Patrimoine canadien

Caisses de bienfaisance d'employés

Les caisses de bienfaisance d'employés peuvent constituer une autre importante source d'apport de fonds. Ces caisses sont indépendantes des budgets d'aide des entreprises. Les fonds de ces caisses appartiennent aux employés et non à l'entreprise.

Souvent, ces caisses sont mises sur pied dans le but de recueillir de l'argent pour organiser une fête ou acheter un cadeau à une femme enceinte ou à une personne qui prend sa retraite. Par la suite, on pourra recueillir des fonds pour Centraide, ou même adopter un enfant du Tiers Monde. Au fil du temps, les employés pourront suggérer d'autres causes que la caisse pourrait appuyer. Dans certains cas, les employés pourront former des organisations officielles qui entreront en rivalité avec les clubs philanthropiques. Les membres de ces caisses peuvent demeurer actifs longtemps après avoir quitté l'entreprise.

Les administrateurs de caisses de bienfaisance d'employés sont plus difficiles à trouver que les agents responsables des dons dans les entreprises. Il n'existe pas d'annuaire pour ces caisses, mais cela a un bon côté puisque leurs responsables sont sollicités moins souvent.

La meilleure façon d'entrer en contact avec les administrateurs d'une caisse de bienfaisance d'employés est de demander à l'un des employés de l'entreprise qui appuie votre cause en tant que membre du conseil d'administration, de bénévole, de donateur ou de «client» de vous expliquer avec qui communiquer.

Un simple appel téléphonique s'avérera moins efficace, mais c'est une méthode qu'il vaut quand même la peine d'essayer.

  • Choisissez les entreprises de votre région qui comptent le plus grand nombre d'employés. On peut généralement se procurer la liste de ces entreprises au bureau d'expansion économique de sa ville.
  • Téléphonez à l'entreprise et demandez à la personne qui répond si elle sait qui est la personne responsable de la caisse de bienfaisance des employés. Si elle ne le sait pas, informez-vous auprès de la secrétaire du président. Évitez de vous adresser au bureau du personnel et au Service des relations extérieures, à moins que ce soit la seule solution qui vous reste.
  • Vous pourriez aussi obtenir ce renseignement en vous adressant au bureau local de Centraide, qui travaille avec de nombreux administrateurs de caisses de bienfaisance d'employés. Si votre organisation reçoit des fonds de Centraide, renseignez-vous sur la marche à suivre souhaitée avant de communiquer avec un club.

Quelques exemples de fonds de bienfaisance d'employés dont la générosité n'est plus à démontrer :

  • Association des pompiers professionnels de la Ville de Thunder Bay
  • Caisse de bienfaisance des employés d'Air Canada
  • Caisse de bienfaisance des employés d'IBM
  • Caisse de bienfaisance des employés de la Banque de Montréal
  • Caisse de bienfaisance des employés des Lignes aériennees Canadien International
  • Caisse de bienfaisance des employés d'Ontario Hydro
  • Caisse de bienfaisance des employés de la Société canadienne des postes
  • Caisse de bienfaisance des employés de Toronto Hydro
  • Conseil consultatif des employés de l'Hôpital général de Port Arthur
  • Fonds de charité consolidé des employés de Can Car
  • Fonds de charité consolidé des employés de la Ville de Thunder Bay
  • Les employés de la Commission scolaire séparée de Thunder Bay
  • Reach Out, caisse de bienfaisance des employés du Canada Trust
  • Société Elfun de GE
  • Telephone Pioneers of America

Dons des sociétés

Limites de l'aide

Les sociétés ne donnent pas autant d'argent aux organismes de bienfaisance que les gens le croient. En tout, les sociétés ne donnent que 8 p. 100 des sommes consenties à tous les organismes de bienfaisance du Canada par des instances autres que les gouvernements. Le total des dons des sociétés a beaucoup diminué au début des années 1990. Comme le nombre des demandes augmente et que les budgets et le personnel sont réduits, de nombreuses entreprises ne peuvent même pas répondre aux demandes de subventions qu'elles reçoivent. Même quand elles donnent une réponse favorable, il est fréquent que les subventions ne soient pas remises avant quatre à six mois.

