Société de droit

Les trois pouvoirs de l'état de droit
L'accès et la protection des renseignements personnels
Accessibilité à la justice
Une possibilité de contestation des lois
Le rôle du ministère de la Justice
L'éthique dans l'administration publique
Le Protecteur du citoyen et son rôle
Le Vérificateur général du Québec
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Charte canadienne des droits et libertés
Charte des droits et libertés de la personne du Québec
Le Code civil du Québec
Le financement des partis politiques
Les conventions internationales

Le Québec est régi par un ordre juridique qui établit le cadre dans lequel s'exerce la conduite des individus, des groupes et des gouvernements, qui règle leurs rapports entre eux et qui définit leurs devoirs et leurs droits.

Cet ordre juridique, fondé sur les principes fondamentaux du droit, s'exprime d'abord par une constitution, qui consacre l'existence du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif et d'un pouvoir judiciaire indépendant, et qui établit un partage de compétences entre le niveau fédéral et le niveau provincial.

La Charte des droits et libertés de la personne du Québec vient à son tour reconnaître explicitement que la personne est titulaire de certaines libertés et de certains droits fondamentaux, que même l'État ne peut restreindre à moins de le faire par une loi, dont il pourra avoir à justifier le caractère raisonnable devant un tribunal.

L'histoire et la volonté commune des Québécois ont permis le maintien d'une société où le pouvoir s'exerce de façon démocratique et où le droit prime la force.

Le gouvernement et les autorités locales et régionales ont la liberté d'exercer des choix politiques, que les citoyens peuvent approuver ou désapprouver dans le cadre des consultations, des référendums et des élections, et par tout autre moyen légitime.

Mais quels que soient ces choix, ils sont assujettis à la légalité, ce qui signifie que l'adoption des lois, l'édiction des règlements et la prise de décisions administratives doivent se faire conformément à un cadre légal et que les tribunaux ont le pouvoir de s'assurer qu'il en soit ainsi.

De même, les rapports entre l'État et les administrés et l'exercice des droits des uns vis-à-vis des autres obéissent à des règles et suivent des procédures qui visent à en assurer l'équité, la transparence et le traitement impartial par un appareil judiciaire et administratif adéquat.

Pour que les citoyens québécois puissent connaître le droit qui les régit, les textes des lois, des règlements et de toute autre règle qui leur est applicable sont entièrement accessibles et largement publicisés auprès de la collectivité, dans leur version intégrale ou au moyen d'un résumé ou d'une autre forme d'information sur leur contenu.


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Les trois pouvoirs de l'état de droit

Les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire jouent un rôle important dans la promotion et le respect des droits des citoyens au Québec.

L'Assemblée nationale a adopté plusieurs lois en ce sens, dont certaines fondamentales, comme la « Charte des droits et libertés de la personne du Québec », le « Code civil du Québec » et la « Loi sur l'accès aux documents publics et la protection des renseignements personnels ». Elle a également institué des mécanismes de promotion et de contrôle, comme le Protecteur du citoyen, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et de la Commission d'accès à l'information.

Quant à l'Administration, outre les nombreuses unités spécifiquement vouées à assurer ou à protéger les droits des citoyens comme contribuables, travailleurs, consommateurs ou autres, les décisions qu'elle prend qui sont susceptibles d'affecter les droits des individus sont soumises à des règles énoncées dans la récente « Loi sur la justice administrative ». Les tribunaux, pour leur part, rendent quotidiennement des décisions qui rétablissent ou maintiennent dans leurs droits les personnes qui y recourent.

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L'accès et la protection des renseignements personnels

Au Québec, il existe une « Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels », qui permet aux citoyens de prendre connaissance des documents dont dispose l'État, et aussi de bénéficier de la protection des renseignements personnels qui les concernent et que l'Administration détient, que ce soit dans un domaine fiscal, médical, scolaire ou autre. Une personne qui estime avoir essuyé un refus concernant l'accès à ces documents peut s'adresser à la Commission d'accès à l'information, qui rend une décision sur la demande. Cette décision est elle-même sujette à révision par les tribunaux.

