ANNEXE 2
PLANS D’ACTION DU GOUVERNEMENT DES TERRITOIRES DU NORD-OUEST
relatifs à l’enseignement dans la langue de la minorité
et à l’enseignement de la langue seconde
2005-2006 à 2008-2009
TERRITOIRES DU NORD-OUEST - PLAN D’ACTION 2005-2009
PRÉAMBULE
ENTENTE CANADA – TERRITOIRES DU NORD-OUEST
RELATIVE À L’ENSEIGNEMENT DANS LA LANGUE DE LA MINORITÉ ET
À L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE SECONDE
Orientations générales du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest au niveau des langues
Dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO), il y a onze (11) langues officielles dont neuf (9) langues autochtones ainsi que l’anglais et
le français. En 2001, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a entrepris de revoir ses politiques relatives aux langues
officielles. Le gouvernement a donc entamé une étude approfondie sur le sujet en créant un comité formé de députés. Après
plusieurs mois de consultations et de recherche, ce comité a publié, en mars 2003, le document intitulé : Un territoire aux voix
multiples, Rapport final: Comité spécial sur la révision de la Loi sur les langues officielles. Une soixantaine de recommandations ont été faites par le comité pour orienter le gouvernement dans ses efforts afin d’encourager la préservation et l’utilisation des langues
officielles aux Territoires du Nord-Ouest.
Après avoir étudié les recommandations du comité, chaque ministère du gouvernement territorial a entrepris une révision de ses
politiques pour s’assurer que celles-ci respectent le rôle des langues dans la vie des citoyens et la contribution significative des
langues à la culture et à la société des TNO. C’est ainsi qu’à l’automne 2004, le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la
Formation a instauré une nouvelle politique scolaire au sujet de l’enseignement des langues autochtones. Cette nouvelle politique
demande aux commissions scolaires de rendre disponible dans leurs écoles, l’enseignement de la langue autochtone de la région,
de la 1e à la 9e année, selon un programme de 90 heures par année. Ce programme s’adresse prioritairement aux jeunes
autochtones. Cette nouvelle politique complémente très bien la politique déjà existante de l’enseignement d’une langue seconde.
Grâce aux deux politiques, les élèves pourront avoir accès à des cours de français ou de langues autochtones bien définis et
permanents d’une année à l’autre. Ce changement d’approche de la part du Ministère aidera à la promotion et à la qualité de
l’enseignement des langues secondes tel que le français dans le futur.
Certaines initiatives prises à la suite des recommandations du rapport final ont trait au français. Par exemple, le musée a entamé la
traduction de ses trousses éducatives pour répondre aux besoins des élèves francophones et des programmes d’immersion ; une
promotion publicitaire a été mise sur pied pour mettre en évidence les quatre bibliothèques territoriales offrant des livres français.
Objectifs et priorités pour l’enseignement du français dans les TNO durant les années scolaires 2005-2009
Le Ministère vise à offrir aux résidentes et aux résidents des Territoires du Nord-Ouest la possibilité d'étudier le français comme
autre langue et d'être sensibilisés aux cultures francophones. Il vise également à offrir aux membres de la collectivité minoritaire
d'expression française la possibilité de se faire instruire en français langue première et de développer, renforcer ou enrichir leur
identité culturelle en se familiarisant avec leur propre culture et celles des autres communautés francophones.
Consultations menées pour établir un plan d’action de quatre ans
Le plan d’action du Canada pour les langues officielles a attiré beaucoup d’attention lors de son lancement. Il a permis d’ouvrir des
horizons et de voir grand dans le domaine de l’enseignement du français dans les TNO. Chaque commission scolaire a élaboré ses
propres objectifs pour répondre aux visions du plan d’action canadien, en consultation avec les partenaires en éducation; soit les
parents et le personnel enseignant. Ensuite, les commissions scolaires ont soumis leurs projets au Ministère au cours de rencontres
de travail.
Avant de soumettre son plan d'action territorial 2005-2009, d'autres rencontres ont eu lieu en décembre 2005 avec les commissions
scolaires pour s'assurer que les résultats souhaités répondent toujours aux besoins et aux attentes des communautés. Dans la
section couvrant les fonds réguliers, nos discussions avec les commissions scolaires nous ont démontré que les besoins de base
sont les mêmes que par le passé. C’est ce qui explique le peu de changement dans cette section du plan. Pour ce qui est des
sections portant sur les fonds additionnels, les projets retenus dans le plan d’action reflètent une vision progressive de
l’enseignement du français comme langue seconde et de l’éducation en français langue de la minorité.
