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ILFC · Le leadership dans les FC
 
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Le leadership signifie souvent différentes choses pour différentes personnes et les nombreux livres et articles sur le sujet témoignent des nombreuses interprétations contradictoires qu’on en fait. Beaucoup de ces ouvrages peuvent nous aider à comprendre le leadership en tant que comportement social, mais seuls certains d’entre eux s’appliquent au leadership militaire. En effet, les exigences et les responsabilités liées au leadership varient selon le contexte dans lequel on l’exerce. Pour les officiers, les adjudants et les sous-officiers des FC, cela a des conséquences évidentes. Tant du point de vue fonctionnel que professionnel, ils doivent comprendre ce que signifie être un leader dans les forces armées canadiennes.

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LE LEADERSHIP DES FC DANS UN MONDE EN CHANGEMENT


Comme en témoignent leurs nombreuses tâches dans l’ensemble du spectre d’intensité des conflits, les Forces canadiennes (FC) ont pour mission de défendre les intérêts du Canada et des Canadiens tout en contribuant à la paix et à la sécurité internationales.Dans les FC, le leadership vise l’accomplissement de cette mission. Dans un avenir prévisible, cette mission se déroulera dans un environnement de sécurité plus complexe et plus imprévisible, qui reflète un « nouveau désordre mondial » où règnent menaces multiples, instabilité régionale et anarchie, fruit du travail d’activistes vaguement réseautés. Au cours d’une mission, les militaires professionnels devront assumer un vaste éventail de rôles, souvent successifs ou simultanés, allant des combats de haute intensité et de l’imposition de la paix aux opérations de maintien de la paix et de lutte contre les activités illégales, à la diplomatie de première ligne et aux activités de construction de nation et de secours humanitaire. Ils devront aussi travailler avec de nombreux autres intervenants – les alliés militaires traditionnels ainsi que de nouveaux partenaires militaires, divers ministères etorganismes gouvernementaux, une variété d’organismes non gouvernementaux, les médias, des représentants civils et des personnes de cultures et de nationalités différentes.

Qu’il s’agisse d’officiers et de MR nommés officiellement à des postes de responsabilité et d’autorité ou à qui un rôle de leader a été confié temporairement, les leaders des FC ont tous pour tâche, de manière générale, d’user de leur autorité et de leur influence de façon à accomplir la mission de la Défense avec professionnalisme.En marge de cette responsabilité générale, les leaders des FC en ont une autre, tout aussi vaste : bâtir une institution coordonnée et unie,prendre soin diligemment des hommes et des femmes qui servent dans les FC et développer, adapter et améliorer les capacités militaires en fonction des nouvelles conditions et des défis qui se profilent à l’horizon.

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DÉFINITION DU LEADERSHIP


Le leadership peut être défini comme l’art d’influencer directement ou indirectement d’autres personnes, au moyen de pouvoirs officiels ou dequalités personnelles, afin qu’elles agissent conformément à notre intention ou à un objectif commun. Cette définition est générale et neutre. Elle s’applique essentiellement à toutes les formes de leadership, quels que soient le contexte et l’époque. Elle ne comporte pas d’affirmations ou d’allusions concernant ce qui constitue un bon ou un mauvais leadership, un leadership efficace ou inefficace.

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DÉFINITION DU LEADERSHIP EFFICACE DANS LES FC


Le leadership dans les FC, tout comme dans d’autres organisations structurées, est au service de l’efficacité collective. Par conséquent, l’efficacité des leaders dans les FC doit être définie en fonction de l’efficacité des FC. Comme on le voit dans la Figure 1, l’efficacité collective dans les FC se définit en fonction de cinq principales dimensions : réussite de la mission, intégration interne, bien-être et engagement des membres, adaptation au monde extérieur et éthos militaire.

