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Mots d'overture - Examen des mesures du MDN et des FC relatives au traumatismes liés au stress opérationnels

Le 17 décembre 2002

En février dernier, lorsque j’ai publié les résultats de mon enquête sur la façon dont les Forces canadiennes traitent les soldats qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), je me suis engagé à vous dire neuf mois plus tard comment les Forces canadiennes avaient abordé le problème. Le présent rapport, remis au ministre de la Défense nationale neuf mois jour pour jour après le premier rapport, fait suite à cet engagement.

Des membres et d’anciens membres m’ont dit à quel point ils me sont reconnaissants d’avoir fait la lumière sur sujet. Il est clair que les problèmes liés au SSPT dans l’armée sont trop importants pour être mis en veilleuse. Le bien-être, la carrière et même la vie des membres sont en jeu, et cela a un impact sur l’ensemble de l’organisation.

Par conséquent, je suis ici aujourd’hui pour publier le rapport de suivi, une première pour mon Bureau. On y évalue ce que le MDN a fait pour aider les victimes de traumatismes liés au stress opérationnel depuis février dernier.

Je suis heureux de vous informer que la plupart des recommandations que j’ai formulées dans mon premier rapport ont été acceptées par le MDN, et qu’on élabore des plans pour régler de nombreux problèmes cernés.

Cependant, rien n’a jamais vraiment changé sur le terrain. Lorsque mes enquêteurs ont visité les bases du pays, ils ont remarqué que les stigmates entourant les traumatismes liés au stress étaient toujours très marqués. Les soldats continuent d’être isolés et d’être traités injustement, les raisons mêmes pour lesquelles j’ai entrepris mon enquête initiale.

Je sais bien que les changements ne se produisent pas du jour au lendemain. L’armée est comme un gros navire. On ne peut pas changer la direction d’un navire instantanément. Mais cela ne fait qu’accroître l’urgence de la mise en place d’initiatives concrètes.

C’est pourquoi j’ai été content de voir qu’on avait lancé une initiative en vue de réduire les problèmes relatifs aux traumatismes liés au stress opérationnel pour nos soldats qui reviennent d’Afghanistan. C ’était l’occasion idéale pour les leaders des Forces canadiennes de montrer qu’ils ont le bien-être de leurs soldats à cœur. Ils ont saisi cette occasion pour essayer une nouvelle façon de ramener les membres des Forces à la maison, d’une façon semblable à une approche présentée dans mon rapport.

Au cours de mon enquête initiale, j’ai découvert que le retour rapide des membres déployés à l’étranger causait souvent des difficultés, tant pour le soldat que pour sa famille. J’ai recommandé aux FC de lancer un projet pilote pour déterminer la meilleure façon de permettre aux membres qui reviennent d’un déploiement de réintégrer leur famille et la vie en garnison.

C’est ce qu’on fait les chefs de l’unité d’infanterie déployés en Afghanistan (le 3e Bataillon du Princess Patricia Canadian Light Infantry). Comme bon nombre d’entre vous le savez, le groupe tactique a bénéficié de trois à cinq jours de repos et de « décompression » sur l’île de Guam avant leur retour au Canada. On a fourni à ces membres de l’information et une formation sur la réintégration dans la famille et au travail, on leur a appris à gérer leur colère, on les a sensibilisés au suicide et on leur a accordé du temps pour eux.
De retour à leur base principale, les soldats ont travaillé des demi-journées en alternance avec des journées complètes pendant deux semaines avant d’aller en congé. De cette façon, ils ont pu réintégrer progressivement leur famille. Cela a également permis aux membres de discuter de questions liées à la mission et de les régler avec leurs collègues avant de partir en congé.

D’après ce que j’ai entendu jusqu’ici, cette initiative a été extrêmement utile. Je félicite ceux qui l’ont mise en place. J’ai hâte d’en savoir davantage en parlant de cette expérience avec les membres et leur famille à un moment approprié.

Autre bonne nouvelle : le projet de Soutien social aux victimes de stress opérationnel (SSVSO) a remporté un vif succès. Les membres qui ont participé à ce projet ont prodigué conseils et soutien à leurs pairs victimes d’un traumatisme lié au stress. De plus, ils ont fourni de l’information et de la formation au sujet des traumatismes liés au stress. Le succès de ce programme de soutien témoigne du dévouement de son personnel, mais également du soutien que lui ont accordé les échelons supérieurs de la chaîne de commandement. Les FC méritent des félicitations à cet égard.

Le FC peuvent toutefois faire plus pour aider les soldats qui reviennent d’un déploiement et leur famille. Par exemple, je suis déçu qu’on n’ait pas donné suite à ma recommandation selon laquelle on devrait mettre sur pied un Centre de soutien pour trauma et stress opérationnels à l’extérieur des bases. Il y a un an et demi, des membres qui souffraient de traumatismes liés au stress m’ont dit quelque chose de très troublant. Ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas chercher de l’aide, car ils craignaient qu’on ne les voie au centre de traitement de la base. Récemment, j’ai entendu des membres qui ont servi en Afghanistan dire la même chose.

Un centre de traitement est situé au deuxième étage de l’hôpital de la base. L’escalier qui y mène est communément appelé « l’escalier de la honte ». Personne ne devrait avoir à gravir « l’escalier de la honte » pour faire traiter des traumatismes qu’il a subis pendant qu’il servait son pays.

Il est clair qu’il faut soigner les membres blessés le plus tôt possible. Je suis déconcerté par le fait qu’on n’ait pas réagi à cette recommandation. Tant que les membres des FC craindront que leurs blessures ne soient pas comprises et acceptées par leurs pairs, les Forces devront, à mon avis, fournir des traitements dans un milieu où tous les gens qui auront besoin de traitement seront encouragés à en demander.

Comme je l’ai dit, les changements culturels ne se produisent pas du jour au lendemain. Les chefs ont approuvé l’ idée et ont accepté la plupart de mes recommandations. Néanmoins, ils ne se concrétiseront pas tout de suite. Entre-temps, nous devons donner des options aux personnes qui aimeraient chercher de l’aide, mais qui craignent d’être étiquetées comme des soldats faibles.

Reconnaissons-le : c’est encore assez épouvantable d’être aux prises avec un traumatisme lié au stress opérationnel. Les symptômes sont douloureux, mais la honte et les soupçons le sont encore plus. Les chefs sont déterminés à corriger la situation et élaborent des plans à cette fin. Je crois que c’est là un grand pas dans la bonne direction. Mais la réalité des soldats aux prises avec des traumatismes liés au stress opérationnel est toujours dure. Les Forces canadiennes doivent continuer à prendre des mesures décisives pour améliorer le bien-être des membres et de leur famille. Nous ne pouvons pas attendre.

 
 
Mise à jour : 2003-10-16 Haut de la page Avis importants