Sans occulter le fait qu’il existe des hommes victimes de violence conjugale, la plupart du temps, la victime est une femme et l’agresseur, le conjoint actuel ou l’ex-conjoint. Les victimes et les agresseurs n’ont pas de caractéristiques particulières. Certaines victimes sont jeunes, d’autres plus âgées, elles sont riches ou moins riches, instruites ou pas. La plupart des hommes violents envers leur partenaire ne le sont pas à l’extérieur de leur relation. Ils sont souvent de bons collègues de travail et des voisins sympathiques.
La plupart du temps, la violence faite aux femmes est associée à la violence physique. Pourtant il existe plusieurs autres formes de violence dont la violence psychologique, la violence verbale et la violence sexuelle. Les actes de domination sur le plan économique constituent aussi une forme de violence; par exemple, un conjoint qui contrôle les dépenses et les revenus de sa partenaire sans son accord.
Les conséquences de la violence sont très lourdes sur le plan humain, social et économique, tant pour les femmes qui la subissent que pour l’ensemble de la société. En effet, la violence porte atteinte à l’autonomie personnelle et financière des femmes et peut affecter gravement leur santé physique et mentale.
Les femmes, les hommes et les enfants aux prises avec ce problème ont besoin d’aide, d’un soutien ou d’un traitement adapté à leur situation pour arrêter le cycle de la violence dans leur vie.
La violence conjugale n’apparaît pas subitement dans une relation amoureuse. Elle s’installe de façon progressive et parfois très subtile. La violence conjugale peut se manifester de bien des façons. L’homme violent peut utiliser la force physique en frappant ou en lançant des objets, par exemple, mais il peut aussi faire des blagues déplaisantes, du chantage, des insinuations. Parfois il humilie, insulte, crie, menace. Il peut contrôler les allées et venues de sa partenaire, surveiller qui elle voit, à qui elle parle. Il peut vérifier scrupuleusement les dépenses et l’argent dont elle dispose. Il peut aussi utiliser la violence lors des relations sexuelles.
Beaucoup trop d’adolescentes disent connaître la violence dans leurs relations amoureuses. Pour une adolescente ou un adolescent, avoir un « chum » ou une « blonde » procure une certaine reconnaissance face aux autres. Les jeunes filles cherchent parfois à plaire à leur amoureux, parfois au détriment de leurs propres besoins. Elles se sentent responsables tant du bonheur que du malheur de l’autre.
Le désir de contrôler est encore très présent chez plusieurs garçons : « Pas question que je sorte avec toi si tu t’habilles comme ça. », « Si tu m’aimes, tu vas le faire. » La violence vécue dans les couples adolescents ressemblent beaucoup à celle qui se vit dans les couples adultes.
La prévention auprès des jeunes consiste à leur proposer des modèles de rapports égalitaires entre les filles et les garçons en vue de relations plus harmonieuses.
Quelle que soit la forme de violence, il faut en parler. La peur, la honte ou la gêne peuvent maintenir les femmes et les filles victimes de violence dans l’isolement. Il est important de briser le mur du silence, de se confier et d’aller chercher de l’aide. Cela s’applique aux victimes, aux conjoints violents et aux témoins.
Si une personne nous confie qu’elle vit une situation de violence conjugale, il est important d’écouter sans juger et de comprendre qu’il faut une bonne dose de courage pour parler malgré la gêne, l’humiliation et la peur. Reprendre le contrôle sur sa vie n’est pas chose facile. Chaque personne a son propre rythme et on doit le respecter.
Différentes ressources sont disponibles pour écouter et soutenir la personne qui veut en parler: les lignes d’écoute, les groupes d’entraide pour femmes et pour hommes, les maisons d’hébergement pour les femmes et leurs enfants, les professionnels de la santé, la parenté, les amis, les voisins et les collègues de travail.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux a réalisé des campagnes de communication sociétales destinées à soutenir ses orientations :
En 2004, pour contrer cette violence, le gouvernement a rendu public un plan d'action comprenant 72 engagements qui s'articulent autour de quatre axes d'intervention : la prévention, le dépistage, l'adaptation aux réalités particulières et l'intervention sociojudiciaire. Huit ministères incluant trois secrétariats et leurs réseaux d’intervention respectifs d’aide et de protection sont imputables des engagements contenus au Plan d’action gouvernemental 2004-2009 en matière de violence conjugale. Le plan d'action a pour priorité la sécurité et la protection des victimes ainsi que de leurs proches.
*Tout signalement d'un site ou d'un lien Internet ne constitue d'aucune façon une reconnaissance officielle de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux.