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Documentation

La participation des Forces canadiennes à la campagne internationale contre le terrorisme

BG-02.001p - le 7 janvier 2004

D'octobre 2001 à octobre 2003

Opération Support

L'opération Support a constitué la première intervention du Canada suite aux attaques terroristes du 11 septembre 2001.

La première priorité de l'opération consistait à subvenir aux besoins des passagers et des équipages d'avions déroutés vers des aéroports canadiens lorsque les avions civils ont été cloués au sol dans toute l'Amérique du Nord. Ces voyageurs et équipages ont été accueillis dans des installations des Forces canadiennes (FC) à Goose Bay, à Gander et à Stephenville (Terre-Neuve), à Halifax, à Shearwater et à Aldershot (Nouvelle-Écosse) ainsi qu'à Winnipeg (Manitoba) et à Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest).

La deuxième priorité était d'accroître le niveau des mesures d'urgence de sorte que les FC puissent répondre rapidement aux demandes d'assistance humanitaire. Le navire ravitailleur NCSM Preserver, le destroyer NCSM Iroquois et la frégate NCSM Ville de Québec ont été placés à un stade de préparation plus élevé et se sont apprêtés à se rendre dans tout port américain pour aider les victimes d'autres attaques, le cas échéant. L'Équipe d'intervention en cas de catastrophe (DART) s'est préparée à se déployer depuis la 8e Escadre Trenton (Ontario). La DART est formée et organisée pour fournir des secours humanitaires d'urgence en cas de catastrophe. Le Canada a accru son engagement envers le NORAD en positionnant des chasseurs CF-18 à des endroits stratégiques dans l'ensemble du pays. Enfin, les moyens de renseignement des FC ont été mis à la disposition des États-Unis.

Opération Apollo

Ses débuts

L'opération Apollo, participation militaire du Canada à la campagne anti-terroriste, illustrait éloquemment notre engagement envers nos alliés et le maintien de la sécurité à l'échelle internationale.

12 septembre 2001 :

Le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la Résolution 1368, par laquelle il condamne les attaques du 11 septembre, offre ses plus profondes condoléances au peuple américain et réaffirme le droit des pays membres (exprimé à l'article 51 de la Charte de l'ONU) à la légitime défense individuelle et collective. En outre, il appelle la communauté internationale à supprimer le terrorisme et à tenir responsables tous ceux qui aident, appuient ou hébergent les auteurs, organisateurs et commanditaires d'actes terroristes, et déclare que les Nations Unies sont prêtes à combattre le terrorisme sous toutes ses formes.

20 septembre 2001 :

Le ministre de la Défense nationale, l'honorable Art Eggleton, autorise plus de 100 membres des FC qui servent dans le cadre de programmes d'échange militaires aux États-Unis et dans d'autres pays alliés à participer aux opérations menées par leurs unités hôtes par suite des attaques terroristes du 11 septembre.

28 septembre 2001 :

Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la Résolution 1373, par laquelle il énonce les méthodes qu'emploieront les États membres pour réprimer le terrorisme et les organisations qui le pratiquent ainsi que priver les terroristes du financement et du matériel nécessaires à leurs opérations.

4 octobre 2001 :

Le Secrétaire général de l'OTAN, Lord Robertson, annonce qu'en raison des attaques terroristes contre les États-Unis, le Conseil de l'Atlantique Nord (organe consultatif supérieur de l'OTAN) invoque l'article 5 du Traité de Washington, en vertu duquel toute attaque contre un pays de l'OTAN lancée de l'extérieur de ce pays est interprétée comme une attaque contre toutes les nations de l'OTAN.

7 octobre 2001 :

  • Le premier ministre Jean Chrétien annonce que le Canada affectera des forces aériennes, terrestres et maritimes à la force internationale mise sur pied pour faire campagne contre le terrorisme.

  • Le Général Ray Henault, Chef d'état-major de la Défense (CEMD), envoie des ordres d'avertissement à plusieurs unités des FC.

  • L'opération Apollo est établie pour appuyer l'opération américaine baptisée Enduring Freedom (Liberté immuable).

8 octobre 2001 :

Le ministre Eggleton annonce les premiers engagements du Canada dans le cadre de l'opération Apollo, soit l'affectation de quelque 2 000 membres des FC. Des navires de la Marine sont les premières unités des FC à participer à la campagne contre le terrorisme, et leur déploiement est immédiat.

