Exemples des politiques en matière de dons en nature
d'importants donateurs institutionnels
Air Canada
Personne-ressource : Mme Sandy Gandier
Administratrice, Relations publiques 130, rue Bloor Ouest Toronto
(Ontario) M5S 1P5 Tél. : (416) 323-5510 Fax :
(416) 323-5437
Air Canada fait don de billets d'avion. Ces billets peuvent être
utilisés par l'organisme ou par un conférencier. Ils
peuvent aussi être utilisés comme prix de présence
ou dans le cadre d'un tirage gratuit, mais pas pour des ventes aux
enchères ou des loteries. Les billets doivent être utilisés
dans un délai déterminé.
Air Canada privilégie les organismes humanitaires et de défense
de l'environnement. Les organismes de grande envergure sont davantage
susceptibles d'obtenir son appui.
Dans le domaine des sports, Air Canada appuie le golf, à l'échelle
locale et internationale, de même que le hockey amateur, mais
seulement au niveau national. Règle générale,
elle n'appuie pas les petits organismes sportifs, les hôpitaux,
les fêtes dans les écoles, les concours de beauté,
les courses, les annuaires, les groupes religieux ou les partis
politiques.
Air Canada dispose d'un budget très restreint, considérablement
réduit par rapport aux années précédentes.
Les organismes présentent tant de demandes qu'elle pourrait
remplir la moitié de ses avions si elle les acceptait toutes.
Si votre organisme tient une activité, un représentant
d'Air Canada y assistera avec plaisir. Elle veut l'exclusivité
et être la seule société aérienne y
participant.
Le moment propice pour communiquer avec Air Canada est en mars ou en
avril, si on veut obtenir des billets qui devront être utilisés
au plus tard à la fin août. Les lignes directrices de la
société sont constamment modifiées.
Air Canada exige, conformément à sa politique, une brève
demande écrite. Dans celle-ci, donnez des précisions sur
votre organisme, son travail, la façon dont les billets seront
utilisés, le type de marketing ou de publicité que vous
comptez faire ainsi que d'autres renseignements, à l'appui de
votre demande. N'envoyez pas trop de documents additionnels : «Je
n'ai pas besoin de voir votre rapport annuel, de dire Mme Gandier.
Plus les demandes sont simples et directes, mieux cela vaut».
Pétro-Canada
Siège social :
Personne-ressource : Mme Katherine Stephens Directrice des
Relations publiques 5140, rue Yonge, Bureau 200 North York
(Ontario) M2N 6L6 Tél. : (416) 730-2894
Pétro-Canada donne des bons pour de l'huile et de l'essence.
Ces bons sont offerts précisément à l'échelle
locale.
Le siège social ainsi que les bureaux régionaux font
des dons de matériel de bureau lorsque leurs locaux sont rénovés.
Adressez-vous au siège social pour obtenir un exemplaire du
manuel de Pétro-Canada concernant son programme de dons.
Bien que la plus grande partie du manuel porte sur l'aide financière
offerte, il renferme également des renseignements essentiels
sur les types d'organismes financés et des détails sur
la façon de demander de l'aide.
Voici un extrait très important du manuel :
«En particulier, nous favorisons les endroits où nos
activités sont fortement concentrées».
Xerox Canada
Siège social :
Personne-ressource : Mme Christine Chapman Administratrice,
Service des dons 5650, rue Yonge North York (Ontario)
M2M 4G7 Tél. : (416) 733-6903
Xerox peut faire don de n'importe quel article portant sa marque de
commerce, du photocopieur jusqu'au fer droit pour le golf. Elle peut
aussi donner des services et des fournitures pour ses produits.
Demandez un exemplaire du document intitulé Teamwork:
Xerox Canada and the Community.
C'est à l'échelle locale que les demandes de dons en
nature doivent être faites. Les directeurs de district disposent
de budgets dont les fonds peuvent être utilisés pour des
dons en argent ou en nature.
D'après Mme Pat Lytle, du Service des dons institutionnels au
siège social, Xerox Canada veut recevoir des demandes écrites
brèves mais complètes. Il doit être clair que
l'organisme a bien préparé sa demande, c'est-à-dire
qu'il est au courant des politiques de Xerox en matière de
dons, et qu'il a fait parvenir sa demande au service pertinent.
