![](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/ti/betel10%25.gif)
Le courrier électronique est lune des plus
vieilles applications dInternet et, sans doute, une des technologies
à lorigine du succès de ce réseau des réseaux. Dès 1973, on
trouve des documents descriptifs de la messagerie Internet. Semblables
à tout acte de communication par la poste, ces logiciels permettent
la composition, lenvoi et la réception de messages par lintermédiaire
dInternet. Moins spectaculaire que le Web, le courrier nen
demeure pas moins, pour bon nombre, la raison principale dun
abonnement à un serveur Internet. Au cours des deux dernières années,
le nombre dutilisateurs du réseau a augmenté de 700 %
et le trafic engendré par le courrier en représente une grande partie.
Comment les messages cheminent-ils?
Les messages parcourent parfois de longs chemins
pour parvenir à leur destinataire. Nous vous proposons, dans le
cheminement qui suit de suivre un message, de son point de départ
à son point d'arrivée (logiciel client et serveurs et ordinateurs-relais).
Nous vous convions aussi à vous attarder quelque peu sur ce problème,
de moins en moins préoccupant il est vrai, des accents qui ne se
rendent parfois pas. Peut-être y trouverez-vous la solution qui
vous convient? Afin de vous aider, nous vous proposons aussi certaines
configurations qui maximiseront le rendement de votre messagerie
d'un point de vue techno-linguistique. Enfin, pour ceux qui désirent
entrer dans le détail, nous vous livrons les résultats de chacun
des produits évalués par la grille d'évaluation.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
![](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/ti/courriers/chemin_05.GIF)
Logiciel
client et SMTP (OU ESMTP)![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Ce type de logiciel de courrier utilise
le protocole SMTP (Simple
Mail Transfer Protocol), dont on peut situer lorigine
en 1982, afin de diriger les messages sortants vers un serveur (A)
qui, lui aussi, doit utiliser le même protocole. L'objectif est
de fournir une interface simple pour que deux ordinateurs, peu importe
leur système d'exploitation, puissent échanger des messages électroniques
dans Internet. Ce protocole SMTP est limité au jeu de caractères
US-ASCII (7 bits). En
somme, si, dès 1973, on pouvait envoyer des messages, le standard
en vigueur ignorait complètement les langues contenant des caractères
avec des signes diacritiques qui sont plus que majoritaires dans
le monde et qui nécessitent toutes un jeu de caractères codés sur
8 bits ou plus. Ce standard oblige donc à convertir tout caractère
utilisant le 8e bit en plusieurs caractères 7 bits. Cette
conversion a donné lieu à des méthodes d'encodage dont les plus
connues sont QP [Quoted-Printable (7 bits)], UUEncode (7 bits),
Base64 (6 bits) etc.
La méthode d'encodage QP est connue,
selon divers logiciels utilisés, sous différents noms assez incompréhensibles
en français (par calque de l'anglais « quoted printable »,
un terme lui-même difficilement compréhensible dans cette langue),
comme par exemple « guillemets cités imprimables » ou
« imprimés cités » ou encore « citations imprimables ».
Cette méthode est surtout utilisée pour le texte qu'on trouve
dans le corps des messages. Dans cette méthode « é »
devient « =E9 », E9 étant une valeur hexadécimale. Cette
méthode nécessite un encodage à lémission et un décodage à
la réception. Si le décodage ne se fait pas correctement pour des
raisons énumérées plus loin, un texte parsemé de ces codes le rendrait
difficilement lisible.
Rappelons-nous que, jusquau
128e caractère (valeur décimale 127), aucun encodage
nest nécessaire. Lencodage à lémission et le décodage
à la réception peuvent altérer le texte dorigine quand la
méthode QP est mal implantée dans le logiciel.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
La méthode d'encodage Base64 (codage
sur 6 bits) est plus utilisée pour les données autres que textuelles,
car elle ne favorise pas la lisibilité. Elle est donc utilisée pour
les fichiers joints (textes formatés, images, sons, vidéo, etc.).
Elle ne pose généralement pas de problèmes dans lencodage
et le décodage, car elle est bien implantée dans les logiciels.