Commandement et contrôle dans le cadre de l'opération Apollo : Force opérationnelle interarmées du Canada en Asie du Sud-Ouest (FOICASO)

Les unités et les formations des FC affectées à l'opération Apollo relèvent du commandant de la Force opérationnelle interarmées du Canada en Asie du Sud-Ouest (FOICASO). Le quartier général de la FOICASO est l'Élément de commandement national (ECN) du Canada, qui compte une quarantaine de membres des FC et se trouve avec le U.S. Central Command (CENTCOM) à la base aérienne MacDill, près de Tampa, en Floride. L'ECN assure le lien entre le Chef d'état-major de la Défense et le CENTCOM américain ainsi que les diverses unités des FC affectées à l'opération Apollo.

Depuis la mi-août 2003, par suite du remaniement des activités du Canada en Asie du Sud-Ouest, l’ECN ne comprend plus qu’un état-major de liaison. Cette équipe de liaison prend part à une nouvelle mission appelée Task Force Tampa (Force opérationnelle Tampa) ou opération Foundation.

Passation de commandement

D'octobre 2001 à avril 2002 : Commodore Jean-Pierre Thiffault

D'avril à novembre 2002 : Brigadier-général Michel Gauthier

De novembre 2002 à mai 2003 : Brigadier-général Angus Watt

De mai 2003 à août 2003 : Brigadier-général Dennis Tabbernor

Marine

Le Canada a été le premier pays de la coalition, après les États-Unis, à déployer un groupe opérationnel naval dans la zone de responsabilité du CENTCOM, qui va de la Corne de l'Afrique à l'Asie centrale. À son apogée en janvier 2002, le Groupe opérationnel naval du Canada comptait six navires de combat et environ 1 500 membres de la Marine.

Chronologie des déploiements des navires

Du 4 août 2001 au 14 février 2002 :

NCSM Halifax

Du 5 décembre 2001 au 27 mai 2002 :

NCSM Toronto

Du 17 octobre 2001 au 27 avril 2002 :

NCSM Charlottetown

Du 17 octobre 2001 au 27 avril 2002 :

NCSM Iroquois et Preserver

Du 12 novembre 2001 au 28 mai 2002 :

NCSM Vancouver

Du 5 décembre, 2001 au 28 mai, 2002 : NCSM Toronto

Du 17 février au 17 août 2002 :

NCSM Ottawa

Du 23 mars au 14 octobre 2002 :

NCSM Algonquin

Du 1er mai au 17 novembre 2002 :

NCSM St. John's

Du 22 mai au 24 octobre 2002 :

NCSM Protecteur

Du 9 septembre 2002 au 25 avril 2003 :

NCSM Montréal

Du 15 septembre 2002 au 2 mai 2003 :

NCSM Winnipeg

Du 2 février au 1 juillet 2003 :

NCSM Regina

Du 24 février au 29 juillet 2003 :

NCSM Iroquois

Du 5 mars au 28 août 2003 :

NCSM Fredericton

Du 15 juin 2003 au 14 décembre2003 :

NCSM Calgary

Passation de commandement

Du 7 février au 15 juin 2003 : Le Commodore Roger Girouard a commandé la Force opérationnelle 151 de la coalition.

Principaux objectifs opérationnels

Les navires canadiens en déploiement dans le cadre de l'opération Apollo prennent part à des opérations de protection de la force, de soutien de la flotte, d'interdiction du commandement et d'interdiction maritime. À leur arrivée dans le nord de la mer d'Arabie, ils sont intégrés à une formation de la coalition.

  • Opérations de protection de la force : Des navires de guerre manœuvrants et fortement armés tels les destroyers et frégates du Canada assurent des capacités de défense aux navires spécialisés plus vulnérables au sein de la flotte de la coalition multinationale.

  • Opérations de soutien de la flotte : Les ravitailleurs NCSM Preserver et Protecteur ont tous deux croisé dans le golfe Arabo-Persique et la mer d'Arabie à différentes périodes pour ravitailler en mer des navires de la coalition. Les navires de ravitaillement sont indispensables au soutien des opérations navales de la coalition; outre les vivres et les fournitures essentielles comme le carburant, les munitions et les pièces de rechange, ils fournissent aux autres navires de la flotte des services spécialisés comme des soins de santé et une expertise en génie. Durant leur période de service dans le théâtre, les NCSM Preserver et Protecteur ont effectué plus de 200 ravitaillements en mer (REM).

