Un nouveau moyen technique apparaît, et avec
lui une, deux, trois appellations : en anglais, en français,
longues ou abrégées, heureuses ou moins heureuses. Elles vont et
viennent, s'échangent, s'installent un peu; on les essaie, on les
compare, on en recommande...
Le « service de correspondance sous forme d'échange
de messages, à travers un réseau de téléinformatique », qui
a été popularisé par le réseau Internet, s'appelle courrier électronique.
On parle aussi dans ce cas de messagerie électronique, terme
qui est maintenant considéré comme un synonyme, même si, à l'origine,
il était perçu comme un générique. Par ailleurs, il y a environ
deux ans est apparu, sous la plume de Jean-Claude Guédon, dans La
planète cyber, le mot-valise courriel, formé à partir
de courrier et de électronique.Même s'il
n'a pas encore eu droit de cité dans les dictionnaires usuels français,
il a commencé à s'implanter au Québec et est maintenant reconnu
comme synonyme de courrier électronique et de messagerie
électronique dans un avis de recommandation de l'Office de la
langue française publié à la Gazette officielle du Québec
du 10 janvier 1998. En anglais, ce service a pour nom electronic
mail, qu'on voit (et qu'on entend) généralement abrégé en
e-mail, email ou E-mail.
Un autre avis de recommandation porte sur le terme
adresse de courrier électronique, qu'on peut raccourcir en
adresse de courriel ou adresse électronique. Il s'agit
de l'« identifiant personnel d'un internaute grâce auquel il
peut communiquer par courrier électronique avec d'autres internautes »
. C'est cette adresse qu'on indique sur les cartes professionnelles
et dans les en-têtes de lettres, et qu'on voudrait parfois faire
précéder d'une mention, comme pour les numéros de téléphone et de
télécopie. Tout comme l'adresse postale est facilement reconnaissable
sans que l'on ait besoin de la faire précéder de la mention « adresse
postale » ou « poste », il est généralement superflu
de faire précéder l'adresse électronique d'une mention, abrégée
ou non, celle-ci étant une suite de lettres, de symboles ou de chiffres
nettement identifiable, surtout grâce à la présence du fameux @
(a commercial). Dans le cas des numéros de téléphone et de télécopie,
c'est bien sûr différent, car ils ont la même forme et peuvent être
confondus. Si toutefois on tient à indiquer qu'il s'agit d'une adresse
électronique, on peut inscrire soit le mot courriel, soit
une abréviation ou un symbole de courrier électronique :
C. élec. ou CÉ. En France, dans ce
cas, c'est Mél. (pour messagerie électronique) qui
a été retenu, avec une mise en garde indiquant que ce « symbole »
ne doit pas être employé comme substantif.
Article déjà publié dans Les chroniques de la
cyberpresse
Noëlle Guilloton
novembre 1998
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