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Liens à consulter :
Netscape
Communicator
Microsoft
Internet Explorer
Sur fond de mer calme ou agitée, ces
deux navires ne sont jamais loin lun de lautre. Sans
avoir de chiffres exacts, on peut affirmer sans risque que ces deux
navigateurs sont, à lheure actuelle, le choix de plus de 95%
des utilisateurs dInternet. Plusieurs autres ont abandonné
la partie. On ne parle plus guère de Mosaïc, de Cello et à peine
de Tango. Les produits expérimentaux de type Hot-Java de Sun demeurent
dune utilisation relativement marginale par une clientèle
spécialisée. Nous évaluons donc aujourdhui un duopole qui
fait de plus en plus partie de la panoplie ordinaire des postes
de travail, au même titre que le traitement de texte.
LE NAVIGATEUR, L'OUTIL PAR EXCELLENCE DE
L'EXPLOITATION DES RESSOURCES![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Le navigateur, rappelons-le pour ceux qui, aujourdhui
encore, utiliseraient le terme browser, est ce logiciel client qui,
dabord et avant tout, permet dexploiter les ressources
hypertextes et hypermédias du Web ainsi que les ressources dInternet
dans son ensemble (FTP, Gophers, Wais, News, etc.). La souplesse
dutilisation et les qualités techniques de ce type de logiciel
en ont rapidement fait loutil par excellence de navigation
au sein dun système dinformation dentreprise (intranet).
De plus, le navigateur commence à simposer comme linterface
par excellence pour exploiter des systèmes dans le cadre dun
modèle client-serveur. Ils intègrent peu à peu des fonctionnalités
auparavant distinctes telles les courriers électroniques ou les
groupes de nouvelles. Linformation à laquelle ils donnent
accès est à caractère linguistique. Et, si le navigateur ne change
pas la langue du site consulté, il permet de la visualiser plus
ou moins correctement selon la façon dont il est conçu et développé
sous son aspect technolinguistique.
Ces outils ont parcouru un immense chemin. Les deux
produits évalués en sont à leur quatrième version officielle. Ce
sont de très jeunes produits, qui présentent déjà des signes de
grande maturité. Ils ont bâti sur leur passé, mais se tournent aussi
résolument vers lavenir tant par leurs nouvelles fonctionnalités
que par leur ouverture à toutes les langues grâce à lintégration
du soutien dUNICODE et de normes internationales.
DEUX PRODUITS MODÈLES
Du point de vue qui nous intéresse plus particulièrement,
la langue, ce sont des produits modèles. Non seulement avons-nous
devant les yeux des logiciels populaires mais aussi des outils qui
sortent de plus en plus rapidement sur le marché dans de nombreuses
langues Ce sont des phares dans le monde de linformatique
du point du vue du respect des différentes cultures. À limage
du Web, ils sont une ouverture sur la planète.![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Grands rivaux, tous deux volontairement avides de
progrès, ils intègrent rapidement à la fois les normes en vigueur
et celles en devenir. Entre les deux une grande similitude au début
mais les dernières versions laissent entrevoir des visions légèrement
différentes. La lutte fera sans doute un vainqueur.
Lévaluation technolinguistique, lexpression
même le dit, ne doit pas être confondue avec une évaluation des
fonctions. La revue INFO-TECH Magazine, par exemple, évaluait
dernièrement les fonctionnalités de ces navigateurs et remarquait,
comme nous lavons aussi souligné, quExplorer sintègre
naturellement au système dexploitation de Windows, alors que
Communicator , pour des raisons de portabilité, est plus indépendant
du système dexploitation et sadapte à différents environnements.
Dun point de vue linguistique, ces deux navigateurs
sont des logiciels davant-garde. Les deux entreprises, Microsoft
et Netscape, ont gravi, marche après marche, les divers paliers
de linternationalisation de leurs produits. Elles ont suivi
le courant et vont toujours voir plus loin en aval. Les produits
ont été développés dès le début pour soutenir un jeu de caractères
utilisant 8 bits. Maintenant, tous les deux soutiennent correctement
non seulement ces jeux de caractères tels ISO/CEI 8859-1, qui comprend
191 caractères couvrant 14 langues et utilisés dans plus de 40 pays,
mais aussi le jeu de caractères en 16 bits qui porte le nom dUNICODE.
Ce dernier permet de respecter lécriture de la plupart des
langues de la planète. Nous laissons ainsi, loin derrière nous,
dans le sillage, ces vieilleries qui faisaient du français et de
tant dautres langues quelque chose de trop complexe pour Internet.
