Restauration de l'habitat du mouflon d'Amérique dans le parc national Kootenay
Parution de cet article courtoisie de Pause nature,
un feuilleton de Parcs Canada

Les mouflons d'Amérique adorent la forêt claire et les prairies du parc national du Canada Kootenay et ses environs. Malheureusement, les dernières décennies ont été très dures pour ces habitats. À mesure que les terres bordant le parc ont été mises en valeur et que les feux ont été supprimés, le paysage a changé, et les mouflons ont essentiellement abandonné leurs aires d'hivernage traditionnelles.

Maintenant, Parcs Canada veut réparer les dommages. Ce sera un travail colossal qui fera intervenir des organismes provinciaux, les propriétaires fonciers et d'autres à qui le bien-être des mouflons tient à cœur.

De bons habitats pour les mouflons

Les mouflons ont besoin d'habitats d'hiver et d'été. Ils hivernent dans les pâturages de faible altitude, puis ils migrent vers les hautes prairies alpines où ils passent l'été. Cet animal préfère paître dans les aires ouvertes situées près des pentes abruptes. Ils recourent à leurs talents de grimpeurs pour échapper aux prédateurs tels que le couguar.

Depuis toujours, le parc national Kootenay est un bon endroit pour les mouflons. Le troupeau de Radium-Stoddart a prospéré en ce lieu quand le milieu était relativement peu perturbé. Au cours des dernières décennies, l'habitat a été fragmenté et les prairies indigènes ont été perdues. Les mouflons ont donc dû modifier leur comportement migratoire.

À la fin des années 1980, les mouflons ont essentiellement abandonné leur aire d'hivernage traditionnelle et se sont mis à paître dans les limites d'un terrain de golf voisin. Pour parvenir à cet endroit, ils doivent traverser une route. Chaque année, 10 p. 100 d'entre eux sont tués par des véhicules.

Il y a eu d'autres changements dans le comportement des mouflons. Normalement, pendant qu'ils migrent entre les aires d'hivernage et les prairies d'été, ils utilisent des habitats ouverts à des altitudes intermédiaires. Les données issues de la radiotélémesure montrent que cela n'est plus cas. Les mouflons semblent faire le trajet en quelques heures à peine.

Quelques questions ont été soulevées à la suite de ces observations : Manque-t'il d'habitats convenables le long des itinéraires de migration? Les mouflons restent-ils plus longtemps que d'habitude dans leurs présentes aires d'hivernage, ce qui fait subir une pression accrue aux pâturages des habitats fragiles à faible altitude?

Remettre les habitats en valeur

Parcs Canada mène des recherches continues pour en apprendre davantage sur les aires saisonnières des mouflons et pour étudier leurs corridors de migration. Les scientifiques envisagent de rétablir des habitats intermédiaires entre les pâturages d'été et les aires d'hivernage, ce qui pourrait réduire la pression exercée sur leurs aires d'hivernage.

Jusqu'ici, la restauration des habitats semble avoir donné de bons résultats. Les mouflons ont commencé à paître dans des endroits récemment rétablis grâce à des techniques d'exploitation forestière spéciales et à des feux dirigés. Cela fait espérer que les mouflons éviteront peut-être un jour les autoroutes.

Il y a encore des défis à relever

Toutefois, la situation dans le parc Kootenay est complexe. Il n'y a pas de solution facile au problème de la disparition des prairies. La réussite de Parcs Canada dépendra de la restauration d'un vaste habitat. Seule une coopération soutenue permettra d'influer véritablement sur le sort du mouflon. Le rétablissement de l'habitat du mouflon profitera aussi à de nombreux autres animaux et plantes qui dépendent des rares prairies et des forêts claires de la Colombie-Britannique.

Liens connexes :

• Pause nature – Le mouflon d'Amérique, un ambassadeur
• Parc national du Canada Kootenay
• Faune et flore du pays – Le mouflon
• Brûlages dirigés - Questions souvent posées
• Understanding Grasslands (anglais seulement)

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