  • Opérations d'interdiction du commandement : Elles visent à empêcher les membres d'al-Qaïda et les talibans de s'échapper de la zone d'opérations à bord de navires marchands ou de bateaux de pêche basés au Pakistan et en Iran. Les tâches des bâtiments canadiens consister à héler les navires, à les identifier, à les poursuivre et à les arraisonner au besoin, puis à les fouiller pour détecter du matériel et des activités indiquant la présence de membres d'al-Qaïda ou de talibans à leur bord.

  • Opérations d'interdiction maritime : Depuis le début de l'opération Apollo, les navires canadiens ont hélé plus de 21 800 navires. Jusqu'à présent, ils ont à leur actif plus de la moitié des 1 100 arraisonnements effectués par la flotte de la coalition multinationale.

Événements importants

  • Durant leurs patrouilles, les navires canadiens sont parfois appelés à porter des secours humanitaires. Le NCSM Vancouver est venu à la rescousse de 45 personnes déshydratées trouvées à bord d'un boutre en panne à la dérive depuis environ une semaine, privées d'eau et de nourriture. Après avoir reçu les premiers soins, de la nourriture, de l'eau et une aide technique de la frégate, les passagers et l'équipage ont pu poursuivre leur voyage. En mars 2002, l'équipage du NCSM Preserver a également sauvé la vie de deux marins arabes gravement déshydratés trouvés à bord d'un navire à la dérive.

  • En juillet 2002, le NCSM Algonquin a collaboré avec des avions de patrouille maritime des FC et un navire de guerre français afin d'appréhender quatre présumés membres d'al-Qaïda. Les 13 et 17 juillet 2002, des équipes d'arraisonnement du NCSM Algonquin ont détenu des suspects avant de les confier aux forces américaines.

  • Le 31 octobre 2002, le NCSM Montréal a intercepté et arraisonné un navire de charge qui se dirigeait vers l'Iraq. Lors de la fouille, l'équipe d'arraisonnement a découvert du matériel suspect, dont cinq bateaux patrouilleurs de 24 mètres, qui semblait contrevenir aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iraq. Le bâtiment a été confié à un autre navire de la coalition dans la région pour qu'il effectue une enquête approfondie.

  • Le 23 mai 2003, le NCSM Fredericton a prêté secours à deux membres d'équipage du navire de pêche Al Safa qui avaient été gravement brûlés dans un incendie de cuisine. Les brûlés ont été transportés à bord de la frégate, où l'adjoint au médecin a stabilisé leur état, puis l'hélicoptère Sea King les a évacués vers un hôpital à terre.

Armée de terre

Déploiement du Groupement tactique du 3 PPCLI

À la mi-novembre 2001, les États-Unis ont demandé à leurs partenaires de la coalition, dont le Canada, de fournir des troupes au sol pour créer une force de stabilisation qui serait déployée dans les secteurs pris par l'Alliance du Nord, de manière à ce que les secours et les approvisionnements humanitaires puissent être distribués à la population afghane. Le Canada a aussitôt placé 1 000 membres de la Force de réaction immédiate (Terre) (FRI(T)) en état d'alerte pour qu'ils soient prêts à se déployer à 48 heures d'avis. La FRI(T) est fort bien adaptée aux opérations en évolution; c'est une force légère et entièrement mobile qui est conçue pour intervenir rapidement lors de missions à l'étranger. À l'époque, elle était surtout formée de membres des bataillons aguerris du Princess Patricia's Canadian Light Infantry basés à Edmonton et à Winnipeg.

La situation au sol en Afghanistan a beaucoup changé en novembre et en décembre 2001. Par conséquent, le Canada a révisé ses engagements et décidé de déployer un contingent d'environ 750 soldats à Kandahar, auprès de la force opérationnelle de l'Armée américaine constituée de membres de la 187th Brigade Combat Team. En janvier 2002, le Canada a accepté de déployer le Groupement tactique du 3e Bataillon, Princess Patricia's Canadian Light Infantry (3 PPCLI), comprenant un escadron de reconnaissance du Lord Strathcona's Horse (Royal Canadians) (LdSH(RC)) ainsi que des éléments de soutien au combat provenant du 1er Bataillon des services. Durant leurs six mois en Afghanistan, les soldats du Groupement tactique du 3 PPCLI ont exécuté des tâches allant de la sécurité aéroportuaire au combat.

