Il n’existe au Canada que trois langues autochtones dont la survie est assurée? En 1996, au moment oj la Commission royale sur les peuples autochtones menait ses travaux, il y avait encore cinquante langues autochtones. Mais ces langues ont disparu de façon continue au cours du dernier siècle et, avec elles, les riches associations culturelles et la vision du monde particulière que chaque langue porte en soi. La situation est critique et, en 1998, les chefs de l’Assemblée des Premières Nations (APN) ont déclaré l’état d’urgence pour ce qui concerne nos langues autochtones. Pour qu’une langue survive, il est essentiel qu’un nombre important de locuteurs l’utilisent. Seules les langues cri, inuktitut et ojibwa sont dans cette situation. Des 800 000 Autochtones du Canada, seulement 26 % ont déclaré en 1996 que leur langue maternelle était une langue autochtone. Parmi ce groupe, 7 % utilisent l’une ou l’autre des 47 autres langues autochtones : il s’agit la plupart du temps de personnes âgées, leurs langues sont donc considérées comme menacées. Pour remédier à cette situation, les chefs de l’APN ont lancé l’Initiative des langues autochtones en collaboration avec le ministère du Patrimoine canadien. L’Initiative a pour objectif d’élaborer et de mettre en Éuvre une stratégie de développement et de survie à long terme de cet aspect essentiel des cultures des Premières nations. |