Contrairement aux fondations ou aux gouvernements, les sociétés ne sont pas mandatées pour faire des dons. Personne n'a le pouvoir de leur dicter leurs décisions ou de leur dire quels organismes elles peuvent ou ne peuvent pas appuyer. En fait, il arrive que certains actionnaires s'objectent à ce que la société prélève de l'argent sur les dividendes pour le donner à un organisme de bienfaisance si respectable soit-il.

Les entreprises ont tendance à être très prudentes. Elles n'aiment pas financer des organisations qui sont susceptibles de faire des vagues, si bien que les groupes de défense ont beaucoup de difficulté à obtenir leur appui. Il est rare que les sociétés veuillent être associées à des questions sociales controversées, bien qu'il existe des exceptions notables, commeThe Body Shop.

Malgré tout cela, il n'en demeure pas moins qu'il vaut encore la peine de solliciter des dons de la part des sociétés, si l'on peut se permettre d'attendre.

D'abord, les sommes disponibles sont importantes. Les sociétés donnent environ 400 millions en argent et beaucoup plus de cadeaux en nature. À elle seule, la Banque Royale, qui donne toujours plus d'argent que presque toutes les autres sociétés du Canada, remet environ 10 à 12 millions de dollars aux organismes de bienfaisance chaque année.

Les dons qu'une société consent à un organisme peuvent aussi aider ce dernier à obtenir d'autres dons. La valeur symbolique d'une subvention accordée par une société peut être encore plus importante que l'argent lui-même. Le financement accordé par des sociétés peut aussi accroître les appuis des organismes sans but lucratif et éviter qu'ils ne dépendent d'une seule source de financement qui peut être précaire.

Les sociétés ont aussi accès à des ressources autres que l'argent qui peuvent être très utiles pour les organismes sans but lucratif. Si une société vous subventionne, il est d'autant plus possible que son apport soit aussi autre que financier. De plus, les sociétés mettent souvent des bénévoles au service des organismes sans but lucratif.

Pour les entreprises, les affaires sont les affaires

En général, les sociétés focalisent toute leur attention sur les résultats tandis que les organismes de bienfaisance sont plus axés sur les processus, selon Mme Julie White, ancienne responsable des dons chez Levi Strauss & Co (Canada) Inc. Les organismes de bienfaisance s'intéressent plus à lafaçon de faire les choses. Les sociétés, elles, veulent des résultats; elles veulent savoir ce qui a été accompli et ce que l'on fera avec leur don. Beaucoup de sociétés pensent que les organismes sans but lucratif sont dirigés par des «émotifs». Vous devez faire en sorte de modifier leur point de vue en étant très clairs.

Bien que les conseils qui vont suivre semblent aller d'eux-mêmes, les responsables des dons dans les entreprises affirment qu'il arrive régulièrement qu'ils ne soient pas suivis.

Présentez de préférence des résultats quantifiables. Soyez bien clairs quant aux résultats que vous pouvez réalistement vous attendre d'obtenir. Bon nombre de sociétés examinent chacune des propositions qui leur sont soumises en tenant compte des coûts d'opportunité. Les sociétés se disent : «Si nous finançons cette cause, quelles sont celles que nous ne pourrons financer?» Elles comparent les résultats prévus par les organismes pour décider quelle demande permettra le mieux de traiter le problème en cause.

Évitez d'utiliser un jargon qui veut dire quelque chose dans votre domaine mais qui peut ne pas être facilement compris par les administrateurs d'une société. Le jargon est perçu comme un écran de fumée qui masque la réalité.

Ne présumez pas que le lien entre certains problèmes sociaux et votre projet est toujours évident. Par exemple, une garderie a demandé à une société de l'appuyer financièrement, en expliquant laconiquement que cela permettrait de réduire le nombre de personnes dans le milieu qui iraient en prison. Le lien ne fut pas expliqué étape par étape, et bien qu'il ait pu paraître évident pour les personnes ayant rédigé la proposition, il ne l'était pas pour les responsables de la société.

Avant de présenter votre demande, veillez à ce quelqu'un hors de votre champ d'intérêt la lise afin d'en relever les points obscurs.

Soyez ponctuels lorsque vous avez rendez-vous avez les représentants d'une société. Les responsables des dons de certaines sociétés ont déclaré que les représentants d'organismes sans but lucratif avec lesquels ils avaient rendez-vous avaient eu jusqu'à une heure de retard. Si vous promettez de fournir un rapport pour une date donnée, respectez votre engagement. Si vous ne pouvez arriver à temps à un rendez-vous, le minimum que vous puissiez faire est de téléphoner aux personnes en cause à l'avance pour le leur faire savoir.

Répondez avec célérité aux demandes d'information. Les entreprises comprennent qu'il peut être difficile pour des organismes de bienfaisance de réagir rapidement, particulièrement lorsqu'il s'agit de petits organismes ne disposant pas de spécialistes de la collecte de fonds. Cependant, quand Levi Strauss & Co (Canada) Inc. a pris l'initiative et a proposé aux organismes sans but lucratif de les financer, elle a été obligée d'attendre huit mois avant qu'un organisme ne réagisse.

Habillez-vous de façon professionnelle pour vous présenter à un rendez-vous. N'ayez pas peur d'être trop conservateurs, et soyez impeccables. La première impression est importante.

Votre documentation doit avoir un aspect professionnel. La documentation écrite doit être impeccable et pertinente. Les fautes, particulièrement dans le nom de la personne ou de l'entreprise, produiront un effet des plus déplorables, même pour la proposition la meilleure. Tous les chiffres doivent concorder. Expédiez les reçus pour fins d'impôt rapidement, en les accompagnant d'une lettre de remerciement appropriée. Levi Strauss & Co (Canada) a attendu trois ans avant de recevoir le reçu que devait lui faire parvenir un organisme.

Dire à une entreprise que vous avez acheté ses produits (ou que vous allez le faire si elle vous fait un don) n'est généralement pas utile. Une multinationale comme IBM est peu susceptible d'être impressionnée si vous lui dites que vous venez d'acheter un de ses ordinateurs. Levi Strauss & Co (Canada) est régulièrement sollicitée par des organismes d'aide aux jeunes, qui supposent que les dons font partie du marketing. Ce genre de lien n'aide habituellement pas à obtenir plus d'argent, sauf dans les cas précis de financement axé sur la commercialisation, ou si l'entreprise effectue des dons à même son budget de relations publiques.

Dire à une entreprise quelles sont les autres sociétés, fondations et instances qui vous appuient est utile, à moins qu'il ne s'agisse de concurrents. Généralement, les sociétés n'aiment pas être les seules subventionnaires d'un projet. Cependant, elles veulent la plupart du temps être les seules dans leur domaine, particulièrement si cela doit leur assurer une grande visibilité ou si leur don est plus important. Les banques font exception à cette règle, plusieurs d'entre elles pouvant appuyer le même organisme. Avant de prendre contact avec les concurrents d'une société qui vous appuie de façon importante, demandez-lui si elle s'y objecte. Cela est pertinent lorsque des sommes importantes sont données, par exemple dans les 10 000 $, et non pas pour des sommes autour de 500 $, ou quand le nom du commanditaire figure sur une affiche ou qu'il est publiquement associé à un projet d'une autre façon.

Les entreprises aiment que leur don incite les autres à s'engager. Si le don consenti par une société est susceptible de donner lieu à une subvention de contrepartie de la part d'un autre donateur, faites-le lui savoir.

Les donateurs institutionnels apprécient réellement les projets imaginatifs et innovateurs qui illustrent de nouvelles façons de faire les choses. Il est surprenant de constater combien de projets vraiment inintéressants sont présentés aux sociétés et aux fondations.

Lorsque vous présentez une demande d'aide, il est essentiel d'y joindre le rapport annuel de votre organisme. Il n'est pas nécessaire que ce document soit très compliqué, mais il doit comprendre des états financiers bien clairs. Les sociétés étudient tous les détails des états financiers des organismes qui leur présentent des demandes de fonds. Si certains chiffres sont inhabituels, clarifiez-les. Ne croyez pas qu'ils passeront inaperçus. Un surplus pourra par exemple inciter une entreprise à ne pas donner. Si vous avez un surplus destiné à des fins précises, expliquez-le à l'entreprise sollicitée ou précisez la façon dont il sera utilisé. Prévoyez les questions et répondez-y.

Dans le cas d'une nouvelle organisation, un budget et un plan financier bien préparés remplaceront le rapport annuel. Indiquez où vous vous attendez à obtenir du soutien. Si une société accepte de vous fournir un soutien temporaire pour démarrer votre organisme, soit à titre de donateur ou de parrain, cela est un avantage.

