SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE DAVID KILGOUR,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
À L'OCCASION DU
SYMPOSIUM MARQUANT LE LANCEMENT DE
CANADA AND SEPTEMBER 11th:
IMPACT AND RESPONSES
« UNE SOLIDITÉ À TOUTE ÉPREUVE ET UN AFFRONT À UNE
NATION : LE CANADA APRÈS LE 11 SEPTEMBRE »
CALGARY (Alberta)
Le 18 septembre 2002
C'est un honneur de participer à ce symposium pour réfléchir aux conséquences des
événements du 11 septembre sur notre nation et à notre réaction dans ces
circonstances difficiles. Je m'empresse de féliciter Karim-Aly Kassam, George Melnyk
et Lynne Perras qui ont eu l'initiative de publier un point de vue très canadien. Il
semblerait qu'il existe près de 1500 livres américains sur la question et à ma
connaissance, l'ouvrage qui est lancé ici aujourd'hui est l'un des trois rares à avoir été
publiés au Canada. (Un livre raconte l'histoire du 11 septembre dans la perspective
d'un résident de Gander, à Terre-Neuve, et l'autre décrit nos relations avec les États-Unis après le 11 septembre.)
Au fil de mes recherches pour l'article que j'ai préparé, j'ai pu constater l'absence
criante d'information publique sur les conséquences des attaques du 11 septembre sur
divers groupes au Canada. Quelques reportages et articles dans les revues ont fourni
des renseignements, mais il fallait encore d'importantes recherches primaires. Un
grand nombre des personnes et des groupes interrogés ont été étonnés de voir que
quelqu'un souhaitait savoir comment ils avaient été touchés, et ils ont tous vu avec
grand enthousiasme l'idée de consigner pour la postérité les incidences purement
canadiennes des événements du 11 septembre. Grâce à ce livre, les générations
futures de Canadiens auront désormais une source vers laquelle ils pourront se tourner
pour trouver des réponses documentées et des analyses réfléchies sur ces
événements et leurs conséquences au Canada, une source assez courageuse pour
inclure le bon, le laid et même le méchant.
Comme vous, j'ai des souvenirs très précis de cette journée. À 7 heures du matin,
heure de l'Alberta, je participais à une réunion spéciale de l'Assemblée de
l'Organisation des États américains [OEA] à Lima, au Pérou, qui faisait suite au
Sommet des Amériques tenu à Québec. Ce matin-là, les représentants de 34 pays de
l'OEA ont adopté à l'unanimité une charte démocratique, environ une heure après les
attaques. Plusieurs d'entre nous croyaient que le secrétaire d'État américain, Colin
Powell, partirait sur-le-champ, mais après une déclaration très digne aux délégués au
sujet de ce qui s'était passé, il a déclaré qu'il ne partirait pas tant que la charte, la
première en son genre dans l'ensemble des Amériques, n'aurait pas été adoptée.
Incrédule devant la dévastation qui se déroulait devant mes yeux, j'ai senti l'émotion
monter en moi. Comme vous sans doute, je me suis demandé si ce que je voyais était
vrai. L'image de l'avion qui effectuait le vol UA 175, et dont les passagers et l'équipage
terrifiés allait percuter la tour sud du World Trade Centre, restera gravée dans la
mémoire de tout le monde pendant des décennies.
Les scènes qui ont suivi au World Trade Centre, au Pentagone, et en Pennsylvanie où
un autre avion s'est écrasé, et la vision surréelle de l'effondrement des tours jumelles
allaient droit au cœur. Comme tous les Canadiens, j'ai ressenti un profond sentiment
de peine et de perte pour les États-Unis et pour le monde. Nous avons tous senti à ce
moment précis que nos vies ne seraient jamais plus les mêmes. Jusque-là, les actes de
terreur, les guerres et les bains de sang dont nous entendions parler tous les jours aux
nouvelles se passaient toujours ailleurs, quelque part loin de chez nous.
