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Photoshop 5.5 - Texte de l'évaluation technolinguistique
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PROFIL LINGUISTIQUE GÉNÉRAL DU PRODUIT
Présentation
Installation
FONCTIONNEMENT DU LOGICIEL
Propreté du logiciel
Saisie de texte
Autres points technolinguistiques
QUALITÉ LINGUISTIQUE
CONFORMITÉ LÉGALE
CONCLUSION
Grille d'évaluation

Lorsqu’un concepteur traduit un logiciel, il est rare que ce produit ne soit pas bien traduit, surtout lorsqu’il provient d’un concepteur de renom. Qu’il s’agisse de Microsoft, d’Autodesk ou de Symantec, dont nous avons évalué certains produits, ces logiciels sont généralement bien traduits en français. Les évaluations ont alors pour but d’aider certains concepteurs à peaufiner leurs produits, à améliorer leur adaptation aux caractéristiques culturelles et linguistiques propres au Québec et à faciliter l’implantation de ces produits en français dans les entreprises.

Photoshop 5.5 a-t-il obtenu la note magique de 100 ? Non. D’un point de vue technolinguistique, il a obtenu la note acceptable de 92,1 %. De certains autres points de vue, le logiciel aurait pu obtenir des notes plus basses. Par exemple, naguère, du point de vue de la disponibilité d’un produit en français, il n’aurait certes pas obtenu la note de passage.

PROFIL LINGUISTIQUE GÉNÉRAL DU PRODUIT

Présentation

Le profil linguistique général du produit fait découvrir un logiciel parfaitement adapté aux besoins du Québec du point de vue de l’emballage. Les captures d’écran sur la boîte, par exemple, sont en français. Par contre, sur la boîte, Adobe ne s’est pas donné la peine de traduire les mentions de droits d’auteur. Sur le CD même, le français disparaît complètement. Le produit est bien en français, mais le CD lui-même ne l’indique pas. Que dire du site Web? Le Canada et non pas seulement le Québec, est, pour l’instant, absent de ce qu’Adobe appelle Adobe World Wide (la liste des sites internationaux d’Adobe). L’Amérique du Nord apparaît comme un bloc monolithique américain. Il est cependant possible pour tout francophone du Québec d’avoir accès au site français d’Adobe en France (http://www.adobe.fr). En ce sens, le Québec n’est pas plus maltraité que d’autres pays francophones du globe (le Luxembourg, la Belgique…), à l’exception du fait que ces États sont au moins mentionnés dans le site international d’Adobe. À l’avantage d’Adobe, le site français n’est pas que promotionnel. Il est possible d’y trouver des renseignements techniques en français et de télécharger des mises à jour. Jusqu’à ce que la version 5.5 sorte en français, on pouvait télécharger gratuitement la mise à jour 5.02. Pour un internaute du Québec, il était donc frustrant d’y découvrir l’existence d’un aussi grand nombre de produits en français et de ne pas y avoir accès jusqu’à présent.

PageWebAdobe00A.gif (15641 octets)

La carte d’enregistrement est en anglais et doit être envoyée aux États-Unis. Cela n’est pas conforme à ce qui est exigé dans la Charte. La carte de référence qui accompagne le produit est entièrement en français.

Installation

Dans le cadre du processus d’installation, il manque peu de choses pour que le logiciel soit exemplaire. Le tout premier contact avec le produit lance, il est vrai, un Welcome. La suite, cependant, se passe en français. Le « Lisez-moi » est en français de même que la « Licence d’utilisation ». Les noms des répertoires de travail créés sont en anglais. Cela ne nuit nullement à une utilisation pleine et entière du logiciel en français. D’ailleurs, la plupart des concepteurs créent leurs répertoires de travail en anglais même pour la version française ou pour les versions en d’autres langues.

Nous avons installé la version de mise à jour 5.5 en français dans un poste qui contenait déjà une version 5.02 anglaise de Photoshop. Ainsi, il est possible de faire cohabiter sur un même poste une version anglaise 5.02 et une version 5.5 française, et ce, sans aucun conflit. Cela est possible car les fichiers ressources de chacune des applications sont dans des répertoires bien distincts. L’utilisateur peut donc se procurer une version de mise à jour et non une version complète lorsqu’il décide de passer de la version anglaise 5.0 ou 5.02 à la version française 5.5. Les mêmes plugiciels peuvent aussi être intégrés dans les deux versions distinctes sans problèmes.

Le module ImageReady 2.0 s’installe également en même temps que Photoshop 5.5. Il est aussi en français mais nous n’en avons pas fait l’évaluation technolinguistique.

