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Discours du ministre

Notes d'allocution pour l'honorable Gordon J. O'Connor, C.P., député, ministre de la Défense nationale pour la réunion de l'Association des Parlementaires de l'OTAN

Ville de Québec, Québec

MND / MDN - le 17 novembre 2006

Ministre Verner,
M. Milliken,
M. Lellouche,
Mesdames, Messieurs,
Collègues parlementaires,

C'est avec plaisir que je me joins à vous aujourd'hui dans la belle ville de Québec.

C'est un privilège d'être parmi vous – mes collègues des 26 pays membres de l'OTAN.

Et je me sens honoré de vous accueillir au Canada et dans la ville de Québec, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Cette ville compte parmi les plus vieilles villes de l'Amérique du Nord et elle célèbrera son 400e anniversaire en 2008.

Elle est l'une des dernières villes fortifiées de l'Amérique du Nord.

Et à l'intérieur de ses murs, nous pouvons sentir la présence militaire qui a dominé la ville à ses débuts.

Le terrain d’exercices, les esplanades, l’artillerie, la casemate et l’entrepôt sont tous des vestiges d’un passé marqué par le rythme du tambour de guerre.

Les murs de la ville sont des témoins éloquents du riche patrimoine militaire du Canada et du Québec.

Tout en méditant sur l’histoire de cette magnifique ville, nous ne pouvons nous empêcher de constater à quel point notre approche quant à la Défense a changé au cours des 400 dernières années.

De nouvelles façons de réagir à de nouvelles menaces

Comme vous le savez, notre monde a beaucoup changé au cours des deux dernières décennies.

Les menaces pour la paix et la sécurité ne s’arrêtent plus aux frontières.

Les attentats du 11 septembre – qui ont fait près 3 000 morts, dont 24 Canadiens – ont changé notre façon de voir le monde à jamais.

Les pirates de l’air qui ont détourné les avions se sont entraînés en Afghanistan; c’est aussi là qu’ils ont machiné leur complot.

Le 12 septembre 2001, pour la première fois de son histoire, le Conseil de l’Atlantique Nord a invoqué la clause cinq du Traité de Washington.

Selon cette entente de défense collective, les membres de l’OTAN sont tenus d’appuyer les opérations organisées pour réagir à une attaque armée envers un allié en Europe ou en Amérique du Nord.

Peu après les attentats, les Nations Unies ont reconnu que le régime des talibans constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales parce qu’il faisait la promotion du terrorisme.

En tant que membre de l’OTAN, le Canada a la responsabilité incontestable de protéger ses habitants contre le type de terrorisme que nous avons vu le 11 septembre.

C’est pourquoi le Canada a annoncé qu’il enverrait des troupes en Afghanistan.

Il faut aussi se rappeler que le gouvernement de l’Afghanistan a demandé à l’OTAN de fournir de l’aide.

Le Canada croit aussi que la Force internationale d'assistance à la sécurité de l’OTAN contribue de façon vitale à la sécurité mondiale.

Cette force démontre le rôle que l’OTAN peut jouer dans la réduction des menaces dont l’origine est au delà de la région euro atlantique, et le Canada est fier d’avoir été parmi les premiers à prêter main forte.

Faire en sorte que l’Afghanistan soit stable et sécuritaire – et qu’il ne soit jamais plus un refuge pour les terroristes – constitue une priorité essentielle pour l’OTAN et pour le Canada.

Nous appuyons fermement le rôle de leadership de l’OTAN en Afghanistan.

Le Canada a renforcé son engagement en déployant environ 2 500 soldats canadiens à l’appui de l’opération en Afghanistan.

Toutefois, la mission du Canada en Afghanistan va plus loin que les opérations militaires.

Nous savons que nous ne pourrons réussir notre mission uniquement par des moyens militaires.

C’est pourquoi le Canada a aussi envoyé des diplomates, des spécialistes du développement, des policiers civils ainsi que des experts en matière de questions relatives aux droits de la personne, en gestion publique saine, en souveraineté du droit et en instauration de la démocratie. Tous ces gens travaillent vers un but commun en Afghanistan.

