entête
 
transparente
Accueil > Communiqués de presse
 
   

Développement asymétrique de l’industrie des services financiers entre 1984 et 2004 favorable à l’Ontario

Québec, le 17 mai 2006 – L’indice de concentration géographique en regard du PIB de l’industrie ontarienne passe de 1,18 à 1,27 durant cette période, ce qui indique que l’importance relative de l’industrie ontarienne est de 27 % supérieure à celle de son économie au Canada en 2004. Le Québec connaît une évolution inverse : l’indice de concentration géographique de son industrie des services financiers diminue de 0,90 en 1984 à 0,86 en 2004, performance tout de même supérieure à celles de la Colombie-Britannique (de 1,01 à 0,83) et de l’Alberta (de 0,86 à 0,79).

Le PIB de l’industrie de l’Ontario atteint 52,7 % du total canadien en 2004, comparativement à 18,2 % au Québec et à 9,9 % et à 10,2 % en Alberta et en Colombie-Britannique respectivement. C’est ce que révèle un document intitulé Portrait statistique de l’évolution récente de l’industrie des services financiers au Québec. Comparaison interprovinciale des principaux indicateurs économiques que vient de rendre public l’Institut de la statistique du Québec.

Institutions de dépôt, principaux acteurs de cette asymétrie

La progression remarquable de l’Ontario durant la période 1984-2004 s’est produite principalement grâce à un développement relativement plus important des institutions de dépôt dans son territoire comparativement aux autres provinces et territoires du Canada. L’indice de concentration géographique des institutions de dépôt en Ontario passe de 1,08 à 1,32 durant cette période. Par contre, l’Alberta (de 1,13 à 0,73) et la Colombie-Britannique (de 1,06 à 0,85) connaissent un important recul. Bien que le Québec affiche une performance sensiblement supérieure à celle de ces deux provinces, l’indice de concentration lié au PIB réalisé par les institutions de dépôt de son territoire diminue de 0,89 à 0,82, c’est-à-dire que son importance relative dans le total canadien est de 18,0 % inférieure à celle de l’économie du Québec.

Progression importante de l’activité du secteur des valeurs mobilières et de l’investissement au Québec entre 1997 et 2004

Selon l’Institut de la statistique du Québec, la part québécoise du PIB canadien issu du secteur des valeurs mobilières et de l’investissement augmente substantiellement, passant de 12,2 % à 19,0 % entre 1997 et 2004, période pour laquelle des données sont disponibles. Il s’agit d’un facteur qui a joué en faveur du maintien de la position relative de l’ensemble de l’industrie québécoise des services financiers, malgré le développement asymétrique mentionné plus tôt. L’indice de concentration géographique québécois de ce secteur fait un bond, passant de 0,57 à 0,90 au cours de cette période. Même si la position de l’Ontario demeure imposante dans ce secteur, affichant un indice de concentration de 1,29, elle est en retrait par rapport à celui de 1,38 enregistré en 1997. La position relative de l’Alberta et de la Colombie-Britannique s’est également affaiblie, leur indice de concentration respectif passant de 0,81 à 0,77 et de 1,27 à 0,94 au cours de cette période.

Maintien de l’importance relative du secteur québécois de l’assurance

La contribution de l’ensemble des activités de l’assurance au PIB de l’industrie des services financiers au Québec s’est maintenue entre 1997 et 2004, ayant un indice de concentration voisin de 1,04. Il s’agit du seul des trois grands secteurs de l’industrie dont l’importance relative du PIB dans le total canadien est supérieure à celle de l’économie québécoise. La position relative des autres provinces parmi les plus populeuses au Canada s’est maintenue entre 1997 et 2004. L’Ontario montre un indice encore une fois élevé, soit de 1,23, comparativement à 0,55 pour l’Alberta et à 0,70 pour la Colombie-Britannique.

Au cours de toute la période 1984-2004, seules les données de la composante « Sociétés d’assurance » sont disponibles à l’Institut de la statistique du Québec, la partie « Courtiers et autres activités liées à l’assurance » n’étant estimée qu’à partir de 1997. Les données des sociétés d’assurance montrent cependant qu’elles ont mieux réussi en Ontario et au Québec qu’ailleurs au Canada, étant donné un indice de concentration qui augmente de 1,15 à 1,26 et de 1,03 à 1,07 respectivement. L’indice des sociétés d’assurance passe de 0,52 à 0,47 en Alberta et de 1,04 à 0,60 en Colombie-Britannique entre 1984 et 2004.

Après d’importantes réductions au début des années 1990, redressement de l’emploi dans l’industrie

Contrairement au PIB, l’emploi dans l’industrie canadienne des services financiers a progressé à un rythme (0,4 %) sensiblement inférieur à celui de l’ensemble de l’économie canadienne (1,5 %), ce qui est également vrai dans l’ensemble des provinces. Une amélioration relativement plus importante de la productivité dans cette industrie explique ce constat.

L’industrie québécoise a été soumise à la plus importante réduction d’emplois salariés parmi les provinces les plus populeuses, au cours de la période 1991-2004. De 1991 à 1995, 61,0 % de la baisse nette du nombre de salariés de l’industrie canadienne des services financiers a été enregistrée au Québec. Par ailleurs, le nombre de salariés de l’industrie augmente ensuite de 131 779 à 149 881 au Québec entre 1995 et 2004, soit une progression totale de 13,7 %. La variation totale est en moyenne de 14,6 % au Canada au cours de cette période, tandis que celles de l’Ontario, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique atteignent respectivement 15,9 %, 33,4 % et - 4,3 %.

Le niveau comparatif de la productivité, sensiblement inférieur (73,8 %) à la moyenne canadienne, l’ampleur de la récession de 1991, plus prononcée au Québec sur le plan de l’emploi, ainsi que des fusions et acquisitions d’institutions de dépôt actives au Québec au cours de cette période sont les principaux responsables de la baisse survenue entre 1991 et 1995.

Redressement du niveau comparé de la productivité dans l’industrie québécoise, mais qui demeure en général inférieur à la moyenne canadienne

On assiste au Québec à un redressement du niveau comparé de la productivité de l’industrie, qui passe de 73,8 % à 87,7 % de la moyenne canadienne entre 1991 et 1995. L’Ontario affiche à cet égard 119,7 % en 1991 et 113,6 % en 1995. Le niveau de l’industrie de l’Alberta passe de 106,7 % à 117,5 % durant cette période tandis que, en Colombie-Britannique, il diminue, soit de 109,1 % à 98,3 %.

En 2004, l’industrie québécoise des services financiers affiche dans son ensemble un niveau comparé de productivité équivalent à 79,6 % de la moyenne canadienne, alors qu’il atteint 123,8 % en Ontario, 112,3 % en Alberta et 89,9 % en Colombie-Britannique. Seul le secteur québécois des valeurs mobilières et de l’investissement affiche un niveau de productivité supérieur à la moyenne canadienne (104,1 %) en 2004; son niveau comparé de productivité s’élevait à 76,4 % en 1997, comparativement à 127,6 % en Ontario qui, pour sa part, chute à 98,4 % de la moyenne canadienne en 2004.

Les données sur l’évolution comparée de l’emploi et du PIB de l’industrie et, en particulier, de ses secteurs « Institutions de dépôt » et « Valeurs mobilières et investissement » suggèrent que le développement d’activités génératrices d’une plus value supérieure, par exemple les opérations de gros par opposition au détail, constitue un élément clé dans la course à la productivité qui se manifeste dans l’industrie des services financiers au Canada. L’Ontario aurait profité de ce type de développement dans le cas des institutions de dépôt, tandis que le Québec semble s’être distingué à cet égard dans le secteur des valeurs mobilières et de l’investissement au cours des dernières années.


L’Institut de la statistique du Québec produit et diffuse une information statistique pertinente, fiable et actuelle sur l’évolution socioéconomique du Québec et de la société québécoise. Il constitue le lieu privilégié de production et de diffusion de l’information statistique officielle pour les ministères et organismes du gouvernement, et il est responsable de toutes les enquêtes d’intérêt général.

Sources :

  • James O’Connor
    Tél. : (418) 691-2411, poste 3151
    Économiste, chargé de projet
    Institut de la statistique du Québec

  • Centre d'information et de documentation (ISQ)
    Tél.: (418) 691-2401
    ou 1 800 463-4090 (sans frais d'appel au Canada et aux États-Unis)