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Dossier : Deux navires rivaux font voyager le cybermonde :
  Internet Explorer 4.71.1712.6 et Netscape Communicator 4.03

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Liens à consulter :

Netscape Communicator

Microsoft Internet Explorer

Sur fond de mer calme ou agitée, ces deux navires ne sont jamais loin l’un de l’autre. Sans avoir de chiffres exacts, on peut affirmer sans risque que ces deux navigateurs sont, à l’heure actuelle, le choix de plus de 95% des utilisateurs d’Internet. Plusieurs autres ont abandonné la partie. On ne parle plus guère de Mosaïc, de Cello et à peine de Tango. Les produits expérimentaux de type Hot-Java de Sun demeurent d’une utilisation relativement marginale par une clientèle spécialisée. Nous évaluons donc aujourd’hui un duopole qui fait de plus en plus partie de la panoplie ordinaire des postes de travail, au même titre que le traitement de texte.

LE NAVIGATEUR, L'OUTIL PAR EXCELLENCE DE L'EXPLOITATION DES RESSOURCESHaut de page

Le navigateur, rappelons-le pour ceux qui, aujourd’hui encore, utiliseraient le terme browser, est ce logiciel client qui, d’abord et avant tout, permet d’exploiter les ressources hypertextes et hypermédias du Web ainsi que les ressources d’Internet dans son ensemble (FTP, Gophers, Wais, News, etc.). La souplesse d’utilisation et les qualités techniques de ce type de logiciel en ont rapidement fait l’outil par excellence de navigation au sein d’un système d’information d’entreprise (intranet). De plus, le navigateur commence à s’imposer comme l’interface par excellence pour exploiter des systèmes dans le cadre d’un modèle client-serveur. Ils intègrent peu à peu des fonctionnalités auparavant distinctes telles les courriers électroniques ou les groupes de nouvelles. L’information à laquelle ils donnent accès est à caractère linguistique. Et, si le navigateur ne change pas la langue du site consulté, il permet de la visualiser plus ou moins correctement selon la façon dont il est conçu et développé sous son aspect technolinguistique.

Ces outils ont parcouru un immense chemin. Les deux produits évalués en sont à leur quatrième version officielle. Ce sont de très jeunes produits, qui présentent déjà des signes de grande maturité. Ils ont bâti sur leur passé, mais se tournent aussi résolument vers l’avenir tant par leurs nouvelles fonctionnalités que par leur ouverture à toutes les langues grâce à l’intégration du soutien d’UNICODE et de normes internationales.

DEUX PRODUITS MODÈLES

Du point de vue qui nous intéresse plus particulièrement, la langue, ce sont des produits modèles. Non seulement avons-nous devant les yeux des logiciels populaires mais aussi des outils qui sortent de plus en plus rapidement sur le marché dans de nombreuses langues Ce sont des phares dans le monde de l’informatique du point du vue du respect des différentes cultures. À l’image du Web, ils sont une ouverture sur la planète.Haut de page

Grands rivaux, tous deux volontairement avides de progrès, ils intègrent rapidement à la fois les normes en vigueur et celles en devenir. Entre les deux une grande similitude au début mais les dernières versions laissent entrevoir des visions légèrement différentes. La lutte fera sans doute un vainqueur.

L’évaluation technolinguistique, l’expression même le dit, ne doit pas être confondue avec une évaluation des fonctions. La revue INFO-TECH Magazine, par exemple, évaluait dernièrement les fonctionnalités de ces navigateurs et remarquait, comme nous l’avons aussi souligné, qu’Explorer s’intègre naturellement au système d’exploitation de Windows, alors que Communicator , pour des raisons de portabilité, est plus indépendant du système d’exploitation et s’adapte à différents environnements.

D’un point de vue linguistique, ces deux navigateurs sont des logiciels d’avant-garde. Les deux entreprises, Microsoft et Netscape, ont gravi, marche après marche, les divers paliers de l’internationalisation de leurs produits. Elles ont suivi le courant et vont toujours voir plus loin en aval. Les produits ont été développés dès le début pour soutenir un jeu de caractères utilisant 8 bits. Maintenant, tous les deux soutiennent correctement non seulement ces jeux de caractères tels ISO/CEI 8859-1, qui comprend 191 caractères couvrant 14 langues et utilisés dans plus de 40 pays, mais aussi le jeu de caractères en 16 bits qui porte le nom d’UNICODE. Ce dernier permet de respecter l’écriture de la plupart des langues de la planète. Nous laissons ainsi, loin derrière nous, dans le sillage, ces vieilleries qui faisaient du français et de tant d’autres langues quelque chose de trop complexe pour Internet. La langue, quelle qu’elle soit, n’est plus un carcan.