Notre devoir international

Comme vous le savez, les Canadiens sont en Afghanistan avec des représentants de plus de trois douzaines d’autres pays, dont 11 qui ne font pas partie de l’OTAN.

Aussi, 19 organismes de l’ONU sont présents en Afghanistan.

Ils travaillent sans relâche pour aider les Afghans et leur gouvernement national à se débarrasser des promoteurs du terrorisme et à bâtir une société démocratique vivant en sécurité.

En même temps, environ 30 000 soldats de 37 pays – dont environ 2 500 Canadiens – contribuent aux efforts militaires visant à stabiliser l’Afghanistan et à éliminer ce qui reste du régime des talibans une fois pour toutes.

Toutes les démarches civiles et militaires du Canada en Afghanistan sont entreprises conformément au mandat de cette mission.

Notre objectif est clair.

Nous devons empêcher les talibans de retrouver la proéminence qu'ils exerçaient, c’est à dire de prendre le contrôle de l'Afghanistan et de poursuivre leur régime de terreur et de tyrannie, de faire fi des droits de la personne sans scrupule, de punir et de terroriser leurs concitoyens, d'assassiner des innocents, et de donner refuge à des individus qui n'hésiteraient pas à nous menacer sur notre territoire et à l'étranger.

Les membres des Forces canadiennes qui sont en mission en Afghanistan reconnaissent que le succès ne peut être assuré que si la reconstruction et le développement demeurent les principaux objectifs du Canada et une priorité absolue pour notre gouvernement.

Les progrès réalisés en Afghanistan

Au cours des derniers mois, le Canada et ses alliés ont affronté les combats les plus violents de l’histoire de l’OTAN.

Cependant, lorsque je vois les progrès réalisés en Afghanistan, je suis fier du travail effectué par les militaires.

J’ai eu l’occasion de rencontrer nos troupes en Afghanistan à deux reprises; chaque fois, j’ai regardé dans les yeux des soldats, et j’ai pu voir qu’ils comprenaient l’importance de cette mission.

En aidant à améliorer les conditions de vie des Afghans, les Canadiens empêchent les extrémistes talibans de prendre le dessus – de bafouer encore une fois les libertés et les valeurs démocratiques qui nous sont si chères.

En tant que ministre de la Défense nationale, je suis fier des progrès que nous réalisons jour après jour.

Vous vous demandez peut être ce que nous avons accompli au cours des cinq dernières années.

C’est une question légitime.

Nous avons fait des progrès énormes et nous sommes en train de l’emporter.

Plus précisément, selon un sondage mené auprès des Afghans cette année, 84 p. 100 de la population considère que la situation est meilleure qu’elle ne l’était sous le régime des Talibans. Soixante seize pour cent des personnes interrogées ont déclaré que le pays était plus sûr.

Voici pourquoi les Afghans ont une vie meilleure qu’il y a cinq ans.

Il y a cinq ans, il n’y avait pas de gouvernement national et pas de démocratie.

Depuis, l’Afghanistan a organisé avec succès plusieurs élections. Le pays a maintenant une constitution, un président élu et un parlement.

Il y a cinq ans, les femmes vivaient en marge de la société.

Aujourd’hui, les femmes font partie du gouvernement.

Quatre vingt sept femmes siègent à l’assemblée nationale, soit 25 p. cent des députés.

Il y a cinq ans, les gens avaient du mal à se faire soigner.

Aujourd’hui, 80 p. 100 de la population à accès aux soins de santé, soit dix fois plus qu’en 2001.

Il y a cinq ans, l’éducation n’était pas pour tous.

Aujourd’hui, près de six millions d’enfants afghans sont scolarisés, soit six fois plus qu’en 2001. Dans les écoles, près de quatre enfants sur dix sont des filles – alors qu’il n’y en avait pratiquement aucune il y a cinq ans.

Il y a maintenant dix fois plus d’inscriptions dans les établissements d’enseignement supérieur, soit plus de 40 000 étudiants.

Il y a cinq ans, l’économie périclitait.