Le déploiement du Groupement tactique du 3 PPCLI a augmenté sensiblement l'effectif des FC participant directement à l'opération Apollo. Il représentait une autre contribution importante à l'appui direct de l'opération Enduring Freedom. C'était aussi un nouvel exemple de l'importance de l'interopérabilité avec nos alliés.

L'escadron de reconnaissance du LdSH(RC) était équipé de véhicules blindés de reconnaissance Coyote, de fabrication canadienne, à la demande expresse de nos alliés américains. Vu sa vitesse maximale de 100 kilomètres/heure et sa capacité de gravir une pente de 60 degrés, le Coyote est bien adapté au type de terrain que l'on trouve en Afghanistan. Il possède également des systèmes perfectionnés de surveillance et de détection à grande distance qui font appel aux plus récents équipements d'optique, d'imagerie thermique, d'intensification d'image, de surveillance radar et de télémétrie laser.

Le Groupement tactique du 3 PPCLI est rentré au pays après six mois de service en Afghanistan. Le redéploiement a été annoncé le 21 juin 2002, et les soldats sont retournés au Canada en deux contingents les 28 et 30 juillet. Ce mouvement de troupes a été coordonné avec la rotation prévue des troupes américaines, ce qui a permis d'utiliser les ressources de transport aérien des États-Unis.

Peloton de sécurité

Le 14 mars 2003, un peloton composé d'environ 35 soldats du 1er Bataillon, Princess Patricia's Canadian Light Infantry, basé à Edmonton (Alberta), a été déployé dans la région du golfe Arabo-Persique afin d'assurer la sécurité locale des unités des FC déployées dans le cadre de l'opération Apollo. Le déploiement du peloton de sécurité fait partie d'un plan de protection de la force. En juillet 2003, des soldats du 1er Régiment, Royal Canadian Horse Artillery, basé à la Base des Forces canadiennes Shilo (Manitoba), ont remplacé les membres du 1 PPCLI.

Événements importants

  • Opération Anaconda : En mars 2002, les membres du Groupement tactique du 3 PPCLI se trouvaient dans les montagnes de la province de Paktia, à l'est de Gardez, dans le cadre de l'opération Anaconda, menée par les États-Unis en vue de ratisser les montagnes à la recherche de combattants talibans et d'al-Qaïda, de les capturer et de détruire leurs abris. Le contingent canadien était formé de 16 soldats, y compris six tireurs d'élite et une force d'extraction d'urgence qui se composait de personnel des services de santé, de sécurité et de transport et était munie de véhicules spéciaux pour conditions hivernales. Ces soldats ont essuyé des tirs et engagé le combat contre l'ennemi, et des combattants talibans et d'al-Qaïda ont été tués. Les forces ennemies ont résisté aux attaques avec détermination et montré qu'elles étaient bien organisées et équipées. Tout au long de l'opération Anaconda, les équipes canadiennes de tireurs d'élite se sont fait remarquer pour la précision meurtrière avec laquelle elles ont supprimé les positions de mortiers et de mitrailleuses lourdes de l'ennemi. Grâce à leurs compétences, elles ont empêché ou arrêté des attaques qui auraient pu coûter la vie à de nombreux soldats de la coalition.

  • Opération Harpoon : À l'aube du 13 mars 2002, la coalition a lancé une mission offensive séparée à peu près dans la même région que le théâtre de l'opération Anaconda. Cette nouvelle mission, baptisée opération Harpoon, avait pour but d'éliminer une poche de résistance précise d'al-Qaïda et des talibans et consistait en un assaut interarmées mené par les Canadiens et les Américains au moyen de forces terrestres et aériennes. L'élément terrestre était un bataillon composé de soldats canadiens et américains dont le commandement tactique était assuré par le Lieutenant-colonel Pat Stogran, commandant du Groupement tactique du 3 PPCLI. Le 14 mars 2002, les troupes de reconnaissance canadiennes du Lcol Stogran ont mené un des pelotons américains à un réseau de grottes et de bunkers. Les Américains ont ensuite détruit plusieurs de ces bunkers. L'opération Harpoon a pris fin le 19 mars 2002.