Certaines sociétés acceptent d'accorder un financement de base aux organismes sans but lucratif, à leurs débuts. Par contre, il est très difficile pour un organisme établi d'obtenir du financement de base. La principale raison est que les sociétés n'aiment pas créer de la dépendance. Elles veulent être assurées que si elles accordent une subvention pendant un certain temps, puis la retirent, les organismes vont survivre. Étant donné que les dons des sociétés correspondent à un pourcentage de leurs profits, les responsables s'inquiètent de ce qui va arriver si les sociétés continuent de donner de moins en moins.

À moins d'entretenir de bonnes relations avec une société, il est difficile d'obtenir du financement d'urgence. Généralement, obtenir de l'argent d'une société prend du temps et s'avère fastidieux. Ne vous attendez pas à obtenir beaucoup d'aide d'urgence si vous n'êtes pas déjà en bonnes relations avec une société. Levi Strauss & Co (Canada), par exemple, finançait un certain nombre de centres d'hébergement pour victimes de violence conjugale. Quand un mari en colère fracassait les vitres d'un de ces centres, Levi Strauss & Co (Canada) les remplaçait immédiatement.

Il est très très difficile d'obtenir qu'une société finance vos déficits. Un déficit est perçu (souvent à juste titre) comme un signe de mauvaise gestion. Essayez d'obtenir du financement pour de nouveaux projets plutôt que pour régler vos comptes en souffrance. Si vous avez un déficit important, expliquez-en les raisons et indiquez quels sont vos plans pour remédier aux problèmes à l'origine de ce déficit. (Un conseil : il ne suffit pas de dire «Nous allons recueillir plus de fonds à l'avenir»).

Les sociétés n'aiment pas beaucoup les dotations non plus. Elles préfèrent donner des fonds qui seront utilisés immédiatement pour réaliser certains projets, plutôt que de voir les organismes les investir et vivre à même les intérêts. Les sociétés aiment à penser qu'elles sont mieux placées pour investir l'argent que les organismes sans but lucratif. Si vous investissez dans la société qui vous a fourni la dotation, celle-ci ferait tout aussi bien de vous donner elle-même les intérêts. Si vous n'investissez pas dans cette société, les responsables seront choqués de voir qu'ils fournissent des capitaux à une autre société. Il arrive que les sociétés acceptent de faire une dotation dans un but précis, par exemple pour la recherche permanente, mais les dons aux seules fins de réinvestissement sont rares.

Certaines entreprises rémunératrices gérées par des organismes sans but lucratif sont financées par des sociétés. Celles-ci accordent un financement de base dans la phase de démarrage parce qu'elles apprécient cette approche d'autosuffisance.

Vous devez affecter les dons reçus aux fins auxquelles ils sont destinés. Il arrive parfois que les situations changent pour des raisons indépendantes de la volonté des personnes. En pareil cas, la personne responsable des dons d'une société acceptera généralement, si on lui présente une demande bien documentée, que les fonds soient affectés à de nouvelles fins.

Dans au moins un cas, cependant, un organisme en difficulté financière a utilisé la subvention qu'il avait reçue d'une société pour un projet donné pour payer le salaire du directeur général, à la suite de quoi l'organisme a cessé ses activités. Au cours de son suivi, la société, surprise d'apprendre que l'organisme avait été dissolu, a communiqué avec les membres de son conseil d'administration. Ceux-ci furent à leur tour surpris d'apprendre que l'organisme avait reçu une subvention de la part de cette société. Ils furent encore plus estomaqués de découvrir qu'ils étaient légalement responsables de l'utilisation de cette subvention. La société envisagea sérieusement d'intenter des poursuites contre le conseil d'administration pour qu'il lui rembourse les fonds non utilisés aux fins prévues.

Les conseils d'administration ont une responsabilité légale et éthique, quant à la façon dont les subventions sont utilisées.

Les lettres de remerciement ont une grande importance. Ce sont les gens qui accordent les subventions, et non les entreprises. Chez Levi Strauss & Co (Canada), par exemple, 80 p. 100 des subventions sont approuvées par les comités d'employés, qui comprennent des opérateurs de machine à coudre qui travaillent très fort pour recueillir la part de la subvention qui vient s'ajouter à celle de la société.