Les événements du 11 septembre nous ont frappés par leur proximité. La terreur ne
venait pas simplement de frapper à la porte des États-Unis. Comme un intrus, elle
s'était immiscée chez notre voisin sans prévenir et avait porté son coup fatal. Tout en
faisant le deuil, nous nous demandions si nous ne serions pas la prochaine victime. Le
réveil était brutal, c'est le moins qu'on puisse dire.
Où va la société canadienne?
Les événements du 11 septembre ont provoqué diverses réactions. Certaines m'ont
rendu fier d'être Canadien, comme l'hospitalité donnée par Gander à un plus grand
nombre de passagers que la ville compte de résidents. D'autres, par contre, m'ont
donné des haut-le-cœur. L'une des conséquences immédiates des attaques du
11 septembre a été une augmentation des actes haineux contre les musulmans, les
sikhs, les Arabes et les Juifs au Canada et dans le monde. Ces actes insensés étaient
directement le fruit de l'ignorance et ils ont blessé, voire tué, d'autres victimes
innocentes.
Un grand nombre de Canadiens de religion musulmane se sentaient mal à l'aise de
sortir de la maison ou d'aller prier, par crainte d'être harcelés ou agressés. Ils se
sentaient assiégés dans leur propre pays, un pays où beaucoup d'entre eux étaient nés
et avaient grandi. De même, des membres de la communauté sikh ont eux aussi fait
l'objet de railleries, de soupçons, d'agressions verbales et d'agressions physiques non
provoquées. Des membres de la communauté juive ont fait l'objet d'attaques répétées
de la part d'une poignée de partisans d'Oussama ben Laden au Canada.
Du jour au lendemain, les Canadiens dont la couleur de la peau ou les traits rappelaient
les images stéréotypées des terroristes qui ont inondé nos journaux et nos écrans de
télévision, ont soudainement été dévisagés avec méfiance et suspicion. Ces
Canadiens, qui sont aussi patriotiques que quiconque, sont devenus intimidés et
craintifs dans ce pays qui est le leur; un pays qui, depuis longtemps, est fier d'être une
terre d'inclusion et de diversité culturelle.
L'un des aspects les plus ironiques de la situation est que nous comptons une
communauté musulmane aussi forte, justement parce que de nombreux musulmans
ont fui la persécution dans leur pays. Et ils ont choisi le Canada en pensant qu'il est un
pays qui défend de nombreuses valeurs chères à l'islam.
Les médias
L'« islamophobie » découlait en partie des reportages irresponsables des médias du
monde entier. Des termes qui reliaient inutilement les pratiques religieuses à des
crimes, comme groupe islamique armé, terroriste islamique et militant musulman, pour
n'en nommer que quelques-uns, ont été utilisés fréquemment, ce qui a perpétué la
phobie et nourri la paranoïa dans les esprits vulnérables durant cette période.
Dans l'article qu'il publie dans le livre lancé aujourd'hui, Haroon Siddiqui écrit qu'à
quelques exceptions près, la plupart des principaux médias ont fait écho au discours
américain chauvin contre l'islam et les musulmans. Il était difficile de faire passer dans
les médias le message que les musulmans et les chrétiens pratiquants n'étaient pas
plus responsables des événements du 11 septembre que les Canadiens d'ascendance
japonaise n'ont été responsables de Pearl Harbor, ou les Canadiens d'ascendance
allemande des atrocités des Nazis.
Riad Saloojee, du Council on American Islamic Relations-Canada, fait remarquer que
les musulmans canadiens conviennent que la couverture de l'islam après le
11 septembre a été meilleure que durant la guerre du Golfe. Selon lui, les médias ont
tenté de présenter et de comprendre le point de vue des Canadiens musulmans.