FONCTIONNEMENT DU LOGICIEL

Qu’il s’agisse de l’aide en ligne, des nouvelles boîtes de dialogue, des menus, des bulles d’aide, des messages d’erreur, des noms de fichiers que l’on peut créer ou des assistants, tout est en français.

Adobe fait de grands efforts de traduction. Les guides en français en sont un exemple. Toutefois, il faut souligner une faiblesse importante qui ne concerne pas que le français mais bien toutes les langues dans lesquelles le produit a été traduit : Adobe ne se soucie pas assez du fonctionnement des raccourcis clavier pour tous ceux qui n’utilisent pas une configuration américaine du clavier. En conséquence, cette partie de la localisation de leur produit n’est pas exemplaire. S’il est vrai que la très grande majorité des raccourcis fonctionnent correctement, il devrait être facile pour Adobe de s’assurer de l’exactitude des quelques autres raccourcis utiles qu’il n’a pas adaptés aux besoins de ses diverses clientèles.

Le service après-vente est offert en anglais. Cela est précisé sur la boîte. Il est évident qu’Adobe devra faire un effort afin de s’assurer que ce service soit progressivement disponible en français afin de répondre adéquatement aux besoins de la clientèle francophone. On ne peut espérer créer une forte demande pour des produits en français en obligeant les utilisateurs, lorsqu’ils ont des problèmes, à employer la terminologie anglaise, alors qu’ils n’ont pas la version en anglais.

Deux autres points à retenir. On remarque d’abord une utilisation fort judicieuse de pictogrammes pour désigner les touches de fonction ayant une incidence linguistique. Par exemple, la touche maj (shift en anglais) est indiquée par un pictogramme. Les touches de fonction sont traduites.

Deuxièmement, plus important encore, on peut lire un nom de fichier sauvegardé en français dans le format natif du logiciel à partir d’un logiciel en anglais et vice-versa. Les noms de calques donnés en français demeurent en français dans la version américaine et peuvent être lus sans difficulté.

À l’exception de quelques raccourcis, et nous avons trouvé une solution dans la plupart des cas, nous n’avons décelé aucun autre problème de fonctionnement. Les seules remarques à faire concernent la présentation du produit et le processus d’installation. Ces deux aspects nécessitent des corrections mineures de la part du concepteur.

Propreté du logiciel

Nous avons testé une version pour l’environnement MS Windows. Aucun problème d’incompatibilité n’a été décelé lors de l’installation sur le système d’exploitation Windows 98. Photoshop n’intervient pas non plus sur les autres logiciels préalablement installés. Le concepteur a installé les fichiers ressources dans le dossier de l’application. Le logiciel semble propre. Il ne comporte pas de fichiers de type DLL ou OCX pouvant perturber le fonctionnement d’autres logiciels. Au contraire, comme nous le disions précédemment, nous avons fait cohabiter une version anglaise de 5.0 avec une version française 5.5 sans aucune difficulté.

Saisie de texte

Ce logiciel de retouche photo permet aussi de saisir du texte. Nous avons testé tous les caractères de l’alphabet latin No 1 (191 caractères), en plus des lettres liées « œ » en majuscules comme en minuscules. Le logiciel permet leur utilisation sans exception. Nous avons aussi utilisé une police Arial UNICODE MS. Là encore, nous n’avons éprouvé aucune difficulté. Nous n’avons jamais dépassé l’utilisation du 8e bit. Le logiciel ne fournit pas de méthode de saisie de caractères au-delà du 8e bit. Il est parfaitement adapté au système d’exploitation Windows en français.

Comme tous les logiciels, Photoshop a un format natif. Il porte le nom d’extension PSD ou PDD. Tous les autres formats de sauvegarde d’un document sont considérés comme des formats d’exportation. Photoshop permet de sauvegarder en vingt et un autres formats graphiques. Lorsqu’on sauvegarde, dans les formats PSD ou PDD, la liste des caractères nécessaires à l’expression complète du français, la relecture ne pose aucun problème tant dans le logiciel en français que dans le logiciel américain. Les fichiers sont interprétés comme des images et il n’y a pas de problèmes de lecture.