Depuis, l’économie du pays a triplé et le revenu par habitant a doublé. Les gens ont maintenant plus d’argent.

Enfin, il y a un indicateur indéniable du progrès accompli.

Les gens reviennent chez eux.

Quatre millions de réfugiés sont rentrés en Afghanistan. C’est l’un des plus massifs retours au pays de l’histoire.

Les gens savent qu’il n’y a plus de danger et qu’ils peuvent offrir une vie meilleure à leurs enfants.

Ce n’est pas tout.

Progrès en matière d’opérations militaires et de développement dans la province de Kandahar

Nous réalisons aussi des progrès en ce qui a trait à la situation militaire et aux activités de développement dans la province de Kandahar.

Sur le plan militaire, au cours des derniers six mois, nous avons jeté les bases qui nous permettront de continuer d’améliorer la situation dans la province de Kandahar.

L'opération Medusa, qui a redonné au gouvernement afghan le contrôle d'une partie de la province de Kandahar que l'on croyait être le fief des talibans, n'est qu'un exemple de nos récents succès.

L'été dernier, les Forces canadiennes ont assuré à nos alliés, les Britanniques et les Néerlandais, la sécurité et l'aide dont ils avaient besoin pour partir en mission dans le sud de l'Afghanistan.

Sans le soutien du Canada, l’OTAN n’aurait pu étendre ses opérations dans le sud de l’Afghanistan aussi rapidement.

Nous effectuons maintenant des patrouilles et des opérations de combat dans des secteurs autrefois considérés comme des sanctuaires pour les talibans.

Par ailleurs, nos opérations dans les régions de Pashmull et de Panjawi, à l’ouest de la ville de Kandahar, ont jeté les bases essentielles au développement.

Nous établissons des zones de développement en Afghanistan dans des endroits stratégiques, secteurs de développement qui permettront un renouvellement futur.

Nos progrès en matière de développement sont aussi importants.

Dans la province de Kandahar, où se trouve l’Équipe provinciale de reconstruction du Canada, on a mis sur pied 427 conseils de développement communautaire, dont 106 pour les femmes, qui permettent aux collectivités afghanes d’organiser et de mettre en œuvre des projets de développement ayant des répercussions positives directes sur leur qualité de vie.

Ces conseils ont mené à bien 700 projets.

Nous avons apporté des améliorations en ce qui a trait à la qualité de l’eau potable, à l’hygiène, à l’irrigation, au développement de l’infrastructure, à la production de revenus et aux cliniques de santé dans de nombreuses collectivités de la province de Kandahar!

Plus de 10 kilomètres de canaux d’irrigation ainsi que des réseaux de drainage totalisant 14 km.

Le Canada a aussi contribué au réseau de transport et au réseau électrique de la province de Kandahar. On y a construit 150 km de routes et quatre ponts ainsi que 50 km de lignes électriques et 10 transformateurs, et on a fourni 42 générateurs à des villages de la province.

En outre, plus de 1 000 puits ont été creusés et 800 pompes, fournies. Quatre grands réservoirs d’eau sont maintenant fonctionnels et il existe dans la province des réseaux d’approvisionnement en eau.

De plus, l’EPR canadienne a fourni des ordinateurs et a construit un système de distribution d’eau pour l’Université de Kandahar.

On a distribué plus de 6 000 trousses scolaires aux enfants de la province de Kandahar et on a fait don de bicyclettes au ministère de l'Éducation pour qu'il les distribue comme prix de fin d'année.

Une question de solidarité

Nos projets de reconstruction et de développement, qui sont très importants, reposent sur l’établissement de la paix et de la sécurité en Afghanistan.

À cette fin, tous les alliés de l’OTAN doivent se montrer à la hauteur en prêtant main forte dans toutes les régions de l’Afghanistan.

Comme je l’ai dit au cours de la réunion de l’OTAN en Slovénie, nous devons pouvoir déployer des troupes dans les régions où leur présence est indispensable.

Au début de la mission de l’OTAN au Kosovo, tous les pays avaient imposé des restrictions.

Au fil du temps, ces restrictions ont été éliminées parce qu’elles étaient inefficaces.