La langue, quelle quelle soit, nest plus un carcan.
LE BANC D'ÉVALUATION![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
L'ENVIRONNEMENT DE TEST
Lenvironnement des tests est important à préciser.
Ils sont faits à partir de deux Pentiums 200 MGh équipés, chacun,
dun Windows 95 version 4.00 950 B (ou OSR 2), ANSI 1252, pilote
de clavier normalisé Z243.200-92. La langue indiquée dans le système
dexploitation est «Français (Canada)», et les paramètres régionaux
actifs sont aussi «Français-(Canada)». Dans un poste, nous avons
installé un logiciel et dans lautre, le deuxième logiciel.
Rien dautre nest installé sur ces postes à lexception,
à la toute fin, de logiciels tiers pour vérifier le caractère ouvert
des produits évalués. Nous nous sommes assurés dun environnement
propre, cest-à-dire quau départ le poste de travail
est entièrement en français (système dexploitation et éventuels
logiciels tiers).
Nous avons téléchargé la version française de ces
deux logiciels à partir de leurs sites respectifs. Au moment du
téléchargement, et nous insistons sur ce point du moment où nous
avons téléchargé ces produits, le circuit utilisé pour accéder au
site de téléchargement était un peu plus en français pour Explorer
que pour Communicator.
PROFIL LINGUISTIQUE GÉNÉRAL DU PRODUIT
Dans les deux cas, le processus dinstallation
est entièrement automatisé et les dialogues, essentiellement en
français. Autant Explorer que Communicator créent des répertoires,
ou dossiers, en anglais, mais cela natteint pas lutilisateur
puisque cela est totalement transparent pour lui. Il serait inexact
de dire autre chose que du bien du fonctionnement de ces logiciels
lors des vérifications dinstallation. Ces nouvelles moutures
font une plus large place à lutilisation dhyperliens
dans leur section daide. Cette masse dinformations à
laquelle on renvoie lutilisateur nest pas toujours en
français. Elle est trop disparate et tout nest jamais entièrement
traduit. Comme il fallait sy attendre, laide en ligne
dExplorer est plus ancrée au sein du poste de travail alors
que Communicator recourt davantage à son site Internet, ce qui entraîne
laccès à plus dinformations dans une autre langue. Nous
devons souligner les efforts constants de Microsoft, qui traduit
même les messages derreur JavaScript.![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
ÉVALUATION TECHNOLINGUISTIQUE
Une fois linstallation terminée, nous commençons
lévaluation technolinguistique. Encore une fois, les produits
sont remarquables. Les deux logiciels semblent propres. Il ne semble
pas quils interviennent au niveau du système dexploitation
pour changer certains fichiers à incidence linguistique (.DLL, .OCX,
etc.). Les navigateurs ne sont pas des produits axés sur la saisie.
Toutefois, ces derniers donnent accès à des formulaires. Or, la
norme HTML précise que le jeu de caractères par défaut est lalphabet
latin no 1 (ISO/CEI 8859-1). Ce jeu de caractères a été
testé et aucun problème na été éprouvé, sauf (et curieusement)
pour le point médian (valeur décimale 183) dans Explorer. Également,
il y est impossible de saisir les digrammes soudés et
autant dans Communicator que dans Explorer, mais cela est normal
car ces ligatures ne font pas partie de lalphabet latin no
1. Les deux navigateurs noffrent pas de méthode de saisie
UNICODE. Cependant, ils prévoient tous deux son affichage à laide
du codage UTF-8 (à condition dinstaller les polices nécessaires,
bien entendu !). Nous avons utilisé la police de caractères
Cyberbit de Bitstream aussi bien pour laffichage que pour
limpression dun jeu de test UNICODE.
Les deux logiciels nont aussi aucune difficulté
à lire lalphabet latin no 1. Ils tirent profit
de lenvironnement dexploitation Windows (jeu de caractères
ANSI 1252). Cest de cette façon quils permettent la
lecture des deux digrammes cités plus haut. Linformation peut
être sauvegardée sans aucune perte des caractéristiques nécessaires
à lexpression du français. Explorer a même ajouté la possibilité
denregistrer des documents en format UNICODE (UCS-2 et UTF-8).
Pour limpression, les deux logiciels peuvent imprimer correctement
tous les caractères affichés, sauf dans le cas des caractères UNICODE
pour lesquels le logiciel de Microsoft semble éprouver des difficultés.![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Ces deux logiciels nont quune fonction
de recherche locale (dans la page affichée et dans la fonction daide).