  • Le succès de la mission est le résultat principal pour les FC. D’un bout à l’autre du spectre d’intensité des opérations – d’une sortie de recherche et sauvetage à une campagne menée par une coalition multinationale – la préoccupation dominante est l’accomplissement de la mission, souvent au risque des participants et parfois en dépit d’un lourd tribut en vies humaines, en matériel et en argent. La primauté des opérations, moteur de la planification et de l’action collectives, ainsi que la responsabilité illimitée des militaires sont des conséquences directes de l’importance primordiale accordée au succès de la mission en tant que valeur institutionnelle.
  • L’intégration interne témoigne d’une préoccupation pour l’organisation interne et la stabilité des unités et systèmes militaires et des FC. Plus précisément, l’intégration interne concerne la coordination des fonctions et des processus maison ainsi que le travail d’équipe et la cohésion parmi les membres d’une unité ou d’une organisation. Les parties doivent former un tout.
  • La dimension bien-être et engagement des membres traduit un souci du bien-être des membres des FC et de la qualité de leurs conditions de service. Les FC sont le reflet des membres qui les composent. S’occuper de leurs membres et leur témoigner de la considération est une obligation à la fois pratique et morale pour les FC.
  • L’adaptation au monde extérieur reflète un souci de l’environnement opérationnel externe et de la capacité d’une unité ou d’un système militaire, ou des FC,de prévoir le changement et de s’y adapter. La capacité d’adaptation est essentielle à la survie de l’organisation et au succès opérationnel.
  • L’éthos militaire englobe les valeurs qui caractérisent et définissent la conduite professionnelle. Cette dimension comportementale de l’efficacité des FC comprend : les valeurs civiques d’une démocratie libérale; les valeurs incarnées par la primauté du droit; les valeurs éthiques qui régissent notre façon de traiter les gens et de mener des opérations; les valeurs militaires traditionnelles que sont le sens du devoir, la loyauté, l’intégrité et le courage. L’éthos, c’est l’essence même de l’honneur du guerrier.

Les quatre premières dimensions de l’efficacité – le succès de la mission, l’intégration interne, le bienêtre et l’engagement des membres et l’adaptation au monde extérieur – constituent des résultats essentiels, c’est-à-dire les objectifs que nous nous efforçons d’atteindre.Le succès de la mission est de toute première importance; les trois autres dimensions sont des résultats habilitants et donc des aspects importants de l’efficacité non seulement de par leur propre nature,mais aussi parce que, en tant que multiplicateurs de force, ils contribuent au succès de la mission. La dernière dimension, celle de l’éthos militaire, prévoit des normes générales de conduite et fixe les limites qu’il faut respecter tout en tentant d’atteindre les résultats souhaités. Comme on le précise dans Servir avec honneur et dans le présent document, l’éthos militaire est essentiel à notre conception de la profession des armes et du leadership militaire.

Pourvu que nous atteignions ces résultats essentiels d’une manière conforme à nos valeurs-phares, nous serons perçus comme une organisation efficace et légitime par le gouvernement, la population canadienne, les alliés militaires et la communauté militaire. L’efficacité et la légitimité ont une incidence sur plusieurs résultats secondaires d’importance pour tous les membres des FC : l’image et la réputation des FC, la confiance qu’elles inspirent et le soutien que leur témoigne la population.

Ces cinq dimensions constituent le fondement universel du leadership à tous les niveaux des FC, de la plus petite équipe à l’institution tout entière. À ce titre, elles devraient non seulement polariserl’attention des officiers et MR occupant des postes de leaders mais aussi unifier leurs efforts en tant qu’équipe professionnelle.

Conformément à la croyance que le leadership vise le bien de la collectivité et en dessert les objectifs, on peut donner la définition officielle suivante du leadership efficace dans les FC : diriger,motiver et habiliter de manière à ce que la mission soit accomplie avec professionnalisme et éthique, et chercher en même temps à développer ou à améliorer les capacités qui contribuent au succès de la mission. L’objet d’un leadership efficace est non seulement d’atteindre des résultats essentiels, mais de les atteindre d’une manière conforme à l’éthos militaire. Le modèle de leadership dans les FC est un modèle basé sur des valeurs, qui donne forme à l’idéal professionnel qui consiste à servir avec honneur.