Par contre, nous avons découvert certains problèmes d’importation. Adobe les connaît puisque ces problèmes sont documentés dans les diverses Foires aux questions (FAQ) du concepteur. Ces problèmes ne sont pas reliés à la version française. Il concerne autant la version américaine. Lorsqu’on importe vers Photoshop un fichier créé par Adobe Illustrator (la version 8.0 a été utilisée ici) dans son format natif ai et comportant des polices Adobe (ATM) (Type 1) avec des caractères 8 bits, nous remarquons que, lors de sa lecture dans Photoshop, il n’y a aucun problème. Par contre, si nous écrivons les mêmes caractères dans un fichier propriétaire ai avec des polices TT (True Type), Photoshop ne reconnaît plus correctement les caractères 8 bits. Tous les caractères accentués et de nombreux autres caractères typographiques (£, ®, ©, ¥ et autres) sont décodés avec une mauvaise table de correspondance. Il est évident que, dans le monde du graphisme où un tel logiciel est fortement demandé, l’utilisation des polices TT n’est guère populaire. Oserions-nous soupçonner une guerre d’influence entre ces polices et les polices d’Adobe?

Il est cependant possible d’intervenir. En effet, puisqu’il faut empêcher toute interprétation des caractères saisis par le 8e bit dans le format natif d’Illustrator lorsqu’on les lit dans Photoshop, nous proposons trois façons de régler le problème avec plus ou moins d’élégance selon la solution choisie :

Écrire le texte en utilisant une police ATM puisque la gestion de ce type de police ne cause aucun problème d’échange entre les deux logiciels;

Sauvegarder en format PDF. Cette sauvegarde fige le texte. Toutefois, à notre avis, il s’agit de la moins recommandable des trois solutions;

Vectoriser le texte. Ainsi, le texte n’est plus considéré comme tel mais bien en tant qu’un ensemble de lignes non interprétables. Cette solution est aussi très intéressante, car elle occupe beaucoup moins d’espace disque. Il faut suivre les étapes suivantes :

Sélectionner le texte
Cliquer sur le menu Texte
Choisir Vectoriser
Sauvegarder sous un autre nom en format natif Illustrator.

Des trois solutions proposées, la méthode de vectorisation est la seule qui permet d’utiliser l’une ou l’autre police, qu’elle soit True Type ou ATM.

Par ailleurs, lorsque le logiciel sauvegarde l’équivalent d’une photo ou d’une illustration, il est compréhensible que les caractères soient correctement lus par tout logiciel, peu importe sa langue. La reconnaissance est parfaite. Le logiciel Illustrator, en français comme en anglais, lit sans fautes le texte sauvegardé par le format natif de Photoshop, même s’il s’agit d’une sauvegarde de polices True Type. Ce qui est écrit ne pose donc aucun problème.

Autres points technolinguistiques

Passons rapidement sur les autres points. L’impression est parfaite. Les fonctions de recherche sont primaires. Il n’est pas possible de rechercher un terme s’il est écrit en majuscules dans la fonction d’aide. Si, par exemple, le terme calque fait partie de l’aide, la fonction de recherche de l’aide ne le trouve pas s’il est cherché en majuscules.

Qu’en est-il du caractère ouvert du logiciel? Cette fonctionnalité est essentielle. Nous avons déjà confirmé qu’il n’y avait aucun problème à échanger des documents entre la version française et la version anglaise et inversement. Nous avons été plus loin afin de montrer aux futurs utilisateurs que Photoshop continue de fonctionner lorsqu’on ajoute un logiciel tiers en anglais à la version française. Dans notre cas, nous avons téléchargé un logiciel tiers de « Altamira Group » qui permet de redimensionner une image sans perte notable de qualité. Ce logiciel anglais a parfaitement fonctionné dans la version française.

QUALITÉ LINGUISTIQUE

La qualité linguistique de la documentation est exemplaire. Adobe accorde une grande importance à la qualité de ses traductions.

La terminologie utilisée est-elle française, belge, québécoise ou autre? Elle tend simplement à être internationale. À quelques petites exceptions près oubliées par Adobe (ex. : « Adobe Online », « DitherBox »), la terminologie est en français. Les parties suivantes, de nature lexicale, montrent bien que la transition linguistique ne saurait poser de difficultés importantes. Il serait d’ailleurs très difficile de croire qu’un francophone qui découvre pour la première fois le logiciel aurait plus de difficultés à comprendre le terme Calques que le terme Layers. L’apprentissage de la version américaine ne peut être plus facile que l’apprentissage de la version en français. Les différences terminologiques sont minimes. Tout francophone peut s’y adapter facilement.

CONFORMITÉ LÉGALE

La conformité légale du produit est acceptable sous plusieurs aspects. L’emballage est presque parfait. Les guides de l’utilisateur sont exemplaires. Par contre, ce qui est écrit sur le support physique devrait être en français plutôt qu’en anglais; la carte d’enregistrement doit aussi être en français et le service de soutien doit pouvoir être obtenu en français.