Objectifs spécifiques à l’amélioration des programmes de français de base (Core French)
Recrutement de nouveaux étudiants
La politique sur l’enseignement des langues autochtones à partir de la 1e année a suscité dans plusieurs commissions scolaires la
volonté d’établir des programmes de français langue seconde pour donner le choix aux élèves de poursuivre des études en français
ou dans la langue autochtone de leur région. Ainsi, lors de la période d’enseignement de langue seconde, une partie de la classe
apprend le français et l’autre la langue autochtone de la communauté. Les deux groupes de langues ont de meilleures chances de
succès d’apprentissage, puisque le choix de la langue est laissé à l’apprenant et à ses parents et aussi parce que les groupes
d’apprenants sont plus petits.
Ces programmes de la 1e à la 9e année apporteront des changements par rapport à ce qui se voit actuellement dans les TNO.
Jusqu’à présent, dans plusieurs petites communautés, les cours de français de base ne sont pas offerts de façon systématique
d’une année scolaire à l’autre. Ils sont toujours sujets aux changements d’horaires, de personnel ou du vouloir administratif et
politique de l’école. Les nouvelles initiatives pour enseigner le français de base permettent l’embauche d’enseignants qualifiés de
langue seconde, ainsi qu’une description de tâches bien définie entre les années scolaires, de même que des périodes régulières
d’enseignement de 90 heures par année, par groupes de classe. Cet encadrement de l’enseignement va permettre aux élèves de
progresser plus rapidement dans leur apprentissage et de s’aventurer vers le français langue seconde au niveau du 2e cycle du
secondaire. Dans l’ensemble des TNO le français de base est enseigné dans 6 communautés, soit dans 18 écoles.
Dans les écoles des 27
autres communautés, l’anglais ou la langue autochtone de la région est la langue seconde offerte. Plus de 80 pour cent de la
population de ces communautés est autochtone.
La stratégie pour augmenter le nombre d'élèves dans les cours de français de base est donc d'offrir des programmes de français de
la 1e à la 9e année parallèlement avec l'enseignement d'une langue autochtone. D’ici 2007, cette stratégie sera mise en oeuvre dans
toutes les écoles offrant du français de base grâce aux fonds additionnels et complémentaires. Les programmes de français de
base seront bien établis et constants de la 1e à la 9e année.
Du côté pédagogique, des changements de méthodologie dans l’enseignement du français langue seconde sont en cours ou prévus
dans certaines commissions scolaires des TNO. Dès l’année scolaire 2006-2007, une commission scolaire mettra en oeuvre un
programme de Français intensif au niveau de la sixième année. La méthodologie de l’apprentissage des langues AIM ( Accelerative
Integrated Method) est à l’étude dans plusieurs commissions scolaires. La mise à l’essai est planifiée pour septembre 2006. Ces
nouvelles initiatives pédagogiques démontrent bien que l’enseignement des langues secondes est en pleine effervescence.
Objectifs spécifiques à la relance des programmes d'immersion
Accroissement des effectifs
Dans les TNO, des programmes d’immersion de langue française sont offerts dans 6 écoles, réparties dans 3 commissions
scolaires. En 2004-2005, 622 élèves étaient inscrits à ces programmes de langue.
La stratégie pour revitaliser l'immersion est d'augmenter le nombre d'élèves inscrits dans ces programmes. Pour ce faire, le
ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation continuera la mise en oeuvre du programme d’immersion au Beaufort-Delta
tel que prévu au tout début de l’établissement du programme. Le programme d’immersion dans la communauté d’Inuvik atteindra la
7e année durant la dernière année de l’entente 2005 – 2009. Le Ministère continuera également de mettre en oeuvre le programme
d’immersion précoce à l’une des commissions publiques de Yellowknife. D’ici 2009, ce programme offrira des classes de la
maternelle à la 4e année.
Dès l’année scolaire 2007-2008, le Ministère aidera à la mise en oeuvre d’un programme d’immersion tardive à l’une des
commissions publiques de Yellowknife. Ce programme débutera à la 7e année.
Renversement de la tendance au décrochage
Aux TNO, l’éducation universelle, ou inclusion scolaire, est un principe de base de notre système éducatif. L’enseignement doit
promouvoir le développement de l’élève au niveau académique où il est rendu et répondre à son développement social. Il est donc
essentiel que nos écoles reconnaissent et répondent aux besoins de chaque enfant. Dans le passé, les élèves d’immersion avaient
la réputation d’être des enfants doués et ne démontrant aucun problème de comportement. Cette image de l’élève est maintenant
remplacée par une meilleure compréhension des besoins particuliers que crée chez l’élève l’immersion dans une langue seconde.