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LA CONFIANCE : UN FACTEUR IMPORTANT


Un leader qui inspire confiance favorise un meilleur rendement individuel et collectif, la persévérance malgré l’adversité, la capacité de résister au stress, la satisfaction au travail et l’engagement continu. L’instauration d’un climat de confiance entre leaders et subordonnés favorise aussi une attitude consciencieuse, le franc jeu et la coopération, qualités que l’on associe au « bon soldat ». Que cette confiance se fonde surtout sur la compétence manifeste du leader, la sollicitude et la considération qu’il témoigne envers autrui ou la façon dont les autres le perçoivent (intègre,fiable et juste), les preuves sont éloquentes : la confiance joue un rôle important dans le leadership.Il s’ensuit qu’une importante partie du rôle d’un leader est debâtir et de maintenir des rapports de confiance sains avec ses subordonnés, ses pairs et ses supérieurs.

Un leader gagne et conserve la confiance d’autrui à la faveur de ses décisions, de ses actions et de ses interactions.Par conséquent,dans les FC,un leader efficace, de quelque niveau qu’il soit, doit :

  • s’acquitter expertement de ses principales fonctions et profiter des occasions de rehausser son niveau d’expertise et de compétence;
  • faire preuve de discernement lorsqu’il prend des décisions qui touchent d’autres personnes et ne pas exposer ces personnes à des risques inutiles;
  • faire confiance à ses subordonnés en leur donnant davantage d’autorité et en les impliquant dans des décisions lorsque les circonstances le permettent;
  • se soucier du bien-être de ses subordonnés, défendre leurs intérêts et veiller à ce que l’organisation les appuie et s’occupe d’eux;
  • avoir de la considération et du respect pour les autres, traiter les subordonnés équitablement – sans favoritisme, ni discrimination;
  • se concentrer sur la mission, adhérer à des normes élevées et entretenir une communication franche et ouverte;
  • donner l’exemple, partager les risques et les difficultés et refuser d’accepter ou de s’attribuer des privilèges;
  • tenir parole et honorer ses obligations.

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PRINCIPALES FONCTIONS DES LEADERS


Les leaders des niveaux successifs de responsabilité et d’autorité à l’intérieur d’une organisation ont, bien sûr, des centres d’intérêt, des rayons d’action et des horizons temporels différents. En gros,plus le grade et les responsabilités sont élevés, plus l’environnement dans lequel s’exerce le leadership est ambigu et plus les tâches de leadership sont complexes.

Dans les FC, les officiers et MR subalternes et intermédiaires nommés à des postes de leaders ont principalement pour tâche de diriger des subalternes, de les motiver et de leur donner les moyens d’accomplir les missions et les tâches courantes de défense confiées aux FC. Parce que cette tâche exige beaucoup d’interaction et d’influence directe, on parle de diriger des personnes, fonction qui correspond en gros aux niveaux tactique et opérationnel du commandement et des activités.

Les leaders de grade supérieur et leurs étatsmajors sont responsables du maintien en puissance des capacités militaires disponibles ainsi que de la planification et du développement des capacités stratégiques et professionnelles dont les FC ont besoin pour rester efficaces dans les années à venir. À ce niveau, on parle de diriger l’institution, ce qui correspond essentiellement aux niveaux stratégique-militaire et stratégique-national du commandement et des activités.

À mesure que les leaders des FC avancent en grade et qu’ils assument davantage de responsabilités et de pouvoirs, ils doivent élargir leur vision et accroître leurs connaissances et leurs compétences pour être en mesure de bien diriger l’institution et les personnes qui en font partie.

