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Présentation  

La nouvelle Politique internationale du Québec cerne les grands objectifs qui guideront l’action du gouvernement et fixe dix priorités sur lesquelles il concentrera ses efforts.

Les responsabilités internationales

Le Québec est un État fédéré qui exerce des compétences dont certaines lui sont exclusives, telles la gestion des ressources naturelles, la santé, l’éducation, la culture, les institutions municipales ou le droit privé. Il gère son système fiscal et prélève ses taxes et impôts. Il administre les tribunaux et l’essentiel des services de sécurité publique et il est responsable de la sélection des immigrants pour son territoire. Par ailleurs, le gouvernement du Québec exerce, conjointement avec le gouvernement fédéral, certaines responsabilités comme l’agriculture ou les transports.

Il a mis en place au cours des années des instruments juridiques et institutionnels qui lui permettent d’assumer les dimensions internationales de ses responsabilités. Il a confié au ministère des Relations internationales le mandat de diriger l’action du gouvernement à l’étranger, de coordonner à cet effet l’action des ministères et organismes, de gérer un réseau de représentations, de négocier et mettre en application des ententes internationales.

Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante ans ont agi avec une remarquable constance. Le Québec compte aujourd’hui à l’étranger près d’une trentaine de délégations, de bureaux et d’agents locaux. Plus de 300 ententes bilatérales sont en vigueur avec des États nationaux ou fédérés dans près de 80 pays.

Le gouvernement du Québec siège aux instances de la Francophonie, il suit de près les travaux des organisations internationales qui concernent ses compétences et ses intérêts et assure la mise en oeuvre sur son territoire de plusieurs conventions internationales.

Le gouvernement du Québec entend poursuivre et intensifier son action internationale. Il souhaite le faire en renforçant son partenariat avec le gouvernement fédéral, convaincu qu’une juste image du Canada à l’étranger ne saurait occulter son caractère fédératif, c’est-à-dire l’existence de deux ordres de gouvernement agissant dans leurs sphères respectives.

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Le contexte

Depuis la fin de la guerre froide, le monde a connu une restructuration profonde des rapports internationaux. Cette restructuration a progressé sur un fond de mondialisation de plus en plus poussée et c’est parmi les changements qu’elle entraîne qu’il faut chercher les tendances qui affecteront à moyen et long terme l’évolution du Québec. Parmi celles-ci, certaines touchent le Québec de façon plus marquée :