  • L'incident de la Ferme Tarnak : Après l'opération Harpoon, le Groupement tactique du 3 PPCLI est rentré au camp de l'aéroport international de Kandahar pour reprendre ses fonctions de sécurité et s'entraîner en vue d'autres missions. Le 17 avril 2002, une bombe aérienne a été larguée par accident sur des soldats du Groupement tactique du 3 PPCLI qui prenaient part à un exercice de tir réel à Ferme Tarnak, zone d'entraînement située à environ cinq kilomètres au sud de l'aérodrome de Kandahar. Quatre soldats ont été tués et huit autres blessés. Le ministre de la Défense nationale a convoqué une commission d'enquête sur « l'incident de la Ferme Tarnak », comme on l'appelle maintenant, et certaines parties du rapport final de cette commission ont été rendues publiques.

  • Opération Torii : Le 4 mai 2002, les forces de la coalition ont lancé l'opération Torii dans la région de Tora Bora, en Afghanistan. Cette mission de trois jours dirigée par le Lieutenant-colonel Pat Stogran, responsable d'une force opérationnelle internationale dont faisaient partie quelque 400 soldats canadiens, visait à trouver des réseaux de grottes des talibans et d'al-Qaïda, à recueillir des renseignements sur les activités terroristes dans la région et à détruire ces grottes de manière à les rendre inutilisables. Les lieux d'inhumation découverts pendant l'opération Torii ont fourni des preuves d'ADN qui pourraient servir au personnel du renseignement.

  • Province de Zobol : Entre le 30 juin et le 4 juillet 2002, la majorité des membres du Groupement tactique du 3 PPCLI ont été déployés dans la province de Zobol, située à une centaine de kilomètres au nord-est de Kandahar, afin d'y établir pour la première fois une présence de la coalition. Durant ce déploiement, les Canadiens et l'Armée nationale afghane ont ratissé la vallée de Shin Key, ce qui a permis d'obtenir des renseignements sur les activités récentes des membres d'al-Qaïda et des talibans. Ils ont aussi récupéré plusieurs roquettes, resserré les liens avec le gouverneur de la province et distribué des secours humanitaires (p. ex., des couvertures, des aliments et des fournitures scolaires) à la population.

  • Rapatriement : Le 13 juillet 2002, le Groupement tactique du 3 PPCLI a mis fin à ses opérations et commencé à préparer son retour au Canada. Après un bref séjour à Guam (une étape du processus de réintégration prévu), les soldats sont arrivés à Edmonton (Alberta) les 28 et 30 juillet 2002. Ceux qui n'étaient pas basés à Edmonton ont poursuivi leur voyage à destination de Winnipeg (Manitoba), de Kingston ou de Trenton (Ontario).

Force aérienne

Détachement de transport aérien stratégique

Le 16 novembre 2001, le Détachement de transport aérien stratégique a quitté la 8e Escadre Trenton avec un avion de transport à long rayon d'action CC-150 Polaris (Airbus A310) et une quarantaine de membres des FC, y compris trois équipages de conduite et une équipe de manutention du fret aérien. D'abord basé en Allemagne, le Détachement de transport aérien stratégique a par la suite été envoyé dans la région du golfe Arabo-Persique.

Le CC-150 Polaris sert principalement à transporter du personnel et de l'équipement sur de longues distances. Le Détachement de transport aérien stratégique a enregistré quelque 600 heures de vol et transporté environ 3,5 millions de kilogrammes de fret ainsi que plus de 2 300 passagers. Il a aussi été appelé à effectuer des évacuations sanitaires, à fournir des services de soutien et de réapprovisionnement, à livrer rapidement des articles requis sur le plan opérationnel et à assurer les déplacements du personnel dans le théâtre d'opérations.

Le Détachement de transport aérien stratégique a cessé ses activités le 20 mai 2002 et est rentré à la 8e Escadre Trenton le 21 mai 2002. Le CC-150 Polaris continue d'appuyer l'opération Apollo, effectuant régulièrement des vols de réapprovisionnement vers le golfe Arabo-Persique à partir du Canada.

Détachement de patrouille à long rayon d'action

Le 27 décembre 2001, le ministre de la Défense nationale a annoncé le déploiement dans la région du golfe Arabo-Persique de deux avions de patrouille maritime et de surveillance à long rayon d'action CP-140 Aurora avec quelque 200 membres de la Force aérienne, y compris des équipages de conduite et du personnel de soutien, de la 14e Escadre Greenwood (Nouvelle-Écosse) et de la 19e Escadre Comox (Colombie-Britannique).