«Les lettres qui sont de toute évidence envoyées à
une multitude d'entreprises et adressées à un «Cher
ami» sont tout simplement éliminées. Nous n'avons
vraiment pas le temps de les lire. Par contre, nous ne voulons pas
recevoir de brochures de luxe ni des dossiers volumineux remplis de
documents inutiles. Le gaspillage de l'argent des donateurs ne nous
impressionne pas, et nous retournons simplement les documents, nous a
expliqué Mme Lytle. Faites-nous parvenir une proposition simple
en deux ou trois pages. Si elle est raisonnable et conforme à
nos lignes directrices, il n'y aura pas de problèmes, nous vous
téléphonerons si nous avons besoin de plus amples
renseignements».
IBM Canada
Personne-ressource : Mme Kathy Stewart Section des dons
institutionnels Service 43-961 3500, avenue Steeles Est
Markham (Ontario) L3R 2Z1 (905) 513-5859
IBM appuie les organismes sans but lucratif en leur offrant des dons
en nature conformément à son programme Fund for
Community Service.
Les employés et les retraités d'IBM ou leur conjoint
peuvent demander qu'un système informatique et une imprimante
soient donnés à un organisme sans but lucratif avec
lequel ils travaillent. Ils doivent avoir consacré au moins un
an de leur temps à l'organisme et, pendant cette période,
ils doivent avoir fait au moins 10 heures de bénévolat
par mois.
Toutes les demandes doivent être présentées par écrit
par les employés.
Les organismes-cibles sont ceux qui oeuvrent en faveur des handicapés,
des personnes défavorisées, des aînés ou de
l'environnement. Les organismes exclus sont ceux à vocation
religieuse, politique et éducative ainsi que les organismes
strictement récréatifs. La plupart des demandes sont étudiées
en fonction de leur bien-fondé.
Avant de présenter une demande écrite officielle, les
employés doivent s'assurer que leur organisme est admissible à
recevoir un don conformément aux lignes directrices générales
d'IBM.
Apple Canada
Personne-ressource : Mme Marlene Mail Administratrice des dons
Centre d'aide à la clientèle 7495, Birchmount Road
Markham (Ontario) L3R 5G2 (905) 513-5859
La politique en matière de dons d'Apple est restrictive. La
société subventionne les «organismes sans but
lucratif qui mettent au point des logiciels ou des périphériques
sur ordinateurs Macintosh au profit des handicapés physiques».
Ceci touche tant les dons en nature que l'appui financier. Demandez
d'autres détails avant d'envoyer une proposition.
Hewlett-Packard (Canada) Ltée
Personne-ressource : Mme Sandra Pighin Coordonnatrice,
Subventions et dons 5150, Spectrum Way Mississauga (Ontario)
L4W 5G1 Tél. : (905) 206-3245 Fax. : (905) 206-4123
Selon Hewlett-Packard (Canada) Ltée, environ 95 p. 100 de ses
«dons sont faits sous forme de matériel, de logiciels et
de services que la société fabrique ou fournit». La
valeur annuelle de ses dons d'ordinateurs et de matériel médical
s'élève à 1,5 million de dollars. «Toutefois,
les demandes sont environ 10 fois plus nombreuses que les ressources
disponibles».
«En ce qui concerne le reste des fonds, soit 5 p. 100,
l'entreprise accorde des subventions de contrepartie à
Centraide et aux universités ou encore des petits dons en
argent aux organismes communautaires qui lui sont recommandés
par le personnel de succursales situées partout au Canada».
Mme Pighin insiste sur le fait que le secret pour obtenir un don est
«de présenter une demande écrite bien préparée
et adaptée à Hewlett-Packard en veillant à épeler
correctement le nom de l'entreprise, et en évitant de demander
un ordinateur IBM!»
«Dans la demande, l'organisme doit visiblement avoir tenté
de se renseigner sur notre entreprise et sur ses activités. La
lettre doit être signée par la personne même qui
fait la demande et comprendre une adresse de retour. Nous répondons
souvent à ces demandes par l'envoi d'un exemplaire de nos
lignes directrices et une demande de renseignements supplémentaires.
Nous sommes étonnés par le nombre d'organismes qui ne répondent
pas - certains d'entre eux ne sont tout simplement pas préparés
de façon appropriée».