Pour répondre aux besoins particuliers des élèves d'immersion et ainsi diminuer le décrochage, plusieurs mesures sont proposées.
Elles se définissent par cycles scolaires puisque dépendant de l'âge, les initiatives pour répondre aux besoins seront différentes.
Pour l'élémentaire, on retrouve des programmes d'intervention précoce et de littératie ainsi que des sessions d'initiation à
l'immersion. Pour le 1e cycle du secondaire, des classes plus petites permettent plus d'interaction orale et un développement de
compétences axées vers le 2e cycle. Pour le 2e cycle du secondaire, des activités pour développer le leadership sont organisées.
Personnel enseignant et services d'appui à l'enseignement
Lors des consultations et dans leurs plans d'action, les trois commissions scolaires offrant de l’immersion ont fait valoir le besoin d'un
conseiller pédagogique pour offrir de la formation continue aux personnels enseignants et aux parents.
Dans leurs plans d’action, les commissions scolaires ont proposé différents modèles pour relancer l'immersion. Trois grands axes
ressortent de ces plans : offrir des services spécialisés ou activités aux jeunes d’immersion, promouvoir l’immersion pour faire
connaître ses particularités et améliorer la qualité de l’enseignement. Grâce à ces initiatives, le nombre d’élèves en immersion
restera plus stable, les pratiques d’enseignement seront modernisées et les commissions scolaires développeront leurs propres
experts en immersion.
Jusqu’à présent, le financement reçu par les commissions scolaires grâce aux fonds réguliers a permis d’offrir des programmes
d’immersion. Grâce aux fonds additionnels et complémentaires, les commissions scolaires pourront répondre de façon systématique
aux besoins spécifiques de leurs élèves et de leurs enseignants en immersion.
Objectifs spécifiques à l'enseignement dans la langue de la minorité
Promotion de l’accès et intégration
Il y a une commission scolaire francophone aux Territoires du Nord-Ouest, la Commission scolaire francophone de division (CSFD)
et 2 écoles francophones. En 2004-2005, 137 élèves fréquentaient ces écoles.
Les consultations auprès des représentants de la Commission scolaire ont démontré que la rétention des élèves représente leur
priorité. Les écoles francophones se trouvent à Yellowknife et à Hay River. La Commission scolaire veut offrir à ses élèves des
classes à niveaux jumelés qui se comparent aux écoles de la majorité, c'est-à-dire des classes à deux niveaux scolaires. Le fait de
retrouver trois niveaux dans une classe ne diminue pas automatiquement la qualité de l'enseignement, mais la perception des
parents face à cette situation est négative. Pour améliorer ses chances de recruter et retenir ses élèves, la Commission scolaire
francophone veut éviter les classes jumelées à trois niveaux dans ses écoles.
La Commission scolaire veut aussi répondre aux besoins particuliers de ses élèves. Deux enseignants responsables du programme
de soutien aux élèves orchestreront les services offerts aux élèves ayant des besoins physiques, académiques ou de
comportements particuliers. Des aides-enseignants offriront des services de francisation aux élèves parlant peu ou pas le français,
particulièrement au niveau de la maternelle et du primaire.
Qualité des programmes et enrichissement culturel du milieu scolaire
Pour améliorer ses services à la communauté et à ses parents, la commission scolaire embauchera à plein temps des secrétairesbibliothécaires
dans ses deux écoles. Le lien famille-école-communauté est essentiel dans les communautés minoritaires. Un bon
système de communication est crucial à cette relation. Ces embauches auront aussi des effets bénéfiques sur l’emprunt et la
disponibilité des ressources en bibliothèque.
Personnel enseignant et services d’appui à l’enseignement
Pour offrir des cours spécialisés à une clientèle restreinte d’élèves, la Commission scolaire veut utiliser une technologie de haute
gamme. Elle doit avoir le personnel et la technologie nécessaire pour atteindre son but. Ses besoins de formation ne se limitent pas à la technologie. Elle doit également offrir de la formation à ses enseignants pour reconnaître et répondre aux particularités du milieu
minoritaire.
Jusqu’à présent, le financement reçu par la Commission scolaire grâce aux fonds réguliers a permis d'acheter des ressources,
d'offrir des activités culturelles et de la formation professionnelle. Grâce aux fonds additionnels la Commission scolaire pourra utiliser
des stratégies pour favoriser la rétention et promouvoir le recrutement de ses élèves et de ses enseignants.