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Le produit intérieur brut réel aux prix de base par industrie, février 20061

Cinquième hausse du PIB en six mois

Le produit intérieur brut (PIB) réel aux prix de base du Québec augmente de 0,4 % en février, après une hausse de 0,2 % en janvier et une baisse de 0,3 % en décembre. L’augmentation enregistrée en février est la cinquième en six mois. La vigueur de l’économie en février provient surtout des industries du commerce de gros et de détail ainsi que de l’énergie électrique. En valeur cumulée, la croissance est de 1,7 %, comparativement à 3,3 % pour ce qui est du Canada. En 2005, la croissance du PIB atteint 2,2 % au Québec et 3,0 % au Canada.

En février, la hausse du PIB provient à la fois des industries de biens et des industries de services, dont la production augmente de 0,3 % et de 0,4 % respectivement. Cependant, en valeur cumulée, la croissance repose sur les industries de services dont la production augmente de 2,4 %, tandis que la production de biens ne s’accroît que de 0,3 %. Celle-ci est surtout ralentie par le recul de la construction résidentielle et du secteur minier.

Les industries principalement responsables de la hausse du PIB en février sont l’énergie électrique, qui remonte en raison d’un climat beaucoup plus doux le mois précédent, ainsi que le commerce de gros et de détail. On observe une baisse dans les industries de la fabrication, des mines ainsi que des arts, spectacles et loisirs.

Le secteur manufacturier perd ce qu’il avait gagné en janvier

La production du secteur manufacturier diminue de 0,7 % en février, ce qui efface le gain de même envergure enregistré en janvier. Malgré ce recul, la tendance positive amorcée au troisième trimestre 2003 se poursuit dans cette industrie. Cependant, la croissance du secteur manufacturier demeure modérée en raison, entre autres, de la vigueur du dollar canadien qui a atteint 88,1 cents américains en février, son plus haut niveau depuis décembre 1991. Par rapport au creux de 61,8 cents atteint en janvier 2002, le dollar canadien s’est accru de 42,6 %. Le secteur manufacturier doit aussi faire face à l’explosion des coûts de l’énergie au cours du second semestre de 2005. Ainsi, en valeur cumulée, la production manufacturière augmente de 0,8 %; au cours de toute l’année 2005, elle s’accroît de 1,0 %. Les taux correspondants pour le Canada sont de 1,0 % et de 2,2 %.

En février, 11 groupes majeurs sur 20, à l’origine de 68,9 % de la production manufacturière, voient leur production diminuer. Par ailleurs, en valeur cumulée, 9 groupes majeurs sur 20, à l’origine de 49,2 % de la production manufacturière, voient leur production augmenter.

L’industrie qui ralentit le plus le secteur manufacturier en février est celle de la fabrication de produits chimiques dont la production diminue de 4,3 %, ce qui efface une partie de la hausse de 8,7 % enregistrée en janvier. Malgré le recul de février, la tendance demeure positive dans cette industrie. Ainsi, après une hausse de 4,8 % en 2005, la production de produits chimiques des deux premiers mois de 2006 excède de 4,6 % celle de la période correspondante de 2005.

En février, la production manufacturière est notamment ralentie par les industries de la fabrication de vêtements et de produits textiles dont la production diminue de 5,8 % et de 5,1 % respectivement. Ces deux industries, qui font face à plusieurs contraintes, dont la vigueur du dollar canadien et la forte concurrence étrangère, continuent de perdre du terrain. Ainsi, en valeur cumulée, la production de vêtements et de produits textiles diminue de 3,2 % et de 1,3 % respectivement. On s’achemine vers une cinquième baisse annuelle consécutive dans la fabrication de vêtements et une quatrième dans celle des produits textiles.

L’industrie qui ralentit le plus la baisse du secteur manufacturier en février est celle des produits minéraux non métalliques dont la production augmente de 9,2 %. Ce gain fait plus qu’effacer le recul de 8,1 % enregistré en janvier et confirme la tendance positive dans cette industrie. En valeur cumulée, la production de cette industrie augmente de 8,4 % par rapport à la période correspondante de 2005.

Ailleurs dans le secteur manufacturier en février, on observe des hausses dans les industries de la fabrication de produits en métal (+ 3,9 %) et de meubles (+ 5,5 %), et des reculs dans celles du papier (‑ 3,1 %) et des aliments (‑ 3,0 %).

Un bon mois dans les industries du commerce

La production de l’industrie du commerce de détail augmente de 1,3 % en février, soit une quatrième hausse en cinq mois. Ce gain permet à cette industrie de dépasser le sommet précédent, atteint en juin 2005. Par ailleurs, en valeur cumulée, la production de l’industrie du commerce de détail augmente de 1,0 % par rapport à la période correspondante de 2005. Le groupe qui contribue le plus à cette croissance est celui des pharmacies et des magasins de produits de soins personnels. Quant au ralentissement par rapport à la croissance en 2005 (+ 4,0 %), il est dû au recul des ventes des concessionnaires de véhicules automobiles.

En février, la production de l’industrie du commerce de gros augmente de 1,1 %, soit une cinquième hausse en sept mois. Depuis le recul survenu au cours de la première moitié de 2001, la tendance est nettement positive dans cette industrie. Par ailleurs, en valeur cumulée, la production de l’industrie du commerce de gros augmente de 3,9 % par rapport à celle de la période correspondante de 2005. Les commerçants de matériaux de construction ainsi que ceux de produits divers contribuent fortement à cette hausse.

Remontée de l’industrie de l’énergie électrique

Après une baisse de 5,9 % en janvier à cause de températures beaucoup plus douces que la normale, la production de l’industrie de l’énergie électrique augmente de 5,9 % en février.

En valeur cumulée, la production de cette industrie s’accroît de 2,8 % par rapport à la période correspondante de 2005. La forte hausse des exportations d’électricité a compensé la faible demande de chauffage en janvier et en février.

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1. L'analyse descriptive des faits saillants est réalisée à partir de données désaisonnalisées.

Rédaction : Réjean Aubé et Bertrand Gagnon, le 26 mai 2006