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Discours du ministre

« Canada et Australie : Renforcer les liens qui nous unissent »

Discours du Ministre de la Défense nationale, L'honorable Gordon J. O'Connor, C.P., député

le 7 septembre 2006

Institut Lowy
Sydney (Australie)

LE TEXTE PRONONCÉ FAIT FOI

Introduction

Je vous remercie de votre aimable présentation.

Avant de commencer, je voudrais remercier l’Institut Lowy de m’avoir invité à vous rencontrer aujourd’hui.

C’est un institut qui encourage un public éclairé à débattre des questions de défense et de sécurité à caractère national et international.

Par conséquent, je suis honoré de contribuer à vos discussions.

Aujourd’hui, je veux vous dire que le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à jouer un rôle plus actif et à exercer une plus grande influence sur la scène internationale.

Mais je veux également vous expliquer la nouvelle stratégie de défense du Canada, en mettant l’accent sur les liens qui unissent nos deux grands pays.

En tant que ministre de la Défense nationale du Canada, je suis ici pour promouvoir une relation bilatérale solide et productive, en matière de défense, entre nos deux pays.

Le Canada d’abord

Je vais vous parler tout d’abord des événements de janvier dernier, lorsque les Canadiens ont élu un nouveau gouvernement et plébiscité une nouvelle vision pour le Canada.

Depuis notre entrée en fonction en février, nous avons réglé un certain nombre de dossiers prioritaires en politique intérieure.

Mais nous sommes également résolus à renforcer la capacité du Canada à défendre sa souveraineté nationale et à préserver sa sécurité, et à accroître le leadership et l’influence du Canada dans les affaires mondiales.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté une nouvelle stratégie de défense.

Cette stratégie s’appelle « Le Canada d’abord », car le Canada est notre priorité numéro un.

Nous voulons renforcer la présence du Canada dans l’Arctique, pour affirmer notre souveraineté sur cette vaste région de notre pays et pour mieux servir la population de nos collectivités nordiques.

Nous voulons nous doter de capacités de surveillance efficaces pour couvrir tout notre territoire ainsi que ses approches.

Et nous voulons faire en sorte que les Forces canadiennes soient prêtes à aider les autorités civiles en cas de crise majeure.

« Le Canada d’abord » signifie également que nous allons concentrer notre attention sur nos relations avec nos voisins du Sud.

Notre emplacement géographique, en Amérique du Nord et à côté des États‑Unis, est un fait incontournable.

Près de 2 milliards de dollars de biens et services traversent la frontière Canada‑États‑Unis chaque jour, et on recense chaque année 200 millions de passages frontaliers.

La sécurité du Canada est inséparable de celle des États‑Unis, et les deux pays assument conjointement la responsabilité de la défense du continent nord‑américain.

Cependant, je ne veux pas que vous ayez l’impression que cette stratégie du « Canada d’abord » signifie que nous sommes repliés sur nous‑mêmes. Nous savons que nous devons aussi regarder vers l’extérieur.

Pour utiliser une analogie sportive, nous devons être capables de « jouer à domicile » et de « jouer à l’étranger ».

Pour protéger les Canadiens contre les menaces extérieures avant qu’elles atteignent notre territoire, nous devons « jouer à l’étranger », c’est‑à‑dire établir de solides partenariats avec des démocraties actives sur la scène internationale et contribuer à la stabilité mondiale.

Mais comme vous le savez, une stratégie de défense, bien souvent, n’est qu’une litanie de bonnes intentions.

Je suis fier de pouvoir dire que le nouveau gouvernement du Canada est allé au‑delà des bonnes intentions, et qu’en moins de sept mois, il est passé à l’action.

Nous avons augmenté considérablement notre budget de la défense pour les cinq prochaines années.

Nous avons entrepris de recruter 13 000 nouveaux membres pour notre Force régulière, et 10 000 nouveaux réservistes.

Nous avons annoncé notre intention d’acheter 2 300 camions logistiques de taille moyenne, 16 hélicoptères de transport moyen à lourd, 3 navires de soutien interarmées, 17 avions de transport tactique et 4 avions de transport stratégique.

Ces troupes et ces équipements additionnels nous permettront de mieux servir les intérêts du Canada à l’intérieur de nos frontières ainsi qu’à l’étranger, conformément à notre nouvelle stratégie.

De plus, nous avons renouvelé et amélioré l’Accord sur la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord – ou Accord du NORAD – avec les États‑Unis, pour mieux protéger notre propre territoire.

Et en juin, nous avons annoncé que notre mission en Afghanistan serait prolongée de deux ans, jusqu’en février 2009.

Aujourd’hui, nous avons 2 200 militaires en Afghanistan.