La mission du Détachement de patrouille à long rayon d'action (Dét PLRA) consistait à assurer aux forces maritimes de la coalition un soutien en matière de reconnaissance et de surveillance. Grâce aux CP-140 Aurora, il était possible d'étendre le rayon de surveillance des forces maritimes de la coalition à des secteurs inaccessibles aux radars embarqués, et les équipages des Aurora recueillaient généralement de l'information bien avant que les radaristes des navires puissent le faire. Les équipages des Aurora ont également contribué à la sécurité des forces de la coalition en surveillant les navires suspects.

Le Dét PLRA avait une mission secondaire dans la zone d'opérations : la recherche et le sauvetage. Si un navire avait sombré ou si un aéronef s'était écrasé en mer, l'équipage d'un Aurora de patrouille aurait pu repérer le lieu de la catastrophe et larguer des équipements de survie (y compris un canot pneumatique et une trousse pour purifier l'eau) afin de permettre aux survivants de tenir jusqu'à l'arrivée d'un bâtiment de surface.

Le CP-140 Aurora est depuis plus de 20 ans l'aéronef de reconnaissance et de lutte anti-sous-marine à missions multiples du Canada. Il est équipé d'une mosaïque de capteurs qui comprend des caméras infrarouge à balayage frontal, des appareils photonumériques et un radar conventionnel. Grâce à la vitesse, à l'endurance et au rayon d'action des Aurora, les équipages ont pu gardé l'œil sur la multitude de navires de surface sillonnant les eaux du golfe Arabo-Persique et de la mer d'Arabie.

Le 19 juin 2003, le Dét PLRA a effectué sa dernière mission à l'appui de la flotte de la coalition. Il a exécuté 500 missions et enregistré plus de 4 300 heures de vol dans le cadre de l'opération Apollo.

Détachement de transport aérien tactique

Le 21 janvier 2002, un groupe précurseur de 35 militaires du Détachement de transport aérien tactique (Dét TAT) a quitté le Canada pour la région du golfe Arabo-Persique afin de préparer l'infrastructure nécessaire à trois avions de transport CC-130 Hercules. Le 25 janvier 2002, le gros du Dét TAT a été déployé avec les avions et quelque 180 membres de la Force aérienne venant pour la plupart de la 8e Escadre Trenton (Ontario).

La mission du Dét TAT consiste à appuyer les forces de la coalition en transportant du personnel, de l'équipement et du fret militaires entre différents endroits dans le théâtre d'opérations, y compris l'Afghanistan. L'appareil polyvalent CC-130 Hercules est idéal pour cette mission : il peut transporter une charge utile de 16 000 kilogrammes et atterrir sans danger avec un plein chargement sur une bande d'atterrissage d'une longueur d'au plus trois terrains de football. En outre, on peut le charger et le décharger rapidement avec de l'équipement simple. Les équipages de conduite et le personnel au sol du Dét TAT sont également bien préparés à la mission : au cours des dernières années, ils ont livré du matériel militaire et de l'aide humanitaire en Somalie, au Kosovo, en Érythrée et dans d'autres points chauds.

Du 7 juin au 6 juillet 2003, deux avions CC-130 Hercules de l'opération Apollo ont été affectés à l'opération Caravan pour aider au transport aérien d'une force de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo.

Le 16 août 2003, le Dét TAT a été renommé l'Unité de transport aérien tactique (UTAT). Cette dernière concentre désormais ses efforts sur l'opération Athena, en Afghanistan, où elle effectue des vols de ravitaillement à l'appui de la Force opérationnelle à Kaboul. Dans le cadre de l'opération Apollo, les équipages du Dét TAT ont effectué plus de 800 sorties et environ 5 800 heures de vol pour livrer quelque 7 millions de kilogrammes de fret et transporter 6 100 passagers.

Détachements d'hélicoptères

Les détachements d'hélicoptères CH-124 Sea King qui servent à bord des navires canadiens de Sa Majesté relèvent de la 12e Escadre, formation de la Force aérienne répartie entre Shearwater, en Nouvelle-Écosse (à l'appui du Commandement maritime de l'Atlantique, basé à Halifax) et Patricia Bay, en Colombie-Britannique (à l'appui du Commandement maritime du Pacifique, basé à Esquimalt). Les hélicoptères embarqués exécutent une vaste gamme de tâches, dont la reconnaissance, le ravitaillement, le transport et les fonctions d'escorte, qui sont essentielles aux opérations d'un groupe opérationnel naval.

