Les internautes forment une communauté de personnes
qui partagent leur intérêt pour le réseau Internet et qui sont,
c'est le but d'un réseau, en communication les unes avec les autres.
L'expression communauté virtuelle est d'ailleurs souvent utilisée
en association avec ces groupes de personnes qui se rencontrent
et échangent par l'intermédiaire d'un réseau informatique et qui
sont unies par des centres d'intérêts communs. Comme c'est le cas
dans tout groupe le moindrement organisé, et même s'il revendique
une certaine anarchie, les membres du réseau Internet se sont dotés
de règles de bienséance, voire de principes moraux qui doivent régir
leur comportement.
En anglais, l'ensemble de ces principes moraux
en vigueur dans les réseaux de téléinformatique est désigné par
les termes cyberethics, Internet ethics et network
ethics. Comme équivalent français, on relève le mot-valise
hybride néthique. Ce mot est évidemment formé
de l'élément anglais net et du mot éthique, qui
désigne l'art de diriger la conduite ou un ensemble de règles
de conduite. Notons en passant qu'éthique prend actuellement le
pas, à tort ou à raison, sur morale et déontologie. On parle aussi
d'éthique d'Internet et d'éthique du réseau ou d'éthique
du Net, Net étant une appellation familière pour
Internet. La criminalité informatique illustre bien les
comportements contraires à la néthique. Pensons seulement au piratage
ou à la violation des données, à l'atteinte aux droits d'auteur,
à la diffusion de documents illicites, par exemple à caractère
pédopornographique, ou encore à la propagande haineuse.
Pour ce qui relève de la bienséance ou du simple
savoir-vivre, notamment lors des échanges dans les forums ou par
courrier électronique, il y a la nétiquette, qui n'est
pas, on s'en doute, un diminutif de néthique, et qui s'écrit
évidemment sans h. Nétiquette est lui
aussi un mot-valise hybride formé de l'élément net et
du mot étiquette. À propos, on peut noter que, on s'en
doute, par un juste retour des choses, étiquette est
un mot que l'anglais a emprunté au français, en l'écrivant bien
sûr sans accents. Comme synonymes, on peut également employer
étiquette d'Internet, étiquette du réseau ou
étiquette du Net. Quant à l'anglais, il dispose de plusieurs
termes pour désigner cette notion : Nétiquette,
Net etiquette, network etiquette, Internet
etiquette et Internetiquette.
Ainsi, si l'on veut observer la nétiquette, il
vaut mieux, par exemple, éviter d'écrire en majuscules, car cela
équivaudrait à crier, ou encore ne pas renvoyer le message électronique
intégral si l'expéditeur ne demande qu'une simple réponse du genre
oui ou non. Parmi les pratiques liées au non-respect de la nétiquette,
mentionnons également le pollupostage, appelé
spamming en anglais, qui consiste à inonder de nombreux
forums avec le même message, inutile et sans rapport avec le sujet
de discussion (souvent de la publicité), causant ainsi une véritable
pollution des réseaux, et la bombarderie, équivalent
français pour mail bombing, qui consiste à envoyer, dans
un but malveillant, une quantité incroyable de messages à une
même adresse de courrier électronique, risquant de provoquer ainsi
une panne ou même le plantage (crash) de l'ordinateur
du destinataire.
En fait, respecter la néthique et la nétiquette,
c'est tout simplement adopter une bonne conduite et faire preuve
de savoir-vivre dans le cyberespace.
Article déjà publié dans Les chroniques de
la cyberpresse
Rédaction : Noëlle Guilloton et Yolande Perron
19 février 1999