Parmi les exemples de l'appui offert par Hewlett-Packard aux
organismes communautaires, mentionnons un don d'ordinateurs d'une
valeur de 10 500 $ àGlobal Action Plan - section de
London «pour gérer ses programmes environnementaux.
Habituellement, nous préférons que le matériel
donné ne soit pas utilisé
à des fins administratives, mais un de nos employés
participait activement au travail de cet organisme».
À titre d'exemple de l'appui de Hewlett-Packard aux
organismes de défense des handicapés, mentionnons que la
société a donné à Access Place des
imprimantes et des lecteurs d'une valeur de 23 000 $ «afin de
montrer aux handicapés comment adapter à leurs besoins
le matériel utilisé dans la vie courante».
WordPerfect Corporation
Personne-ressource : Mme Cynthia Proudfit 1555 N. Technology
Way Orem, Utah USA 84057 Tél. : (801) 226-7654
La société WordPerfect a établi une politique
de licence concernant les organismes sans but lucratif; elle permet en
effet aux propriétaires dûment enregistrés de
faire don de leurs logiciels périmés ou excédentaires
aux organismes d'aide aux pauvres ou aux démunis.
Le propriétaire d'un logiciel doit écrire à la
société WordPerfect en donnant les détails
suivants :
§ le nom de l'organisme à qui le logiciel sera donné
et le nom d'une personne-ressource § une brève
description des objectifs et des activités de l'organisme
§ le numéro de produit et de licence du logiciel.
Si la demande est acceptable, WordPerfect inscrit le nom de
l'organisme dans sa base de données, lui émet un nouveau
numéro de licence et lui donne l'autorisation d'utiliser le
produit sans frais.
À l'heure actuelle, WordPerfect offre aussi des rabais pour
l'extension des systèmes et les nouveaux produits. Cette
politique est revue tous les six mois. La société ne prévoit
pas y apporter de changements majeurs pour le moment.
C'est donc dire que l'organisme doit trouver des entreprises prêtes
à faire don de tels produits.
Communiquez avec les magasins de logiciels de votre localité
pour savoir qui a acheté des extensions; demandez aux journaux
de parler de vos besoins, concevez des dépliants pour fins de
distribution ou des affiches qui seront exposées dans les
magasins ou sur les babillards communautaires ou des entreprises dans
le but de demander des dons.
Lotus Development Canada Limited
Personne-ressource : Mme Sue Dipoce Dons institutionnels
10, rue Bay, Bureau 1700 Toronto (Ontario) M5J 2R8 Tél.
: (416) 307-3615 Fax : (416) 364-1547
Lotus donne «un produit par organisme et par année»,
conformément à ses lignes directrices.
«Nous encourageons les organismes à préciser quel
produit sera le plus utile pour faire avancer leur cause».
Parmi les programmes offerts, notons Lotus 1-2-3, Freelance
Graphics et Amipro (traitement de texte), soit pour DOS ou
pour Windows.
En outre, Lotus autorise le transfert gratuit aux organismes sans
but lucratif de programmes qui ne sont plus utilisés. Le propriétaire
d'un programme qui n'est plus utilisé peut demander de transférer
ses droits de propriété à l'organisme sans but
lucratif de son choix.
Les demandeurs doivent être des organismes de charité
enregistrés et fournir le numéro qui leur a été
attribué par Revenu Canada.
La société Lotus fournit des formulaires pour les deux
types de demande. Communiquez avec elle par écrit ou par télécopieur
pour obtenir un de ces formulaires.
Tout comme nous l'avons suggéré pour WordPerfect,
l'organisme doit ici prendre de nouveau l'initiative. Il lui
appartient donc de prendre contact avec les donateurs éventuels.
Polaroid Canada Inc.
Personne-ressource : Mme Henriette Goessele Coordonnatrice des
relations publiques 350, Carlingview Drive Rexdale (Ontario)
M9W 5G6 Tél. : (416) 675-3680 Fax : (416) 675-3228
La société Polaroid a élaboré des trousses
de collecte de fonds afin de répondre au nombre
incalculable de demandes qu'elle reçoit.
La trousse comprend un appareil-photo, des pellicules et des cadres
en carton. Le prix des trousses varie entre 250 $ et 935 $. Polaroid
précise que chaque photo montée coûte environ 1,25
$ à l'organisme, qui pourrait la revendre pour un maximum de 4
$.