Actuellement, les Forces canadiennes dirigent la Brigade multinationale du Commandement régional Sud, qui compte environ 6 000 membres, et qui est passée avec succès sous le contrôle de l’OTAN.

Il y a un groupement tactique canadien qui aide l’Armée nationale afghane à renforcer la sécurité dans la province de Kandahar.

Nous avons une équipe de conseillers stratégiques à Kaboul qui appuie le gouvernement du président Karzaï.

Et des membres des Forces canadiennes travaillent au Centre d’instruction militaire de Kaboul, à l’hôpital de la coalition installé dans l’aérodrome de Kandahar, et au Quartier général de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).

Mais notre mission en Afghanistan n’est pas seulement militaire. Elle est fondée sur une approche « globale ».

C’est pourquoi nous avons une Équipe provinciale de reconstruction, à Kandahar, qui n’est pas composée uniquement de militaires, et qui compte parmi ses membres des représentants de l’Agence canadienne de développement international, du ministère des Affaires étrangères et de la Gendarmerie royale du Canada.

De plus, le service diplomatique du Canada a établi une ambassade à Kaboul. Et d’ici 2010‑2011, l’Agence canadienne de développement international investira près de 1 milliard de dollars dans la reconstruction et le développement de l’Afghanistan, ce qui fera de ce pays le plus important bénéficiaire de l’aide canadienne.

Somme toute, nous jouons un rôle de premier plan en Afghanistan, et ne vous y trompez pas : nous sommes déterminés à remplir notre mission jusqu’au bout. Pour le bien des Afghans, et pour la sécurité des Canadiens.

En servant en Afghanistan, nous protégeons les Canadiens contre la menace terroriste.

Je peux vous dire que la nouvelle stratégie de défense, les projets d’achat d’équipement, le renouvellement de l’Accord du NORAD et la mission en Afghanistan ne seront pas les seules réalisations de notre gouvernement dans le domaine de la défense.

Nous sommes déterminés à bâtir un meilleur avenir pour nos Forces armées, et à faire du Canada un partenaire plus fiable et plus présent sur la scène internationale.

Intérêts communs

Nous aimerions en particulier renforcer notre partenariat avec l’Australie.

C’est peut‑être un cliché, mais il est vrai que le Canada et l’Australie sont des pays qui « partagent les mêmes valeurs ».

Le Canada et l’Australie sont tous les deux membres du Commonwealth, et ils ont en commun la liberté, la démocratie, le respect des droits de l’homme et la primauté du droit.

Ce sont deux pays à vocation exportatrice qui, en matière de commerce international, favorisent un système ouvert, équitable et non discriminatoire.

Ce sont deux pays relativement peu peuplés qui s’efforcent de maintenir leur souveraineté sur un vaste territoire et sur leurs eaux territoriales.

Et de bien des façons, le Canada et l’Australie sont des pays géographiquement isolés qui ont su faire face aux réalités de la mondialisation.

Bien qu’ils ne soient pas dans le même hémisphère, étant situés de part et d’autre de l’équateur, nos deux pays sont riverains du même océan.

Le Canada se considère lui aussi comme un pays démocratique de la Ceinture du Pacifique.

Il est vrai que nous sommes traditionnellement tournés vers l’Est, c’est‑à‑dire vers l’Europe et nos alliés de l’OTAN. Mais au cours des dernières années, notre attention s’est tournée graduellement vers l’Ouest et le bassin du Pacifique.

Vancouver – sur la côte ouest du Canada – est notre plus gros port, et aujourd’hui, 52 p. 100 des immigrants du Canada viennent de la région Asie‑Pacifique.

Nous sommes conscients également que cette région est de plus en plus importante sur le plan stratégique.

C’est une région qui se caractérise par :

  • une énorme population;

  • une forte activité économique à rayonnement planétaire;

  • une forte demande d’énergie;

  • des territoires disputés;

  • des tensions autour de la Corée du Nord.

Aujourd’hui, nous vivons à une époque où les distances sont de moins en moins importantes.

Les menaces à la sécurité transcendent les frontières et les océans comme jamais auparavant.

Comme il fallait s’y attendre, nos deux gouvernements estiment que les principales menaces à la sécurité sont le terrorisme international, les armes de destruction massive, et les États défaillants et en déroute.

Ces menaces sont mondiales par nature, et elles touchent autant le Canada que l’Australie.

Des Canadiens et des Australiens ont trouvé la mort dans les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York.

À peine un an plus tard, l’explosion d’une bombe dans une boîte de nuit à Bali a rappelé à l’Australie la dure réalité de la menace terroriste mondiale.

