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Introduction

L'année qui vient de s'écouler a marqué un tournant dans l'histoire du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes. En novembre 1993, le Premier ministre a annoncé la tenue d'un examen complet de la politique de défense du Canada, afin de tenir compte de la transformation profonde des rapports internationaux et de l'importance des réalités économiques dans notre pays. En février 1994, un comité mixte spécial du Sénat et de la Chambre des communes a été formé pour consulter la population canadienne sur tous les aspects de la question. Fidèle à son engagement, le gouvernement expose sa nouvelle politique de défense dans le présent Livre blanc.

Les membres du Comité mixte spécial sur la politique de défense du Canada ont parcouru le pays pour recueillir les opinions de nos concitoyens, de spécialistes de la défense, de partisans du désarmement ainsi que de représentants d'organisations non gouvernementales. Ils ont cherché conseil auprès de nos alliés et constaté par eux-mêmes l'œuvre qu'accomplissent nos forces au Canada comme à l'étranger, dans le cadre de NORAD et de l'OTAN, et en matière de maintien de la paix et de secours humanitaires.

Par-delà les travaux du Comité, le gouvernement s'est efforcé d'associer le Parlement àl'élaboration de la politique de défense. Au cours des douze derniers mois, le Parlement a tenu des débats spéciaux sur le maintien de la paix et les essais de missiles de croisière, veillant ainsi à ce que nos décisions tiennent réellement compte des préoccupations des Canadiens de toutes allégeances politiques.

En qualité de ministre de la Défense nationale, j'ai mené mon propre examen de la politique de défense et, pour ce faire, consulté divers groupes intéressés, pris la parole en de nombreuses occasions, accordé de multiples entrevues, et répondu aux innombrables questions de citoyens désireux d'exprimer leur avis sur les questions de défense.

J'ai coprésidé un forum national sur les relations internationales du Canada en compagnie de mes collègues, les ministres des Affaires étrangères et du Commerce international. Ensemble, nous avons élaboré un processus qui a permis d'harmoniser les examens de la politique étrangère et de la politique de défense. J'ai suivi de près les travaux du Comité mixte spécial chargé de l'examen de la politique étrangère du Canada, dont les recommandations ont soigneusement été considérées dans la préparation du présent Livre blanc. Le Premier ministre, mon collègue des Affaires étrangères et moi-même avons, par ailleurs, eu l'occasion d'échanger nos points de vue avec nos partenaires de l'OTAN lors de rencontres bilatérales et lors de réunions des dirigeants politiques de l'Alliance.

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Au sein même du ministère de la Défense nationale, j'ai pris conseil auprès de mes collaborateurs civils et militaires. Certains hauts représentants du Ministère et des forces armées ont comparu devant le Comité mixte spécial. En outre, d'une extrémité à l'autre du pays, les bases et stations des Forces canadiennes ont organisé des journées portes ouvertes pour faciliter la participation de la collectivité et l'informer de l'existence d'un examen de la politique de défense.

Le rapport du Comité mixte spécial a joué un rôle essentiel dans la formulation de la nouvelle politique de défense du Canada. La preuve en est que la quasi-totalité de ses recommandations sont reprises dans le Livre blanc. Dans certains cas, au terme d'un examen plus approfondi, le gouvernement a estimé préférable une approche différente de celle que proposait le Comité, mais sans pour autant dévier du but poursuivi par celui-ci. La recommandation relative aux effectifs de la Force régulière a toutefois été jugée incompatible avec les paramètres financiers impartis au ministère de la Défense nationale. Des compressions budgétaires supérieures à celles qu'envisageait le Comité seront en effet nécessaires pour permettre au gouvernement d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés en matière de réduction du déficit de l'État.

La défense du Canada, de ses intérêts et de ses valeurs procède avant tout d'une préoccupation d'ordre national. L'obligation première du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes consiste à protéger le pays et ses citoyens contre toute atteinte à leur sécurité. Pour les hommes et les femmes qui font profession de défendre le Canada, parfois au prix de leur vie, il s'ensuit un degré de responsabilité et de sacrifice sans égal dans la plupart des autres secteurs. Pour les Forces canadiennes, le bien commun passe avant le bien personnel. Ce dévouement répond aux idéaux de la société canadienne. De même, le fait que ces hommes et ces femmes proviennent des horizons sociaux et régionaux les plus divers atteste qu'il nous est tout à fait possible de résoudre ensemble nos problèmes. À l'heure où l'existence du pays fait l'objet de débats, les symboles nationaux revêtent plus d'importance que jamais, le rôle unificateur du Ministère et des Forces ne peut donc que contribuer à l'édification d'un pays encore plus fort, encore plus dynamique et encore plus prospère.

En dernière analyse, un pays dont on ne considère pas qu'il mérite d'être défendu ne mérite pas d'exister.

Le consensus qui s'est établi sur la voie à suivre - soit une politique efficace, réaliste et abordable, ainsi que des forces armées polyvalentes, aptes au combat et capables de veiller à la sécurité du Canada, dans notre pays comme à l'étranger - guidera les activités du Ministère et des Forces jusqu'au seuil du siècle prochain et au-delà. Nous sommes tous en droit d'être fiers d'avoir défini ensemble une politique de défense nouvelle qui répond aux besoins du Canada et qui nous permettra de respecter nos obligations, envers la nation et envers nos militaires, hommes et femmes.

L'honorable David Collenette, c.p., député

Ministre de la Défense nationale

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Date de modification : 2005-11-14 top Avis importants