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Communiqué de presse

L'Ombudsman affirme que les forces armées négligent leurs soldats malades

OTTAWA, le 5 février 2002 - - - L'Ombudsman des forces armées du Canada, André Marin, a publié aujourd'hui les résultats de son enquête sur le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Il a conclu que les maladies liées au stress sont courantes dans les Forces canadiennes et que l'on doit apporter des changements systémiques pour améliorer les attitudes, l'éducation et la formation.

« Nous avons constaté qu'un nombre inquiétant de soldats sont épuisés et brisés à leur retour de missions. Ceux qui ont signalé leur état se sont sentis rejetés et abandonnés, tandis que de nombreux autres militaires n'ont pas divulgué leurs symptômes de peur d'être mis de côté par leurs supérieurs et leurs confrères », a affirmé Me Marin.

L'Ombudsman incite les Forces canadiennes à prendre conscience de l'ampleur du problème en établissant une base de données centralisée qui reflète fidèlement le nombre de militaires de la Force régulière et de réserve qui souffrent du SSPT. Dans son rapport, l'Ombudsman déclare que, d'après le personnel des soins de santé des forces armées, de 10 à 20 pour 100 des membres des FC sont aux prises avec le SSPT. Par ailleurs, le pourcentage en question serait beaucoup plus élevé si l'on tenait compte des militaires qui présentent certains des symptômes de la maladie.

« Les méthodes actuelles et prévues de surveillance des données ne permettent pas de bien déterminer la présence du SSPT dans les forces armées. Le Ministère doit établir sa propre base de données et ses propres preuves empiriques, dans le but de faire face de façon responsable aux besoins en matière de traitement et de planification, ainsi qu'aux succès et aux échecs », comme l'a signalé Me Marin.

En outre, a-t-il précisé, les attitudes à l'égard du SSPT laissent à désirer à l'échelle des forces armées, et la maladie est mal comprise et fait l'objet de nombreux préjugés.

« Nous avons parlé à un bien trop grand nombre de militaires qui estimaient que leurs pairs et une forte proportion de leurs supérieurs étaient insensibles et indifférents aux problèmes de stress. Beaucoup de militaires ont l'impression qu'on les considère comme des « soldats jetables ». De nombreux autres militaires souffrent en silence parce qu'ils craignent qu'on les encourage à quitter les forces armées », a souligné Me Marin.

« Le SSPT est un exemple unique d'un problème qui nécessite la mise en place d'activités d'éducation et de formation à tous les paliers. Cependant, il faut donner une formation spécialisée, la mettre en oeuvre rapidement et lui consacrer les ressources nécessaires. Comme le problème est répandu à l'échelle des Forces et que diverses autorités décident de la façon dont les FC abordent le SSPT, il s'avère nécessaire de mettre en place une autorité de surveillance unique chargée de ce dossier complexe. Pour démontrer que les Forces prennent le problème au sérieux, il faut donc établir un poste de coordonnateur du dossier du SSPT qui relève directement du Chef d'état-major de la Défense. »

Le rapport découle d'une enquête lancée par le Bureau de l'Ombudsman en avril 2001 à la suite d'une plainte déposée par le caporal Christian McEachern qui disait avoir été déprécié et traité de façon injuste par les forces armées après avoir reçu un diagnostic de syndrome de stress post-traumatique.

Le cpl McEachern est un ancien membre du 1 Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, basé à Edmonton, dont le diagnostic a été posé à l'automne 1997. Il a été libéré des Forces canadiennes en juillet 2001.

Me Marin a précisé que ses enquêteurs avaient jugé justifiées les plaintes du cpl McEachern. Le militaire en question a été victime de réprobation au sein de son unité et n'a pas reçu de ses pairs l'appui dont il avait besoin. « Nous en avons conclu que la chaîne de commandement ne l'avait pas appuyé et que l'ensemble du système l'avait abandonné à son sort. »

« Nous avons ensuite entrepris un examen plus vaste pour déterminer comment les militaires qui souffrent du SSPT sont traités dans les Forces canadiennes et pourquoi ceux qui présentent des symptômes hésitent à les déclarer. L'enquête a mené à l'élaboration du rapport intitulé Traitement systémique des membres des FC atteints du SSPT que je rends public aujourd'hui », comme l'a indiqué l'Ombudsman. « Dans mon rapport, je conclus que l’existence du syndrome de stress post-traumatique est répandu à l'échelle des Forces canadiennes. »

L'Ombudsman a constaté que les pairs et la chaîne de commandement ont souvent tendance à pointer du doigt et à fuir les soldats qui souffrent de maladies liées au stress. Dans bien des cas, on prétend que les militaires « font semblant ». L'Ombudsman réfute ce point de vue et affirme que, d'après les fournisseurs de soins, seulement un à trois pour cent des personnes exagèrent les symptômes liés au stress. La vaste majorité des militaires ayant reçu un diagnostic de SSPT sont des soldats jugés supérieurs à la moyenne ou même excellents.

Dans le rapport, en plus de recommander des solutions applicables à l'ensemble du système, comme l'établissement de bases de données centralisées, la formation et la sensibilisation du personnel, la modification des attitudes des dirigeants et l'évaluation de la formation et des procédures relatives au déploiement, l'Ombudsman a signalé la nécessité de se pencher sur des questions administratives systémiques. Il soulève des préoccupations au sujet de la confidentialité des renseignements médicaux et du peu de souplesse dont on fait preuve quand vient le temps de reclasser des soldats souffrant du SSPT. Qui plus est, les familles des militaires atteints de cette maladie ne reçoivent pas beaucoup d'offres d'appui ou de traitement.

L'Ombudsman a signalé que le ministère de la Défense nationale avait pris d'importantes mesures pour régler les problèmes relatifs au SSPT, y compris la création de centres de soutien pour les victimes de traumas et des programmes de counselling des pairs, mais que d'autres réformes devaient être entreprises de toute urgence.

« Le SSPT afflige certains de nos meilleurs soldats. Il s'agit de membres de notre famille militaire qui ont beaucoup donné – parfois au point de se briser. Les militaires en question méritent beaucoup en retour. Les forces armées doivent s’occuper de leurs gens », a ajouté Me Marin.

« Le dossier du SSPT est un champ de bataille en soi. Nous devons abandonner notre tactique rudimentaire de combat corps à corps pour lancer une attaque frontale. Nous ferons tout en notre pouvoir pour veiller à ce que les recommandations du rapport soient mises en oeuvre de manière à entraîner des changements de culture au sein des Forces. Je ne veux pas que les Forces canadiennes se demandent plus tard pourquoi elles n'ont pas agi lorsque cela s'avérait nécessaire. Notre Bureau collaborera donc avec le Ministère pour appliquer les recommandations du rapport et il publiera un compte rendu de la situation dans neuf mois. »

Les membres des Forces canadiennes qui souffrent du SSPT et qui ont besoin d'information peuvent appeller le 1-88-88-BUDMAN. Toutes les conversations sont entièrement confidentielles, et les personnes qui appelleront seront dirigées vers les ressources appropriées.

Il est possible d'obtenir des exemplaires du Rapport spécial : Traitement systémique des membres des FC atteints du SSPT en visitant le site Web de l'Ombudsman au http://www.ombudsman.forces.gc.ca ou en communiquant avec les personnes ci-bas.

Personne ressource :
Barbara Theobalds
Directrice des communications
613-992-6962

 

 
 
Mise à jour : 2003-10-16 Haut de la page Avis importants