Il signale cependant la réapparition dans certains médias d'anciens thèmes comme la
terreur islamique et le fondamentalisme islamique. Il ajoute que certains ont réagi avec
cynisme aux communiqués de la communauté musulmane affirmant que les
musulmans canadiens devaient manifester leur patriotisme avec plus de vigueur que
les autres Canadiens.
Gordon Legge, du Centre for Faith and the Media, croit que nos médias étaient mal
préparés à couvrir les événements du 11 septembre, en particulier du point de vue
religieux. Il affirme que la couverture des événements devrait provoquer une réflexion
de la part des journalistes, et que nous devons former les journalistes pour qu'ils
puissent mieux comprendre ce que les gens croient, pourquoi ils y croient, et ensuite le
décrire de manière juste et exacte.
Pendant que Kirk Lapointe, premier vice-président de CTV News, voyait brûler les tours
du World Trade Centre sur les moniteurs de sa salle de nouvelles, une pensée lui a
traversé l'esprit en jetant un coup d'œil autour de lui : il n'y avait aucun musulman dans
la salle de nouvelles. Il n'y avait aucune personne-ressource à l'interne pour traiter la
nouvelle. Ce n'est qu'à ce moment-là que CTV a compris que la diversité dans la salle
de nouvelles ne se limitait pas seulement à la race, au sexe et à l'orientation sexuelle.
Elle comprend également la diversité spirituelle.
Prenant la parole à un forum organisé par Faith and Media avec l'appui du ministère du
Patrimoine canadien et du journal Winnipeg Free Press, M. Lapointe a affirmé que la
façon dont la religion est désormais perçue, c'est-à-dire comme un autre facteur de
diversité, constitue un changement dans la manière dont les médias envisagent la foi.
Bien que la couverture de ces questions se soit améliorée quelque peu, le processus
est lent. Selon un récent sondage réalisé par le Council on American Islamic Relations-Canada auprès de 296 musulmans d'un océan à l'autre, 56 p. 100 des répondants
croient que les médias ont maintenant plus de préjugés négatifs contre l'islam et les
musulmans.
D'autres résultats de ce sondage indiquent que :
• 82 p. 100 des répondants affirment connaître un musulman ayant fait l'objet de
discrimination;
• 33 p. 100 affirment que leur vie a changé pour le pire, 39 p. 100 affirment n'avoir
constaté aucun changement, et 22 p. 100 croient que leur vie a changé pour le
mieux;
• ceux ayant indiqué que leur vie a changé pour le pire se sentaient détestés par
leurs concitoyens canadiens, avaient été victimes de rudesse et d'hostilité, et
s'inquiétaient pour leur sécurité et celle de leur famille.
Ces résultats font peine à entendre pour la plupart des Canadiens. J'espère que notre
indignation collective favorisera la vigilance et une attention réfléchie, aussi bien dans
la couverture médiatique des questions religieuses que dans notre ouverture à nos
concitoyens canadiens.
Lier le geste à la parole
Les événements du 11 septembre ont forcé les Canadiens à faire un examen
introspectif. Nos actes sont-ils guidés par la crainte et la paranoïa? Laissons-nous ces
événements déchirer le tissu qui unit notre société multiculturelle et les laissons-nous
nous diviser lentement?
Heureusement, les incidents haineux n'ont pas été répandus. La grande majorité des
Canadiens ont vu dans les événements du 11 septembre une possibilité de lier le geste
à la parole en ce qui a trait à être une démocratie forte, de défendre nos valeurs, de
nous unir pour lutter contre les vrais terroristes et de ne pas aider leur cause en nous
dressant les uns contre les autres.
Notre réaction en tant que nation a consisté à puiser dans ce qui fait la force de notre
société diversifiée. Tout en étant fiers de nos origines diverses, nous avons ouvert nos
cœurs et nos esprits afin de mieux comprendre les Canadiens d'origines et de
convictions religieuses différentes.