LE BANC D'ÉVALUATIONHaut de page

L'ENVIRONNEMENT DE TEST

L’environnement des tests est important à préciser. Ils sont faits à partir de deux Pentiums 200 MGh équipés, chacun, d’un Windows 95 version 4.00 950 B (ou OSR 2), ANSI 1252, pilote de clavier normalisé Z243.200-92. La langue indiquée dans le système d’exploitation est «Français (Canada)», et les paramètres régionaux actifs sont aussi «Français-(Canada)». Dans un poste, nous avons installé un logiciel et dans l’autre, le deuxième logiciel. Rien d’autre n’est installé sur ces postes à l’exception, à la toute fin, de logiciels tiers pour vérifier le caractère ouvert des produits évalués. Nous nous sommes assurés d’un environnement propre, c’est-à-dire qu’au départ le poste de travail est entièrement en français (système d’exploitation et éventuels logiciels tiers).

Nous avons téléchargé la version française de ces deux logiciels à partir de leurs sites respectifs. Au moment du téléchargement, et nous insistons sur ce point du moment où nous avons téléchargé ces produits, le circuit utilisé pour accéder au site de téléchargement était un peu plus en français pour Explorer que pour Communicator.

PROFIL LINGUISTIQUE GÉNÉRAL DU PRODUIT

Dans les deux cas, le processus d’installation est entièrement automatisé et les dialogues, essentiellement en français. Autant Explorer que Communicator créent des répertoires, ou dossiers, en anglais, mais cela n’atteint pas l’utilisateur puisque cela est totalement transparent pour lui. Il serait inexact de dire autre chose que du bien du fonctionnement de ces logiciels lors des vérifications d’installation. Ces nouvelles moutures font une plus large place à l’utilisation d’hyperliens dans leur section d’aide. Cette masse d’informations à laquelle on renvoie l’utilisateur n’est pas toujours en français. Elle est trop disparate et tout n’est jamais entièrement traduit. Comme il fallait s’y attendre, l’aide en ligne d’Explorer est plus ancrée au sein du poste de travail alors que Communicator recourt davantage à son site Internet, ce qui entraîne l’accès à plus d’informations dans une autre langue. Nous devons souligner les efforts constants de Microsoft, qui traduit même les messages d’erreur JavaScript.Haut de page

ÉVALUATION TECHNOLINGUISTIQUE

Une fois l’installation terminée, nous commençons l’évaluation technolinguistique. Encore une fois, les produits sont remarquables. Les deux logiciels semblent propres. Il ne semble pas qu’ils interviennent au niveau du système d’exploitation pour changer certains fichiers à incidence linguistique (.DLL, .OCX, etc.). Les navigateurs ne sont pas des produits axés sur la saisie. Toutefois, ces derniers donnent accès à des formulaires. Or, la norme HTML précise que le jeu de caractères par défaut est l’alphabet latin no 1 (ISO/CEI 8859-1). Ce jeu de caractères a été testé et aucun problème n’a été éprouvé, sauf (et curieusement) pour le point médian (valeur décimale 183) dans Explorer. Également, il y est impossible de saisir les digrammes soudés œ et Œ autant dans Communicator que dans Explorer, mais cela est normal car ces ligatures ne font pas partie de l’alphabet latin no 1. Les deux navigateurs n’offrent pas de méthode de saisie UNICODE. Cependant, ils prévoient tous deux son affichage à l’aide du codage UTF-8 (à condition d’installer les polices nécessaires, bien entendu !). Nous avons utilisé la police de caractères Cyberbit de Bitstream aussi bien pour l’affichage que pour l’impression d’un jeu de test UNICODE.