En 1994, le document RFC 1651 définissait
des extensions pour le protocole SMTP. Il devint alors ESMTP pour
Extended SMTP. Dès lors, il a été possible d'utiliser des caractères
8 bits sans méthode d'encodage.
L'encodage des textes dans le corps
des messages nécessite, entre autres, que le logiciel du destinataire
puisse décoder correctement et restituer le texte d'origine composé
par l'expéditeur. Nous pouvons aisément comprendre les problèmes
potentiels liés à l'encodage s'il y a absence de décodage ou sil
y a mauvais décodage. Il y a aussi augmentation de la taille des
messages pour tous ceux qui utilisent des signes diacritiques ou
des caractères dont la valeur décimale est plus grande que 128.
Cette augmentation peut être pénalisante en espace disque et en
temps de connexion.
MIME (Dès 1996, le RFC 2045 remplace
les RFC 1521 et 1522) est le protocole de communication utilisé
entre deux applications de messagerie électronique; il fut aussi
utilisé par d'autres, par la suite, pour communiquer des données
de natures diverses contenues dans le message et la méthode d'encodage
utilisée. MIME (Multipurpose Internet Mail Extensions) est défini
dans le document RFC 2045. Il permet donc la transmission correcte
de tous les documents textuels ou non, cest-à-dire des caractères
spéciaux, des illustrations, des photos, des séquences vidéo, du
son, etc.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
C'est la raison pour laquelle nous
voyons si souvent des en-têtes de message de la forme :
X-Mailer: Eudora Light F3.1.11
Subject: = ?iso-8859-1 ?Q ?=C9T=C9_G=C2TEAU_=CO_NO=CBL?=
MIME-Version: 1.0
Content-Type: text/plain; charset="iso-8859-1"
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
Dans cet exemple, on voit que MIME
indique que le jeu de caractères utilisé est l'alphabet latin no1
ISO/CEI 8859-1 et que la méthode d'encodage est le quoted-printable
(QP). Le jeu de caractères ISO/CEI 8859-1 a été défini par des instances
de lISO (organisme international de normalisation). Ce jeu
de caractères est codé sur 8 bits et permet lutilisation d'au
moins 14 langues utilisant lalphabet latin dans plus de 40
pays. Ce que nous voyons dans la rubrique « Subject »
résulte dun mauvais décodage QP.
Avec lapparition de ESMTP,
il est possible de ne pas utiliser de méthode d'encodage. Ainsi
on utilise du MIME 8 bits purs. On aurait alors l'en-tête suivante
:
X-Mailer: Windows Eudora Pro Version 3.0.1 (32)[F]
MIME-Version: 1.0
Subject: GÂTEAU À NOËL
Content-Type: text/plain; charset="iso-8859-1"
Content-Transfer-Encoding: 8bit
Avec cette façon de faire, la taille
des fichiers n'est pas augmentée, la possibilité d'une erreur dans
le décodage est éliminée et la lisibilité est parfaite. Et, nous
le verrons plus loin, si lagent SMTP récepteur permet aussi
lutilisation de ESMTP, il signifiera à lagent émetteur
que le transfert en 8 bits est possible.
La solution actuelle la plus populaire
est de configurer en MIME 8 bits. Il ny a alors pas dencodage
et les caractères sont alors envoyés tels quels, ce qui nentraîne
pas daugmentation de la taille des fichiers et respecte donc
un peu plus les langues de lalphabet latin. Cette solution
prépare l'avenir puisquelle permet la transmission de 8 bits
par octet, ce qui facilitera éventuellement le passage à une des
formes de transmission du jeu universel de caractères (ISO/CEI 10646),
qui offre un soutien, complet à terme, de la plupart des langues
de communication du monde.
Serveur A
/ ordinateurs-relais / serveur B
Les serveurs ne devraient pas intervenir
dans la méthode d'encodage utilisée par le logiciel de courrier
client. On voit cependant, encore trop souvent, des messages insérés
par les serveurs dans les en-têtes de courrier tels que :
X-MIME-Autoconverted from 8bit to quoted-printable by....