Envoyez des rapports de suivi sur vos activités. Cela constitue un excellent moyen de tenir la société informée de ce que vous faites. Même plusieurs années après qu'une subvention a été accordée, une note sur vos réalisations les plus récentes pourra revêtir une grande importance aux yeux des donateurs. Cette lettre pourra être affichée sur le babillard des employés, résumée dans le bulletin de la société ou transmise aux membres du conseil d'administration. Dans cette lettre, l'organisme réaffirme ses priorités et démontre l'utilité des subventions accordées.

Les dons sont prélevés sur les profits. Il pourrait arriver que les employés et les gestionnaires demandent pourquoi ces sommes ne sont pas affectées à la masse salariale, ou que les actionnaires demandent pourquoi elles ne sont pas converties en dividendes. Les responsables des dons dans les sociétés doivent «vendre» le programme d'aide communautaire aux employés et aux investisseurs. En les informant des résultats obtenus, vous les aidez à défendre ce programme.

Comment décider avec qui entrer en contact

Il est important de savoir à qui on peut s'adresser pour obtenir des dons. Choisissez soigneusement ces personnes ou ces entreprises.

N'envoyez pas une lettre type à des centaines d'entreprises. Cela rapporte rarement assez pour payer les frais postaux. Bon nombre d'organismes sans but lucratif se plaignent de ce que les entreprises ne répondent même pas à leurs demandes. Ajustez votre tir, et sachez bien cibler vos efforts.

Voici comment faire un choix judicieux, par ordre de priorité :

(1) Qui connaissez-vous? Les relations sont très utiles lorsqu'il s'agit d'obtenir des subventions. Vous pourriez être surpris du nombre de relations que vous constaterez réellement avoir (même si vous pensez n'en avoir aucune) après avoir fait l'exercice que vous trouverez un peu plus loin.

Trouvez dans les sociétés des gens qui ont des raisons personnelles d'appuyer véritablement votre travail. Ayez recours à ces alliés. De nombreuses sociétés accordent automatiquement la priorité aux groupes dans lesquels certains de leurs employés sont engagés.

Bien des sociétés consentent des dons en raison des personnes qui les ont sollicitées, et non en raison des objectifs d'un organisme. Il est difficile de dire non à un client ou à un fournisseur important. Sachez miser sur vos relations importantes.

(2) Qui donne? Quelles sont les sociétés qui donnent le plus aux organismes sans but lucratif? La liste ci-dessous vous aidera à déterminer celles à qui vous pourrez vous adresser.

(3) Qui s'intéressera à vos projets? Il peut arriver qu'un donateur dont la générosité n'est plus à démontrer ne s'intéresse pas à ce que vous faites. En revanche, une société qui donne très peu à la collectivité en général, pourra s'enthousiasmer pour votre travail. Il sera utile d'effectuer des recherches en vous appuyant sur les techniques ci-dessous.

Recherche préalable à la présentation de demandes

Qui donne? Vous n'avez plus besoin de deviner qui pourrait vous appuyer. Après des années de recherche, on a constaté que la liste des donateurs potentiels se limitait à une centaine de sociétés qui donnent la plupart des fonds. Bien que certaines autres puissent donner aussi, celles-ci sont les plus susceptibles de fournir une contribution importante.

Les «sociétés engagées» du Programme IMAGINE : Dans le cadre du Programme IMAGINE, on a établi une liste de 400 sociétés qui, à la fin de 1993, s'étaient engagées à donner 1 p. 100 de leurs profits avant impôt. Ces 400 sociétés ont versé 192 millions de dollars, soit 40 p. 100 de tous les dons provenant des sociétés.

La raison pour laquelle la plupart des organismes devraient commencer leur collecte de fonds en s'adressant d'abord à ces sociétés a été révélée dans une étude de l'Institut de recherches en dons et en affaires publiques (IRDAP). Les sociétés engagées qui ont fourni des chiffres dans le cadre de l'étude de l'IRDAP ont dit avoir donné en moyenne 976 000 $, tandis que celles qui n'appuyaient pas le programme IMAGINE avaient donné en moyenne 79 000 $. Le don moyen pour l'ensemble des 249 sociétés qui ont indiqué combien elles avaient donné était de 400 000 $. Ensemble, ces sociétés ont donné 99,7 millions de dollars.

