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un avenir en art

 

 

 


Notes pour une allocution
de
l'honorable Sheila Copps
ministre de Patrimoine canadien

à l'occasion d'une annonce régionale
au sujet de l'initiative sur les endroits historiques dans le cadre du programme Un avenir en art

Edmonton (Alberta)
Le 8 juin 2001

À VÉRIFIER AU MOMENT DE L'ALLOCUTION

Merci Claudette.

Distingués invités, amis et parlementaires, Tommy Banks, Mesdames et Messieurs, jeunes artistes.

Ma passion pour les arts remonte à mon enfance.

Lorsque j'avais 10 ans, j'ai réussi à convaincre ma mère de me laisser prendre des cours d'art dramatique et de chant au conservatoire jusqu'à la fin de mes études secondaires.

Ma mère, une femme pratique, m'a toutefois dissuadée de quitter les études après le secondaire pour devenir actrice. Elle m'a plutôt convaincue de poursuivre des études universitaires en affirmant que « si j'avais vraiment une passion pour les arts, je pourrais toujours faire une carrière artistique après l'université ».

Bien entendu, une fois rendue à l'université, j'ai commencé à m'intéresser à une foule de choses dont la politique étudiante, et j'ai mis en veilleuse ma passion des arts.

Puis, 25 ans plus tard, le Premier ministre m'a demandé de devenir ministre du Patrimoine canadien. Lorsque je me suis plongée dans ce travail, j'ai commencé à comprendre les grands défis, et les riches possibilités, qui s'ouvraient à nous au Canada.

Je suis particulièrement fière que notre propre Premier ministre soit si fortement convaincu de l'importance du rôle des arts et de la culture dans l'évolution de notre pays.

Les arts et la culture façonnent notre appartenance à notre pays, ce sentiment de se sentir chez soi, peu importe où nous vivons au Canada.

Lorsque le Premier ministre a pris l'engagement, voilà quelques semaines, d'investir 560 millions de dollars additionnels dans les arts et la culture, il faisait bien plus qu'un investissement financier. Il établissait une nouvelle orientation pour la culture et les arts au pays pour le XXIe siècle.

Cet investissement n'est qu'un début. Nous voulons qu'il serve de levier pour créer des partenariats d'investissements stratégiques avec les gouvernements provinciaux, les communautés et le secteur privé afin d'investir encore davantage dans le secteur des arts, qui est l'un des secteurs de notre économie qui marque la plus forte croissance de l'emploi.

Par cet investissement, nous disons aux Canadiens et Canadiennes et au monde entier que le Canada est déterminé à favoriser l'excellence en investissant dans nos récits et dans notre histoire.

Dans un monde où les frontières s'étendent de plus en plus, les Canadiens et Canadiennes sont ouverts à tout ce que le monde a à offrir. En revanche, nous voulons disposer d'un espace assez grand pour raconter les histoires que nos ancêtres nous ont léguées et pour permettre à nos jeunes de chanter nos chansons, dans l'une ou l'autre des langues de notre pays.

W. P. Kinsella, k.d. lang, Jann Arden, Anne Wheeler, Bruce McCulloch, L'UniThéâtre, Jane Ash Poitras, Alaindai. Tous ces artistes racontent leurs histoires et nous offrent l'occasion de comprendre qui nous sommes et où nous sommes en ce moment précis de l'histoire.

Et en ce moment important dans l'histoire de notre pays, nous devons faire des choix : nous pouvons choisir d'être aussi petits que notre poids démographique ou aussi grands que nos rêves.

Comme l'a déclaré notre Premier ministre, la participation culturelle stimule la créativité, enrichit la vie collective, nourrit l'esprit. Les arts et la culture doivent faire partie intégrante de nos vies et de notre société. Les organisations vouées aux arts et au patrimoine doivent aller au-devant de la population, établir des partenariats avec le monde des affaires et les milieux universitaires, éveiller les jeunes esprits et bâtir le public de demain. Et le gouvernement du Canada doit les aider, et il les aidera.

Je n'ai jamais compris ceux qui affirment que ce n'est pas au gouvernement d'appuyer les arts et la culture. Pourtant la musique que nous écoutons, les histoires que nous lisons et les artistes que nous apprécions définissent bien mieux notre civilisation que les états financiers ou le produit intérieur brut.

Une seule pièce de musique peut nous réchauffer l'âme. Un seul contact avec les arts peut pousser un enfant à rêver. Nous avons besoin de ces rêves.