On trouve dans le document d'accompagnement de Polaroid des conseils
sur l'utilisation de la trousse et des façons de maximiser la
vente des photos.
Les commandes, qui peuvent être effectuées par télécopieur,
sont livrées dans les boutiques d'appareils-photos.
Chaque trousse comprend un appareil-photo que l'on pourra faire
tirer à la fin de la manifestation. Chaque personne qui achète
une photo remplit un coupon de tirage pour l'appareil-photo et un ou
deux rouleaux de pellicule. Cela constitue de plus une excellente façon
de recueillir des noms pour de futures collectes de fonds.
Si les organisateurs veulent plus de cadres ou de pellicule,
Polaroid leur suggère de s'adresser au commerçant local à
qui la première commande est livrée pour obtenir
d'autres rabais. «Ainsi, les deux parties y trouvent leur compte,
le commerçant en effectuant plus de ventes et le collecteur de
fonds en bénéficiant d'escomptes sur les pellicules et
les cadres».
KWIK-KOPY PRINTING
points de service à l'échelle du Canada
Les points de service Kwik-Kopy sont franchisés, la politique
d'aide de chacun étant affaire de rentabilité et de
bonne volonté.
Chaque franchisé prend ses propres décisions en matière
de dons, en les fondant sur une «perspective de marketing»,
soit :
§ les fonds disponibles § le marché visé
par le produit § la demande et l'impact de l'organisme
§ l'importance donnée au nom et à l'adresse de
l'imprimeur § la reconnaissance attendue (plaques,
affiches, photos, lettres à afficher dans le magasin).
THE PRINTING HOUSE
Personne-ressource : Mme Janice O'Born Présidente,
Bureau des dons de charité 15, avenue Stanley Toronto
(Ontario) M6J 1A4 Tél. : (416) 363-5296 Fax : (416)
363-0300
Le groupe TPH appuie les organismes locaux oeuvrant en faveur de la
collectivité qu'il dessert, tant les organismes de charité
enregistrés que les organismes sans but lucratif, l'accent étant
particulièrement mis sur les enfants.
Le groupe remet aussi des certificats-cadeaux d'importances diverses
aux organismes qui respectent ses lignes directrices. Les
certificats-cadeaux peuvent être échangés dans les
points de service locaux.
En échange, voici ce que le groupe TPH demande : «La
reconnaissance, qui nous est due en tant qu'entreprise commanditaire
par l'utilisation de notre logo et de notre nom, soit The Printing
House».
Le groupe TPH n'accepte d'étudier qu'une demande par
organisme chaque année. Son dépliant comprend un
formulaire de demande.
Les donateurs importants autres que les
institutions : des gens riches et moins riches
Les gens peuvent faire des dons en argent relativement importants à
votre organisme sans être fabuleusement riches. Pour vous, un
don de quelques milliers de dollars, ou même de quelques
centaines de dollars, peut avoir un impact important.
Aux fins du présent chapitre, la définition de
l'expression «don important» ne sera pas vraiment précisée.
Commencez avec les sommes que les 20 p. 100 des principaux
bienfaiteurs de votre organisme (si elle en a) lui donnent. Déterminez
qui il vaudrait la peine de solliciter en recourant à la
technique la plus efficace qui existe, soit une demande en personne.
Seuls les dons des personnes (ou des couples) sont abordés
dans ce chapitre. Les techniques qui y sont présentées
ne donnent pas nécessairement de résultats, et nous répétons,
ne donnent pas nécessairement de résultats, avec
les donateurs institutionnels comme les entreprises, les fondations et
les gouvernements.
Solliciter des dons importants de la part de particuliers est une
grande source d'angoisse pour la plupart des gens. Bon nombre sont
convaincus qu'ils ne réussiront pas à obtenir une
contribution personnelle importante, si bien formés à
cette tâche soient-ils. Parfois ils ont raison.
Certaines personnes pensent que quiconque peut avoir accumulé
suffisamment d'argent pour faire un don ne peut pas partager leurs
valeurs. Souvent, ces personnes sont en colère contre les
riches, cela pour des motifs politiques, à cause d'expériences
personnelles difficiles ou simplement par jalousie. Il importe de
pouvoir faire abstraction de ces réserves si vous espérez
obtenir l'appui des milieux aisés.