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Accessibilité à la justice

L'État québécois a mis en place plusieurs mesures pour favoriser l'accès des citoyens aux tribunaux. Il a établi un service d'aide juridique permettant aux personnes économiquement défavorisées d'avoir accès aux services d'un avocat.

De plus, il a mis en place un tribunal administratif spécialisé doté d'une procédure simple et peu coûteuse pour arbitrer les différends entre l'administration et le citoyen. En outre, le Fonds d'aide au recours collectif offre une aide financière aux personnes désirant, au bénéfice d'un groupe, faire valoir des droits devant les tribunaux et cela même à l'encontre de l'administration.

Enfin, il est possible, pour une personne qui veut recouvrer une créance d'un montant peu élevé, de s'adresser au tribunal directement, sans avoir à recourir aux services d'un avocat, et d'y faire valoir ses droits sans devoir se conformer à une procédure complexe.

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Une possibilité de contestation des lois

Toute personne touchée directement par une loi peut en contester la validité constitutionnelle devant les tribunaux. Une loi déclarée inconstitutionnelle devient sans effet et inopérante.

Le contrôle de constitutionnalité des lois existe depuis le début de la fédération canadienne en 1867. Il est exercé en principe par les tribunaux de droit commun ou parfois par les tribunaux administratifs. En outre, le gouvernement du Québec peut soumettre à la Cour d'appel du Québec, pour audition et examen, toute question qu'il juge à propos.

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Le rôle du ministère de la Justice

Le ministère de la Justice voit à ce que les affaires publiques soient administrées conformément à la loi et dans le respect des droits des citoyens. À cette fin, le ministère de la Justice offre des services juridiques par l'intermédiaire d'unités décentralisées qui desservent tous les ministères du gouvernement. Il veille donc directement à ce que l'action gouvernementale respecte les lois du Québec. De plus, le ministère de la Justice veille à ce que tous les projets présentés par le gouvernement à l'Assemblée nationale, ainsi que les règlements, politiques et décisions gouvernementales, soient conformes aux chartes des droits et libertés.

Le ministère de la Justice, tout en respectant le principe d'indépendance du pouvoir judiciaire, joue un rôle important. En effet, il offre aux tribunaux du Québec les services de soutien technique utiles à l'exercice de leurs fonctions. Il veille, entre autres, à la conservation des actes judiciaires ainsi qu'à la diffusion des jugements des tribunaux québécois.

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L'éthique dans l'administration publique

L'administration publique québécoise joue un rôle important dans la société. Elle applique notamment de nombreuses lois et gère les ressources publiques. Cela exige que les personnes par l'entremise desquelles elle agit aient une conduite empreinte d'une éthique élevée.

À cette fin, la « Loi sur la fonction publique » (L.R.Q., c. F-3.1.1) contient des normes d'éthique et de discipline applicables aux fonctionnaires.

C'est ainsi que les fonctionnaires doivent exercer leurs fonctions dans l'intérêt public, avec honnêteté et impartialité et en évitant les conflits d'intérêts. Ils sont également tenus à la discrétion sur ce dont ils ont connaissance dans l'exercice de leurs fonctions. Leurs décisions doivent être prises dans le respect des chartes des droits, c'est-à-dire ne pas être fondées sur des motifs discriminatoires.

Les fonctionnaires doivent, de plus, faire preuve de neutralité politique dans l'exercice de leurs fonctions et de réserve dans la manifestation publique de leurs opinions politiques. Cela n'empêche toutefois pas les fonctionnaires, comme tout autre citoyen québécois, d'adhérer à un parti politique et de contribuer, selon les règles, à son financement.

En outre, en adoptant, le 18 mars 1997, la « Loi modifiant la Loi sur le ministère du Conseil exécutif » et d'autres dispositions législatives concernant l'éthique et la déontologie (1997, c. 6), le législateur québécois a tenu à donner aux administrateurs publics qui ne sont pas régis par la « Loi sur la fonction publique » un cadre éthique donnant aux citoyens l'assurance que ces personnes agissent avec probité.

Si une personne porte plainte auprès du Protecteur du citoyen celui-ci établit la recevabilité de la plainte.