Microsoft, ici, offre plus de souplesse. Ainsi, si lon cherche
« utilise », Explorer nous conduit vers «utilise» et «utilisé».
Si, par contre, on cherche « utilisé », il ne nous conduit
que vers «utilisé». Pour cet exemple, nous avons consulté une page
courante de texte. Communicator ne peut le faire. Il sen tient
strictement à la chaîne recherchée. Les fonctions de tri sont aussi
extrêmement primaires dans ce genre de logiciel parce quelles
sont peu utiles. Encore que Explorer, lorsquil sagit
dafficher la liste des fichiers du disque dur, est en mesure
de le faire de façon correcte, ce qui nest pas le cas de Netscape,
qui commence par placer tous les fichiers commençant par des majuscules
avant ceux commençant par des minuscules. Peu de caractéristiques
linguistiques et culturelles, par exemple les symboles monétaires,
la séparation décimale avec virgule, les formats de dates et dheures,
sont pertinentes dans ce genre de produit. Cependant, on peut imprimer
la date et lheure conformément à la configuration des paramètres
régionaux du système dexploitation dans les deux logiciels.
Par définition, ces logiciels sont très ouverts.
Nous avons installé sur chacun quelques plugiciels en anglais, qui
ont parfaitement fonctionné à partir de la version française. Cette
installation na pas nui non plus au bon fonctionnement des
logiciels évalués. La version française de ces logiciels est donc
utilisable sans risque de problèmes de compatibilité.![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
QUALITÉ LINGUISTIQUE
Pour ce qui est de la qualité linguistique de la
documentation, nous avons certains points de référence, malgré que
ces versions aient toutes deux été téléchargées. Nous avons parcouru
une bonne partie de la documentation électronique française. Or,
ce qui est en français, dans les deux logiciels, semble être rédigé
dans un français parfaitement compréhensible. Les caractères sont
tous accentués, y compris les majuscules. En ce qui a trait à lensemble
des menus et sous-menus des deux logiciels, nous croyons pouvoir
dire que la qualité du français semble remarquable pour les deux
logiciels.
LE RESPECT DE LA CHARTE
Du point de vue de la Charte de la langue française,
ce type dacquisition (le téléchargement) pose plusieurs problèmes.
Il est difficile de parler demballage et de documentation
au sens conventionnel du terme. Toutefois, il faut souligner les
efforts accomplis par les concepteurs. Le téléchargement et la préférence
pour la vente directe aux consommateurs sont deux dimensions à prendre
en considération. Les notions demballage et de documentation
changent. Il est de plus en plus facile de télécharger à partir
de sites internationaux et le français y a sa place. Leffort
dinternationalisation est évident et la place du français
saméliore constamment. La meilleure preuve en est que les
versions dans les autres langues que langlais sortent de plus
en plus rapidement autant dans les versions bêta que dans les versions
officielles.
EN SOMME :![Haut de page](/web/20061230011444im_/http://www.olf.gouv.qc.ca/images/fleche_bleue.gif)
Les deux plus grands navigateurs sont des exemples
à suivre dans le monde de la conception de logiciels. Du point de
vue linguistique, on y a fait un travail de traduction énorme, rapidement
et bien. On discerne une volonté de satisfaire la clientèle par
ladaptation linguistique et par la qualité de cette adaptation.
Les deux logiciels passent haut la main le test dévaluation
technolinguistique. Tous deux respectent les caractéristiques essentielles
nécessaires à lexpression correcte et entière de la langue
française. Lapproche multilingue donne sa vraie signification
à la notion de société dinformation globale qui est en train
de se construire grâce à Internet. On doit cependant ajouter que
Microsoft en fait un peu plus, comme nous lavons souligné
à quelques reprises, malgré un léger manque en ce qui a trait à
la saisie des digrammes soudés (Communicator aussi) et du curieux
point médian, pourtant largement utilisé dans WORD pour laffichage
des marques.
Les locuteurs francophones nont plus d'utiliser
les versions françaises de ces logiciels. Les produits en français
offerts par ces deux entreprises ne posent aucun problème. Ils sont
fiables. Si lavenir du français dans les nouvelles technologies
dépendait de ces deux navigateurs, on pourrait sillonner les mers
informatiques en toute sécurité en français et dans une multitude
dautres langues.
Sources : Guylaine Cloutier, Guy Falardeau, Robert
Globensky, Azim Mandjee, Jian Yang
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