La collecte de fonds n'est pas un acte révolutionnaire, comme
le dit l'auteure et consultante Mme Joyce Young. On peut vouloir
changer le système, mais le secret pour obtenir des dons de la
part de personnes très à l'aise est de comprendre du
mieux possible la façon dont le système politique et économique
fonctionne. Il ne s'agit pas de déterminer comment le système
devrait fonctionner, mais bien la façon dont il fonctionne réellement
aujourd'hui. Une fois ces points compris, utilisez-les au profit de
votre cause.
Il y a une minorité de gens au Canada, et dans toutes les
collectivités, qui ont plus d'argent et de pouvoir que ceux que
vous essayez d'aider. La question est de savoir comment avoir accès
à cet argent et à ce pouvoir pour effectuer des
changements positifs.
Profil des principaux particuliers donateurs
Les principaux donateurs ont plus d'argent que la moyenne des gens.
Bien que quelques-uns vivent de façon assez frugale et
effectuent des dons importants, il est souvent plus facile de reconnaître
les principaux donateurs à leur revenu et à leur style
de vie plutôt qu'à leurs dons. Par ailleurs, il arrive
que des gens qui ont un revenu et un style de vie très
ordinaires fassent des dons de 500 $ à 1 000 $ ou même
davantage à de nombreux organismes.
Les principaux donateurs ne se trouvent pas seulement dans quelques
richissimes familles au nom très connu. Ils n'ont même
pas besoin de faire partie des gens que nous considérons généralement
comme étant riches.
Au Canada, la personne dont le revenu annuel est de 75 000 $ ou plus
est considérée comme étant riche. Dans certains
milieux, un salaire nettement inférieur pourra faire qu'une
personne soit quand même considérée comme étant
à l'aise.
Bon nombre de personnes qui gagnent leur vie en exerçant une
profession libérale ou en occupant un poste de cadre intermédiaire
sont suffisamment à l'aise pour aider votre organisme. Il est
fort possible que les familles à deux revenus aient
suffisamment d'argent pour vouloir partager.
Un grand nombre de personnes qui sont aujourd'hui d'importants
donateurs, même les très riches, avaient des idéaux
dans leur jeunesse. Ces personnes ont peut-être conservé
certains idéaux qui comptent vraiment à leurs yeux, même
si elles les ont partiellement mis de côté pour
progresser dans leur domaine. Peut-être certaines causes leur
tiennent-elles toujours vraiment à coeur et recherchent- elles
une possibilité d'aider.
D'autres personnes ont hérité l'argent qu'elles possèdent
et elles ne devraient pas voir leur réputation entachée
par les méthodes que leurs ancêtres ont utilisées
pour le gagner.
Les donateurs importants donnent en fait de l'argent. Peut-être
s'y sentent-ils un peu obligés du fait qu'ils sont à
l'aise. D'autres ont des raisons personnelles de donner à votre
cause, peut-être parce qu'eux-mêmes ou des personnes
qu'ils aiment sont handicapés, ou travaillent dans le domaine
des arts, ou sont touchés par la pollution ou le crime en
milieu urbain, ou par la cause que votre organisme défend.
Peut-être sont-ils tout simplement d'accord avec vous, du moins
en partie.
Ces personnes ne sont pas toujours très connues. La plupart
passent inaperçues, de sorte que vous aurez besoin d'aide pour
les trouver. Pour chaque donateur dont le nom figure sur un édifice,
bon nombre d'autres donnent sans qu'on leur manifeste une
reconnaissance publique.
Les gens qui ont de l'argent aiment s'amuser tout comme les autres.
Plus ils sont riches, plus ils peuvent se permettre de dépenser
pour s'amuser, comme le souligne M. John O'Leary. C'est pourquoi tant
d'organismes sans but lucratif organisent des galas très courus
où le prix d'entrée est élevé.
Les personnes qui ont de l'argent aiment le pouvoir et l'influence
politiques. Il arrive qu'elles soient actives dans un parti politique,
ce qu'elles perçoivent souvent comme une nécessité
pour préserver leur mode de vie. Ces personnes peuvent aussi
utiliser la politique pour établir des contacts utiles.
Demandez à des politiques amicaux de vous aider à déterminer
qui sont les personnes susceptibles de vous faire des dons importants.