Comme l'a indiqué le rédacteur en chef du Globe & Mail, Edward Greenspon, « tout
semble indiquer que les Canadiens n'ont pas piétiné le drapeau multiculturel. Au
contraire, ils se sont ralliés autour de lui ».
Cette attitude a été illustrée en partie par les divers services interconfessionnels qui ont
découlé directement des attaques du 11 septembre. L'un de ces grands services a eu
lieu sur la colline du Parlement et, malgré le préavis très court, la réponse a été
formidable. La plus grande salle sur la Colline a été remplie à pleine capacité par des
centaines de personnes de fois différentes qui ont partagé leur peine et se sont unis
dans la prière. Des groupes qui jusque-là se respectaient mais n'avaient jamais eu de
contacts directs entre eux, comptaient désormais les uns sur les autres comme peu de
gens auraient pu l'imaginer avant le 11 septembre.
Les dialogues de l'Université de Calgary
À l'Université de Calgary, vous avez organisé plusieurs « dialogues sur le terrorisme »
à l'intention des étudiants, des professeurs et de la communauté afin d'éliminer les
malentendus et dissiper les mythes et les stéréotypes sur l'islam. Ces rencontres ont
contribué à réduire les tensions et à ouvrir les esprits de ceux qui y ont participé.
Comme Joanna Buhr l'a écrit dans son article, un professeur d'études religieuses de
l'université a été impressionné par le fait que de nombreux étudiants, qui ont participé à
ces dialogues, ont affirmé vouloir s'entraider et dénoncer les mauvais traitements
infligés à tout groupe d'étudiants, quel qu'il soit.
Après le 11 septembre, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants
[FCE] a demandé à ses membres de jouer un rôle proactif pour faire échec aux
sentiments anti-musulmans et anti-arabes. Le président de la FCE a déclaré, avec
raison, que pour la Fédération, la lutte contre l'extrémisme religieux et politique doit
commencer dans la salle de classe et dans la communauté. Les enseignants jouent un
rôle déterminant dans la vie des jeunes Canadiens (et dans le monde entier). Ils ont été
exhortés à reconnaître la responsabilité professionnelle qui leur revient d'aider les
enfants et les jeunes à composer avec cette tragédie; pour ce faire, ils peuvent
encourager la discussion en salle de classe et corriger les inexactitudes dans la façon
dont les enfants voient les autres cultures et les autres religions.
L'organisation WEBB [Women Engaging in Bridge Building] est un exemple
d'organisation qui a vu le jour au lendemain des événements du 11 septembre. L'idée a
pris naissance lors d'une conférence qui a eu lieu l'an dernier à Milan, trois semaines
après les attaques du 11 septembre. La professeure Riffat Hassan, musulmane née au
Pakistan, y était invitée pour parler de la religion et des tendances contemporaines.
Au moment où les événements du 11 septembre étaient encore frais dans la mémoire
de plusieurs, Mme Hassan a senti le besoin d'exprimer son point de vue sur les
déclarations publiques aux États-Unis à l'égard de l'islam et des musulmans. De toute
évidence, son exposé a suscité un grand intérêt chez les participants et la discussion
entre ceux-ci. Il en est ressorti un large consensus à l'effet de travailler à la création
d'un réseau de femmes issues de toutes les confessions religieuses, avec des centres
situés dans divers pays, et ce, afin de collaborer avec Mme Hassan et d'autres
personnes partageant les mêmes points de vue en vue de réaliser des projets en
Occident et dans les pays musulmans.
Les membres de WEBB jetteront des ponts au-delà des schismes, des perceptions
erronées et des fausses idées qui séparent les non-musulmans et les musulmans, ainsi
que les groupes de musulmans marginalisés de ceux de la classe privilégiée et au
pouvoir.
Un an plus tard, de nombreux groupes de la société civile sont confiants que le climat
de méfiance provoqué par les événements du 11 septembre pourra être dissipé, et ils
sont prêts à se concentrer sur les résultats positifs qui n'étaient pas anticipés.