Les deux logiciels n’ont aussi aucune difficulté à lire l’alphabet latin no 1. Ils tirent profit de l’environnement d’exploitation Windows (jeu de caractères ANSI 1252). C’est de cette façon qu’ils permettent la lecture des deux digrammes cités plus haut. L’information peut être sauvegardée sans aucune perte des caractéristiques nécessaires à l’expression du français. Explorer a même ajouté la possibilité d’enregistrer des documents en format UNICODE (UCS-2 et UTF-8). Pour l’impression, les deux logiciels peuvent imprimer correctement tous les caractères affichés, sauf dans le cas des caractères UNICODE pour lesquels le logiciel de Microsoft semble éprouver des difficultés.Haut de page

Ces deux logiciels n’ont qu’une fonction de recherche locale (dans la page affichée et dans la fonction d’aide). Microsoft, ici, offre plus de souplesse. Ainsi, si l’on cherche « utilise », Explorer nous conduit vers «utilise» et «utilisé». Si, par contre, on cherche « utilisé », il ne nous conduit que vers «utilisé». Pour cet exemple, nous avons consulté une page courante de texte. Communicator ne peut le faire. Il s’en tient strictement à la chaîne recherchée. Les fonctions de tri sont aussi extrêmement primaires dans ce genre de logiciel parce qu’elles sont peu utiles. Encore que Explorer, lorsqu’il s’agit d’afficher la liste des fichiers du disque dur, est en mesure de le faire de façon correcte, ce qui n’est pas le cas de Netscape, qui commence par placer tous les fichiers commençant par des majuscules avant ceux commençant par des minuscules. Peu de caractéristiques linguistiques et culturelles, par exemple les symboles monétaires, la séparation décimale avec virgule, les formats de dates et d’heures, sont pertinentes dans ce genre de produit. Cependant, on peut imprimer la date et l’heure conformément à la configuration des paramètres régionaux du système d’exploitation dans les deux logiciels.

Par définition, ces logiciels sont très ouverts. Nous avons installé sur chacun quelques plugiciels en anglais, qui ont parfaitement fonctionné à partir de la version française. Cette installation n’a pas nui non plus au bon fonctionnement des logiciels évalués. La version française de ces logiciels est donc utilisable sans risque de problèmes de compatibilité.Haut de page

QUALITÉ  LINGUISTIQUE

Pour ce qui est de la qualité linguistique de la documentation, nous avons certains points de référence, malgré que ces versions aient toutes deux été téléchargées. Nous avons parcouru une bonne partie de la documentation électronique française. Or, ce qui est en français, dans les deux logiciels, semble être rédigé dans un français parfaitement compréhensible. Les caractères sont tous accentués, y compris les majuscules. En ce qui a trait à l’ensemble des menus et sous-menus des deux logiciels, nous croyons pouvoir dire que la qualité du français semble remarquable pour les deux logiciels.

LE RESPECT DE LA CHARTE

Du point de vue de la Charte de la langue française, ce type d’acquisition (le téléchargement) pose plusieurs problèmes. Il est difficile de parler d’emballage et de documentation au sens conventionnel du terme. Toutefois, il faut souligner les efforts accomplis par les concepteurs. Le téléchargement et la préférence pour la vente directe aux consommateurs sont deux dimensions à prendre en considération. Les notions d’emballage et de documentation changent. Il est de plus en plus facile de télécharger à partir de sites internationaux et le français y a sa place. L’effort d’internationalisation est évident et la place du français s’améliore constamment. La meilleure preuve en est que les versions dans les autres langues que l’anglais sortent de plus en plus rapidement autant dans les versions bêta que dans les versions officielles.

EN SOMME :Haut de page

Les deux plus grands navigateurs sont des exemples à suivre dans le monde de la conception de logiciels. Du point de vue linguistique, on y a fait un travail de traduction énorme, rapidement et bien. On discerne une volonté de satisfaire la clientèle par l’adaptation linguistique et par la qualité de cette adaptation. Les deux logiciels passent haut la main le test d’évaluation technolinguistique. Tous deux respectent les caractéristiques essentielles nécessaires à l’expression correcte et entière de la langue française. L’approche multilingue donne sa vraie signification à la notion de société d’information globale qui est en train de se construire grâce à Internet. On doit cependant ajouter que Microsoft en fait un peu plus, comme nous l’avons souligné à quelques reprises, malgré un léger manque en ce qui a trait à la saisie des digrammes soudés (Communicator aussi) et du curieux point médian, pourtant largement utilisé dans WORD pour l’affichage des marques.

Les locuteurs francophones n’ont plus d'utiliser les versions françaises de ces logiciels. Les produits en français offerts par ces deux entreprises ne posent aucun problème. Ils sont fiables. Si l’avenir du français dans les nouvelles technologies dépendait de ces deux navigateurs, on pourrait sillonner les mers informatiques en toute sécurité en français et dans une multitude d’autres langues.

Sources : Guylaine Cloutier, Guy Falardeau, Robert Globensky, Azim Mandjee, Jian Yang

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