À quoi servira l'argent?But du projetLe succès d'une campagne de collecte de fonds dépend d'abord et avant tout de la réponse à cette question en apparence simple : «À quoi servira l'argent?» Notons également d'autres facteurs d'importance comme les personnes à qui vous vous adressez, qui fait la sollicitation et quelles techniques vous utilisez. Ce sont là des facteurs secondaires parce qu'ils sont tributaires de la façon dont vous répondez à la première grande question. Il y a de bonnes et de mauvaises réponses. Dans les mauvaises réponses, on met surtout l'accent sur les besoins internes de l'organisme. Les mauvaises réponses «L'argent servira à :
Vous réussirez très rarement pour ces raisons à obtenir des sommes importantes. Auparavant, il arrivait que des ministères gouvernementaux payaient les coûts fixes des organismes, mais ils le font moins ou plus du tout. Beaucoup de ministères n'accordent aujourd'hui que des subventions de départ à court terme, et ce, quand ils accordent du financement lors d'un projet. Les gens donnent pour les gens «Les gens donnent pour les gens», voilà l'un des plus vieux truismes de la collecte de fonds. Habituellement, les gens ne font pas un don parce que l'organisme comme tel a besoin de fonds. Ils veulent aider d'autres personnes. Votre tâche consiste à leur montrer comment leur don va aider des gens. Les résultats comportent un pouvoir de motivation, pas les chiffres. Si le donateur sait ce que l'on pourra faire de son argent, cela change la nature de sa décision. Au lieu de se dire : «Pourquoi veut-on toujours avoir mon argent?», le donateur sera plus enclin à se poser la question suivante : «Est-ce ainsi que je veux faire une différence ou avoir un impact?» Les donateurs pensent à l'impact de leur don et ne se demandent pas seulement s'ils ont les moyens de donner. Assurez-vous de savoir qui profite de votre travail. Plus vos statistiques seront détaillées, mieux cela vaudra. Souvent, les donateurs sont d'accord pour appuyer des projets destinés à des groupes précis comme les femmes, les autochtones, les jeunes de moins de 24 ans ou les gens du nord de la Saskatchewan. Soyez prêts à leur montrer combien de ces personnes vous aidez (que ce soit à l'aide d'un service ou d'un groupe de défense). Voici quelques suggestions précises concernant les techniques que vous pouvez utiliser. Aidez les gens à comprendre comment votre budget de dépenses est utilisé pour répondre aux besoins des gens. Cela vous aidera, en tant que collecteurs de fonds, à élaborer un énoncé, qui constitue l'explication rapide des raisons pour lesquelles votre organisme a besoin de l'argent que vous sollicitez.
En transformant les coûts en avantages, vous vous demanderez peut-être que faire des coûts administratifs (c'est-à-dire les frais engagés pour payer le personnel, les bureaux, les ordinateurs, etc.). Comme vous le savez probablement, les donateurs ne sont pas motivés à assumer ces coûts. La solution à ce problème, c'est d'affecter un pourcentage des frais d'administration à chaque programme. C'est là une façon plus emballante et plus motivante de faire les calculs, mais aussi plus réaliste. Il est impossible d'administrer un programme sans devoir payer un loyer, acheter du matériel de bureau, des ordinateurs. Si chaque projet n'arrive pas à payer sa part des coûts inhérents, ainsi que les frais de vacances et d'embauche du personnel, le programme sera un échec et deviendra un fardeau pour tout le monde. Suivez les quatre étapes suivantes dans l'établissement de votre budget. Étape n· 1 Séparez les projetsDressez la liste de toutes les activités différentes que votre groupe entreprendra l'année prochaine. Vous pouvez dire qu'il s'agit de «projets» ou de «programmes», ou utiliser un autre terme. Dévoilez les projets cachés qui sont masqués par des frais généraux. Par exemple, est-ce que le directeur général s'adresse à des journalistes ou à des clubs philanthropiques? Faites de cette activité un projet distinct que vous appellerez «Information du public». Tentez ensuite d'obtenir des fonds pour ce travail important. N'incluez pas seulement les nouveaux projets établis à la seule intention des donateurs. Mettez aussi l'accent sur les programmes existants. Les organismes établissent souvent de nouveaux projets qui ne sont pas très prioritaires, simplement parce que les crédits sont disponibles. C'est en fait «répondre aux désirs d'une petite minorité». Une telle façon de procéder est symptomatique d'un malaise et empêche souvent de relever les défis premiers. Cela peut être tolérable si le nouveau projet contribue de façon importante à payer les coûts fixes. Cependant, quand les contrôles comptables sont insuffisants, il arrive trop souvent que le projet draine les ressources économiques et l'énergie des participants. Soyez conscients de ce problème. Étape n· 2 Incluez tous les coûtsAssurez-vous que le coût total de votre projet comprend une part convenable de l'ensemble des coûts de votre organisme N'incluez pas simplement les coûts directs évidents. Intégrez-y tout le budget. Par exemple, un organisme décide d'acheter une fourgonnette pour transporter des personnes âgées. Cependant, obtenir l'argent pour l'achat du véhicule n'est que le début. De nombreux organismes ont découvert, à leur grand désarroi, les nombreux autres coûts en cause. Par exemple, la liste de toutes les dépenses du projet pourrait être la suivante :
Toutes ces dépenses sont normales, elles doivent être incluses dans tout budget réaliste. Pourtant, bien des gens considèrent nombre des postes figurant sur cette liste comme des «frais généraux». Vous trouverez ci-dessous un exemple tiré du monde des affaires qui montre pourquoi cette approche n'est pas efficace. Étape n· 3 : Incluez les coûts fixesOubliez la notion de «frais généraux». Cela n'existe pas. Chaque cent que vous investissez vise à faire en sorte que les projets marchent. Intégrez les coûts rébarbatifs dans les projets. Notez que ces projets constituent les principales activités de votre organisme, et que ce ne sont pas simplement des projets spéciaux. Affectez chaque dépense à un projet ou à un programme. Et maintenant, vous pouvez en toute honnêteté procéder à votre collecte de fonds et dire que le coût du projet n· 1 est de 1 724 $ et qu'il servira à transporter ( X___________) personnes âgées, par exemple. DÉPASSÉS : Les anciens budgets-objets À LA MODE : Budgets axés sur les projets prévoyant la récupération intégrale des coûts Veuillez noter que les chiffres ci-dessous ne sont que des exemples. Il se peut que le total soit inexact. Établissez les coûts d'un nombre précis de services : le «coût unitaire». Si, dans le cadre du projet n· 1, on peut transporter 146 personnes âgées, par exemple, le «coût unitaire» sera le suivant : 1 724 $ ÷ 146 = 37,50 $ par personne. Il est réaliste de demander une contribution «unique» de 37,50 $ à une personne qui peut voir ce que l'on accomplira avec son don. Comment procéder avec les donateurs qui préfèrent l'ancienne manière Certains donateurs insistent toujours pour que les frais d'administration soient soustraits des projets qu'ils financent, si bien qu'ils peuvent accorder un don seulement pour la portion «projet». Heureusement, de plus en plus de donateurs reconnaissent la valeur de la comptabilité de projet. Cependant, en présence d'un donateur qui insiste pour que l'on fasse une séparation bien marquée, il est plus simple d'obtempérer. Celui qui paye les violons choisit la musique! Si le donateur ne finance que les coûts directs, rappelez-vous qu'il ne s'agit pas là de la totalité des coûts du projet. Le reste des frais doit être assumé par d'autres donateurs. Par exemple, en utilisant la méthode comptable des coûts réels, on a prévu un budget de 10 000 $ pour le Projet transport troisième âge. Cependant, le gouvernement a établi que 25 p. 100 de ces coûts étaient des «frais généraux» et, par conséquent, réduit sa subvention à 7 500 $. Que faites-vous en pareil cas? À NE PAS FAIRE : «Le Projet transport troisième âge est financé à 100 p. 100 par le gouvernement, mais nous avons un excédent de 2 500 $ dans les frais d'administration». À FAIRE : «Le Projet transport troisième âge est subventionné à 75 p. 100 par le gouvernement. Les organisateurs ont besoin de 2 500 $ de plus. Il faut épauler le gouvernement. Étape n· 4 : Faites en sorte que le projet soit intéressantRassemblez toute l'information nécessaire pour aider les donateurs à comprendre pourquoi ils doivent donner. Racontez-leur une histoire. Faites appel à tous les aspects de la personne. Pour bien y arriver, donnez des explications qui font appel à la raison, au coeur et au portefeuille. Raisons de donner qui font appel à la raison