Alors nous investissons dans le Conseil des Arts du Canada. Je suis fière de dire qu'au cours des sept dernières années, notre gouvernement a augmenté nos investissements annualisés de plus de 60 millions de dollars.

Nous allons également investir 13 millions de dollars supplémentaires pour permettre aux jeunes Canadiens et Canadiennes d'obtenir la formation nécessaire pour faire carrière dans le domaine des arts.

Nous investissons dans la stabilisation des organismes artistiques, une idée qui a d'ailleurs vu le jour ici-même, en Alberta. Le fonds de stabilisation des organismes artistiques de l'Alberta était le premier en son genre au pays, et il nous a appris comment aider les organismes à devenir plus viables.

Nous investissons 80 millions de dollars dans une stratégie nationale sur l'infrastructure culturelle.

Nous investissons dans les festivals car nous croyons qu'il faut bâtir de jeunes publics.

Nous investissons aussi 108 millions de dollars dans les nouveaux médias et dans le contenu pour Internet dans plusieurs langues - les langues autochtones, la langue française et la langue anglaise. La majeure partie de ces fonds visera plus particulièrement les jeunes.

Nous investissons dans les exportations culturelles car le Canada a tant à offrir.

Nous investissons également dans l'enregistrement sonore et l'édition de livres.

Nous renouvelons nos investissements dans la Société Radio-Canada, notre radiodiffuseur public qui relie tous les Canadiens et Canadiennes, d'un océan à l'autre. Nous voulons ainsi démontrer notre conviction qu'un radiodiffuseur public est non seulement important sur le plan de la diversité culturelle mais qu'il joue un rôle clé en unissant les Canadiens et Canadiennes.

Avec 30 millions de personnes qui habitent dans six fuseaux horaires différents, nous avons besoin de tels liens. Cependant, certains aspects de notre patrimoine culturel ont sombré dans l'oubli.

Qu'il s'agisse de Head-Smashed-In Buffalo Jump ou de la gare du Canadien Pacifique ici-même, à Edmonton, nous sommes en train de perdre nos endroits historiques un à un, ces lieux où résonnait jadis la voix de nos ancêtres et qui n'ont pu être préservés de manière à faire honneur à notre pays.

Au cours des 30 dernières années, 20 p. 100 de nos édifices historiques sont tombés sous les coups des démolisseurs. Mais aujourd'hui, nous avons une solution.

Depuis 1919, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada a classé plus de 800 sites historiques partout au pays. Ces sites n'ont toutefois pas bénéficié des investissements nécessaires.

Ces sites historiques reflètent la sagesse des premiers habitants du Canada et nous rappellent que nous sommes issus de cette terre et que nous sommes tous liés à jamais.

Plusieurs de ces trésors de notre patrimoine ont subi les ravages du temps et sont en train de disparaître.

Nous avons perdu tant de notre patrimoine que l'heure est venue d'intervenir. Voilà pourquoi le gouvernement a annoncé qu'il investirait dans la protection des édifices historiques comme il le fera dans les arts et la culture.

Quatre-vingts pour cent des élévateurs à grains des Prairies qui étaient faits de bois ont disparu à jamais. Les Canadiens et Canadiennes accordent une grande valeur à leur patrimoine et nous devons mettre fin à ces pertes regrettables.

Dans le budget de l'an dernier, le gouvernement du Canada s'est engagé à élaborer des mesures pour faciliter la préservation des endroits historiques. Puis, dans le dernier discours du Trône, le gouvernement s'est engagé à aider les communautés à établir des programmes artistiques et patrimoniaux qui soient pertinents et viables.

Je suis fière d'être membre d'un gouvernement qui comprend que les endroits historiques ont leur place dans l'avenir et qui est prêt à prendre les mesures nécessaires pour préserver ces richesses.

Le gouvernement du Canada lance un appel à tous les Canadiens et Canadiennes des secteurs public et privé et leur demande de l'aider à trouver des solutions pour préserver ces endroits.Vous avez le savoir-faire. Nous fournirons les outils.

Au cours des trois prochaines années, nous établirons un registre national pour que tous les endroits historiques du Canada soient identifiés et bénéficient des mesures incitatives financières qui seront offertes.

Pour nous convaincre de ce que peut faire un gouvernement qui décide de protéger les endroits historiques, il suffit de jeter un coup d'œil chez nos voisins américains, qui ont établi un tel registre il y a 20 ans. Il s'agit d'un outil fondamental pour identifier les endroits historiques et cet outil n'existe pas au Canada. Voilà pourquoi nous travaillerons avec les gouvernements provinciaux pour établir un registre national au cours des trois prochaines années.