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LEADERSHIP INDIVIDUEL ET LEADERSHIP PARTAGÉ


Quand il est question des leaders et de leur influence sur les gens et les organisations, on a tendance à imaginer des sortes de héros dont les interventions provoquent des revirements de situation ou façonnent le cours des choses. Mais personne ne peut tout maîtriser et contrôler dans une organisation aussi vaste et complexe que les FC, et il ne serait pas raisonnable de s’attendre à ce que quelqu’un le puisse. Il arrive que des leaders d’exception apportent une contribution remarquable aux FC, mais à long terme, l’efficacité de l’institution reposera sur le développement d’une solide équipe de leaders composée d’officiers et de MR puisant dans la profession le même sentiment d’appartenance, les mêmes valeurs et la même finalité.

Par leadership partagé, on entend justement le partage des responsabilités propres au leadership au sein des équipes, des unités, des formations et de l’ensemble des FC, tant au plan horizontal que vertical.

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LEADERSHIP, COMMANDEMENT ET GESTION


Les commandants et les gestionnaires doivent faire preuve de leadership,mais le leadership n’est pas la même chose que le commandement ou la gestion. Le commandement est circonscrit par les pouvoirs légitimes délégués au commandant et s’exerce uniquement sur des subalternes. La gestion est également circonscrite par les pouvoirs délégués au gestionnaire et s’exerce elle aussi uniquement sur des subalternes. En revanche, tout le monde peut faire preuve de leadership, peu importe le poste dans l’organisation. De plus, il est possible d’exercer une influence délibérée, c’est-à-dire une influence visant l’atteinte d’un objectif des FC, non seulement sur des subalternes, mais aussi sur des supérieurs, des pairs et même à l’extérieur des FC. Bref, le leadership s’exerce de concert avec des pouvoirs officiels de commandement et de gestion, ou sans de tels pouvoirs.

On peut aussi définir le commandement comme un ensemble de fonctions associées à un poste, ou comme un ensemble d’activités liées à ces fonctions. En tant que fonction ou activité d’un commandant militaire, le commandement comporte typiquement, mais sans s’y limiter, des choses comme la planification, la résolution de problèmes et la prise de décisions,l’organisation,la communication d’information, l’orientation et la direction,l’affectation et la gestion de ressources,le développement, la coordination, la surveillance et le contrôle. Toutefois, le commandement est, fondamentalement, l’expression de la volonté, une notion reprise dans le concept d’intention du commandant. Presque tout ce que fait un commandant – planification, direction, affectation de ressources, surveillance – est justifié et gouverné par sa vision, son but ou sa mission, et sa volonté de concrétiser sa vision, d’atteindre son but ou d’accomplir sa mission. Dans ce sens, commander signifie exercer son autorité – sur des structures, des ressources, des personnes et des activités – dans un but précis.

La gestion englobe la même vaste gamme de fonctions que le commandement – planification, résolution de problèmes et prise de décisions, organisation, communication d’information, orientation et direction, affectation et gestion de ressources, développement, coordination, surveillance et contrôle. Ce qui différencie clairement le commandement militaire de la gestion, ce sont les pouvoirs uniques des commandants militaires : celui d’employer une force meurtrière sur une vaste échelle, celui d’obliger des subordonnés à s’exposer au danger et celui de rendre justice selonun code militaire qui leur confère d’importants pouvoirs de punition. Mais il reste que les similitudes sont nombreuses, à commencer par le fait que l’on s’attend à ce que les commandants et les gestionnaires non seulement dirigent, mais dirigent bien.

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CONCLUSION


Le leadership militaire n’a jamais été facile à exercer, mais dans le présent contexte stratégique, militaire, social et national, c’est une activité particulièrement complexe et exigeante. De nos jours, les leaders des FC doivent jouer leur rôle dans de multiples contextes opérationnels exigeants et au moyen de ressources limitées, bâtir une identité commune et un esprit d’équipe chez un personnel plus diversifié et complexe et se montrer à la hauteur des attentes plus élevées de la population en matière de professionnalisme militaire. Bien sûr, tout cela doit se faire dans le contexte des responsabilités traditionnelles suivantes :

  • résoudre les conflits par des interventions préventives quand c’est possible et par la force des armes quand c’est nécessaire;
  • développer les capacités militaires qui garantiront la réussite des engagements militaires des FC.

 

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