Une fois le message reçu par le serveur,
ce dernier l'envoie vers des ordinateurs relais. Ces derniers relaient
le message jusqu'au serveur (serveur B dans la figure 1.1) du destinataire
final. Avec la méthode MIME-8 bits, il est possible que les relais
tronquent le 8e bit. Nous aurions alors dans le corps du message
le « é » qui deviendrait un « i » [valeur décimale
233 é moins 128 (pour 7 bits) = 105 (qui est la
valeur décimale du caractère i)].
En théorie, donc, lorsque le message
part codé en 8 bits, lagent ESMTP doit négocier avec le serveur
de réception afin de vérifier sil peut lui transmettre en
8 bits. Il est vrai que la réaction dun agent SMTP de lancienne
génération qui reçoit un message en 8 bits est imprévisible. Elle
va de lacceptation sans difficultés (si le récepteur permet
ESMTP) à la suppression du 8e bit (là où les é
deviennent des i) sans oublier le blocage pur et
simple de lagent. Lorsque le serveur-récepteur (B) refuse
la négociation ESMTP, il faut alors que lagent ESMTP émetteur
recode en 7 bits, le plus souvent de type quoted-printable.
Cette approche évite de transférer un 8e bit vers des
agents incapables de les traiter. On comprend donc limportance
des balises MIME.
JALTÈRE,
TU ALTÈRES, IL ALTÈRE ... NOUS SOMMES ATTERRÉS !
Une synthèse, à laide dun
exemple, met mieux en lumière la problématique et les solutions
envisageables. Voici donc six cas de figure obtenus à la réception
dun message.
Si on reçoit :![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Lété |
Nous
sommes en présence dun message dans les normes, cest-à-dire
soit quil a cheminé en 8 bits purs et quil na
subi aucun dommage à larrivée, soit quil a été encodé
et que le logiciel la bien décodé. |
L=E9T=E9
(à la Einstein) |
Le
message na pas été décodé correctement soit parce que
notre logiciel de messagerie ne parle pas MIME (dans ce cas,
il faut changer de logiciel ou se procurer une version plus
récente), soit que les en-têtes MIME du message sont fausses
ou erronées. Dans ce cas, cest le logiciel émetteur qui
est fautif. Enfin, dernière possibilité, le décodage QP pourrait
ne pas être implanté dans le logiciel. |
Liti
(appellation bien connue dun certain extra-terrestre) |
Dans
ce cas, le 8e bit a été tronqué et il faut alors
recommander, hélas, à lutilisateur émetteur dactiver
lencodage QP. Toutefois, si un certain Hercule Poirot
de linformatique découvre que le coupable (parmi tous
les suspects déjà énumérés) est ladministrateur du serveur
SMTP, nous pouvons lui demander de configurer correctement afin
de traiter adéquatement le 8e bit. |
L*t*
ou L t ou l?t? |
Cas
de figure dun message transmis par un jeu de caractères
autre que lISO/CEI 8859-1. La solution est de demander
à lémetteur de convertir du jeu de caractères local vers
le jeu de caractères ISO/CEI 8859-1. |
Lt |
Dans
ce cas, la police de caractères utilisée ne supporte pas lISO/CEI
8859-1. Il faut changer de police. |
ou
c?ur |
Si
une personne reçoit « c?ur » ou « ?uvre »,
cest que lémetteur a saisi le mot « cur »
avec la ligature à lémission.
Pourtant, ce caractère, bien que disponible dans le jeu de caractères
ANSI 1252 (Windows) ne lest pas dans le jeu de caractères
ISO/CEI 8859-1. Il est donc remplacé par un ?, ce qui
est pour l'instant prévisible mais anormal par rapport au soutien
intégral du français. |
Soulignons aussi quun autre problème peut
se poser dans le cas de diffusion en mode regroupé (digest) par
des logiciels de groupes de discussion (Majordomo par exemple).
Dans ce cas-là, même
si les messages utilisent des codages différents, une seule méthode
est indiquée pour lensemble de ces messages. Le logiciel client
est alors incapable de les décoder correctement.
