Agence de santé public du Canada / Public Health Agency of Canada
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Agence de santé publique du Canada

Problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada

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7 Évaluation du risque de maladie humaine

Une évaluation des risques doit être effectuée dans l'optique d'une population afin d'éclairer l'intervention en santé publique et plus précisément, la nécessité de mettre en œuvre toute mesure à l'échelle de la communauté (ex. quarantaine, annulation des événements impliquant des animaux). La gestion des contacts individuels d'une source de virus d'influenza aviaire doit être fondée sur le risque propre au virus, sur une évaluation de l'exposition individuelle et en tenant compte d'autres facteurs propres à la situation ou à la personne. Cette stratégie axée sur les risques est aussi suggérée pour prendre des décisions relatives à la prophylaxie antivirale (voir la section 9).

7.1 Risque propre au virus

Les virus d'influenza sont caractérisés en sous-types basés sur leurs glycoprotéines de surface. Il y a 16 sous-types d'hémagglutinine (H1-16) et neuf sous-types de neuraminidase (N1-9) pour les virus d'influenza A. Toutes les combinaisons potentielles n'existent pas et il a été démontré que parmi les seize sous-types d'hémagglutinine trouvés jusqu'à présent, seuls les sous-types H1, H2, H3, H5, H7, H9, H10 et H11 infectent les humains(5,16).

Lorsqu'un virus d'IA est détecté au Canada, il faut immédiatement effectuer une évaluation du risque en analysant les données existantes (s'il y en a) sur la fréquence et la gravité de la maladie humaine à partir du sous-type d'hémagglutinine (H) identifié et du sous-type/souche spécifique (H et N) détecté. Le type H sera vraisemblablement le premier résultat de laboratoire disponible et de nombreuses décisions peuvent avoir à être prises selon ces résultats préliminaires, ainsi qu'avec d'autres données initiales de laboratoire et de cliniques animales. Il est important de revoir ces décisions et de mettre à jour l'évaluation des risques à mesure que davantage d'information devient disponible.

Afin de faciliter une approche uniforme à la gestion de ces survenues dans l'optique de la santé humaine, le virus d'IA doit d'abord être classifié selon les quatre désignations suivantes :

  • Aucune donnée n'est disponible sur le risque de maladie humaine que pose le sous-type
  • Le sous-type a déjà été identifié et n'est pas reconnu d'avoir causé de maladie humaine (ex. H3N8, H6N1, H13N6)
  • Le sous-type est reconnu de causer une maladie humaine principalement bénigne (ex. H7N3, H7N7, H9N2)
  • Le sous-type est reconnu de causer une maladie humaine principalement grave (ex. souche asiatique H5N1)

Cette désignation ainsi que l'évaluation de l'exposition doivent être utilisées pour guider la gestion des contacts d'une source de virus d'influenza aviaire. La désignation du virus pourrait changer si des cas confirmés (humains) survenaient au cours de l'éclosion, dans quel cas l'évaluation des risques et la gestion des contacts recommandées pourraient aussi changer.

7.2 Risque d'exposition

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a stratifié le risque d'exposition en trois catégories : faible, moyenne et élevée dans le contexte de l'épizootie de la souche asiatique H5N1(12). En élaborant les recommandations de ce document, ces catégories ont été révisées et modifiées afin de refléter non seulement l'expérience avec le H5N1 en Asie, mais aussi l'expérience avec d'autres virus d'IA et le contexte canadien. Par ailleurs, les expositions à des oiseaux sauvages ou non commerciaux ont été incorporées à ces catégories afin de faciliter l'utilisation de ce document au-delà du milieu d'éclosion chez des volailles commerciales. Par souci d'harmonie avec le document de l'OMS, le mot « animal » est destiné à inclure toutes les espèces aviaires dans le contexte suivant.

Les groupes de risque d'exposition pourraient être modifiés en fonction de l'expérience et des maladies observées à mesure du déroulement de la situation canadienne. Les personnes dont les expositions tombent dans plus d'un groupe de risque devraient être gérés en fonction de leur risque d'exposition le plus élevé.