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Le Protecteur du citoyen et son rôle

Le Protecteur du citoyen est une personne nommée par l'Assemblée nationale. Le Protecteur du citoyen et le personnel (juristes, travailleurs sociaux et autres) qui lui est rattaché ne font pas partie de la fonction publique québécoise. Ils sont absolument indépendants du gouvernement.

Le rôle du Protecteur du citoyen consiste à surveiller et à faire corriger certaines négligences, erreurs, injustices et certains abus pouvant avoir été commis par des ministères ou organismes gouvernementaux québécois.

La loi donne au Protecteur du citoyen, appuyé par son personnel, les pouvoirs nécessaires pour exécuter son mandat. Le Protecteur du citoyen dépose un rapport annuel de ses activités à l'Assemblée nationale et ce rapport est accessible à tout citoyen intéressé à se le procurer.

Toute personne qui croit avoir été traitée de manière injuste par un ministère ou un organisme gouvernemental québécois peut avoir recours aux services du Protecteur du citoyen. Cependant, celui-ci ne peut intervenir à l'égard de l'administration fédérale, auprès d'organismes comme la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ou lorsqu'il existe des recours devant d'autres instances.

Lorsqu'une personne porte plainte auprès du Protecteur du citoyen, celui-ci établit la recevabilité de la plainte, fait enquête et transmet ses recommandations à l'Administration pour corriger la situation. Ce service est gratuit, simple et rapide.

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Le Vérificateur général du Québec

Le Vérificateur général du Québec est nommé par l'Assemblée nationale du Québec pour un mandat de dix ans. Il relève uniquement de celle-ci, à qui il doit faire rapport. Il est tout à fait indépendant de l'Administration dans la conduite de ses travaux de vérification ou d'enquête.

Au Québec, le Vérificateur général contrôle l'administration financière de l'État. Il vérifie si la perception et la dépense des sommes d'argent faites par les ministères, organismes et entreprises du gouvernement, sont conformes aux règles, si les biens de l'État ont été bien administrés et si les ressources ont été efficacement utilisées.

Le Vérificateur général peut examiner les livres et comptes, contrats et subventions accordées de même que tout document se rapportant aux biens de l'État.

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La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a pour mission de veiller au respect des principes énoncés dans la « Charte des droits et libertés de la personne du Québec » ainsi qu'à la protection de l'intérêt de l'enfant et au respect des droits qui lui sont reconnus par la « Loi sur la protection de la jeunesse ».

La Commission est assurée de son indépendance par rapport au gouvernement. Ses membres sont nommés par l'Assemblée nationale, à qui elle fait rapport chaque année, de ses activités et recommandations.

Présente dans toutes les régions du Québec, la Commission mène des enquêtes pour tout cas relatif au non-respect de la « Charte des droits et libertés de la personne » ou sur toute situation où elle a raison de croire que les droits d'un enfant ou d'un groupe d'enfants ont été lésés sur demande ou de son propre chef. Outre ses mandats de recherche, d'information et d'éducation, la Commission fait ses recommandations au gouvernement lors que des dispositions législatives s'avèrent contraires à la Charte. Elle peut aussi faire des recommandations aux ministres responsables des différents aspects concernant la jeunesse.

La Commission a pour mandat de prêter assistance, sur demande, à l'élaboration de « programmes d'accès à l'égalité » établis sur une base volontaire. Dans le cadre du programme d'obligation contractuelle du gouvernement du Québec, elle procède à l'évaluation des entreprises engagées à mettre en place un programme d'accès à l'égalité en emploi pour les femmes, les minorités visibles et les autochtones

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Charte canadienne des droits et libertés

La Charte canadienne des droits et libertés consacre diverses libertés fondamentales, certains droits démocratiques, la liberté de circulation et d'établissement, diverses garanties juridiques, les droits à l'égalité et certains droits à l'instruction dans la langue de la minorité.

Charte des droits et libertés de la personne du Québec

Adoptée par le Parlement du Québec en 1975, la « Charte des droits et libertés de la personne du Québec » est une loi à caractère quasi constitutionnel puisque ses articles 1 à 38 ont prépondérance sur toutes les autres lois du Québec, sauf dérogation explicite et qu'elle lie l'État. Son application s'étend au secteur privé et au secteur public.