Tous les Canadiens et Canadiennes pourront consulter ce registre dans Internet. Il constituera un guichet unique offrant tous les renseignements sur les endroits ayant une valeur historique à l'échelle locale, provinciale, nationale et internationale.

Ce registre sera bien plus qu'un outil pédagogique. Il nous permettra de sensibiliser la population à l'importance des endroits historiques.

J'aimerais ajouter, pour tous ceux et celles d'entre vous qui avez assisté au lancement du Musée virtuel du Canada il y a quelques semaines, que nous avons commencé à relier chaque musée du Canada. En seulement deux mois, nous avons enregistré plus de 20 millions de requêtes venues de plus de 100 pays. Voilà ce qui s'appelle tisser des liens.

Dans le cadre de notre stratégie sur la protection des endroits historiques, nous établirons des normes canadiennes pour la conservation, la protection et la restauration des endroits historiques. Ces normes fourniront aux propriétaires des conseils de conservation faciles à suivre et guideront l'exécution de travaux de conservation responsables.

Enfin, nous mettrons en place un processus d'homologation qui permettra de reconnaître officiellement les travaux de conservation des endroits historiques et de veiller au respect des normes de conformité.

De cette façon, nous espérons encourager le secteur privé à participer pleinement à la conservation des endroits historiques canadiens.

Outre ces outils, nous voulons mettre en place de nouveaux incitatifs financiers à l'échelle nationale dans le but de préserver notre patrimoine bâti. Le gouvernement ne peut y parvenir seul, et les incitatifs stratégiques encourageront le secteur privé à investir dans les édifices patrimoniaux. Ainsi, l'aide financière accordée permettra de donner une seconde vie à ces édifices.

Ces incitatifs seront ciblés, et ils seront conçus pour établir des règles équitables afin d'appuyer et de préserver les édifices historiques. Ils nous aideront à prendre des décisions éclairées en faveur de la conservation plutôt que de la démolition, des décisions en faveur de la renaissance plutôt que de la destruction.

Dans cette démarche, nous demanderons la coopération des gouvernements autochtones, des gouvernements provinciaux et de tous les Canadiens et Canadiennes afin que la conservation de notre patrimoine fasse désormais partie de notre mode de vie.

Notre investissement ne vise pas uniquement la création d'un héritage de fierté ou d'identité mais aussi à aider les communautés à prospérer. Les endroits historiques constituent un attrait touristique de premier ordre alors que le secteur du tourisme culturel et patrimonial connaît une croissance sans précédent. La conservation de notre patrimoine stimule l'activité économique et améliore notre qualité de vie.

Si l'initiative que nous lançons aujourd'hui ici-même, à Edmonton, connaît le succès que nous espérons, elle constituera la plus importante initiative pour la préservation patrimoniale jamais entreprise. Je crois que d'ici cinq ans, lorsque vous visiterez nos divers centres-villes, vous assisterez à cette renaissance.

Je suis particulièrement heureuse que notre Premier ministre ait compris qu'un investissement dans la préservation du patrimoine constitue un investissement dans la création d'emplois. Cet investissement relancera la vie communautaire de la même façon que le feront les investissements dans les musées, les orchestres et les troupes de danse.

À l'instar de nos œuvres d'art et de nos parcs nationaux, nos endroits historiques sont nos trésors naturels.

Vous qui habitez l'Alberta savez à quel point nous avons une richesse de trésors naturels et de magnifiques montagnes. Mais nous avons aussi une incroyable richesse de trésors humains et nous avons la responsabilité collective de soutenir leur préservation comme nous soutenons d'autres enjeux urbains.

Les endroits historiques sont le fruit du labeur de nos ancêtres. Ils sont leur âme et leur coeur. Ils sont les témoins de la colonisation et du travail acharné des Ukrainiens et des autres immigrants qui ont construit cette partie de notre pays. Ils sont les témoins du passé.

Ils sont les témoins des Autochtones qui sont ici depuis des milliers d'années. Ils sont l'héritage que nous laisserons à nos enfants, à nos communautés et à notre pays.

Ensemble, nous réussirons à préserver les endroits historiques du Canada afin qu'ils puissent refléter le patrimoine de tous les Canadiens et Canadiennes et continuer à faire partie, de manière vitale et dynamique, de notre identité et de notre sentiment d'appartenance.

Merci.





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Date de modification: 2005/05/11
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