Rapport de la présidente
Rapport de la présidente
La Commission de protection de la langue française
a été créée par le Chapitre C-11 des L.R.Q. mis en vigueur le
1er septembre 1997. Le premier rapport annuel ne comportait
donc que neuf mois dopération. Le rapport annuel présenté
ici couvre, pour la première fois, une année entière.
Les 18 personnes qui travaillaient
au Service du traitement des plaintes à lOffice de la langue
française ont été transférées à la nouvelle Commission de protection
de la langue française et 4 postes ont été ajoutés. Depuis, une
personne a pris sa retraite réduisant ainsi le personnel à 21.
La Commission a cependant récupéré ce poste, ayant accepté dengager
un professionnel en disponibilité.
La Commission a entrepris ses travaux
avec les 3100 plaintes déjà reçues par lOffice de la langue
française durant lannée 1997; près de 1500 nouvelles plaintes
se sont ajoutées jusquau 31 mars 1998. Les statistiques
ne permettent pas de quantifier les dossiers actifs déjà existants
pour les années antérieures et qui nétaient pas encore réglés
au moment de la création de la Commission.
En 1998-1999, la Commission a reçu
3689 plaintes. Il importe de noter que près de 4400 dossiers ont
été fermés durant cette année et que 271 dossiers ont fait lobjet
dune mise en demeure. De plus, 34 entreprises ont été condamnées
à payer une amende pour avoir contrevenu à la loi.
En 1998-1999, la Commission de protection
de la langue française a constaté un renversement de situation
en ce qui a trait aux motifs invoqués pour soutenir le dépôt des
plaintes. En effet, les plaintes portant sur laffichage
des messages commerciaux et des raisons sociales constituaient,
en 1997-1998, environ 60% de l'ensemble des plaintes, et celles
relatives aux emballages, aux modes demploi, aux manuels
de garantie et à l'étiquetage des produits représentaient 15%.
En 1998-1999, les plaintes sur laffichage correspondaient
à 25%, alors que celles afférentes aux produits s'élevaient à
près de 45%.
Ce renversement de situation est
certainement attribuable à la mise en vigueur, le 1er janvier
1998, des articles 51, 52.1 et 205.1 de la Charte et à la publicité
qui a entouré ces modifications à la loi. Le consommateur, quant
à lui, y a trouvé son intérêt.
Les corrections exigées par la Commission,
en étroite collaboration avec lOffice de la langue française,
requièrent dans certains cas plus de temps en raison dune
action menée à la fois auprès du distributeur, du fabricant et
du détaillant. De plus, lorsquune entreprise offre au public
toute une gamme de produits similaires non conformes, les discussions
portent sur tous les produits.
Enfin, certaines entreprises se prévalent
des articles 151 et 153 de la Charte de la langue française
et sadressent à lOffice afin dêtre soustraites
temporairement à lapplication de la Charte. Lorsquune
entreprise bénéficie dune telle exemption, le dossier demeure
ouvert jusquà lexpiration du délai, la Commission
sassurant que le ou les produits visés par lexemption
soient conformes avant de procéder à la fermeture du dossier.
La Commission compte maintenir cette
même orientation en insistant pour que les corrections relatives
aux produits soient apportées par lentreprise fabricante
ou par lentreprise distributrice, de telle sorte que tous
les détaillants puissent désormais offrir des produits conformes
à la Charte et ce, partout au Québec.
La Commission fait également face
à une situation particulière relativement à laffichage des
raisons sociales. En effet, en septembre 1998, la ministre a demandé
un avis au Conseil de la langue française sur laffichage
des raisons sociales, des marques de commerce affichées comme
raison sociale, sur linteraction des lois fédérales et québécoises
en matière de dénominations sociales et de raisons sociales ainsi
que sur limpact des traités, conventions et pactes internationaux.
Ce rapport devrait être déposé à lautomne.
Dans les circonstances, la Commission
a jugé bon dindiquer à la ministre que dans lintervalle,
elle informerait les contrevenants des infractions à la Charte
mais quelle suspendait ses dossiers relativement à laffichage
des raisons sociales en attendant lavis du Conseil de la
langue et des conséquences qui pourraient en découler.
Dans lensemble, les rencontres
avec les diverses entreprises, en collaboration avec lOffice
de la langue française, ont donné dexcellents résultats,
comme en témoigne le présent rapport sur les activités de lexercice
financier 1998-1999.
1. Organisation
1.1 Membres de la Commission
La Commission est constituée dune
entité formée de trois membres, dont la présidente de lorganisme,
qui est entrée en poste le 2 septembre 1997. Un autre membre
a été nommé le 11 mars 1998. Le troisième poste a été comblé
le 10 juin 1998. Seule la présidente occupe ses fonctions
à temps plein. Lorsqu'il y a plainte, la présidente agit seule.