De ce que lon vient de dire,
on déduit que, sil y a encore des problèmes, il faut accuser
les passerelles. Ce sont elles qui sont trop peu souvent mises à
jour par les administrateurs de systèmes. Cette attitude fait que
les plus récents logiciels de messagerie qui, eux, traitent correctement
les accents, ne sont pas installés et configurés. À nous de faire
pression nos administrateurs.
Faut-il pour autant choisir de privilégier
le plus petit nombre, incapable de poser les gestes nécessaires
pour rendre leurs textes lisibles, au détriment du nombre de plus
en plus grand de personnes qui peuvent recevoir correctement tous
les textes accentués? Non. Nous verrons tout de suite que les quatre
logiciels de courriers évalués permettent tous une configuration
facilitant laccentuation à lenvoi comme à la réception.
De plus, tous les ordinateurs fabriqués depuis vingt-cinq ans sont
en mesure de traiter sans perte 8 bits par octet. Il sagit
donc simplement dune question de configuration pour quil
ny ait pas altération du 8e bit.
Nous évaluons quatre logiciels de courriers électroniques
de type Internet. Ce sont les logiciels Outlook 97
et Outlook Express de Microsoft Explorer 4, Messenger
de Netscape Communicator 4 et Eudora Pro (version 3.0.1)
de Qualcomm. Nous étudierons plus tard des logiciels comme Lotus
CC : Mail en même temps que les collecticiels.
Nous avons configuré ces logiciels
en mode SMTP-POP3, ce qui est sans doute la configuration la plus
populaire chez la majorité des utilisateurs de courrier électronique
dans Internet.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Les logiciels de courrier électronique
ne sont pas des applications complexes. Lorsque configurés correctement,
Ils ont l'avantage dêtre utilisables rapidement et ce, même
si, dans la plupart des cas, peu de gens utilisent lensemble
des fonctionnalités fournies dans ce genre de logiciel (gestion
de listes, tri, etc.). Ces logiciels sinsèrent facilement
dans la vie quotidienne du travail. La terminologie courante du
bureau y est utilisée par analogie (entrée, sortie, corbeille, poubelle,
etc.). Un des pionniers du courrier électronique, Eudora,
fut peut-être le premier logiciel à favoriser une interface vraiment
visuelle et le premier, aussi, à être traduit en français grâce
à des initiatives individuelles. Au contraire des navigateurs, on
ne peut parler de duopole ici. Toutefois, il est évident que lintégration
de cette fonction aux deux logiciels majeurs de navigation a diminué
la part de marché des courriers autonomes. Dailleurs, comme
pour les navigateurs, leur gratuité (téléchargement) ou leur intégration
à lintérieur de diverses suites dapplications générales,
entre autres, rendent leur diversification probable. Cela est à
lavantage des utilisateurs et exige de tous les concepteurs
touchés une approche de plus en plus commune.
Les logiciels de courrier ont une forte
incidence dun point de vue techno-linguistique. La problématique
des accents et des signes diacritiques est extrêmement importante.
Quen est-il donc de la place
du français dans ces logiciels en 1998? On peut dire que tous les
logiciels dimportance sont offerts en français ce qui, en
soi, indique que lencodage comme le décodage sont en bonne
voie de trouver une solution. Le multilinguisme, qui nous semble
à la base même de ce que devrait être la philosophie du courrier
électronique, est maintenant une réalité à laquelle seuls quelques
uns nont pas pu encore sadapter. Les messages peuvent
provenir de partout dans toutes les langues.
PROFIL LINGUISTIQUE![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Les produits qui saffirment le
plus sur le plan de la francisation sont les deux produits de Microsoft.
Outlook 97 est lévolution récente du logiciel client
Exchange alors que Outlook Express a pour origine
le logiciel Internet mail qui accompagnait Internet
Explorer version 3.x. En ce qui a trait aux deux autres produits,
toujours dans le cadre du profil linguistique, Messenger
savère supérieur à Eudora. Un simple regard sur la
boîte d'emballage de ce dernier produit nous fait voir des fautes
facilement évitables.