Droits et libertés fondamentaux

Les droits et libertés fondamentaux consacrés par la « Charte des droits et libertés de la personne du Québec » concernent ce qui suit.

  • Le droit à la vie, à l'intégrité et à la liberté
  • Les libertés de conscience, d'opinion, d'expression, de réunion pacifique et d'association
  • Le droit à la sauvegarde de l'homme et de la réputation
  • Le droit au respect de la vie privée
  • Le droit à la jouissance paisible de ses biens
  • Le droit à l'inviolabilité de la demeure
  • Le droit au secret professionnel

La Charte québécoise protège aussi le droit de vote et le droit de se porter candidat à une élection.

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Droit à l'égalité

La Charte québécoise reconnaît que toute personne doit être traitée en pleine égalité. Elle ne peut faire l'objet de discrimination ou de distinction fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'utilisation d'un moyen pour pallier ce handicap et, dans certains cas, les antécédents judiciaires.

Protection des droits judiciaires

Les droits judiciaires sont aussi protégés dans la Charte québécoise. Ils comprennent :

  • Le droit à une audition impartiale par un tribunal indépendant et d'être jugé dans un délai raisonnable
  • La protection contre les privations de liberté sauf pour des motifs prévus à la loi et suivant la procédure prescrite
  • La protection contre les saisies, perquisitions et fouilles abusives
  • Le droit d'être informé de l'infraction qu'on lui reproche
  • Le droit à la présomption d'innocence et le privilège contre l'auto-incrimination et le droit au silence
  • Le droit à l'assistance d'un avocat et d'un interprète, le droit à une défense pleine et entière
  • Le droit de ne pas être jugé de nouveau pour une infraction dont la personne a été acquittée
  • Le droit de bénéficier de la peine la moins sévère lorsqu'une peine est modifiée entre la perpétration de l'infraction et le prononcé de la sentence
  • Le droit pour la personne détenue à un régime carcéral approprié à son sexe, son âge et sa condition physique ou mentale

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Droits économiques et sociaux

Les droits économiques et sociaux sont aussi protégés. Ils portent notamment sur :

  • Le droit des enfants à la sécurité
  • Le droit à l'instruction publique gratuite
  • Le droit pour les personnes appartenant à des minorités ethniques de maintenir et de faire progresser leur propre vie culturelle
  • Le droit à l'information
  • Le droit pour les personnes dans le besoin à diverses mesures d'assistance financière
  • Le droit à des conditions de travail justes et raisonnables
  • Le droit à l'égalité des époux dans le mariage
  • Le droit des personnes âgées ou handicapées d'être protégées contre toute forme d'exploitation

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Le Code civil du Québec

Au Québec, les personnes, les rapports entre les personnes ainsi que les biens sont régis par une loi fondamentale, le « Code civil du Québec ».

En harmonie avec la « Charte des droits et libertés de la personne du Québec » et les principes généraux du droit, le Code civil du Québec constitue le droit commun touchant les personnes, la famille, les successions, les biens, les obligations, la preuve, la prescription, la publicité des droits et le droit international privé.

Le financement des partis politiques

Depuis plusieurs années déjà, le Québec s'est doté d'une loi qui assure le contrôle du financement des partis politiques, des sources de revenus et de leurs dépenses. Seule une personne physique peut contribuer au financement des partis politiques. Les contributions autorisées sont peu élevées et ne peuvent dépasser un seuil annuel maximal.

Les partis politiques sont aussi tenus de produire un rapport financier annuel. Ces diverses exigences rendent le financement des partis et des candidats plus équitable et plus transparent. Ainsi, ces derniers ne sont pas asservis à des intérêts financiers privés et occultes qui dictent leur conduite.

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Les conventions internationales

Les conventions internationales (universelles ou régionales), relatives à la protection des droits de l'Homme et à la primauté du droit par lesquelles le Québec s'est déclaré lié, sont nombreuses. Les principales sont les suivantes :

  • Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
  • Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
  • Le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques
  • La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale
  • La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes
  • La Convention sur les aspects civils de l'enlèvement international des enfants
  • La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
  • La Convention relative aux droits de l'enfant

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