Défense nationale
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Discours du ministre

Notes d'allocution à l'intention de l'honorable Gordon J. O'Connor, C.P., député, ministre de la Défense nationale, pour une présentation devant le Comité permanent de la défense nationale de la Chambre des communes

Ottawa, Ontario - le 18 octobre 2006

– Seul le texte prononcé fait foi –

Monsieur le Président,
Membres du comité,

C’est avec plaisir que je me présente devant vous aujourd’hui pour discuter de la mission du Canada en Afghanistan.

Pour la deuxième fois à titre de ministre de la Défense nationale, je suis heureux de dresser pour le comité, un bilan des progrès que nous accomplissons dans le cadre de cette importante mission.

Pourquoi sommes-nous en Afghanistan?

Permettez-moi de vous expliquer pourquoi la présence de nos soldats en Afghanistan est si cruciale pour le Canada.

Les raisons n’ont pas changé depuis le début de cette mission.

Le 11 septembre 2001, des terroristes ont causé l’écrasement de quatre avions et, par le fait même, la mort d’environ 3 000 personnes, dont 24 Canadiens.

Ces terroristes ont changé à tout jamais la façon dont nous percevons notre monde.

Des attaques subséquentes nous ont rappelé la menace que les terroristes continuent de poser à la société.

Même si nous nous sentons en sécurité ici au Canada, nous devons nous rappeler à qui nous le devons en grande partie.

Les Forces canadiennes en Afghanistan mènent des opérations militaires pour protéger les intérêts des Canadiens.

Elles sont en Afghanistan pour déloger ceux qui ont protégé et appuyé les auteurs des attaques du 11 septembre 2001.

Elles travaillent pour que nous n’ayons pas à subir d’attaques violentes dans nos communautés.

Comme vous le savez bien, la mission en Afghanistan comporte beaucoup d’autres volets.

Notre mission internationale

Cette mission permet aussi au Canada d’assumer ses responsabilités sur la scène internationale.

Nous ne sommes pas le seul pays menacé par le terrorisme.

Il s’agit d’une menace mondiale.

Les pays de l’OTAN travaillent ensemble pour éliminer le terrorisme à la source, et le Canada joue un rôle de chef de file à cet égard.

Lors d’une récente réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, j’ai été heureux d’apprendre que la Pologne s’était engagée à accroître sa contribution en Afghanistan.

J’ai également incité les membres de l’OTAN d’en faire plus dans le sud de l’Afghanistan — de porter une plus grande part du fardeau.

Nous comptons sur nos alliés pour déployer davantage de soldats et pour lever les restrictions sur les forces qu’ils ont déjà envoyées.

Notre mission morale

Nous sommes aussi en Afghanistan, car, en tant que citoyens d’un pays riche, prospère et libre, nous devons venir en aide aux citoyens de pays moins avantagés.

Nous avons un devoir à titre de membres des Nations unies, du G8 et de l’OTAN.

Nous avons un devoir parce que notre gouvernement veut rétablir sa réputation comme chef de fil et de partenaire fiable pour la défense de la liberté et de la démocratie dans le monde.

Les Canadiens ont à cœur de tendre une main secourable quand on leur en fait la demande.

Cette tradition existe depuis des générations.

Le gouvernement afghan nous a invités dans son pays.

Vous savez, la vie pour les enfants en Afghanistan est difficile dès leur premier souffle.

Ils ont peu de chances de s'instruire et ils sont assujettis à des services de santé insuffisants, à des logements de piètre qualité, de même qu'à une violence, une injustice et une pauvreté institutionnalisées.

Il ne s’agit là que de certaines des difficultés avec lesquelles presque tous les enfants afghans doivent composer.

Et cela, Mesdames et messieurs, est l'une des principales raisons de notre présence en Afghanistan.

La mission est loin d’être facile. Je sais le prix que les Canadiens ont payé.

J’ai parlé aux familles des soldats décédés.

J’ai vu le regard de ceux et celles qui le connaissaient et qui les aimaient de tout cœur.

Lorsque nous apprenons la mort d’un soldat canadien, il faut absolument se rappeler pourquoi le Canada fait un tel sacrifice.

Nous devons empêcher les talibans de retrouver la proéminence qu'ils exerçaient - de prendre le contrôle de l'Afghanistan et de poursuivre leur régime de terreur et de tyrannie; de faire fi sans scrupule des droits de la personne; de punir et de terroriser leurs concitoyens; d'assassiner des innocents; de donner refuge à des individus qui n'hésiteraient pas à nous menacer sur notre territoire ou à l'étranger.

Mais, comme le Premier ministre l'a signalé dans son allocution aux Nations unies « le succès (en Afghanistan) ne peut être assuré par les moyens militaires seuls ».

La reconstruction et le développement sont nos principaux objectifs en Afghanistan et ils demeurent une priorité absolue pour le Canada.

C’est pourquoi les Forces canadiennes et leurs collègues des autres ministères adoptent une approche intégrée pour aider l'Afghanistan à se rebâtir.

Ils fournissent aux Afghans l'occasion de rebâtir leur pays dans le cadre de la Stratégie pour le développement national de l'Afghanistan, et ce, en collaboration avec la communauté internationale.

Et nos militaires soutiennent ces objectifs en établissant un climat de sécurité.

Un climat qui permettra d’accélérer le développement et d’améliorer la prestation des services d’aide — des conditions essentielles à un développement efficace et durable.

Comment mesurer le progrès?

Comme le président de l’Afghanistan, Harmid Karzai, a souligné lors de sa visite le mois dernier :

« Un pays démocratique ne naît pas du jour au lendemain, ni après une ou deux élections. »

Ainsi, comme je l'ai dit à maintes reprises, nous aurons la certitude de la réussite de notre mission en Afghanistan

  • lorsque ce pays et son gouvernement seront stabilisés,
  • lorsque les terroristes et leurs réseaux de soutien sur place seront vaincus et qu'ils ne pourront plus y trouver refuge et
  • lorsque les forces de sécurité afghanes seront fermement établies et qu'elles relèveront du contrôle assuré et légitime du gouvernement de l'Afghanistan.

Lorsqu'il sera évident que ces développements sont irréversibles, nous saurons que nous aurons atteint notre objectif.

Obtenir des résultats positifs

Nous avons réalisé des progrès tangibles en Afghanistan.

Je sais que vous êtes au courant de réussites importantes et très publicisées :

  • la tenue des premières élections multipartites en Afghanistan;
  • le retour de millions de réfugiés;
  • la rentrée en classe des enfants;
  • la démobilisation des insurgés armés et
  • le renfort de l’Armée nationale afghane et du Corps de police national afghan.

Mais je veux que les Canadiens connaissent aussi nos plus récents succès.

Mesdames et messieurs, en dépit de défis considérables, nous avons entrepris des mesures concrètes au cours des six derniers mois.

Nos progrès dans la région de Kandahar ont permis de mettre en place des conditions propices à l’amélioration continue.

L’opération Medusa constitue l’un de nos plus récents succès.

Au cours de l’été dernier, les Forces canadiennes ont fourni les mesures de sécurité nécessaires pour permettre à nos alliés – les Anglais et les Néerlandais – de déployer leurs forces dans le sud de l’Afghanistan.

Sans l’appui du Canada, l’expansion de la mission de l’OTAN dans le sud de l’Afghanistan n’aurait pas été possible.

En juillet, les Forces canadiennes, sous l’égide de l’OTAN, ont assumé le commandement des opérations dans le sud de l’Afghanistan.

Nous effectuons maintenant des patrouilles et des opérations de combat dans des secteurs autrefois considérés comme des sanctuaires pour les talibans.

Tous les jours, nos Forces canadiennes, hommes et femmes, rencontrent des afghans qui travaillent fort et qui veulent la paix.

Nos militaires organisent aussi des rencontres avec des aînés, fournissent de l’aide au développement et posent des gestes qui comptent dans la vie des Afghans.

Grâce à notre travail au centre d’entraînement national et aux opérations interarmées et interalliées avec les autorités afghanes comme l’Armée nationale afghane et le Corps de police national afghan, nous aidons à renforcer l’Armée nationale afghane.

Toutes ces activités renforcent la capacité nationale de l’Afghanistan et nous aident à nous rapprocher de notre objectif principal, c’est-à-dire redonner à l’Afghanistan son indépendance et y créer un climat de stabilité.

Nos opérations dans les régions de Pashmull et de Panjawi ont également semé les éléments essentiels au développement.

