour ceux et celles qui prévoient donner un tel cours.

Cote globale :  Excellent
Points forts :

Fournit aux épidémiologistes un résumé sur le processus d’élaboration et de mise en oeuvre des politiques
Recense un éventail de méthodes généralement absentes dans les manuels traitant d’épidémiologie

Points faibles : Certains sujets sont discutés très brièvement
Lecteurs :

Épidémiologistes et planificateurs de la santé oeuvrant dans les diverses administrations publiques et organismes communautaires
Chercheurs et universitaires voulant appliquer leurs résultats
Étudiants diplômés en épidémiologie et en recherche sur les services de santé

Vivek Goel
Professeur agrégé et directeur
Département d’administration de la santé
University of Toronto
Toronto (Ontario)  M5S 1A8

 

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Dernière mise à jour : 2003-08-27 début