  • L’émergence de nouveaux pôles économiques.
    Les pays émergents rivalisent aujourd’hui avec les économies développées entraînant une restructuration et un déplacement des capacités de production. Ces ajustements bouleversent non seulement le secteur des biens de consommation traditionnels, mais ils touchent aussi les secteurs de haute technologie et celui des services qui sont de moins en moins concentrés dans les seules économies développées. Le Québec subit directement les effets de ces transformations qui affectent ses entreprises et ses travailleurs en plus de fragiliser sa position concurrentielle, notamment sur son principal marché, les États-Unis.
  • L’intégration de plus en plus poussée du commerce international.
    Commerce et investissement sont aujourd’hui étroitement reliés. Ainsi, une proportion de plus en plus importante des exportations d’un pays provient de composantes importées d’ailleurs. Le Québec ne fait pas exception à la règle. On estime que le pourcentage de contenu étranger dans ses exportations s’établit à 37 %. Investir à l’étranger fait maintenant partie de la stratégie d’un nombre croissant d’entreprises québécoises.
  • Le rôle stratégique de l’éducation et de la recherche.
    Dans un contexte où les capitaux, les technologies et même la main-d’oeuvre se déplacent plus facilement qu’auparavant, le champ des relations économiques internationales englobe aujourd’hui un ensemble complexe de facteurs interreliés. Ainsi, le développement du capital humain, la capacité de recherche et d’innovation et la qualité des systèmes d’éducation sont devenus des éléments essentiels pour accroître la compétitivité de l’économie québécoise.
  • La place prépondérante des questions de sécurité.
    La vague d’attentats qui a secoué plusieurs régions du globe au tournant du siècle a placé la lutte contre le terrorisme au coeur des préoccupations de la communauté internationale. À cela s’ajoutent deux nécessités : combattre les formes traditionnelles de criminalité transnationale et affronter les risques associés aux pandémies et à la dégradation de l’environnement. La prévention et la gestion de ces nouvelles menaces exigent non seulement la collaboration entre les États nationaux, mais aussi l’engagement direct des différents paliers de gouvernement, voire le décloisonnement entre sécurité extérieure et sécurité intérieure.
  • La montée des préoccupations liées au développement durable.
    La dégradation de l’environnement entraîne des conséquences politiques et économiques considérables pour les sociétés, les États et les gouvernements. Des changements de cap importants paraissent inévitables pour assurer la pérennité de l’environnement et des écosystèmes. Leur préservation revêt à la fois une dimension économique et sociale.
  • Le rôle accru des organisations internationales.
    Les organisations internationales traitent de problèmes  dont la solution exige une concertation entre les États. Les normes qui en résultent tendent à être intégrées dans la gestion des affaires intérieures. La nature des enjeux amène aussi graduellement de nouveaux interlocuteurs comme les entreprises privées, les institutions civiles, les organisations humanitaires et les administrations locales à s’engager plus directement dans les relations internationales. Détenant à la fois d’importants pouvoirs de gouverne et la légitimité que confère leur statut d’entités élues démocratiquement, les États fédérés coiffent cette liste de nouveaux acteurs qui s’insèrent dans l’ordre international.
  • L’incidence de la mondialisation sur les questions identitaires et culturelles.
    Les technologies de l’information et les nouveaux moyens de communication facilitent les échanges d’idées et la diffusion des connaissances. Il s’ensuit néanmoins un choc des valeurs qui engendre des craintes quant à l’évolution sociale et culturelle à long terme, d’où le souci de préserver la diversité des expressions culturelles mais également la capacité d’intervention de l’État. La vulnérabilité du caractère francophone et des traits distinctifs de l’identité québécoise demeure un enjeu majeur de l’action internationale du gouvernement.
  • Le déséquilibre dans la répartition de la richesse mondiale.
    Les pays riches ont reconnu pour la première fois en 2000 que la lutte contre la pauvreté constitue la toute première urgence en matière de progrès mondial. Pour freiner et renverser, à terme, la détérioration du tissu social et économique des pays en difficulté, tous s’accordent à reconnaître que la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la gouvernance sont les deux priorités qui caractérisent l’aide au développement en ce début de millénaire.

Comparant l’évolution du monde et sa propre progression, le Québec devra également conduire son action internationale en fonction des défis qui lui sont propres notamment:

  • la hausse du niveau de productivité des entreprises;
  • la disponibilité de travailleurs qualifiés;
  • la nécessité d’élever les niveaux d’immigration;
  • l’insertion des collèges et universités dans les grands courants d’échanges internationaux;
  • l’attraction d’étudiants et de chercheurs étrangers et la mobilité internationale de ses étudiants;
  • la compétitivité de ses villes et de ses régions;
  • la protection et l’essor de la langue française, de la culture et de la spécificité québécoises;
  • le maintien d’un équilibre entre développement économique et développement social dans un contexte de gestion serrée des finances publiques.

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Les objectifs et les priorités

À la lumière des transformations qui découlent de l’évolution du monde et des défis qu’il doit relever dans l’avenir, le Québec déploiera son action internationale en fonction de cinq objectifs :

Renforcer la capacité d‘action et d‘influence de l‘État québécois

  1. Accroître la présence et l’action du Québec auprès des organisations internationales et lors des négociations internationales ou travaux touchant ses intérêts.
  2. Intensifier les relations avec les décideurs politiques et économiques des pays, États fédérés ou régions avec lesquels le Québec partage des intérêts.