Les sociétés ayant participé à l'étude et appuyé le programme IMAGINE ont déclaré avoir donné un total de 89,5 millions de dollars. Les dons provenant de sociétés indiqués dans cette étude représentent approximativement le quart des dons effectués par les Canadiens.

Près de la moitié de ces sociétés donnent davantage malgré la récession. Bon nombre de sociétés ont accru leurs dons malgré la récession, entre 1989 et 1991. Quarante-cinq pour cent des sociétés ayant participé à l'étude effectuée en 1992 par l'IRDAP (l'année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles) ont augmenté leur budget d'aide, même si seulement 23 p. 100 d'entre elles avaient enregistré une augmentation de leurs profits et que 65 p. 100 avaient accusé une baisse à ce titre. En fait, seulement 28 p. 100 ont diminué le total de leurs dons. Ce qui est plus impressionnant encore, c'est que près de 54 p. 100 ont augmenté le pourcentage de profits avant impôt versé aux organismes de bienfaisance.

Au total, combien une société est-elle susceptible de donner? Un pour cent des profits avant impôt, pourcentage généralement établi sur une moyenne de trois ans, constitue un chiffre assez réaliste des dons que les entreprises peuvent effectuer. Plus de 57 p. 100 des sociétés ayant participé à l'étude effectuée en 1992 par l'IRDAP étaient d'avis que cette proportion était «très appropriée». Sept pour cent pensaient par contre que cela était trop peu! Quelque 19 p. 100 considéraient que cela était un peu trop. Seulement 4 p. 100 étaient d'avis que cette proportion était beaucoup trop élevée.

- source : IRDAP

Sociétés d'État, entreprises québécoises, sociétés privées et manufacturiers : «Les sociétés d'État comptent parmi les sociétés les plus généreuses, selon un sondage du Groupe Angus Reid. «Les entreprises québécoises (96 p. 100), les sociétés privées (97 p. 100) et celles oeuvrant dans le secteur manufacturier (84 p. 100) sont les plus engagées à faire oeuvre de bienfaisance; par ailleurs, la majorité des porte-parole des entreprises publiques (61 p. 100) ont dit que leur organisation ne faisait pas de dons de charité».

- Martin P. Connell, président IMAGINE
Toronto Star, 7 mars 1992

Quelles sont les causes que les sociétés appuient?

«Quelles causes une société doit-elle appuyer pour qu'on la dise consciente de ses responsabilités sociales? Les plus importantes sont l'éducation et la recherche médicale», comme le révèle un sondage effectué auprès de 762 Canadiens par Goldfarb Consultants dont les résultats ont été publiés dans le Globe and Mail du 9 novembre 1993.

«Les sociétés sont mieux vues si elles font don d'ordinateurs aux écoles secondaires d'une localité, par exemple, que si elles subventionnent le milieu artistique. Il existe toutefois des différences régionales : les Albertains donnent moins pour les arts, tandis que les Québécois donnent plus à ce chapitre que les autres provinces. C'est au Manitoba, en Saskatchewan et dans les provinces de l'Atlantique que les dons de charité sont les mieux vus. Mais les subventions à l'éducation sont bien cotées partout».

Classement sur une échelle de 100 :  
Éducation 72
Recherche médicale 70
Oeuvres de bienfaisance 57
Sport amateur 48
Organismes artistiques ou culturels 44

- Source : IRDAP

Choisissez vos alliés avec soin. La collecte de fonds, comme la politique, peut donner lieu à d'étranges associations. Il est facile de voir sa crédibilité minée si l'on accepte l'appui de partenaires mal choisis. Il est aussi facile d'établir des restrictions morales pouvant empêcher d'obtenir l'appui des sociétés qui donnent des fonds. Même les groupes de défense qui s'opposent aux sociétés à certains égards pourront faire front commun avec elles dans d'autres domaines. Une approche prudente et équilibrée s'impose donc.

Commencez à l'échelle locale. Les sociétés implantées dans votre collectivité, qu'elles soient de petite ou de grande taille, comptent parmi celles qui sont les plus susceptibles de vous aider. Ces sociétés pourront témoigner plus d'intérêt pour les projets qui aideront leurs employés et leurs clients et qui leur permettront d'améliorer leur image dans le monde des affaires.