Raisons de donner qui font appel au coeur
Raisons de donner qui font appel au portefeuille
Vos réponses vont aider le donateur à voir ce que vous pouvez faire avec son argent. Insistez sur les fins, et non sur les moyens. Demandez de l'argent pour financer des projets précis, non pas les dépenses de l'organisme. Voyons comment l'un des meilleurs organismes de collecte de fonds au monde explique la situation. Voici ce qu'écrivait l'UNICEF dans une de ses brochures sur la collecte de fonds. - «Avec 253 $, on peut acheter une pompe permettant d'approvisionner un village en eau potable». Notez que ce n'est pas un chiffre rond. Si on l'arrondissait à 250 $, il semblerait moins crédible. On peut presque voir les gens de l'UNICEF prendre votre chèque, se rendre dans une quincaillerie, acheter une pompe, mettre quelques timbres sur le colis et le mettre à la poste à destination de l'Afrique qui est aux prises avec le problème de la sécheresse. - «Avec 100 $, on peut acheter suffisamment de sels de réhydratation orale pour sauver des milliers d'enfants souffrant de malnutrition». Voilà qui est très impressionnant! Qui fait beaucoup appel à l'émotivité. Voyez combien de vies peuvent être sauvées. C'est beaucoup mieux que de discuter des problèmes de nutrition et de développement durable, ou de parler de diarrhée et de mort. - «Avec 75 $, on peut acheter suffisamment de vaccins pour immuniser 2 500 enfants contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos». - «Avec 44 $, on achète de la vitamine A pour protéger 1 200 enfants contre la cécité». Notez à nouveau que les chiffres ne sont pas arrondis et que le nombre d'enfants à qui on vient en aide augmente au fur et à mesure que le don diminue. - «Avec 20 $, on peut acheter des blocs-notes pour 300 écoliers». Quelle image évocatrice! Beaucoup plus efficace que de parler de «fournitures scolaires» ou encore «d'appui à un programme d'alphabétisation». Même si vous n'êtes pas l'UNICEF et que vous n'arrivez pas à faire appel à autant de bons sentiments, vous pouvez (et devez) utiliser les mêmes techniques. Rappelez-vous ceci : ne parlez pas de ce que vous allez acheter avec l'argent. Dites plutôt au donateur ce que vous allez faire avec cet argent! Bien que l'exemple qui suive soit simplifié à l'extrême pour étayer un point bien précis, il fait quand même ressortir les méthodes clés.
Bien qu'il n'explique pas en détail nombre des caractéristiques d'une bonne campagne de collecte de fonds, cet exemple sert effectivement à illustrer les techniques qui sont à votre disposition. Attention : Cette approche comporte des dangers.
Le défi qu'il faut constamment relever, c'est d'expliquer à quoi vous voulez consacrer les fonds, de façon que le donateur soit motivé à donner. Voici d'autres exemples :
PROBLÈMES PRÉCIS LIÉS AUX GROUPES DE DÉFENSE Le donateur pourra se sentir plus motivé à donner aux organismes philanthropiques, à moins que les groupes de défense fassent bien ressortir l'importance de leur cause. Dire qu'avec un don de tant, on pourra acheter un fauteuil roulant ou financer un projet de recherche médicale a quelque chose de concret et de crédible. Mais souvent, la promesse de contribuer à changer le système présente peu d'attraits ou s'avère impossible à réaliser. Il faut indiquer clairement aux donateurs comment leur générosité va permettre de mieux venir en aide à un plus grand nombre de personnes, soit par des modifications à la loi, moins de discrimination à l'égard des personnes handicapées ou l'entraide. Voici quelques brefs conseils supplémentaires qui pourraient vous aider à accomplir cette tâche difficile : Faites connaître les réussites d'un groupe ou d'un particulier qui a bien défendu sa cause. Indiquez combien de personnes vont profiter de vos interventions. Dans le contexte de la collecte de fonds, n'essayez pas de vous montrer supérieur en faisant ressortir toutes les lacunes des organismes établis. Vous pourriez mettre les donateurs sur la défensive. Contentez-vous de donner les raisons positives pour lesquelles les donateurs devraient appuyer votre organisme plutôt qu'un autre.
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