Dans un autre ordre didées, nous
remarquons (est-ce à cause, dans certains cas, des fonctions de
raccourcis de clavier?), que les majuscules dans les menus ne sont
jamais accentuées, peu importe le logiciel considéré. Les logiciels
de courrier ne font pas exception.
À lexception de Outlook 97
et de Outlook Express, les dossiers virtuels des messages
créés par les autres logiciels sont en anglais. Si lon
considère le fonctionnement du logiciel, on peut apprécier les efforts
que font Microsoft et Netscape pour traduire en français les en-têtes
du courrier (To, From, etc.). Ces deux fabricants font la preuve
que la traduction, ou l'adaptation locale de len-tête est
faisable, et ce sans aucun risque d'incompatibilité! Nous donnons
ici un exemple tiré de Netscape.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
![](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/ti/courriers/134nm_f.jpg)
On aurait apprécié que Qualcomm, concepteur
de Eudora, fasse de même puisque les en-têtes sont,
en effet, très visibles.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
![](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/ti/courriers/eudora_entetes_angl_F.jpg)
CRITÈRES TECHNOLINGUISTIQUES![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
On ne remarque aucun problème de saisie
du jeu de caractères ISO/CEI 8859-1 pour les quatre logiciels. Par
contre, ANSI 1252, jeu de caractères disponible dans lenvironnement
WINDOWS et qui est une extension de la norme ISO/CEI 8859-1, permet
également la saisie des digrammes o dans e. À la réception,
la ligature o e peut, dans les environnements non-WINDOWS,
ne pas être restituée normalement. Cela est, pour l'instant, prévisible
car ce caractère ne fait pas partie de lISO/CEI 8859-1 (bien
qu'il s'agisse d'une erreur historique reconnue par l'ISO et sur
le point d'être corrigée). Elle le sera peut-être dans le prochain
jeu 8859-15. Nous en reparlerons bientôt.
Il n'existe pas encore de méthode commercialement
répandue permettant la saisie selon UNICODE. Par contre, nous
le soulignons tout de suite, le courrier électronique de Netscape,
Messenger, est le seul qui à la réception, est en mesure
actuellement de prévoir le décodage en UNICODE.
À lheure actuelle, tous les en-têtes
sont libellés en anglais pendant leur voyage cybernétique. En ce
qui a trait à celles des messages, elles sont affichées en anglais
dans Eudora Pro. Dans les autres logiciels, il y a affichage
dune portion minimale des en-têtes les plus courants au moyen
dune traduction en français de ces derniers. En conséquence,
si tout nest pas en français, au moins une partie très visible
lest.
La dernière version dEudora
Pro na pas corrigé un problème évident de la version antérieure.
Quand le dernier caractère de l'objet comporte un signe diacritique,
ce caractère nest pas affiché. Par contre, à laffichage
du message lui-même, ce caractère est conservé intégralement. Le
concepteur en a été avisé.
Nous remarquons également que Outlook
97, contrairement aux trois autres logiciels, ne permet pas
denvoyer en MIME 8 bits. Cela aussi est une faiblesse à corriger.
Mentionnons aussi que Messenger, dans la rubrique « objet »
du message fait apparaître une abréviation FWD lors du transfert
dun message.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Les accusés de réception peuvent aussi
poser certains problèmes. Ils relèvent de serveurs, et certains
dentre eux nen envoient même pas. Les courriers électroniques
envoyés par les serveurs de messagerie sont généralement en anglais,
mais ils sont de plus en plus configurables.
Fait intéressant, autant Outlook
Express que Messenger peuvent maintenant recevoir et
transmettre en HTML, ce qui ouvre de nouvelles voies pour la prise
en compte du français.
Limpression ne pose aucune
difficulté pour aucun des logiciels. Cependant, lorsque nous avons
étudié lensemble des menus et sous-menus, nous avons remarqué
que la fonction de visualisation avant impression de Eudora
était demeurée en anglais. Il sagit là dun des manques
dattention de lentreprise dans son effort, par ailleurs
visible, de traduire correctement le logiciel.