Ces personnes sont incroyablement occupées. Il arrive que les
gens qu'elles ne connaissent pas doivent prendre rendez-vous six mois
à l'avance pour pouvoir les rencontrer.
Il s'agit de personnes qui prennent des décisions rapidement.
L'important donateur qui envisage de faire un don à un
organisme sans but lucratif n'a pas à attendre trois mois ou
davantage l'autorisation d'un conseil d'administration. Il peut sortir
un chéquier et faire un chèque sur-le-champ. Il est
possible d'obtenir de l'argent rapidement de ces personnes, ce qui est
précieux dans les moments de crise ou les situations imprévues.
Souvent, les donateurs importants plus riches n'ont pas peur de
collecter des fonds, contrairement à beaucoup d'autres
personnes. Ils parlent d'argent tout le temps, soit en discutant
d'affaires, de consommation ou d'organismes de charité.
Souvent, ils vont s'appuyer financièrement entre eux dans les
causes qu'ils défendent.
Plus ces gens sont riches, plus ils forment une communauté
unie. Ils vivent ensemble, fréquentent les mêmes écoles,
se marient entre eux, particulièrement à Toronto,
Vancouver, Halifax, Montréal et dans d'autres grands centres. Même
quand les villes se modifient et donnent lieu à l'implantation
de communautés très hétérogènes, il
y a habituellement peu de mélange entre voisins de fourchettes
de revenu très différentes.
Qu'ils soient de culture française ou anglaise, le profil des
donateurs importants est pratiquement le même.
Où habitent les personnes généreuses?
Selon une étude de Revenu Canada, en 1994, et pour la quatrième
année consécutive, c'est au Manitoba et à l'Île-du-Prince-Édouard
que l'on trouve le pourcentage le plus élevé de
donateurs. Dans ces deux provinces, 33 p. 100 des contribuables ont déclaré
des dons de charité. C'est à Rockliffe, en Ontario (un
quartier aisé d'Ottawa) que l'on trouve le pourcentage le plus élevé
de contribuables ayant déclaré des dons de charité,
soit 47 p. 100.
Le Canadien moyen a déclaré des dons de charité
s'établissant à 586 $, comparativement à 567 $
l'année précédente. Près de la moitié
des donateurs ont versé 130 $ ou plus, somme qui n'a pas varié
depuis 1991. C'est la médiane. La moyenne plus élevée
s'explique par le nombre restreint de Canadiens qui ont effectué
des dons très importants.
Le donateur moyen est âgé de 48 ans. Cependant, le
groupe d'âge qui effectue les dons les plus élevés
est celui des 55 à 64 ans, pour qui la moyenne est de 1 500 $.
Les personnes de plus de 64 ans arrivent au deuxième rang, avec
un don moyen de 840 $. Bien que les données ne soient pas
disponibles, il semble possible de confirmer que le groupe d'âge
le plus vieux donne le plus en pourcentage du revenu. Les Canadiens de
moins de 35 ans sont ceux qui donnent le moins avec une moyenne de 300
$.
C'est à Terre-Neuve que l'on trouve la contribution médiane
la plus élevée, soit 240 $. Cette somme est de 100 $ de
plus que la médiane nationale.
Cela vient confirmer encore une fois la vieille théorie qui
veut que ce soient les plus pauvres qui donnent le plus. Les chiffres,
qui varient peu, sont là pour le prouver. Parmi les donateurs,
les Terre- Neuviens avaient le revenu médian presque le plus
bas, soit seulement 26 600 $, et pourtant ils ont effectué les
dons médians les plus élevés et donné le
pourcentage le plus élevé de leur revenu aux organismes
de bienfaisance, soit 0,9 p. 100. Les donateurs de l'Île-du-Prince-Édouard
avaient le revenu le plus faible, soit 26 300 $, mais se situaient en
deuxième place par rapport au pourcentage du revenu donné,
soit 0,84 p. 100.
Les donateurs au revenu le plus élevé se trouvaient
dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, et ils ont donné
en gros le pourcentage de revenu le moins élevé. En
dollars réels, cependant, leurs dons médians les
situaient vers le milieu de tout le groupe.