Le plus grand problème résidait dans l’absence d’une version en français au Québec. Adobe n’a jamais nié systématiquement qu’il existait en Amérique du Nord une minorité qui s’exprimait et vivait en français. Depuis longtemps, ce concepteur importe en français un de ses produits d’importance, PageMaker. Or, de nombreuses maisons d’enseignement du Québec utilisent ce produit en français, et on le trouve dans les entreprises aussi. Dernièrement, nous avons eu le plaisir de voir la version 4 d’Acrobat offerte en français. Toutefois, il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg. Adobe a plusieurs autres produits très importants en français. Or, il semble que le concepteur a maintenant pris la décision de les offrir prochainement au Québec en français. C’est maintenant au tour de Photoshop d’arriver au Québec en français, premier produit de toute la série des autres produits d’Adobe qui seront offerts au Québec, à brève échéance, en français.

Le Québec pose certains problèmes de taille. Pour n’en mentionner qu’un, nous savons qu’avec la proximité des produits américains, il serait impensable de vendre le produit en français plus cher que le produit en anglais. Ces questions, nous le devinons, sont importantes pour tous les concepteurs. Dans la plupart des cas, avec tous les grands concepteurs, les prix sont les mêmes. À notre connaissance, parmi les grands concepteurs commerciaux, seul un concepteur, Quark, refuse à ce jour de vendre ses produits au Québec en français au même prix que ceux de la version anglaise. Un prix plus élevé rendrait le produit en français moins concurrentiel que le produit américain. Adobe a parfaitement compris cela et a décidé de vendre ses produits en français au même prix que ses produits en anglais. Le concepteur doit aussi être en mesure d’offrir des garanties en français et un service après-vente qui corresponde aux besoins des francophones d’Amérique du Nord. Cela est essentiel puisqu’il serait plus que surprenant que le soutien aux États-Unis puisse être obtenu en français à partir de la version française. Ce produit est grandement utilisé dans le milieu de l’enseignement ainsi que dans plusieurs entreprises québécoises. À l’heure actuelle, il représente, à sa façon, un facteur de réanglicisation non négligeable. Il est essentiel qu’il devienne un instrument qui permette de travailler à l’aide d’outils de pointe en français au Québec. Adobe, encore une fois, semble consciente de cette situation et offre déjà PageMaker au même prix dans les deux langues. Les autres produits devraient suivre la même politique.

CONCLUSION

Le français rend-il Photoshop moins performant? Le français est-il en soi un bogue qui fait qu’un logiciel qui en est atteint ne peut jamais s’en remettre? S’il fallait répondre oui à ces questions, il faudrait admettre que le concepteur travaille à faire des versions linguistiques qui lui coûteraient sa notoriété à plus ou moins brève échéance. Il est évident que lorsque Adobe sort une version française, espagnole ou allemande, il n’est aucunement dans son intérêt de mettre sur le marché un produit de moins bonne qualité. D’un point de vue économique, cela serait injustifiable. Serait-il dans son intérêt de mettre sur le marché des versions non compatibles? En pleine mondialisation il serait ridicule, surtout dans le cas d’un logiciel graphique, que ce logiciel ait de tels problèmes.

D’un point de vue technolinguistique, les corrections à effectuer sont mineures pour un tel concepteur, même s’il faut travailler de façon plus rigoureuse sur les raccourcis clavier. Toutefois, nous sommes aussi conscients que, lorsqu’un logiciel est depuis très longtemps implanté à un endroit dans une autre langue, la force de l’habitude constitue un obstacle à franchir. Cet obstacle prend diverses formes. Mais ces dernières ne sont que des signes de résistance au changement. Ainsi, pour peu qu’elle le veuille, toute personne peut s’adapter à un nouveau vocabulaire qu’elle maîtrisera d’ailleurs plus rapidement puisqu’il est en français.

Les différentes parties qui suivent ont pour but de mettre en évidence la terminologie utilisée par Adobe. Les lecteurs trouveront d’abord les illustrations des cartes de référence des terminologies anglaise et française. Suivra la terminologie des menus et sous-menus en anglais et en français qui montrera, entre autres, que la version française n’a rien de moins que la version anglaise. Nous terminerons en donnant les équivalences des raccourcis lorsqu’ils ne fonctionnent pas selon les indications données par Adobe dans son aide en ligne à partir d’un clavier français et d’un clavier normalisé. La dernière partie contient la grille d’évaluation du logiciel.

La balle était dans le camp d’Adobe et il a su la renvoyer. La version en français de Photoshop est parfaitement utilisable au Québec. Le concepteur l’offre maintenant. D’autres produits suivront.

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