Nous établissons une zone de développement en Afghanistan dans des endroits stratégiques — secteurs de stabilité et reconstruction qui permettront un renouvellement futur.

Toutefois, les changements ne surviennent pas du jour au lendemain.

Ici au Canada, nous ne réalisons pas toujours les répercussions des développements qui ont lieu à l’autre bout de la planète.

Nous ne percevons pas les petits, mais très importants progrès qui sont accomplis tous les jours.

Par exemple, des projets comme le réseau de distribution d’eau que des membres canadiens de l’EPR ont construit à l’université de Kandahar.

Ou l’effet positif qu’un simple don de fournitures médicales canadiennes et de linge de lit peut avoir sur un hôpital afghan.

Ou encore les séances de bien-être à l’intention des femmes que nos membres de l’EPR ont offert. Voilà des mesures concrètes que les Canadiens ont pris pour améliorer la qualité de vie des femmes afghanes.

Ces projets concernent, à bien des égards, des choses que nous tenons pour acquis au Canada, et le peuple afghan sera toujours grandement reconnaissants du travail des Canadiens.

J’ai vu le bon travail que nos hommes et nos femmes en uniforme, et leurs homologues civils, effectuent et les résultats qu’ils obtiennent.

Forte contribution militaire

Les Canadiens ne mènent pas uniquement des opérations de combat.

Les Forces canadiennes sont là pour aider à créer un climat de stabilité et de confiance, où il serait à vrai dire impossible pour les talibans de reprendre le contrôle.

J’ai visité l’Afghanistan le mois dernier pour voir de mes propres yeux comment nos soldats se portent.

Je voulais parler aux femmes et aux hommes sur le terrain au sujet des défis qu’ils doivent relever.

À la fin de mon séjour, j’ai dit que le Canada pouvait en faire plus.

Nous devons en faire plus.

J’ai demandé comment nous pourrions mieux appuyer nos militaires.

Ils m’ont alors demandé du nouvel équipement et plus de personnel.

Pour garantir la continuité de nos travaux impératifs de reconstruction, notre gouvernement a immédiatement pris des mesures pour renforcer notre force opérationnelle en Afghanistan.

Nous déployons une autre compagnie d’infanterie et un escadron de chars, ainsi que des véhicules blindés de dépannage et des engins blindés du génie.

Nous fournissons aussi à nos militaires une capacité antimortier, y compris un système radar pour localiser les armes de l’ennemi.

Le gouvernement voit à ce que nos soldats obtiennent ce dont ils ont besoin pour faire leur travail.

Conclusion

Mesdames et messieurs, le Canada savait dès le début que cette mission serait ardue.

Mais, les Forces canadiennes sont parmi les meilleures au monde, et elles accomplissent des progrès dans l’une des régions les plus instables de l’Afghanistan.

Nous sommes fiers d’elles.

Mesdames et messieurs, si le Canada et ses partenaires de coalition abandonnaient l’Afghanistan maintenant, les talibans reprendraient le contrôle du peuple afghan.

Ils empêcheraient une fois de plus aux femmes de travailler, laissant des milliers de familles sans revenu.

Ils fermeraient les écoles et les collèges réservés aux filles.

Des institutions et des monuments culturels seraient détruits de façon délibérée.

Le stade de soccer serait encore utilisé toutes les semaines pour des flagellations et des exécutions.

Nous constaterions de façon honteuse notre impuissance alors que des civils afghans seraient exécutés sommairement, que des maisons seraient incendiées et que des biens privés seraient détruits.

Nous craindrions qu’al-Qaïda s’établisse une fois de plus pour menacer le monde entier.

Monsieur le Président, et vous, les membres du comité, il ne fait aucun doute que le travail accompli en Afghanistan par nos soldats, marins, hommes et femmes de la Force aérienne est d'intérêt national – il ne fait aucun doute que c'est ce que nous devons faire.

Leurs efforts aident à protéger les Canadiens contre le terrorisme.

De plus, les militaires aident le Canada à assumer ses responsabilités sur la scène internationale.

Ils aident à améliorer la vie des gens qui se battent pour accéder aux droits et privilèges que de nombreux Canadiens tiennent pour acquis.

C'est pour ces raisons que ce gouvernement est déterminé à poursuivre cette mission jusqu'à la fin.

C’est avec plaisir que je répondrai à vos questions maintenant.

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