Concentrez-vous sur celles qui comptent beaucoup d'employés, par exemple les bureaux ou les usines. Il importe peu qu'elles vendent de leurs produits dans votre secteur, tout comme dans d'autres villes. Si une société enregistre des profits (ou des pertes) importants dans votre collectivité, elle vous prêtera peut-être une attention spéciale.

McCain Foods Limited, par exemple, est un des principaux employeurs du Nouveau-Brunswick. Souvent, la contribution de la société McCain prendra la forme d'investissements à long terme destinés aux hôpitaux locaux et aux services sociaux et de santé des collectivités où vivent ses employés.

Les sections locales peuvent effectuer des dons petits ou moyens sans consulter leur siège social. Souvent, leurs façons de procéder sont aussi plus simples.

L'appui de dirigeants locaux peut aussi s'avérer utile aux niveaux les plus élevés quand des demandes de subventions plus importantes sont présentées.

Est-ce que leurs employés utilisent vos services?

Une entreprise est plus susceptible d'aider si ses employés comptent parmi les résidents, clients, patients ou public visés par un organisme.

Les organismes oeuvrant dans les services sociaux et la santé doivent protéger la confidentialité, cela va de soi. La question est moins pertinente dans le cas des organismes artistiques, sportifs ou éducatifs.

Il peut être facile de trouver où vos clients travaillent si vous avez des locaux où les gens passent, par exemple, une galerie d'art, une salle d'entraînement, de conditionnement physique, de classe ou autres. Demandez aux gens de déposer leur carte de visite dans un contenant en verre ou une boîte pour gagner un prix (qui vous aura été donné, bien entendu).

Si cela n'est pas possible, une petite enquête pourrait s'avérer utile. Écrivez à vos clients et alliés ou téléphonez-leur pour leur expliquer que le fait de connaître des personnes dans une entreprise peut être utile. Demandez-leur de vous dire où les membres de leur famille travaillent ou eux-mêmes travaillent.

Quelles sont les entreprises qui sont les plus susceptibles de donner aux organismes de défense des droits des invalides? Les entreprises du domaine de la santé, par exemple les fabricants de produits pharmaceutiques, se montrent généreuses à l'égard des organismes qu'elles perçoivent comme des alliés dans leur bataille pour améliorer l'accès aux soins de santé de pointe. Bien entendu, certains organismes n'acceptent pas l'appui des compagnies pharmaceutiques qu'ils perçoivent comme des ennemis.

Les compagnies d'assurance apprécient les programmes de santé préventive puisque les gens en bonne santé sont moins susceptibles de leur réclamer des prestations. Elles apprécient les campagnes d'information du public, particulièrement celles sur la prévention des blessures. Elles apprécient aussi les projets de réadaptation et de recherche (ainsi que ceux qui les réclament en plus grand nombre et de meilleure qualité) qui réduisent la période d'invalidité des gens. Enfin, elles pourront appuyer les projets de vie autonome qui accroissent l'indépendance et réduisent la nécessité de verser des prestations d'assurance à long terme.

Les entreprises qui fabriquent des produits que les gens considèrent comme étant dangereux pour la santé (par exemple l'alcool et le tabac) s'intéressent aussi aux projets en matière de santé. Elles recherchent les organismes qui vont réduire les effets nocifs de leurs produits ou étudier le lien entre ceux-ci et certaines maladies. Elles recherchent aussi les projets qui associent leur image aux gens en santé, sophistiqués ou amusants, notamment dans le domaine des sports et des arts. Encore une fois, les différences en matière d'éthique doivent être prises en compte avant de présenter une demande de subvention.

Les projets qui améliorent la santé des employés sont aussi hautement favorisés, particulièrement par les sociétés qui emploient beaucoup de personnel. Les sociétés dont les employés sont sédentaires financent des programmes de conditionnement physique et de prévention contre l'abus de l'alcool et des drogues (tant du point de vue du traitement que du point de vue éducatif). Les sociétés dont les employés exercent des fonctions dangereuses financent les programmes de prévention des accidents dans la mesure où ceux-ci ne sont pas perçus comme allant à l'encontre de leurs intérêts.


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Date modified: 2005-09-02
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