Nous nous attendons à ce que, avec le temps, les pays de l’OTAN en Afghanistan lèvent aussi leurs restrictions.

Le Canada demeure optimiste à cet égard.

Nous savons aussi que nous pouvons améliorer la sécurité en Afghanistan d’une autre façon, c’est à dire en renforçant la Force de sécurité nationale afghane.

À titre de ministre de la Défense nationale, je sais que nous connaîtrons du succès lorsque les forces de sécurité nationales afghanes seront bien établies.

Une fois entièrement formées, elles pourront jouer un plus grand rôle aux côtés des troupes canadiennes en se partageant la tâche d’assurer la sécurité de la province de Kandahar.

À ce jour, le Canada a formé plus de 15 000 mille membres de l’armée nationale afghane, et en moyenne, près de 1 000 recrues terminent leur entraînement tous les mois.

Nous avons aujourd’hui 300 militaires de l’Armée nationale afghane mènent des opérations avec les Forces canadiennes dans la région de Panjwayi, et leur nombre devrait augmenter à l’avenir.

Aussi, les Forces canadiennes ont également débuté à former la force de police auxiliaire de l’Afghanistan, et près de 80 recrues reçoivent leur entraînement toutes les deux semaines dans la province de Kandahar.

Le Canada continuera de former et de renforcer les forces de sécurité nationales afghanes, mesure qui s’inscrit dans le cadre de notre stratégie de retrait.

En qualité de ministre de la Défense nationale, je suis fier de vous faire part de nos nombreuses autres réalisations.

Par exemple, le Canada a fourni du matériel aux forces de sécurité nationales afghanes, y compris de nouvelles fourgonnettes, 470 tenues pare balles et 1 000 nouveaux uniformes.

Le Canada a également financé des améliorations à six postes de police auxiliaires locaux ainsi que la construction de deux postes additionnels dans la province de Kandahar.

Ces initiatives permettront aux forces de sécurité nationales afghanes de jouer un rôle de premier plan dans les opérations de sécurité, plutôt qu’un simple rôle de soutien comme c’est le cas actuellement.

Bien que nous ayons accompli beaucoup, nous devons faire plus puisque la population de l’Afghanistan a demandé notre aide et nous souhaitons accroître leur capacité d'assurer la paix et la stabilité dans leur pays.

Conclusion

Aujourd’hui, le peuple afghan ne commence pas uniquement à reprendre espoir.

Les Afghans observent de réels progrès partout autour d’eux et comprennent les conséquences auxquelles ils seraient confrontés si le Canada et ses partenaires de la coalition abandonnaient leur pays aujourd’hui.

Les Talibans reprendraient le pouvoir qu’ils exerçaient sur le peuple afghan.

Les femmes seraient de nouveau interdites sur le marché du travail – ce qui laisserait des milliers de familles sans revenus.

Des écoles et des collèges pour filles seraient fermés.

Des établissements culturels et des monuments seraient détruits de manière irréfléchie.

Le stade de soccer servirait de nouveau à la tenue d’exécutions et de séances de fouettage hebdomadaires.

Nous n’aurions d’autre choix que de rester honteusement à l’écart pendant que des civils afghans seraient exécutés sommairement, des maisons seraient brûlées et des propriétés privées, détruites.

Nous serions contraints à attendre dans la peur qu’Al Qaïda se réinstalle.

Qu’Al Qaïda se fasse un nid à partir duquel il pourrait de nouveau hanter le monde.

Il ne fait aucun doute que le travail des militaires canadiens en Afghanistan est important pour notre pays – que c’est ce qu’il faut faire.

Leurs efforts aident à protéger les Canadiens contre le terrorisme.

De plus, ils aident le Canada à assumer ses responsabilités à l’échelle internationale.

Ils aident à améliorer les conditions de vie de gens qui luttent pour obtenir les droits et privilèges que de nombreux Canadiens tiennent pour acquis.

Pour ces raisons, le gouvernement a la ferme intention de mener cette mission à bien, car nous contribuons à un monde meilleur.

Merci beaucoup.

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