Les deux logiciels de Microsoft permettent
une recherche qui ne tient pas compte de laccentuation.
Ainsi, ils rechercheraient indistinctement « chante »
et « chanté ». Nous avons effectué différentes recherches
dans le corps et les en-têtes du texte. Messenger et Eudora
permettent une recherche précise (ex. : si l'on cherche « élève »,
la fonction ne permet pas de trouver « élevé »
ou « eleve »).
Outlook Express et Outlook
97 utilisent le tri du système dexploitation Windows,
ce qui permet un tri acceptable, par exemple, des entêtes de message.
Les deux autres logiciels, Messenger et Eudora, affichent
tous deux un tri inacceptable. Le tri se fait selon l'ordre des
valeurs numériques des caractères. En conséquence, les caractères
accentués se trouvent après la lettre z.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Les quatre logiciels répondent correctement
aux caractéristiques socioculturelles minimales quon
attend dun logiciel de courrier électronique : lindication
correcte des dates et des heures. Laffichage et limpression
correcte des dates et des heures dépendent généralement de la configuration
du système dexploitation (ex. : dans Windows 95, il faut
aller vérifier les Paramètres régionaux du Panneau de
configuration).
QUALITÉ LINGUISTIQUE GÉNÉRALE
La qualité linguistique des quatre
produits est plus quacceptable. Leffort fourni par les
trois concepteurs est évident. Les produits téléchargés ont des
fonctions daide fortement développées, qui montrent la volonté
réelle de Microsoft et de Netscape de mettre à la disposition des
personnes des outils de courrier où le français nest pas un
parent pauvre, victime de mauvaises traductions. La fonction daide
peut parfois faire référence à la partie anglaise du site de lentreprise
conceptrice. Microsoft utilise toujours le terme EMAIL
pour identifier le courrier électronique. Qualcomm a aussi fourni
un effort important. Son guide dutilisation, comme celui des
autres concepteurs dailleurs, est entièrement en français.
On y trouve peu de fautes. Certains problèmes ont été soulignés
au cours de cette évaluation, auxquels Qualcomm pourrait remédier
aisément.
Les quatre logiciels dont nous venons
de rendre compte sont des logiciels de courrier populaires, utilisés
par la plus grande partie de la population branchée et consommatrice
de ce genre de logiciel. Nous continuerons à évaluer ces courriers
régulièrement parce que ce sont des outils importants de communication
dans Internet. On se rappelle sans difficulté les multiples problèmes
quont eu les francophones qui voulaient envoyer des messages
dans Internet. Ces messages parvenaient à lautre bout de la
chaîne de façon illisible. Encore aujourdhui cela peut arriver
quoique de plus en plus rarement. ESMTP, protocole capable de négocier
le 8e bit et SMTP, qui ne le peut pas, cohabitent encore
et cohabiteront encore un certain temps. Mais plus les entreprises
du Québec et dailleurs souvriront à la mondialisation
et à limportance de traiter dans la langue du client, plus
simplanteront des protocoles facilitant le respect des langues.
Lutilisation du 8e bit, pour imparfaite que soit
cette solution intermédiaire, a résolu le problème de tous les francophones
et de bien dautres locuteurs dautres langues latines
utilisant l'alphabet latin.![Haut de page](/web/20061228011503im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
La succession des RFC (Request For
Comments) sur les mêmes sujets montre lévolution constante
des protocoles. Les meilleurs logiciels intègrent ces cheminements,
traitent correctement les accents et autres signes diacritiques,
offrent les meilleures fonctionnalités et sont souvent aussi les
plus sûrs et les plus rapides. Il faut les adopter. Depuis toujours,
le français fait partie de la solution parce que les francophones
de tous les pays sont curieux et aiment accueillir les nouveautés
qui font progresser le monde.
Sources : Guylaine Cloutier, Guy Falardeau, Robert
Globensky, Azim Mandjee, Jian Yang. Nous
désirons aussi souligner la collaboration d'Alain LaBonté du
Secrétariat du Conseil du trésor.
16 juillet 1998
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