De nouveau, les personnes vivant en milieu rural se sont révélées
les plus généreuses. Les 12 régions ayant
enregistré les dons les plus élevés étaient
toutes situées en milieu rural. Cardston en Alberta, une
collectivité comptant un grand nombre de Mormons, a été
la plus généreuse, le don médian atteignant 2 010
$. Viennent ensuite Raymond et Blumenort en Alberta, ex aequo
avec des dons médians de 1 915 $. Caronport et Hepburn en
Saskatchewan, ont enregistré respectivement des dons de 1 865 $
et de 1 600 $.
Le Québec est la province où le don médian, qui
est de 90 $, est le plus bas. Cela tient peut-être davantage à
l'attitude des gens par rapport à l'impôt sur le revenu
qu'aux dons de charité. La procédure de réclamation
de crédits d'impôt pour dons de charité est plus
compliquée au Québec que dans toute autre province.
Selon les rapports, un Québécois sur quatre ne demande même
pas de reçu d'impôt pour les dons qu'il effectue.
Malgré le faible classement de l'ensemble du Québec,
la ville de Hampstead, qui fait partie de la grande région de
Montréal, a enregistré le don médian le plus élevé
parmi toutes les villes, soit 1 040 $. Viennent ensuite Winkler au
Manitoba, avec 960 $, Steinbach au Manitoba avec 860 $, Rockliffe en
Ontario, avec 750 $, et Coaldale en Alberta, avec 590 $.
L'augmentation la plus élevée du don moyen a été
enregistrée dans les Territoires du Nord-Ouest et en
Colombie-Britannique.
Si l'on subdivise l'étude en groupes encore plus restreints,
la région de tri d'acheminement dont la contribution médiane
a été la plus élevée, soit 1 230 $, était
la région M5N à North York. North York s'est aussi classée
quatrième et septième dans les régions M4R et M4N
respectivement.
Le Québec comptait trois des dix régions de tri
d'acheminement les plus généreuses, malgré son
faible niveau de don global. Ces régions étaient la H3X à
Hampstead, la H3Y à Westmount et la H4V à Côte-Saint-Luc.
Poussant la subdivision encore plus loin, Revenu Canada a étudié
certains itinéraires de facteur. C'est à Toronto, à
North York et à Hampstead que l'on trouve les itinéraires
«les plus généreux». Dans un itinéraire
non précisé de la région M5P, la contribution médiane
était de 2 790 $ et dans un itinéraire de la région
M6B, elle était de 2 385 $.
Et que dire de ceux qui sont vraiment riches?
Bien que les principaux donateurs n'aient pas besoin d'être
riches pour se montrer généreux, il est possible qu'il
existe un lien entre la richesse et la générosité.
«Le fait est qu'il existe un grand nombre de Canadiens riches»,
peut-on lire dans leFinancial Times of Canada du 29 mai 1993.
Une vaste étude sur la prospérité effectuée
il y a quelques années par la firme comptable Ernst &
Young, dont le siège est à Toronto, a permis de
constater que quelque 427 000 ménages canadiens étaient
millionnaires, ce qui correspond à 4,5 p. 100 de tous les ménages.
Parmi ces 427 000 ménages, 268 000 possèdent entre 1
et 2 millions de dollars d'actifs nets, et 18 900 possèdent
plus de 5 millions de dollars.
En ce qui concerne les gens vraiment riches, quelque 500 ménages
possédaient entre 50 et 100 millions, et 135 autres, 100
millions et plus...
Bon nombre des ménages millionnaires possédant entre 1
et 2 millions de dollars ne se considéraient pas comme étant
riches...
Au cours de la prochaine décennie, le nombre de ménages
à posséder entre 1 et 2 millions de dollars devrait
augmenter de 201 p. 100. «On prévoit qu'un grand nombre de
ménages franchiront la barre des 5 millions de dollars, seuil où
le nombre de ménages devrait augmenter du septuple».
Demandez à un PDG
«Presque tous les PDG ont à un moment de leur vie donné
bénévolement de leur temps pour aider une bonne cause;
bon nombre sont actuellement administrateurs d'organismes ou de
fondations de charité», selon un sondage réalisé
par le Groupe Angus Reid en 1992. Du point de vue de l'engagement
financier, les PDG sont généralement de grands alliés
des organismes de bienfaisance; deux sur cinq donnent chaque année
plus de 3 000 $ de leur poche aux organismes de bienfaisance».
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