Montréal
et Québec, le 3 mai 2004 – Dès 1991, l'Office québécois de
la langue française s'est déclaré, de façon générale, favorable
à l'application des rectifications de l'orthographe, mais, étant
donné les réticences, voire l'opposition, qu'elles soulevaient dans
divers milieux en France et ailleurs, il n'a pas voulu faire cavalier
seul et imposer cette nouvelle norme au public québécois.
Depuis lors, l'Office suit l'évolution de l'accueil
réservé aux rectifications dans la documentation ainsi que dans
la société québécoise et la francophonie, et il les prend en considération
dans ses travaux et dans les services qu'il offre au public.
Dans Le grand dictionnaire terminologique
(GDT), l'Office applique déjà les graphies nouvelles dans le cas
des néologismes et des emprunts. Dans ses autres travaux et publications,
il donnera désormais priorité aux nouvelles graphies dans la mesure
où elles sont attestées dans les dictionnaires usuels. L'Office
estime qu'en cette période de transition ni les graphies
traditionnelles ni les nouvelles graphies proposées ne doivent être
considérées comme fautives.
Les deux annexes jointes à ce communiqué présentent
respectivement une synthèse des rectifications de l'orthographe
et des précisions sur la place que l'Office leur fait dans ses travaux.
Source :
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Gérald Paquette
Chef des communications
Office québécois de la langue française
(514) 873-6567 info@oqlf.gouv.qc.ca
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Annexe 1
LES RECTIFICATIONS DE L'ORTHOGRAPHE
« Les rectifications de l'orthographe »
présentées par le Conseil supérieur de la langue française de France
ont été publiées au Journal officiel de la République française
le 6 décembre 1990. On peut en consulter le texte intégral dans
le site de l'Office québécois de la langue française :
www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque.
En bref, il s'agit de nouvelles règles orthographiques
qui portent notamment sur :
- le trait d'union dans les numéraux
formant un nombre complexe (lier par des traits d'union tous les
éléments des nombres écrits en lettres : mille-trois-cent-vingt-et-un,
par exemple);
- le singulier et le pluriel des noms
composés comportant un trait d'union (écrire un abat-jour,
des abat-jours; un après-midi, des après-midis,
par exemple);
- le tréma et les accents grave et circonflexe
(déplacer le tréma : aigüe; remplacer l'accent aigu par
l'accent grave sur certains temps de certains verbes : je
cèderai, je considèrerais, par exemple; supprimer
l'accent circonflexe sur le i et le u lorsqu'il
n'a pas pour fonction de distinguer des sens ou des temps de verbes :
connaitre, voute, par exemple);
- les verbes en -eler, -eter
(pour qu'ils s'écrivent tous, sauf appeler et jeter,
avec un accent grave et un seul l ou un seul t,
sur le modèle de peler et acheter : j'étiquète,
elle ruissèle, par exemple);
- le participe passé du verbe laisser
suivi d'un infinitif (qui devient invariable : je les ai laissé
partir, par exemple);
- le singulier et le pluriel des mots
empruntés (auxquels on fait suivre la règle générale : un
scénario, des scénarios; un graffiti, des
graffitis, par exemple);
- certaines graphies de mots composés
(dont on soude les éléments : piquenique, hautparleur,
chauvesouris, pingpong, par exemple);
- certaines anomalies (qui se trouvent
rectifiées : assoir, nénufar, charriot,
exéma, ognon, joailler, par exemple).
En outre, certaines recommandations
s'adressent aux lexicographes et créateurs de néologismes;
elles portent essentiellement sur l'emploi du trait d'union, sur
l'accentuation des néologismes, sur la formation de mots composés
(cas de soudure et cas de justification du trait d'union) et sur
la francisation de la graphie des mots empruntés (accentuation,
singulier ou pluriel).
ANNEXE 2
LES RECTIFICATIONS DE L'ORTHOGRAPHE
À L'OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE
Voici plus précisément de quelle façon l'Office
québécois de la langue française intègre les rectifications de l'orthographe
dans ses travaux et dans les services qu'il offre au public :
L’Office tient compte des « recommandations
aux lexicographes et créateurs de néologismes » lorsqu’il crée
ou accepte des mots nouveaux ou lorsqu’il doit se prononcer sur
des emprunts faits à des langues étrangères. Parmi ces recommandations,
l'Office a retenu celles qui portent sur la formation des mots composés
(soudure des éléments : cogestion, motomarine,
hypertexte, ou emploi du trait d'union : extra-utérin,
italo-français) et sur les emprunts (qu'on francise en
les adaptant à l'alphabet et à la graphie du français, quant à l'accentuation
et à la règle générale du pluriel : listage, supporteur,
malstrom, féta, raviolis, Inuits).
Par conséquent, les néologismes qui sont intégrés au fur et à mesure
dans Le grand dictionnaire terminologique (GDT) reflètent
ces nouvelles orientations en matière de graphie des termes.
Par son service de consultation téléphonique, l'Office
indique au public les différentes graphies d'un mot, le cas échéant,
et signale celle qu'il privilégie (c'est-à-dire la nouvelle graphie
si elle est attestée dans les dictionnaires usuels ou, dans le cas
d'un néologisme, la graphie conforme à certaines des « recommandations
aux lexicographes et créateurs de néologismes » – voir ci-dessus
et Annexe 1 – et qui est consignée dans le GDT).
L'édition 2000 du guide Le français au bureau
mentionne certaines des rectifications de l'orthographe (pluriel
des mots composés, participe passé de laisser et trait d'union dans
les mots composés). Dans la prochaine édition, ce sujet sera traité
de façon plus complète. Il en est de même de la Banque de dépannage
linguistique consultable dans le site de l'Office.
Dans ses travaux et publications, l'Office donnera
désormais la priorité aux nouvelles graphies dans la mesure où elles
sont attestées dans les dictionnaires usuels.
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