Par contre, lorsque la Commission agit d'office, la décision est
prise en collégialité.
La Commission a la responsabilité
d'assurer le respect de la Charte de la langue française.
1.2
Administration
La Commission de protection de la
langue française effectue le suivi des plaintes quelle reçoit
en conformité avec les dispositions de la Charte de la langue
française.
1.3 Organigramme
de la Commission de protection de la langue française (1998-1999)
![Organigramme](/web/20061228000539im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/cplf/organigramme99.gif)
1.4 Effectif autorisé
par catégorie d'employés au 31 mars 1998
Direction
|
Hors cadres
|
Cadres
|
Professionnels
|
Techniciens et assimilés
|
Employés de bureau
|
Total
|
Bureaude la présidente |
1
|
|
|
|
|
1
|
Traitement des plaintes |
|
1
|
11
|
3
|
6
|
21
|
Total |
1
|
1
|
*11
|
**3
|
***6
|
22
|
*
|
Neuf postes de professionnels
sont présentement comblés. |
**
|
Mise à la retraite,
en mars 1999, d'un employé membre des techniciens et assimilés
réduisant le personnel de ce corps d'emploi à trois, à compter
de cette date. |
***
|
Un des six employés
de bureau est engagé à titre d'occasionnel. |
Sur les 22 postes autorisés au 31
mars 1999, 20 sont comblés. Conformément aux objectifs d'un programme
d'accès à l'égalité ou d'un plan d'embauche pour les personnes
handicapées qui lui est applicable, la Commission fait mention
d'une personne handicapée à son service.
1.5 État
du budget et des dépenses de l'exercice 1998-1999
Catégories
|
Budget
|
Dépenses
|
Rémunération
|
1 120 000 $
|
1 073 335,97 $
|
Fonctionnement
|
387 000 $
|
330 156,44 $
|
Total
|
1 507 000 $
|
1 403 492,41 $
|
En 1998-1999, la Commission de protection
de la langue française gère son premier budget annuel complet.
Le budget total du 1er avril 1998 au 31 mars 1999 s'élevait à
1 507 000 $ et les dépenses à 1 403 492,41 $.
La Commission de protection de la langue
française a reçu comme mandat de gérer les plaintes déposées de
façon à favoriser le respect des dispositions de la Charte de
la langue française et des règlements qui en découlent. En général,
les plaintes proviennent du public. Toutefois, la Commission peut
aussi agir d'office avec l'approbation de sa présidente et de l'un
de ses membres. L'organisme traite toutes les plaintes qui concernent
des entreprises comptant 50 personnes ou moins à leur service. Les
plaintes se rapportant à des entreprises sous gestion (plus de 50
personnes) sont transmises à l’Office de la langue française qui
en assure le suivi en conformité avec l'article 170 de la Charte
de la langue française. Comme la Commission est responsable
de l'application de la Charte, les intervenants de l'Office doivent
faire rapport à la Commission de protection de la langue française
qui décide, en dernier ressort, des suites à donner aux plaintes
ainsi transmises.
Une plainte doit être déposée par écrit
(article 168). Tenant compte du renouveau technologique la Commission
accepte les plaintes transmises par télécopieur ou par courrier
électronique. Le requérant doit cependant donner ses coordonnées,
identifier le présumé contrevenant et définir la présumée contravention
à la Charte ou à ses règlements faisant l’objet de la plainte. Un
accusé de réception est envoyé au requérant peu de temps après le
dépôt de sa plainte. Si celle-ci est jugée non recevable, les motifs
lui sont communiqués. Les plaintes anonymes ne sont pas traitées.
Dans le traitement d’une plainte, l’identité du requérant demeure
habituellement confidentielle. Toutefois, pour le traitement de
certains dossiers particuliers, la Commission peut demander au requérant
l'autorisation de divulguer son identité. La Commission ne procède
à cette divulgation que lorsqu'elle en est dûment autorisée. En
cas de refus de la part du requérant, la Commission doit procéder
à la fermeture de son dossier.
Dans le traitement des plaintes, la
Commission vise avant tout à corriger une situation irrégulière
et à favoriser l’implantation du français. Le contrevenant est normalement
informé de l’irrégularité qui lui est reprochée par lettre d'incitation
et des conseils sur les façons d’y remédier lui sont fournis. S’il
y a refus d'effectuer la correction, la Commission fait parvenir
au contrevenant une mise en demeure de se conformer à la loi dans
un délai prescrit, faute de quoi le dossier est transmis au procureur
général. Ce dernier en fait l’étude et intente, s’il y a lieu, les
poursuites pénales appropriées.
Les chefs d'infraction s'élèvent à
4393 et les plus fréquents se rapportent aux dispositions suivantes
de la Charte ou de ses règlements:
La Commission joint en annexe la liste
des dossiers pour lesquels les contrevenants ont été condamnés à
une amende durant cette année.