Depuis les attentats de 2001, l’Australie est à l’avant‑garde de la campagne internationale contre le terrorisme.

Et je peux vous dire qu’aujourd’hui, en Afghanistan, les Canadiens sont fiers de travailler au coude à coude avec leurs camarades australiens.

Les militaires canadiens et australiens travaillent ensemble au Quartier général multinational du Commandement régional Sud, et votre Force opérationnelle de reconstruction, dans la région Sud, relève du Quartier général. Par conséquent, les Canadiens sont au courant de l’excellent travail que vos hommes et vos femmes accomplissent.

Nous aimerions trouver des façons de collaborer encore plus directement avec les Australiens.

Par exemple, en officialisant la contribution de l’Australie à l’hôpital de la coalition à Kandahar.

Ou en intégrant des Australiens à l’équipe de conseillers stratégiques qui appuie le gouvernement central à Kaboul.

Partenariat Canada-Australie en matière de défense

Les attentats terroristes – entre autres événements – ont sensibilisé l’opinion aux liens qui existent entre le Canada et l’Australie, et aux avantages qu’il y aurait à renforcer ces liens.

La coopération entre nos deux pays a une longue histoire qui remonte à la guerre des Boers. Ensuite, il y a eu les deux conflits mondiaux, la guerre de Corée, la guerre du Golfe, le Timor‑Oriental, et maintenant l’Afghanistan.

Mais notre partenariat ne doit pas être tourné vers le passé. Il doit être le prolongement des initiatives de coopération amorcées il y a de nombreuses années.

Nous devons aller de l’avant.

Nous devons nous adapter aux réalités d’aujourd’hui, et nous préparer à affronter les défis de demain.

Nous devons tirer profit des liens qui nous unissent aujourd’hui.

Actuellement, dans le domaine de la défense, le Canada a plus de contacts réguliers avec l’Australie qu’avec tout autre pays de la région Asie‑Pacifique.

Cette année, pour la première fois, nous allons tenir des discussions au niveau de l’état‑major militaire, et j’espère que cela deviendra un événement régulier.

De plus, une rencontre est prévue, dans les mois qui viennent, entre notre Chef d’état‑major de la Défense et votre Chef des forces de défense.

Nos hauts fonctionnaires chargés du matériel de défense se sont rencontrés en juillet dernier, et ils se rencontreront encore trois fois avant la fin de l’année.

Le Sous‑ministre de la Défense du Canada assistera lui aussi à une de ces rencontres.

De plus, l’Australie a établi récemment un poste d’officier de liaison auprès du Quartier général de l’OTAN – une alliance dont le Canada est un membre dévoué depuis sa fondation.

Nous avons une longue tradition de coopération au niveau opérationnel, et maintenant, nous sommes en train de forger un partenariat au niveau stratégique.

Conclusion

Il y a quatre mois seulement, dans notre Chambre des communes, j’écoutais le Premier ministre Howard s’adresser au Parlement canadien.

Ce jour‑là, il a dit : « [Le Canada et l’Australie] ont beaucoup de choses en commun, mais ils ne font pas autant de choses ensemble qu’ils devraient. »

Il a poursuivi en ces termes : «Les défis du XXIe siècle vont corriger cette situation. »

Je suis parfaitement d’accord avec lui.

Le gouvernement du Canada est prêt à tisser des liens plus importants, plus solides et plus nombreux entre nos deux pays – pour servir les intérêts du Canada et de l’Australie, et pour que nous soyons des partenaires et des acteurs de premier plan sur la scène internationale.

Il est vrai que géographiquement, nos deux pays sont très éloignés l’un de l’autre.

Mais allez en Corée, et vous verrez un monument commémoratif à la gloire de nos soldats qui s’élève juste au pied des collines que les forces canadiennes ont défendues lors de la bataille de Kapyong, en 1951.

Pas très loin de là, il y a un autre monument commémoratif, mais celui‑là est à la gloire des soldats australiens.

Contrairement à nos deux pays, qui sont séparés par une distance de près de 15 000 kilomètres, la colline 677 et la colline 504 – les positions respectives des forces canadiennes et des forces australiennes pendant la bataille de Kapyong – ne sont pas très éloignées l’une de l’autre.

En avril 1951, les soldats canadiens et australiens ont fait preuve – ensemble – d’une grande bravoure.

Et c’est ce qu’ils font encore aujourd’hui en Afghanistan.

Encore une fois, nos troupes ont parcouru de longues distances pour unir leurs efforts dans le cadre d’une mission jugée importante par nos deux gouvernements.

Il est clair que les 15 000 kilomètres qui nous séparent ne sont pas un obstacle à notre collaboration.

Continuons dans cette voie.

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