Favoriser la croissance et la prospérité du Québec

  1. Consolider et accroître les échanges économiques avec les États-Unis et l’Europe et les diversifier vers un certain nombre de marchés porteurs : le Mexique, le Japon, la Chine, l’Inde et le Brésil.
  2. Mettre le savoir, l’innovation et l’éducation au coeur de l’action internationale du Québec.
  3. Attirer davantage d’immigrants qualifiés et faciliter leur intégration à la vie économique.

Contribuer à la sécurité du Québec et du continent nord-américain

  1. S’assurer d’un accès rapide et fiable à l’information stratégique et participer aux travaux des instances régionales et internationales sur les questions de sécurité non militaire.
  2. Favoriser une circulation fluide et sécuritaire des personnes et des marchandises à la frontière et renforcer la sécurité des infrastructures stratégiques du Québec.

Promouvoir l‘identité et la culture du Québec

  1. Appuyer la promotion et le rayonnement de la langue française dans le monde.
  2. Développer les compétences et les instruments permettant de mieux planifier et organiser la mise en marché des manifestations et produits culturels du Québec à l’étranger.

Contribuer à l‘effort de solidarité internationale

  1. Orienter la contribution du Québec en matière d’aide internationale vers la formation des ressources humaines et le développement des capacités de gouvernance.

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Le déploiement de l‘action internationale

Pour pouvoir se déployer, la Politique internationale doit dégager une vision claire des zones géographiques et des lieux où le Québec compte agir en priorité ; là où il entend développer ses alliances, exercer son influence et collaborer à l’élaboration de solutions internationales.

Pour identifier où et auprès de qui il entend mener son action internationale, le Québec doit lui-même se situer comme acteur international et prendre en compte les caractéristiques qui lui sont propres :

  • sa position géographique au Nord-Est de l’Amérique;
  • son identité culturelle et linguistique, unique en Amérique;
  • sa structure économique, fortement dépendante des marchés extérieurs;
  • son statut d’État fédéré à l’intérieur du Canada.

Ainsi, en tenant compte de ses intérêts, mais également des caractéristiques qui lui sont propres, la Politique internationale du Québec se déploiera d’abord à l’égard des deux pays stratégiques que sont les États-Unis et la France. Elle misera dans un second temps sur les acquis de la présence active du Québec au sein de la Francophonie et sur sa participation aux travaux des organisations internationales lorsque ceux-ci concernent ses responsabilités. Elle s’appuiera ensuite sur des relations prioritaires en Europe, y compris avec les institutions européennes. Enfin, elle cherchera à développer certains marchés porteurs en Amérique et en Asie.

Dans cette perspective, le ministère des Relations internationales a procédé à une révision de ses services au Québec et élaboré un plan de redéploiement de ses ressources à l’étranger. Au siège, il renforcera sa capacité d’action auprès des organisations internationales de même que sa capacité d’analyse des enjeux économiques et de sécurité. À l’étranger, il redéploiera ses ressources en fonction des priorités de sa politique et en concertation avec les ministères et organismes qui ont du personnel en poste dans le réseau. Ce plan de redéploiement prévoit des ajouts de ressources au  États-Unis (Washington, Atlanta et Los Angeles), en Europe (Allemagne et Italie), ainsi qu’en Chine, en Inde et au Brésil. En contrepartie, certains ajustements devront être apportés aux postes moins prioritaires.

La préparation du nouvel énoncé de politique internationale a montré que peu de secteurs de l’activité gouvernementale échappent aujourd’hui à la nécessité de tenir compte des dimensions internationales. Le rôle du ministère des Relations internationales est de s’assurer que les efforts convergent vers un certain nombre d’objectifs partagés. À cet égard, il devra coordonner la mise en oeuvre du plan d’action gouvernemental, en suivre l’évolution et faire rapport au gouvernement sur l’état d’avancement des travaux, les résultats obtenus et les suites à donner.

En ciblant un nombre limité de priorités, la politique internationale permet de dégager une vision de l’action à mener et facilite cette convergence des efforts et des ressources. Elle se veut un instrument de plus au service du développement du Québec.

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Mise à jour : 2006-08-25


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