À l'aube d'un nouveau siècle
Depuis un an, plusieurs paroles remplies de bon sens, mais aussi bien des sottises, ont
été dites à propos des événements du 11 septembre. Permettez-moi de partager
quelques observations pour vous donner matière à réflexion.
• Eileen, notre fille de 23 ans, qui se trouvait alors en Thaïlande, a écrit à la famille
en décembre que 2001 avait été une année où la pauvreté, la violence, le
VIH/sida et les droits de la personne avaient empiré dans de nombreux pays.
• Quelqu'un a fait valoir le même argument essentiel, à savoir que si ce qu'on
appelle le « monde développé » ne se rapproche pas des communautés à
travers le monde qui appuient ben Laden, on les verra, lui et ses amis, plus
souvent dans nos quartiers.
• Le chroniqueur du National Post, Andrew Coyne, estime que les événements du
11 septembre ont provoqué une espèce de crise existentielle chez de nombreux
Canadiens. Ils relancent un vif débat sur la différence entre les États-Unis et le
Canada, et le besoin constant que nous avons éprouvé au fil des années de
montrer qui nous sommes en faisant ressortir les différences entre nous. Il a
écrit : « Nous pouvons certainement trouver une meilleure justification de notre
existence que le simple fait que nous sommes différents. Une retombée positive
des événements du 11 septembre sera peut-être de nous réorienter dans une
autre voie, une voie qui ne fait pas de l'identité un facteur déterminant pour
définir le concept de nation, mais qui met plutôt l'accent sur les buts moraux qui
tiennent à cœur à cette nation ». Il conclut avec l'idée qu'il importe peu de choisir
une voie qui nous rend plus ou moins semblables aux Américains. En tant que
nation, nous devons plutôt nous efforcer non pas d'être uniques mais bien d'être
les meilleurs, d'être le plus bel exemple des idéaux communs à toutes les
sociétés.
• Charles Krauthammer, un chroniqueur de Washington, a écrit dans le National
Post que « le caractère d'une nation ne change pas du jour au lendemain. Les
événements du 11 septembre n'ont pas modifié le caractère américain, ils l'ont
simplement révélé. Ils ont permis, voire forcé, l'émergence d'une Amérique
courageuse, résolue, débrouillarde et surtout tenace ».
Je crois qu'on peut dire la même chose du Canada. La bonne nouvelle, d'après
plusieurs de ceux qui ont contribué au livre, est que mis à part les incidents les plus
enfantins de harcèlement, de discrimination et de violence contre certains Canadiens
musulmans, sikhs ou hindous, la volonté de la population canadienne de respecter la
diversité, l'inclusion, la dignité humaine et la spiritualité s'est intensifiée.
Conclusion
Dans la conclusion de son article, Karim-Aly Kassam nous décrit de façon tout à fait
juste quand il affirme qu'au fil de sa longue histoire de coexistence avec ses peuples
autochtones et les immigrants du monde entier, le Canada du XXIe siècle a fabriqué
ses propres idées et idéaux, des idéaux qui ont résisté à l'épreuve du temps et qui
peuvent être partagés avec le monde entier. Le Canada, dit-il, est un exemple pour
tous, et plus particulièrement pour l'Afghanistan, qu'une société civile pluraliste n'est
pas seulement un espoir mais aussi une réalité.
La plupart des Canadiens souhaitent les mêmes choses : la paix et la stabilité continue
de notre pays; la coexistence dans un climat de compréhension et d'acceptation; et le
respect de nos concitoyens pour ce qu'ils sont, quelle que soit leur foi ou leur origine.
Le 11 septembre a été une journée tragique. Mais il est à espérer qu'elle aura
démontré qu'au moment où une nation bâtie sur des assises aussi solides se fait
assiéger et voit son unité menacée, sa population ne laisse pas ces difficultés détruire
sa foi dans les autres.
Je vous remercie.