Chacune des frégates canadiennes est habituellement dotée d'un hélicoptère, y compris son personnel de maintenance et ses équipages de conduite. Chaque navire canadien de ravitaillement transporte deux hélicoptères, dotés des équipages de bord et de suffisamment de préposés à la maintenance pour appuyer d'autres détachements d'hélicoptères au sein du groupe opérationnel et garder leurs propres aéronefs en état de fonctionnement. La plupart des navires affectés au Groupe opérationnel naval du Canada dans le golfe Arabo-Persique ont eu à leur bord un CH-124 Sea King avec ses équipages de conduite et équipes de maintenance comptant une vingtaine de membres de la Force aérienne par équipe.

  • Quatorze détachements déployés

  • Plus de 1 800 sorties

  • Nombre total de personnes déployées : plus de 260

  • Plus de 6 500 heures de vol

  • En moyenne, ces détachements ont passé environ 175 jours en mer.

Logistique

La « logistique » est l'art précieux de fournir aux forces déployées tout ce qu'il leur faut pour vivre, se déplacer, travailler et combattre dans le théâtre d'opérations, y compris la nourriture, l'eau, les vêtements, l'équipement, les munitions, le logement, le transport et les services essentiels tels que les soins médicaux. L'objectif premier de la logistique est le maintien en puissance, lequel est particulièrement crucial pour les navires et les aéronefs en déploiement.

Durant son déploiement en Afghanistan, le Groupement tactique du 3 PPCLI a été soutenu par l'unité chargée de la Ligne de communication stratégique (SLOC), formée de 50 soldats du 1er Bataillon des services d'Edmonton et de personnel de soutien venant d'autres bases. La SLOC comprenait un état-major, deux sections des mouvements, un peloton d'approvisionnement et une section des transports. Les sections des mouvements s'occupaient du contrôle de la circulation et de services tels que le chargement et le déchargement des aéronefs. Le peloton d'approvisionnement assurait l'expédition, la réception et l'entreposage du matériel. La section des transports apportait un soutien complet en matière de « transport d'équipement » - c'est-à-dire toutes les formes de véhicules de transport et d'équipements de manutention - et veillait à la maintenance de première ligne des véhicules appartenant aux unités du Groupement tactique. L'unité chargée de la SLOC est rentrée au Canada à la fin d'août 2002.

En raison de la complexité de l'opération Apollo, les unités de logistique initialement déployées pour appuyer les détachements de la Force aérienne, le Groupement tactique du 3 PPCLI et le Groupe opérationnel naval du Canada ont été réunies le 17 avril 2002 pour former une Unité de soutien national (USN).

Avec le remaniement des forces en Asie du Sud-Ouest, l'USN a reçu un nouveau nom et une nouvelle mission. La Base de soutien de théâtre des Forces canadiennes en Asie du Sud-Ouest fera partie intégrante de l'opération Athena le 16 août 2003. Ce changement indique le rôle clé que cette unité jouera dans le soutien du contingent de 1 900 Canadiens affectés à l'opération Athena, contribution des FC à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan. Bien que l'opération Athena soit son objectif principal, la Base de soutien de théâtre des Forces canadiennes en Asie du Sud-Ouest a continué d'apporter un appui aux unités de l'opération Apollo, jusqu'à ce que celle-ci prenne fin.

Communications

En mai 2002, l'Escadron du Système national d'information, de commandement et de contrôle (Esc SNICC) a été mis sur pied pour s'occuper des communications destinées au personnel et aux unités des FC participant à l'opération Apollo. L'Esc SNICC procure au commandant de la Force opérationnelle interarmées du Canada et aux commandants des unités des FC déployées des ressources nationales de communications et d'information. Les membres du personnel de l'Esc SNICC construisent et entretiennent les réseaux informatiques et téléphoniques qui relient les unités déployées dans la région du golfe Arabo-Persique à leurs quartiers généraux en Amérique du Nord.

À son apogée, l'Esc SNICC comptait un effectif d'environ 90 militaires de tous grades; il réunit maintenant une trentaine de militaires des FC. Le noyau de l'Esc SNICC vient du Régiment des transmissions interarmées des Forces canadiennes basé à Kingston (Ontario) et d'unités des communications de la 8e Escadre Trenton (Ontario). La mission de cette unité change également pour mettre l'accent sur l'opération Athena.

Renseignements supplémentaires

Pour en savoir plus long sur l'opération Apollo et d'autres opérations des FC, consultez le site http://www.forces.gc.ca/site/operations/index_f.asp.

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