Groupes à risque d'exposition élevé :

  • Les personnes ayant des expositions non protégées et très rapprochées avec une bande ou un groupe d'animaux infectés par l'IA, malades ou morts, ou à des oiseaux particuliers qui ont été impliqués directement dans des cas humains (ex. membres de famille agricole ou travailleur qui a manipulé des animaux malades)
  • Le personnel participant à la manipulation d'animaux malades ou à la décontamination des environnements touchés (y compris l'élimination d'animaux) dans le cadre d'efforts de contrôle de l'éclosion (ex. préposés à l'abattage)

Groupes à risque d'exposition moyen :

  • Personnes qui manipulent un seul ou de petits groupes d'animaux infectés par l'IA, malades ou morts, qui sont dans un environnement à l'air ambiant qui n'est pas densément peuplé d'animaux de la même espèce que l'animal infecté (ex. un seul oiseau sauvage dans un parc)
  • Contacts du ménage/famille d'un patient humain soupçonné ou confirmé d'être infecté par l'IA (défini comme vivant sous le même toit que le cas de référence pendant >/= 24 heures au cours de la période durant laquelle le cas est présumé contagieux)
  • Travailleurs de la santé (c.-à-d. ceux qui travaillent dans un milieu où des soins de santé sont prodigués) qui ne disposaient pas ou qui disposaient d'ÉPI insuffisant lorsque 1) ils étaient en contact étroit (c.-à-d. dans 1 mètre) d'un cas humain fortement soupçonné ou confirmé d'être infecté par l'IA ou 2) en contact direct avec des sécrétions respiratoires ou d'autres prélèvements potentiellement infectieux du cas.
  • Travailleurs de la santé ou personnel de laboratoire qui pourraient avoir un contact non protégé (c.-à-d. qui n'avaient pas d'ÉPI ou qui portaient de l'ÉPI insuffisant) avec des prélèvements/sécrétions qui pourraient contenir le virus ou avec des isolats de laboratoire.

Groupes à faible risque d'exposition :

  • Personnel participant à l'abattage de populations animales non infectées ou probablement non infectées à titre de mesure de contrôle (ex. les personnes qui abattent exclusivement des animaux asymptomatiques dans une aire de contrôle située en dehors des zones infectées et sous restriction)
  • Personnes qui manipulent (c.-à-d. qui ont un contact direct avec) des animaux asymptomatiques qui pourraient être infectés par l'IA en se basant sur l'espèce et possiblement à proximité d'une région géographique dans laquelle l'IA a récemment été identifiée (ex. bagueurs d'oiseaux).
  • Travailleurs de la santé qui se sont servi de l'ÉPI approprié durant le contact avec des cas humains d'IA (c.-à-d. en l'absence de transmission interhumaine importante)
  • Travailleurs de la santé qui ne sont pas en contact étroit (c.-à-d. distance supérieure à 1 mètre) avec des cas humains soupçonnés ou confirmés d'IA et qui n'ont pas de contact direct ou indirect avec du matériel infectieux provenant de ce(s) cas(s)
  • Personnel de laboratoire travaillant avec le virus d'influenza en suivant les procédures de laboratoires qui conviennent et des précautions de contrôle de l'infection.

Au départ, il est attendu que les personnes les plus susceptibles d'être exposées comprennent les employés externes (ex. travailleurs de l'ACIA ou d'Environnement Canada) qui s'occupent du contrôle de l'éclosion, de l'abattage des bandes infectées ou de l'euthanasie des oiseaux, de l'élimination des carcasses ou du nettoyage des lieux touchés, ainsi que les personnes vivant et travaillant dans des fermes touchées qui ont eu un tel contact.

Si une maladie humaine est observée, il convient de documenter l'histoire de l'exposition de ces personnes et de l'utiliser pour évaluer les précautions de contrôle de l'infection qui sont mises en oeuvre. Les contacts étroits avec ces cas doivent être gérés tel que décrit ci-dessous (section 8.2). Si l'on soupçonne une transmission interhumaine, il faut alors effectuer une investigation complète sur les contacts. Cette investigation aidera à éclairer l'évaluation des risques d'autres milieux où il y a des cas humains.

7.3 Autres considérations

Afin de cibler les recommandations pour les contacts d'une source aviaire ou d'une source humaine de virus d'influenza aviaire, il est important de tenir compte d'autres facteurs en plus de l'épidémiologie de l'éclosion. Parmi d'autres facteurs qui influenceraient vraisemblablement les recommandations pour les contacts, notons :

  • Degré de certitude que la population d'oiseaux/la bande domestique a été infectée par le virus aviaire
  • Observation de la maladie humaine liée à l'éclosion actuelle et de la gravité de la maladie
  • Moment de la mise en œuvre des mesures de contrôle
  • Facteurs de risque individuels de la personne exposée (ex. états immunocompromettants)
  • Confiance que les recommandations de santé publique (ex. relatives à l'équipement de protection individuelle, à l'immunisation, à la prophylaxie antivirale) sont suivies ou seront suivies[14]
  • Nombre de cas/contacts (ex. puisque l'augmentation du nombre pourrait conseiller de faire de faire de l'autosurveillance/quarantaine plutôt que d'impliquer la santé publique ou le réseau de soins de santé)

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Mise à jour : 2006-10-25 haut de la page